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Bulletin 65 - juin 2016
Bulletin 65 - juin 2016
Sommaire

Editorial

Divaldo mérite bien le nom d’apôtre du spiritisme. Il est venu une nouvelle fois apporter les messages de sagesse du plan divin dans notre pays où il demeure trop peu connu ; nombreux sont les spirites qui souhaitent entendre ses paroles et peut être les comprendre et les appliquer. Il est l’exemple du médium en parfaite harmonie avec les sphères du monde spirituel supérieur et il atteint sans aucun doute la syntonie fluidique, objet d’étude et d’expérimentation de notre centre, ce qui lui permet notamment d’avoir la connaissance de tous les sujets sans avoir besoin de préparer ses interventions par la recherche de références. Je dirais qu’il parle comme un Esprit supérieur avec la même sagesse, la même pondération et le même amour de son prochain.
Chaque médium, chaque groupe spirite a les guides et les protecteurs qu’il mérite, Divaldo, dans ce sens atteint la perfection terrestre, tant par son travail dénué de tout intérêt matériel que par son comportement moral inspiré de l’Evangile selon le spiritisme. Il a mis en place une fondation caritative exemplaire sous l’inspiration de son guide Johanna et avec l’appui et le soutien d’une équipe de compagnons désincarnés d’un niveau spirituel élevé.Ces amis de l’invisible souvent anonymes soutiennent nos efforts, ils sont sereins et parlent tranquillement, ils ne donnent aucun ordre et n’imposent aucune condition même si leurs propos sont fermes et décidés. Souvent ce sont des compagnons d’une autre vie qui attendent notre éveil dans la poursuite de notre chemin spirituel. De nos vies passées ils ne révèlent que ce qui est nécessaire à notre avancement nous laissant le choix d’aller chercher nous même les réponses que nous attendons. Ils nous inspirent par l’intuition et nous accompagnent dans notre vie de chaque jour nous laissant toujours le choix de la direction à suivre. Quand nos prières et nos vœux sont sans cesse renouvelés, leurs mains restent tendues vers nous et leur affection est indéfectible. Divaldo est l’exemple à suivre pour l’œuvre de sa vie et nous avons eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises ce médium spirite. Je souhaite à tout centre spirite d’avoir la force de suivre ses pas.

Gilles Fernandez

Nos vies antérieures entre oublis et souvenirs

Nous avons vu, dans un bulletin précédent, que la réincarnation est un mot typiquement spirite mais largement passé dans le langage commun. En effet, il n'est plus rare, de nos jours, d'entendre une personne justifier ses attirances ou ses répulsions innées par un «ça vient sûrement de mes vies passées» qui, pense-t-elle, la dédouane de tout effort d'amélioration en ce domaine. C'est comme un joker pour dire «je n'y peux rien, c'est d'avant ; je suis venu avec, il faut donc me prendre avec.» C'est justement pour ces raisons, entre autre, que le spiritisme doit poursuivre ses efforts afin de mieux faire comprendre tout ce que cette conception de pluralité des existences engendre réellement, particulièrement sur la responsabilité pleine et entière que nous devons avoir de nos actes et de leurs conséquences, mais aussi, et surtout, sur l'absolue nécessité d'une amélioration à rechercher. Alors qu'aujourd'hui, près de 25 % de la population mondiale se dit croire en la réincarnation, il est important de poser des bases solides, pour se protéger de l'actuel engouement qui n'est souvent qu'une simple curiosité pour savoir qui on était dans le passé et si l'on a déjà connu ceux qui nous entourent (question particulièrement fréquente dans le domaine amoureux), voire si l'on n'aurait pas des capacités cachées ou de « bons » prétextes pour éviter certaines personnes ou situations.

