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Bulletin 91 - décembre 2022
Bulletin 91 - décembre 2022
Sommaire

Editorial

Depuis des siècles historiens et archéologues cherchent à savoir où et quand Jésus est né ? Une fois de plus, c’est sous la plume inspirée de Chico que la réponse abonde. Mais est-ce vraiment nécessaire de fouiller les entrailles de la terre et de chercher dans les écritures les empreintes de cet homme aux innombrables vertus ? Il est venu nous enseigner la loi de l’amour infini à tous les niveaux de notre âme et c’est donc bien elle, que nous devons explorer pour rechercher les traces de sa naissance dans nos cœurs.
La vertu morale, telle que la pratiquait le Christ, est-ce qui porte un être à sa perfection ? Elle ne s’apprend pas, car savoir ce qu’est le bien n’est pas encore le faire. Alors, elle se travaille et s’acquiert au fil des incarnations. C’est un long travail, intense et réformateur pour tous, tout au long de notre vie déjà écoulée, de celle qui se présente maintenant, et de celles à venir. C’est effectivement un long changement pour se rassembler dans une unité qui se concilie d’aide et de fraternité. Il faut donc former le désir au bien, l’exercer, le façonner. La vertu n’est ni une pure connaissance, ni une action isolée, mais une habitude, une disposition stable et durable de la volonté, acquise par l’exercice à bien agir.
Jean Marie Vianney, curé d’Ars, né et ayant vécu tout proche de Lyon était un homme vertueux. Il a consacré sa vie à aider humblement son prochain, guidé par sa nature profonde acquise au fil des siècles.

Gilles Fernandez

Les spirites et le curé d'Ars

Allan Kardec faisait paraître en 1858, le Livre des Esprits, après un long travail d’observations, de recherches et d’études. L’année suivante, en janvier, il sort la Revue Spirite où il peut inscrire les diverses communications des Esprits reçues à la société spirite de Paris ou dans d’autres centres dans la rubrique Dissertations spirites. Ce formidable outil lui permettra de construire le Livre des Médiums, puis l’Evangile selon le Spiritisme.

Le message du curé d’Ars

Le 19 juin 1863, à la société spirite de Paris, le médium M. Vézy reçoit le message suivant, intitulé : « Bienheureux ceux qui ont les yeux fermés. » Il était pour une personne de l’assemblée qui était aveugle et qui assistait à la séance. Un autre médium, voyant très bien les Esprits, en fit le portrait parfaitement exact alors qu’elle ne le connaissait pas.
Voici ce texte : « Mes bons amis, je ne viens pas souvent parmi vous, mais aujourd'hui me voici ; j'en remercie Dieu et les bons Esprits qui viennent vous aider à marcher dans le nouveau chemin. Vous m'avez appelé, pourquoi ? Est-ce pour me faire imposer les mains sur la pauvre souffrante qui est ici et la guérir ? Et quelle souffrance, bon Dieu ! Elle a perdu la vue, et les ténèbres se font pour elle ! Pauvre enfant ! qu'elle prie et qu'elle espère ! je ne sais point faire de miracle, moi, sans la volonté du bon Dieu ; toutes les guérisons que j'ai pu obtenir et qui vous ont été signalées, ne les attribuez qu'à Celui qui est notre père à tous. Dans vos afflictions, regardez donc toujours le ciel, et dites du fond de votre cœur : « Mon père, guérissez-moi, mais faites que mon âme malade soit guérie avant les infirmités de mon corps ; que ma chair soit châtiée, s'il le faut, pour que mon âme s'élève vers vous avec la blancheur qu'elle avait quand vous l'avez créée ! » Après cette prière, mes bien bons amis, que le bon Dieu entendra toujours, la force et le courage vous seront donnés, et peut-être aussi cette guérison, que vous n'aurez demandée que craintivement, en récompense de votre abnégation charnelle.
Mais puisque je suis ici, dans une assemblée où il s'agit avant tout d'étudier, je vous dirai que ceux qui sont privés de la vue devraient se considérer comme les bienheureux de l'expiation. Rappelez-vous que Christ a dit qu'il fallait arracher votre œil s'il était mauvais, et qu'il valait mieux qu'il fût jeté au feu que d'être la cause de votre damnation. Hélas ! combien en est-il sur votre terre qui maudiront un jour, dans les ténèbres, d'avoir vu la lumière ! Oh ! oui, qu'ils sont heureux ceux-là, qui sont frappés dans l'expiation par la vue ! Leur œil ne leur sera point un sujet de scandale et de chute ; ils peuvent vivre tout entiers de la vie des âmes ; ils peuvent voir plus que vous qui voyez clair… Quand Dieu me permet d'aller ouvrir la paupière à quelques-uns de ces pauvres souffrants et de leur rendre votre lumière, je me dis : « Chère âme, pourquoi ne connaît-elle point tous les délices de l'Esprit qui vit de contemplation et d'amour ? elle ne demanderait point à voir des images moins pures et moins suaves que celles qu'il lui est donné de voir dans la cécité. »
Oh ! oui, bienheureux l'aveugle qui veut vivre avec Dieu ! plus heureux que vous qui êtes ici, il sent le bonheur, il le touche, il voit les âmes et peut s'élancer avec elles dans les sphères spirites que les prédestinés de votre terre même ne voient point.
L'œil ouvert est toujours prêt à faire faillir l'âme ; l'œil fermé, au contraire, est toujours prêt à la faire monter à Dieu. Croyez-moi bien, mes bons et chers amis, l'aveuglement des yeux est souvent la véritable lumière du cœur, tandis que la vue c'est souvent l'ange ténébreux. qui conduit à la mort.
Et maintenant, quelques mots pour toi, ma pauvre souffrante ; espère et courage ! Si je te disais : « Mon enfant, tes yeux vont s'ouvrir, » comme tu serais joyeuse ! Et qui sait si cette joie ne te perdrait pas ? Aie confiance dans le bon Dieu qui a fait le bonheur et permis la tristesse. Je ferai tout ce qu'il me sera permis pour toi ; mais, à ton tour, prie, et surtout songe à tout ce que je viens de dire. Avant que je m'éloigne, vous qui êtes ici, recevez ma bénédiction, mes bons amis, je la donne à tous, aux fous, aux sages, aux croyants et aux infidèles de cette assemblée, et qu'elle serve à chacun de vous ! »
Vianney, curé d'Ars.

Ce message instructif, Allan Kardec l’intégrera dans son ouvrage : l’Evangile selon le Spiritisme au chapitre 8 : Bienheureux ceux qui ont le cœur pur où le codificateur traite de la simplicité et de l’humilité. On y trouve également deux passages de Saint Matthieu et de Saint Marc sur la pureté du cœur des petits enfants : « La pureté du coeur est inséparable de la simplicité et de l'humilité ; elle exclut toute pensée d'égoïsme et d'orgueil ; c'est pourquoi Jésus prend l'enfance pour l'emblème de cette pureté, comme Il l'a prise pour celui de l'humilité. Cette comparaison pourrait ne pas sembler juste, si l'on considère que l'Esprit de l'enfant peut être très ancien, et qu'il apporte en renaissant à la vie corporelle les imperfections dont il ne s'est pas dépouillé dans ses existences précédentes ; un Esprit arrivé à la perfection pourrait seul nous donner le type de la vraie pureté. Mais elle est exacte au point de vue de la vie présente ; car le petit enfant, n'ayant encore pu manifester aucune tendance perverse, nous offre l'image de l'innocence et de la candeur ; aussi Jésus ne dit-il point d'une manière absolue que le royaume de Dieu est pour eux, mais pour ceux qui leur ressemblent. »

Ensuite, Kardec développe cette notion de pureté en nous faisant réfléchir sur la manière dont on doit orienter notre pensée pour avoir une conscience juste. Il utilise toujours les textes de Saint Matthieu sur l’adultère puis sur les mains lavées afin que nous comprenions qu’ : « Il ne suffit donc pas d'avoir les apparences de la pureté, il faut avant tout avoir celle du coeur. »
Le texte du curé d’Ars apporte une instruction que l’épreuve que cette aveugle traverse lui permettra par l’acceptation, la soumission en quelque sorte et par la prière de se grandir.

Un autre message du curé d’Ars

En mars 1867, un centre du nord reçoit un autre message et Allan Kardec le fait paraître dans la Revue Spirite 1867 au mois de mai. Il a pour titre : Epreuves terrestres des hommes en mission.
« … Il faut, mes enfants, que le sang épure la terre ; terrible lutte, plus horrible encore par la splendeur de la civilisation au milieu de laquelle elle éclate. Quoi, Seigneur ! lorsque tout se prépare pour resserrer les liens des peuples d'un bout du monde à l'autre ! lorsque dans l'aurore de la fraternité matérielle on voit les lignes de démarcation de races, de coutumes, de langage tendre à l'unité, la guerre arrive, la guerre et son cortège de ruines, d'incendies, de divisions profondes, de haines religieuses ; oui, tout cela parce que rien, dans nos progrès, n'a été suivant l'Esprit de Dieu ; parce que vos liens n'ont été serrés ni par la bonté, ni par la loyauté, mais par l'intérêt seul ; parce que ce n'est point la vraie charité qui impose silence aux haines religieuses, mais l'indifférence ; parce que les barrières n'ont point été abaissées à vos frontières par l'amour de tous, mais par les calculs mercantiles ; enfin, parce que les vues sont humaines et instinctives et non spirituelles et charitables ; parce que les gouvernants ne cherchent que leurs profits et que chacun parmi les peuples en fait autant.
Sublime désintéressement de Jésus et de ses apôtres, où es-tu ?
Vous êtes attristés, mes enfants, en pensant quelquefois à la rude mission de ces Esprits sublimes qui viennent relever le courage de l'humanité et mourir à la tâche après avoir vidé jusqu'à la lie la coupe des ingratitudes humaines. Vous gémissez de voir que le Seigneur, qui les envoya, semble les abandonner au moment où sa protection paraît le plus nécessaire ; ne vous a-t-on point parlé des épreuves que subissent les Esprits élevés au moment de franchir un degré plus haut dans l'initiative spirituelle ? Ne vous a-t-on pas dit que chaque grade de la hiérarchie céleste s'achète par le mérite, par le dévouement, comme chez vous, dans l'armée, par le sang répandu et par les services accomplis ? Eh bien ! c'est le cas où se trouvent les Messies sur cette terre de douleurs ; ils sont soutenus tant que dure leur œuvre humanitaire, tant qu'ils travaillent pour l'homme et pour Dieu, mais, lorsqu’eux seuls sont en jeu, lorsque leur épreuve devient individuelle, le secours visible s'éloigne, la lutte se montre âpre et rude comme l'homme doit la subir.
Voilà l'explication de cet abandon apparent qui vous afflige dans la vie des missionnaires de tous grades de votre humanité. Ne pensez pas que Dieu n’abandonne jamais sa créature par caprice ou impuissance ; non, mais dans l'intérêt de son avancement, il la laisse à ses propres forces, à l'usage entier de son libre arbitre. »
Curé d'Ars.