Le nécessaire oubli du passé

Un rapide coup d’œil, dans n'importe quel moteur de recherche sur internet, nous permet aisément de voir que, ce qui motive le plus ceux qui croient en la réincarnation c'est de retrouver qui ils étaient dans des vies passées. Les techniques pour y parvenir, autrement dit pour réveiller notre mémoire enfouie, fleurissent, moyennant parfois de très coquettes sommes, mais pour retrouver l'origine d'une phobie ou d'une haine farouche que ne ferait-on pas…
On peut, comme notre cher spirite lyonnais, Henri Sausse, dans sa compilation La Réincarnation selon le Spiritisme, nous interroger sur les raisons de ce souvenir enlevé, d'une façon à peu près générale, pour tous les incarnés. Il écrit «Si le souvenir de nos vies passées a été effacé de notre mémoire, est-ce simplement pour nous inciter à le rechercher, à le découvrir au moyen d'un artifice plus ou moins ingénieux, plus ou moins sérieux ? S'il était aussi facile de dénouer l'énigme de notre passé, d'écarter le voile mystérieux qui le dérobe à nos yeux, on se demanderait de quelle utilité peut bien être cet oubli imposé à tous, d'un passé qu'il serait cependant si simple de faire à volonté réapparaître à nos regards curieux ?»
Le Livre des Esprits explique clairement les nécessités de cet oubli, sujet sur lequel Allan Kardec consacre tout un chapitre que le lecteur est cordialement invité à aller lire plus en détails. Ce chapitre débute par la question 392 : «Pourquoi l'Esprit incarné perd-il le souvenir du passé ?» Réponse : «L'homme ne peut ni ne doit tout savoir ; Dieu le veut ainsi dans Sa sagesse. Sans le voile qui lui couvre certaines choses, l'homme serait ébloui, comme celui qui passe sans transition de l'obscurité à la lumière. Par l'oubli du passé, il est plus lui-même.»
Il précise, plus loin, à la fin de la réponse à la question 393 : «Il (l'homme) sait que l'Esprit qui lui sera donné pour guide dans cette nouvelle existence cherchera à lui faire réparer ses fautes en lui donnant une espèce d'intuition de celles qu'il a commises. Cette même intuition est la pensée, le désir criminel qui vous vient souvent et auquel vous résistez instinctivement, attribuant la plupart du temps votre résistance aux principes que vous avez reçus de vos parents, tandis que c'est la voix de la conscience qui vous parle, et cette voix est le souvenir du passé, voix qui vous avertit de ne pas retomber dans les fautes que vous avez déjà commises. (…) Si nous n'avons pas, pendant la vie corporelle, un souvenir précis de ce que nous avons été, et de ce que nous avons fait de bien ou de mal dans nos existences antérieures, nous en avons l'intuition, et nos tendances instinctives sont une réminiscence de notre passé, auxquelles notre conscience, qui est le désir que nous avons conçu de ne plus commettre les mêmes fautes, nous avertit de résister.»
Ainsi, pour citer de nouveau Henri Sausse : «Si, à chaque existence un voile est jeté sur le passé, l'Esprit ne perd rien de ce qu'il a acquis dans le passé ; il n'oublie que la manière dont il l'a acquis. (…) C'est ainsi qu'en se réincarnant, l'homme apporte par intuition et comme idées innées, ce qu'il a acquis en sciences et en moralité.»
Il en découle, comme il le précise encore un peu plus loin, que «L'oubli temporaire est un bienfait de la Providence : l'expérience est souvent acquise par de rudes épreuves et de terribles expiations dont le souvenir serait très pénible et viendrait s'ajouter aux angoisses des tribulations de la vie présente. Si les souffrances de la vie paraissent longues, que serait-ce donc si leur durée s'augmentait du souvenir des souffrances du passé ?»
L'écrivain judaïque Sholem Asch, bien que ne croyant pas en la réincarnation, avait eu la juste intuition d'écrire, dans l'ouverture de son livre Le Nazaréen, cette magnifique formule : « Ce n'est pas le pouvoir de se souvenir, mais le pouvoir d'oublier qui représente une des conditions nécessaires à notre existence.»
C'est cet oubli temporaire qui nous permet de faire table rase du passé et de pouvoir ainsi redémarrer une relation sur de nouvelles bases, sans aigreur, ni ressentiment. Henri Sausse nous le fait aisément comprendre : «Supposons encore, ce qui est un cas très ordinaire, que, dans vos relations, dans votre intérieur même, se trouve un être dont vous avez eu à vous plaindre, qui peut-être vous a ruiné ou déshonoré dans une autre existence et qui, Esprit repentant, vienne s'incarner au milieu de vous, s'unir à vous par des liens de la famille pour réparer ses torts envers vous par son dévouement et son affection, ne seriez-vous pas mutuellement dans la plus fausse position si, tous les deux, vous vous souveniez de vos inimitiés ? Au lieu de s'apaiser, les haines s'éterniseraient.»
Herminio C. Miranda, dans Dialogue avec les Ombres, nous explique comment il utilise, dans les séances de désobsession, ce réveil de la mémoire pour inciter l'Esprit obsesseur à contempler son propre passé, fortement protégé par les mécanismes de l'oubli délibéré, afin de prendre conscience de ses erreurs et l'inciter ainsi à quitter le rôle de vengeur et donc de persécuteur : «L'oubli accordé à l'Esprit dans la phase de réincarnation est une bénédiction, une concession, afin qu'il essaye de se reconstruire, comme s'il était momentanément déconnecté de ses culpabilités, même s'il est encore responsable. Avec la finalité de lui concéder toutes les opportunités et de mettre à sa disposition les meilleurs instruments, l'oubli du passé représente un cadeau précieux qu'il ne sait pas toujours apprécier. Mais quand il retourne à sa condition d'Esprit désincarné, il peut lui être permis d'accéder à la mémoire intégrale, afin de procéder à un inventaire général de sa situation spirituelle – les afflictions qui demeurent et les conquêtes déjà accomplies.» Nous avons vu que cet oubli était nécessaire pour nous assurer un libre choix et de saines relations. Pourtant, nous avons tous entendu parler de ces cas de réminiscence provoqués ou involontaires. Qu'en est-il ? Comment les expliquer ? Dans quelles conditions le voile peut-il être levé sur le passé ?