Chez le curé d’Ars

« La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin » nous écrivait très justement notre ami Pierre, un adhérent de notre centre, peu avant notre départ pour Ars sur Formans, le dimanche 25 septembre 2022. Nous étions ce jour-là une bonne quinzaine à vouloir cheminer ensemble sur les pas du curé d’Ars, pendant les 16 kilomètres qui séparent Montmerle sur Saône à Ars sur Formans.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Ars sur Formans, petit village à trente kilomètres au Nord de Lyon, est devenu un lieu de pèlerinage important depuis que son curé, l’abbé Vianney, par sa foi ardente toute orientée au service des autres, avec une humilité et un dévouement sans failles, est devenu le modèle même de la vertu.
Notre départ se faisait à la chapelle des Minimes de Montmerle sur Saône, petite chapelle du XIIème siècle consacrée à la Vierge, dans laquelle le curé d’Ars aimait venir faire des retraites. On suppose donc que le chemin pédestre qui relie les deux villages, fut régulièrement emprunté par le saint curé durant les 41 ans qu’il passa à Ars sur Formans.
Mais pourquoi des spirites se sentent-ils si proches de ce modeste curé de campagne devenu saint ? Malgras nous donne un aperçu de la réponse, à la page 69 de son excellent livre Les pionniers du Spiritisme : « L’abbé VIANNEY, curé d’Ars, jouissait de certaines facultés médianimiques inconscientes, et notamment de celle de guérir par influence. Pendant sa vie (qui fut celle d’un modèle de piété éclairée et de vraie charité chrétienne) il eut de nombreuses manifestations d’un Esprit qu’il appelait le grappin. » Voyons cela un peu plus en détails...

Enfance et adolescence

Même le Pape, lors de son passage à Lyon en 1986, s’est rendu à Ars pour rendre hommage à celui qui est devenu, par l’exercice exemplaire de sa mission apostolique, le saint Patron des curés de l’Univers. Pourtant, Jean-Marie Vianney a dû faire preuve d’une grande volonté, ne serait-ce que pour devenir un simple petit curé.
Né le 8 mai 1786 à Dardilly (proche banlieue de Lyon), dans une famille nombreuse d’agriculteurs charitables, il grandit avec le bel exemple de la ferveur religieuse de ses parents, mais aussi dans un contexte lourdement marqué par la Révolution française et la Terreur. L’époque est dure pour les croyants qui doivent vivre leur foi dans la clandestinité. C’est le cas de la famille Vianney, connue pour garder toujours une porte ouverte pour tous les errants et pèlerins. Certains soirs, il peut même y avoir jusqu’à 10 personnes qui sont accueillies, avec un maximum d’égards, au sein de cette modeste famille de paysans. Le petit Jean-Marie est un enfant calme et sage, que l’on peut retrouver, alors qu’il a à peine 4 ans, retiré dans l’étable avec une statuette de Marie pour prier tranquillement.
Sa première communion a lieu dans une grange lors d’une messe clandestine. Sa mère, très pieuse, avait décelé bien vite les belles dispositions de son fils qui lui avait dit vouloir « gagner des âmes à Dieu ». Mais le père avait besoin de bras supplémentaires à la ferme familiale et, de toute façon, le jeune homme à 17 ans, ne savait pas encore vraiment lire ni écrire. Le père s’oppose ainsi pendant plus de 2 ans au projet de son fils et ce n’est donc que vers 20 ans que Jean-marie Vianney peut commencer à se préparer au sacerdoce, auprès de l’abbé Balley, le curé d’Ecully.
Appelé à combattre avec l’armée pendant la guerre d’Espagne, Jean-Marie part prier avant le grand départ et en oublie l’heure. Son régiment est parti sans lui et il n’arrive pas à le rattraper ! Considéré déserteur, il doit vivre caché, heureusement, toujours avec le soutien de l’abbé Balley. Son frère François a dû prendre sa place dans l’armée et il n’en reviendra, hélas, pas vivant. La mère mourra aussi peu de temps après. Alors, lorsque Jean-Marie voudra rentrer dans la maison familiale après cette période, son père le recevra très fâché, lui reprochant d’avoir apporté le malheur dans cette maison autrefois heureuse et Jean-Marie en gardera une lourde culpabilité, n’ayant de cesse de demander à son père de lui pardonner.
Après ces difficiles périodes de révolution puis de guerre d’Espagne, il peut enfin entrer au séminaire Saint Irénée de Lyon, mais les cours se font en latin, matière particulièrement difficile pour le jeune homme qui n’a commencé que bien tard l’école. Il est renvoyé au bout d’à peine 6 semaines avec la mention la plus basse : « debilissimus » (soit de grande faiblesse). Ce n’est donc que grâce à la piété dont il a toujours fait preuve, que l’abbé Balley, après lui avoir appris la théologie en français, parvient finalement à convaincre les autorités religieuses de l’ordonner prêtre en 1815. Jean-marie Vianney a alors déjà 29 ans et devient vicaire à Ecully.

Arrivée et débuts à Ars

C’est au décès de l’abbé Balley, en 1818, qu’il est envoyé, presque en punition vu son bas niveau en latin, à Ars sur Formans, petit village de 230 habitants, totalement réfractaire à la religion, d’autant plus qu’après toutes ces années sous la révolution, les gens ont perdu l’habitude d’aller à l’église qui a été laissée à un total abandon.

eglise d'Ars

Le 13 février 1818, peu avant d’arriver, perdu dans le brouillard intense de cette zone bordée d’étangs, il demande son chemin à un jeune berger, Antoine Givre, puis lui répond : « Tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel ». Une statue célèbre a été érigée sur le lieu de cette rencontre, car ces simples mots représentent bien toute la mission qui animait le jeune curé : « montrer le chemin du ciel ». Notons que ces paroles, adressées au petit Antoine, étaient encore plus prophétiques qu’il n’y parait au premier abord, puisque le berger est décédé 41 ans plus tard, juste quatre jours après le saint homme…
D’abord rejeté par les habitants, le Curé d’Ars donne patiemment l’exemple, par sa vie simple et humble, toute dévouée à ses paroissiens. Dès le premier jour, il fait rendre à la châtelaine du village, tous les meubles et effets qu’elle avait fait livrer pour bien l’accueillir. Il veut vivre à l’égal des plus démunis. Et puisque les paroissiens ne viennent pas à lui, c’est lui qui, d’un mouvement très novateur pour l’époque, va les rencontrer chez eux, ferme après ferme, jour après jour.
Il ne ménage pas son temps et ses efforts pour, en plus de ses missions classiques de prêtre, embellir son église, afin que l’on ait envie d’y entrer, aller voir ses paroissiens, les écouter, les soutenir. Ses journées sont tellement remplies, qu’il ne lui reste bien souvent que les nuits pour aller prier tranquillement devant le tabernacle. Si bien que les villageois, pensant qu’il avait trouvé un trésor dans l’église pour justifier qu’il s’y réfugie seul chaque nuit, entrebâillent discrètement la porte et le trouvent en extase, tout illuminé des rencontres spirituelles qu’il vivait pendant ses prières. Il avait bien trouvé un trésor, certes pas celui auquel les villageois pensaient, mais un trésor bien supérieur car nettement plus enrichissant et durable…
Alors que la tendance du village est bien plus à la fête et aux beuveries qu’à la piété, le curé d’Ars est obligé de faire preuve de stratagèmes pour amener les villageois à se rendre à l’église. Les bals sont réguliers le samedi soir, mais, après, le curé voit bien, de sa fenêtre, les jeunes partir dans les granges et il sait que certaines filles vont se retrouver enceintes et abandonnées ensuite. Or, être fille-mère, surtout à cette époque, c’est mettre une croix sur toute perspective d’évolution favorable. Alors, pour empêcher ces malheurs, il se poste sur la route pour attendre les musiciens venus jouer au bal du samedi soir et, sur ses propres deniers, il leur propose le double de leur cachet pour faire demi-tour et rentrer chez eux. Il organisera aussi des fêtes paroissiales qui permettront aux jeunes d’aller danser, comme ils aiment le faire, mais sous le regard bienveillant des parents et sans être sous l’emprise délétère de l’alcool.

Abnégation et dévouement

Il faut dire que l’abbé Vianney dépense très peu pour ses propres besoins. Il mange peu, dort peu, parfois directement sur la paillasse pour pouvoir se lever plus vite, et se refuse tout semblant de luxe pour lui-même.
Il consacre une bonne partie de son argent à rénover l’église, à la rendre toujours plus belle pour que les paroissiens aient à cœur d’y entrer et d’élever leurs regards vers Dieu. Il laisse la porte ouverte lors de ses prêches et sa parole juste, avec des mots simples, comme ceux des paysans, appuyée par son exemple de vie humble et serviable, commence à toucher petit à petit les cœurs des villageois qui se pressent de plus en plus nombreux aux messes dominicales.
Mais ils sont encore plus nombreux à venir se confesser auprès de ce prêtre qui perce avec un amour infini le cœur des gens et les touche dans leur intimité profonde par son regard miséricordieux et compatissant pour certaines faiblesses qu’on n’était pourtant pas venu confesser… Ce curé semble véritablement lire dans les âmes les questions non formulées oralement et, même au milieu d’une foule, il peut aller directement vers une personne pour lui donner les quelques mots de réconfort qui vont lui prouver qu’elle a bien été entendue de manière « surnaturelle ».
Soucieux de l’avenir de ses paroissiens, il paye des études à des jeunes filles du village pour devenir institutrices, puis il demande à l’une d’elles, Catherine Lassagne, de diriger « La Maison de la Providence », un orphelinat qu’il crée, juste derrière son église, pour recueillir les nombreux affligés, et pour lequel il s’investira sans compter.