Quand les souvenirs du passé reviennent au présent

Les souvenirs provoqués
Certains chercheurs sont capables d'engendrer des états de conscience modifiés auprès de certains sujets, les mettant en situation de remonter le temps jusqu'à se souvenir d'une vie, voire de plusieurs vies passées. L'hypnose reste la discipline la plus employée pour atteindre ces états modifiés de conscience, même si, aujourd'hui, on a aussi souvent recours à d'autres techniques comme, par exemple, la sophrologie (technique de méditation dynamique), le rebirth (technique de respiration amplifiée), le lying (technique à mi-chemin entre le yoga royal et la psychanalyse) ou le rêve éveillé libre.
Les pionniers du spiritisme ont eu fréquemment recours à l'hypnose qui leur offrait la possibilité d'explorer plus rapidement le monde invisible qui s’ouvrait à eux. Nous avons vu, dans le bulletin de décembre 2015, l'une des expériences relatées par le colonel Albert de Rochas dans son ouvrage Les vies successives, paru en 1911. Mais, c'est dès 1892 que ce polytechnicien avait mis toute sa rigueur scientifique dans l'étude du phénomène en écrivant Les états profonds de l'hypnose, suivi, l'année suivante, par Les états superficiels de l'hypnose.
Plus près de nous, on cite souvent le docteur Raymond Moody, le célèbre auteur du best-seller La vie après la vie, paru en 1975, et de Voyages dans les vies antérieures par l'hypnose. Souvent présenté comme le précurseur en la matière (les auteurs spirites ne sont pas assez connus…), son travail a ensuite été approfondi par d'autres chercheurs comme le psychiatre Brian Weiss ou le thérapeute Michael Newton qui, malgré leur scepticisme initial, furent bien obligés de croire en la réincarnation après avoir entendu certains récits que leurs patients leur ont faits sous hypnose et de constater les améliorations qui en découlaient. Ils sont eux aussi devenus auteurs de nombreux best-sellers mondiaux comme, entre autres, Nos vies antérieures, une thérapie pour demain écrit par Weiss et Un autre corps pour mon âme écrit par Newton.
Chez les spirites contemporains, on citera plus volontiers Herminio C. de Miranda qui a fait diverses études de régression sous hypnose. La plus connue est celle qu'il a fait effectuer au journaliste Luciano dos Anjos lui permettant de révéler qu'il avait vécu sous la révolution française. Ils écriront ensemble Je suis Camille Desmoulins, paru en 1967, qui relate cette incroyable expérience et la comparaison de données bibliographiques qui permettent d'accréditer de cette réincarnation.
Différents cas de régression par hypnose ont donné lieu à de nombreux autres livres dont certains sont devenus de véritables références. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer le célèbre À la recherche de Bridey Murphy de Mory Bernstein. Un soir d'automne 1952, aux États-Unis, une jeune femme de vingt-neuf ans, Ruth Simmons, est endormie d'un sommeil hypnotique en présence de six témoins. À côté d'elle, un magnétophone enregistre ses déclarations. M. Bernstein, l'homme qui l'a endormie, l'interroge sur sa petite enfance et la fait remonter vers sa naissance. Mais elle remonte si loin que, tout d'un coup, elle répond qu'elle s'appelle Bridey Murphy et qu'elle est née en 1798 à Cork, en Irlande. Les déclarations de Ruth seront corroborées, une à une, par des vérifications opérées sur place ultérieurement : les journaux de l'époque, le nom et l'adresse de ses fournisseurs habituels… toute une vie journalière, vécue il y a 150 ans, renaît par la voix d'une jeune femme endormie ! Puis, un soir, au cours de la quatrième séance, Ruth Simmons sort brusquement de son sommeil hypnotique devant les témoins terrifiés et - éveillée cette fois - semble conserver la personnalité de Bridey Murphy… de Bridey Murphy morte en 1864.