Notoriété croissante et durable

Bien qu’il y ait, forcément hélas, certaines oppositions fermes et tenaces, avec même des pétitions envoyées aux autorités religieuses pour leur demander d’envoyer ce curé ailleurs, les changements se font progressivement dans la population d’Ars et alentours. Sa notoriété s’étend doucement aux villages environnants puis même bien au-delà.
On est obligés d’organiser des transports depuis Lyon pour amener, par trains entiers, les pèlerins jusqu’à Ars. Le billet de transport est même valable huit jours, car on sait bien qu’en faisant la queue, on peut être amenés à attendre jusqu’à une semaine avant de pouvoir avoir son entretien privé avec le curé d’Ars. Mais alors, quelques minutes suffisent pour redonner espoir, paix et joie, pour réchauffer les cœurs, illuminer des vies, susciter des conversions. L’abbé va droit au but et quelques mots bien choisis lui suffisent pour réconforter, apaiser, stimuler ou convaincre. Face à cet afflux de pèlerins toujours plus important, l’abbé ne ménage pas son temps, puisqu’il va même jusqu’à confesser pendant 17 heures par jour, en plus de ses autres tâches paroissiales pour lesquelles il continue à se dévouer « corps et âme » comme on le dit si bien.

curé d'Ars L’étymologie du mot « curé » vient du latin « curare », prendre soin. Le curé est donc missionné pour prendre soin des âmes. En ce sens, il faut bien reconnaître que le curé d’Ars était un véritable curé, faisant preuve d’un dévouement exceptionnel pour se charger des âmes qui venaient à lui et leur faire goûter aux joies de la foi qui porte, à l’espoir d’un avenir meilleur, à la sérénité retrouvée, en comprenant le véritable sens de la miséricorde divine. Son amour pour Dieu, ainsi que pour les hommes qu’il voulait véritablement aider, lui engendrait des prières ardentes et sincères.
Comme en atteste une grande horloge, visible dans la maison du curé, avec les tâches à remplir selon les heures du jour comme de la nuit, tout le temps de l’abbé Vianney est consacré au service. Il ne s’arrêtait que très peu pour manger (très chichement, à peine une ou deux pommes de terre pour la journée) ou pour dormir. Mais il faut bien admettre qu’il n’y a pas eu que l’excès de service qui l’a empêché de trouver le repos.

Combats avec le grappin

En effet, le curé d’Ars est aussi connu pour les combats qu’il menait avec un Esprit inférieur appelé diable ou Satan, comme on peut le lire dans la plupart des ouvrages.
L’Abbé Vianney lui donnait plutôt le nom de « grappin ». En bon fils de cultivateurs, il savait bien que le grappin était en fait une fourche à manche court qui servait à arracher les pommes de terre. Mais, devant une assemblée de paysans, il fit un jour cette merveilleuse analogie : « de même que le grappin sert à arracher les pommes de terre du milieu qui leur a permis de porter du fruit et pour lequel elles sont faites, de même le démon peut nous arracher à la vie divine, milieu pour lequel nous sommes faits et qui seul nous rendra féconds. »
Les combats avec le grappin ont souvent lieu la nuit, générant parfois un grand tapage nocturne. En visitant la maison où vécu le saint curé pendant les 41 ans de son exercice sur Ars, on peut voir, dans les escaliers, un grand tableau représentant la Vierge, qui se retrouvait parfois maculé de boue le matin.
Les habitants qui s’étaient, avec le temps, attachés à leur curé ont voulu l’aider, le protéger, en proposant que quelques grands gaillards du village viennent faire la garde avec un fusil pendant la nuit, mais ils n’ont pu que fuir, terrorisés, devant les phénomènes invisibles qui se déroulaient dans la maison. Même le lit du saint curé fut incendié par le grappin en 1857. Le feu s’est propagé dans la chambre, mais il s’est ensuite arrêté net devant une châsse contenant une statue de sainte Philomène, ce qui a fait dire au curé ensuite :
- Le grappin n’a pas brûlé l’oiseau, il n’a brûlé que la cage !
Le curé d’Ars explique les raisons de cet acharnement invisible, dans une communication médiumnique retranscrire par Claire Gallichon dans son livre Souvenirs et problèmes spirites : « J’avais laissé, dans ma précédente existence, un Esprit mauvais qui avait juré de m’entraîner dans sa malédiction et profitant des doctrines catholiques, il m’apparaissait sous la forme démoniaque. Lorsque je le voyais, je le chassais par la prière. »
Cet Esprit mauvais, appuyant sur ses points faibles, le poussera même à partir trois fois, abandonnant sa mission, car la voix de l’entité, moqueuse, lui disait qu’il faisait plus de mal que de bien à sa communauté en les éloignant de Dieu, car les gens venaient voir le curé mais ne se rapprochaient pas de Dieu pour autant. Lorsque les villageois, après l’avoir rattrapé sur la route de son exil, le ramenaient à la raison, il répondait : « J’ai fait l’enfant ».

Un grand médium

Pour nous spirites, il est évident que le curé d’Ars était, comme on le voit souvent dans le cas des grandes âmes, un médium « multiple ».
On reconnaît en effet, chez lui, le médium à effets physiques, à cause des manifestations physiques particulièrement tapageuses du grappin, même devant des témoins impuissants.
Il a été aussi un médium clairvoyant particulièrement dans les confessions. Son guide, ou bien le guide des pèlerins, pouvait même le prévenir que telle personne dans la foule avait besoin plus urgemment de son soutien et il allait alors le chercher directement. Pendant ses prêches ou ses prières, on le voyait parfois en extase et empreint d’une grande émotion.
Plus d’une fois, on a vu qu’il avait la capacité de pressentir l’avenir, comme lorsqu’il est arrivé à Ars et, voyant comme c’était petit, il s’est tout de suite dit que cette paroisse ne pourra plus tard accueillir tous ceux qui y viendront.
Soutenues par sa foi, son dévouement et son abnégation sans failles, ses prières prenaient force, détermination, puissance et donnaient de beaux résultats avec des conversions nombreuses, mais aussi des guérisons spectaculaires, qualifiées de miraculeuses. Il ne s’attribuait jamais les guérisons ou autres miracles qui pouvaient avoir lieu dans la paroisse. Il savait bien que tout était selon la volonté du Seigneur et il ramenait vers sainte Philomène tous ceux qui pensaient passer par l’intercession du curé.
Pourtant, en 1843, le curé d’Ars a pu bénéficier miraculeusement de l’intercession de sainte Philomène. En effet, à force de privations et de surmenage, il avait attrapé une fluxion de poitrine dont il n’arrivait pas à se remettre. On lui a administré les derniers sacrements et on attendait la fin, tout en organisant dans l’église une messe pour lui en l’honneur de sainte Philomène. Pendant la célébration, il s’est endormi paisiblement et dans son sommeil a murmuré plusieurs fois le nom de sa protectrice puis il s’est réveillé quelque temps après, totalement guéri. On peut voir, dans la chapelle dédiée à la sainte, un tableau qui retrace le souvenir de cette guérison miraculeuse.