Hélène Smith est un autre personnage rendu célèbre grâce aux régressions provoquées par Théodore Flournoy sur la médium suisse, Catherine Élise Müller, qui a la capacité d’écrire, en état d’auto-hypnose, dans des langues inventées ou qui lui sont inconnues. À partir de 1895, elle raconte des rêves somnambuliques et dessine les paysages de la planète Mars, parle et écrit en martien. Théodore Flournoy, médecin psychiatre et philosophe genevois qui s’intéresse à la psychologie subliminale et aux phénomènes spirites, lui consacre un ouvrage, Des Indes à la planète Mars (paru en 1900), dans lequel il relate la teneur des séances médiumniques et la nomme Hélène Smith pour protéger sa vie privée.
Malgré l'intérêt de ces techniques qui peuvent favoriser un état de conscience modifié, certains scientifiques sceptiques tendent à mettre en cause les régressions et l’hypnose notamment en mettant en avant le rôle de l’inconscient qui peut être influencé par les désirs, les souhaits, les expériences ou les lectures passées (et oubliées) du patient.

Les souvenirs spontanés
Pour éviter ces contestations, certains chercheurs se sont donc concentrés sur un autre type d'expériences qui se manifestent spontanément sans aucune intervention extérieure. Ils ont essayé de focaliser leur attention autour de preuves bien plus difficiles à réfuter que l'on retrouve dans ces cas, souvent troublants par leur spontanéité, et que l'on peut classifier en trois grandes catégories : les anomalies de la mémoire (par ce terme, on entend les souvenirs spontanés qui sont souvent observés chez les enfants en bas âge), les anomalies du comportement (autrement dit les phobies, les refus inexpliqués de la vie actuelle, les talents insolites en bas âge comme avec Mozart) et enfin les anomalies physiques qui se manifestent par des marques de naissance, des malformations congénitales ou des prédispositions à certaines maladies.
Le psychiatre américain Ian Stevenson a consacré plus de quarante ans de sa vie à enquêter et à étudier méticuleusement presque 3000 cas de souvenirs spontanés de vies antérieures chez des enfants. Parmi ceux-ci, environ 700 enfants, souvent de moins de 5 ans, étaient capables de se souvenir avec de nombreux détails de leurs vies passées. Les noms, les dates, les faits, les anecdotes étaient systématiquement vérifiés, non seulement dans leur réalité effective, mais aussi dans la possibilité d'avoir pu éventuellement en avoir connaissance par d'autres moyens. De plus, Stevenson ne s'est pas contenté d'analyser rigoureusement chaque déclaration d'enfant. Le psychiatre a poussé l'investigation jusqu'à étudier les comportements, traits de personnalité et même caractéristiques physiques en les comparant avec la personne que l'enfant disait avoir été. En tant que spirites, nous ne serons pas étonnés d'apprendre que tout ce travail d'investigation rigoureuse a donné des résultats bien au-delà de la simple coïncidence… Il est à noter que John Tucker, l'un des membres de son équipe, assure la relève avec la même rigoureuse méticulosité depuis la mort de Stevenson en 2007.
Le public s'enthousiasme autour de ces divers récits de souvenirs spontanés, plus ou moins authentifiés par des «preuves» plus tangibles. Ici encore, malgré le nombre de récits possibles, nous nous contenterons de ne citer que deux cas.