Sanctification

Le miracle a été durable puisque le curé d’Ars vivra encore 16 ans de plus. Il meurt, épuisé, dans son presbytère, le 4 août 1859, à l’âge de 73 ans. Il est immédiatement inhumé dans son Église, là où il avait choisi de vivre son sacerdoce pour ramener les âmes à Dieu.
A l’issue du procès de béatification, le corps du Saint Curé est exhumé le 17 juin 1904. On découvre alors son corps toujours intact, malgré les 45 ans qui se sont écoulés. On recouvre simplement son visage de cire et le corps reste visible dans une châsse placée dans son église d’Ars sur Formans où il exerça son ministère pendant 41 ans.
Son cœur sera mis dans une autre chapelle consacrée aux prêtres, juste derrière l’église, et en janvier 1905, il devient, lors de sa béatification par le pape Pie X, patron des prêtres de France. 24 ans plus tard, avec le pape Pie XI, son titre s’étend à « patron de tous les curés de l’Univers ». C’est en effet un beau modèle qui est proposé aux curés de l’Univers, par son dévouement et son abnégation pour « montrer le chemin du ciel » et « ramener des âmes à Dieu ».

La vertu

A la lecture de la vie de Jean Marie Vianney, nous découvrons l’exemple même d’un homme vertueux au service de son prochain. Dans l’Evangile selon le spiritisme, au chapitre 17, Soyez parfaits, Allan Kardec le rappelle avec cette communication reçue dans son centre en 1863 et donnée par l’Esprit François Nicolas Madeleine : « La vertu, à son plus haut degré, comporte l'ensemble de toutes les qualités essentielles qui constituent l'homme de bien. Etre bon, charitable, laborieux, sobre, modeste, ces qualités sont de l'homme vertueux. Malheureusement elles sont souvent accompagnées de petites infirmités morales qui les déparent et les atténuent. Celui qui fait parade de sa vertu n'est pas vertueux, puisqu'il lui manque la qualité principale : la modestie, et qu'il a le vice le plus contraire : l'orgueil. La vertu vraiment digne de ce nom n'aime pas à s'étaler ; on la devine, mais elle se dérobe dans l'obscurité et fuit l'admiration des foules. Saint Vincent de Paul était vertueux ; le digne curé d'Ars était vertueux, et beaucoup d'autres peu connus du monde, mais connus de Dieu. Tous ces hommes de bien ignoraient eux-mêmes qu'ils fussent vertueux ; ils se laissaient aller au courant de leurs saintes inspirations, et pratiquaient le bien avec un désintéressement complet et un entier oubli d'eux-mêmes.
C'est à la vertu ainsi comprise et pratiquée que je vous convie, mes enfants ; c'est à cette vertu vraiment chrétienne et vraiment spirite que je vous engage à vous consacrer ; mais éloignez de vos coeurs la pensée de l'orgueil, de la vanité, de l'amour-propre qui déparent toujours les plus belles qualités. N'imitez pas cet homme qui se pose comme un modèle et prône lui-même ses propres qualités à toutes les oreilles complaisantes. Cette vertu d'ostentation dérobe souvent une foule de petites turpitudes et d'odieuses lâchetés.
En principe, l'homme qui s'exalte lui-même, qui élève une statue à sa propre vertu, annihile par ce fait seul tout le mérite effectif qu'il peut avoir. Mais que dirai-je de celui dont toute la valeur est de paraître ce qu'il n'est pas ? Je veux bien admettre que l'homme qui fait le bien en ressente au fond du coeur une satisfaction intime, mais dès que cette satisfaction se traduit au-dehors pour en recueillir des éloges, elle dégénère en amour-propre.
O vous tous que la foi spirite a réchauffés de ses rayons, et qui savez combien l'homme est loin de la perfection, ne donnez jamais dans un pareil travers. La vertu est une grâce que je souhaite à tous les sincères spirites, mais je leur dirai : Mieux vaut moins de vertus avec la modestie que beaucoup avec de l'orgueil. C'est par l'orgueil que les humanités successives se sont perdues, c'est par l'humilité qu'elles doivent se racheter un jour. »

En saluant le mérite

L’année suivante, dans son allocution de la toussaint, Allan Kardec rend hommage à tous ces Esprits vertueux : « …En vous conviant à cette réunion commémorative, notre but n'est pas seulement de vous donner un gage de notre souvenir, qui, vous le savez, est toujours cher à notre mémoire ; nous venons surtout vous féliciter de la position que vous occupez dans le monde des Esprits, et vous remercier des excellentes instructions que vous venez de temps en temps nous donner depuis votre départ.
La Société se réjouit de vous savoir heureux ; elle s'honore de vous avoir comptés parmi ses membres, et de vous compter maintenant parmi ses conseillers du monde invisible.
Nous avons apprécié la sagesse de vos communications, et nous serons toujours heureux toutes les fois que vous voudrez bien venir prendre part à nos travaux.
A ce témoignage de gratitude, nous associons tous les bons Esprits qui viennent habituellement ou éventuellement nous apporter le tribut de leurs lumières : Jean, Ev., Eraste, Lamennais, Georges, François-Nicolas-Madeleine, saint-Augustin, Sonnet, Baluze, Viannet, curé d'Ars, Jean Raynaud, Delphine de Girardin, Mesmer et ceux qui ne prennent que la qualification d'Esprit… »

Un autre exemple d’homme au service de son prochain

L'humilité est la modestie de l'âme. C'est le contre-poison de l'orgueil disait Voltaire. Les siècles passent et l’orgueil subsiste. L’humilité est une vertu est un peu oublié dans notre monde contemporain, elle est parfois méprisée et considérée comme une faiblesse. C’est un sentiment qui nous amène au bien et sans elle la charité s’égare. Sans humilité, l’homme se pare de mille vertus qu’il ne possède pas.
Pour réussir dans la vie, nous sommes sans cesse incités à nous imposer, à nous affirmer en société, au travail, en famille, et il faut paraître à tout prix, briller et prendre un habit qui cacherait nos difformités morales, sociales, psychologiques. La plupart des gens associent l'humilité au manque d'estime de soi et de confiance dans ses propres capacités. C’est pourtant un sentiment que l’on retrouve chez celui qui a acquis de nombreuses qualités et qui le pousse à s’ouvrir plus facilement aux autres. L’humble ne s’impose jamais comme un personnage important, il reste constamment tourné vers les autres et attentif à leur bien-être.
Chico Xavier l’âme toujours tourné vers son prochain est un exemple d’humilité, Adelino da Silveira, un ami du médium nous raconte :
« Parfois, en raison de son état de santé, Chico ne pouvait pas se rendre au centre. La foule se pressait dans la rue devant sa résidence. Quand le portail s'ouvrait, la file d'attente dépassait largement quelques pâtés de maisons et ils voulaient passer un à un devant Chico. Des gens de tous âges, de toutes conditions sociales et d'endroits les plus éloignés du pays.
Certains disaient :
- Je voudrais juste le toucher.
- Mon plus grand rêve serait de le connaître.
- Je voudrais juste entendre sa voix et serrer sa main.
Certains voulaient des nouvelles de leurs familles désincarnées, ils étaient souvent effrayés par l'idée du suicide d’un de leurs proches. D'autres ne disaient rien, ne demandaient rien, ils ne pouvaient que pleurer. Avec un simple mot de Chico, ces visages se transfiguraient et ils ressortaient en souriant.
Ce jour-là, soudain, Chico se retourne vers moi et me dit :
- Ça m'émeut la bonté de ces gens qui viennent me rendre visite. Je n'ai plus rien à leur donner. Je suis presque mort. Pourquoi crois-tu qu'ils viennent me voir ?
Il m’a posé cette question et il resta dans l'attente d’une réponse. J'ai alors commencé à penser que Jésus était parmi nous, partout où Il apparaissait, la foule L'entourait. C’étaient des gens de tous âges, de toutes classes sociales et d'endroits les plus éloignés.

bonne nouvelle Beaucoup allait L'attendre sur les routes, les villages ou dans les maisons où Il séjournait. Partout où Il apparaissait, une foule L'entourait. Zachée a même grimpé sur un figuier juste pour Le voir. Le voir, Le toucher, L'entendre, c'était tout ce que ces gens voulaient. Tout cela m'a traversé l'esprit avec la rapidité d'un éclair et comme il continuait à me regarder en attendant la réponse, j'étais ravi de lui dire ceci :
- Chico, je pense que Jésus leur manque.
La foule a continué à défiler. Tous embrassaient la main de Chico et lui, il embrassait la main de tout le monde. Très tard dans la soirée, quand la file d'attente s'était sensiblement réduite, j'ai réalisé que ses lèvres saignaient. Il avait embrassé les mains de centaine de personnes. J'ai eu tellement pitié de cet homme, avec ses 88 ans, et plus de 70 ans au service des gens, que j'ai osé lui demander :
- Pourquoi embrassez-vous leurs mains ?
L'humilité de sa réponse continuera à m'émouvoir pour toujours :
- Parce que je ne peux pas m'incliner pour embrasser leurs pieds.
Cette anecdote sur Chico nous fait tout de suite penser à Jésus dans la dernière cène avec les apôtres comme exemple le plus parfait de l’acte d’humilité. L’extrait suivant provient du livre Bonne nouvelle psychographié par Chico Xavier sous la dictée de l’Esprit Humberto de Campos : « A cet instant, les apôtres Le virent se lever. Leur causant un grand étonnement, Il retira sa tunique simple et se ceignit la taille d’une toile, à la mode des esclaves les plus proches, au service de leurs seigneurs. Et en cet instant décisif et comme si les paroles étaient devenues inutiles, il se saisit d’une cruche d’eau parfumée. S’agenouillant, Il commença à laver les pieds des disciples. Devant la protestation générale suscitée par cet acte d’humilité suprême, Jésus répéta son enseignement immortel :
- Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous faites bien, parce que je le suis. Si moi, Seigneur et Maître, je vous lave les pieds, vous devez également laver les pieds des uns et des autres, sur le chemin de la vie, parce que dans le royaume du bien et de la vérité, le plus grand sera toujours celui qui se fait sincèrement le plus petit de tous. »

Quand Jésus est-il né ?

Demandons à Marie-Madeleine, où et quand Jésus est né. Et elle nous répondra :
- Jésus est né en Béthanie Il était une fois, sa voix si pleine de pureté et de sainteté, qu'elle a réveillé en moi le sentiment d'une nouvelle vie dont je n'avais jamais rêvé.

Demandons à François d'Assise ce qu'il sait de la naissance de Jésus. Il nous répondra :
- Il est né le jour où, sur la place d'Assise j'ai donné mon sac, mes vêtements et même mon nom pour le suivre inconditionnellement, parce que je savais que Lui seul est la source inépuisable d'amour.

Demandons à Pierre quand il a donné naissance à Jésus, il nous répondra :
- Jésus est né dans la cour du palais de Caïphas, la nuit où le coq chantait pour la troisième fois, au moment où je l'avais renié. C'est à ce moment que ma conscience s'est réveillée à la vraie vie.

Demandons à Paul de Tarse, quand Jésus est né. Il nous répondra :
- Jésus est né sur la route de Damas quand, enveloppé par une lumière intense qui m'a rendu aveugle, j'ai pu voir la figure noble et sereine qui me demandait :
- Saul, Saül, pourquoi me persécutes-tu ?
Et dans l'aveuglement j'ai commencé à voir un nouveau monde quand je lui ai dit :
- Seigneur, que veux-tu que je fasse ? !

Demandons à Joana de Cusa où et quand Jésus est né. Et elle nous répondra :
- Jésus est né le jour où, attaché au poteau du cirque à Rome, j'ai entendu le peuple crier :
- Refuse ! REFUSE !
Et le soldat avec la torche allumée en disant :
- C'est votre Christ, Il t’a seulement appris à mourir ?
C'était à ce moment-là, lorsque le feu montait à travers mon corps, que je pus avec toute certitude et sincérité dire :
- Il ne m'a pas seulement appris ça, Jésus m'a aussi appris à t'aimer.

Demandons à Thomas quand et où Jésus est né. Il nous répondra :
- Jésus est né en ce jour inoubliable où Il m'a demandé de toucher Ses mains et j'ai été témoin que la mort n'avait aucun pouvoir sur le Fils de Dieu, alors seulement j'ai compris le sens de ses paroles : " Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. "

Demandons à la femme Samarie ce qu'elle sait de la naissance de Jésus. Et elle nous répondra :
- Jésus est né à côté de la fontaine de Jacob, l'après-midi où il m'a demandé de boire et m'a dit : "Femme, je peux te donner l'eau vive qui étanche toute soif, car elle vient de l'amour de Dieu et sanctifie les créatures. "
Cet après-midi-là, j'ai su que Jésus était vraiment un prophète de Dieu et je lui ai demandé :
- Seigneur, donne-moi cette eau.

Demandons à Jean-Baptiste quand Jésus est né. Il nous répondra :
- Jésus est né au moment où, en arrivant au Jourdain, il m'a demandé de le baptiser. Et devant la douceur de Ses yeux et la majesté de Sa silhouette, j'ai entendu le message du Haut : « C'est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes lamentations ! "
J'ai compris que le temps était venu pour Lui de grandir et pour moi de diminuer, pour la gloire de Dieu.

Demandons à Lazare où et quand Jésus est né ? Il nous répondra :
- Jésus est né à Béthanie, l'après-midi où il a visité ma tombe et a dit :
- Lazare ! Lève-toi et marche !
A ce moment j'ai enfin compris qui Il était. La Résurrection et la Vie !

Demandons à Judas Iscariot quand Jésus est né. Il nous répondra :
- Jésus est né au moment où j'ai été témoin de son procès et de sa condamnation. J'ai réalisé que Jésus était au-dessus de tous les trésors terrestres.

Nous demandons à Bezerra de Menezes ce qu'il sait de la naissance de Jésus et il nous répondra :
- Jésus est né le jour où j’ai descendu les escaliers de la Fédération Spirite brésilienne et un homme s'est approché de moi en disant :
- Je suis venu te rendre l’accolade que tu m'as donnée au nom de Marie, parce que j'ai renouvelé ma foi et ma confiance en Dieu.
C'est à ce moment que j'ai réalisé Sa miséricorde et Son immense amour pour les créatures.

Demandons enfin à Marie de Nazareth où et quand Jésus est né. Et elle nous répondra :
- Jésus est né à Bethléem, sous les étoiles, qui étaient des points focaux de lumières guidant les bergers et leurs moutons vers le berceau de paille. C'est quand je l'ai tenu dans mes bras pour la première fois et que j’ai senti accomplie la promesse d'un nouveau temps à travers ce garçon que Dieu a envoyé dans le monde, pour enseigner aux hommes la plus grande loi de l’amour.

Et pour toi, Quand Jésus est-il né ?
Réfléchis un peu plus...
Et si tu découvres qu'il n'est pas né ?

Alors, cherche de toute urgence à le faire naître, car quand cela arrivera, tu trouveras enfin, réellement, la Lumière qui va éclairer ton chemin.

Francisco Candido Xavier