Barbro Karlen dit être la réincarnation d'Anne Frank

Tout le monde connaît l'histoire d'Anne Frank, morte dans un camp de concentration en 1945. Moins de 10 ans plus tard, en 1954, naît Barbro Karlen, en Suède. Avant même d'atteindre ses 3 ans, Barbro disait à ses parents que son nom n'était pas Barbro, mais Anne Frank. Ses parents n'avaient aucune idée de qui elle parlait, puisque le Journal d'Anne Frank n'avait, à cette époque-ci, pas encore été traduit en Suédois, ni publié en Suède.  Barbro KarlenLes parents de Barbro insistaient pour qu'elle les appelle "maman" et "papa" mais Barbro leur disait qu'ils n'étaient pas ses vrais parents, et que ses «vrais» parents viendraient bientôt la chercher pour la ramener à la maison. Les histoires fantaisistes remplirent ainsi l'enfance de Barbro Karlen, qui se plaignait également de mauvais rêves durant lesquels elle voyait des hommes monter en courant dans les escaliers jusqu'à l'annexe où elle était cachée avec sa famille.
Apparemment, Barbro Karlen aurait été emmenée chez un psychiatre pour enfant afin de se faire examiner, mais elle ne relata aucun souvenir lié à Anne Frank. La confusion devint plus intense pour Barbro, quand, à l'école élémentaire, le professeur commença à parler d'Anne Frank. Elle le raconte comme un moment très perturbant, car elle se demandait comment le professeur pouvait parler d'elle. Elle se rendit ainsi compte qu'Anne Frank (donc elle-même !) était célèbre.
D'autres éléments sont censés corroborer la thèse de la réincarnation d'Anne Frank : Barbro a toujours eu une peur bleue de l'uniforme, au point de vouloir s'enfuir à la vue simple d'un policier ; elle a toujours détesté les fayots, qui étaient l'alimentation de base lors de leurs années passées dans l'annexe ; enfin, Barbro ne prenait que des bains et jamais de douches, qui lui rappelaient les camps de concentration.  Anne Franck
La révélation la plus troublante fut quand, à 10 ans, lors d'un tour d'Europe, Barbro et sa famille se rendirent à Amsterdam, où Barbro put trouver le chemin jusqu'à la maison d'Anne Frank, sans indication aucune. Ses parents voulant prendre un taxi, elle leur dit : «Nous pouvons y aller à pied, c'est à 10 minutes d'ici» puis les y conduit parmi les méandres des rues d'Amsterdam, sans hésitation. Pendant la visite dans la maison, Barbro se sentait très mal à l'aise et n'avait qu'une envie, partir. Ce fut le jour où ses parents crurent enfin à son histoire.
Comme Anne Frank, Barbro Karlen est très douée pour l'écriture. Elle a d'ailleurs publié un livre And the wolves howl (Et les loups se mirent à hurler) sur ses mémoires en tant qu'Anne Frank, mais ce livre n'est pas encore traduit en français à ce jour.
Les cas de réincarnation de personnes célèbres, comme ici celui d'Anne Frank, restent très discutables. En effet, on peut toujours supposer que les données relatées ont été prises, même inconsciemment, dans des livres, films ou documentaires sur certaines figures connues de l'histoire ou du show-biz. On peut beaucoup plus difficilement nier les situations où l'on fait référence à des inconnus, surtout s'ils sont suffisamment récents pour qu'on puisse aisément aller vérifier les données. C'est le travail minutieux opéré, entre autre, par Stevenson puis Tucker comme nous en avons parlé précédemment.

James Leininger et ses souvenirs de pilote de chasse

Dans cette lignée, nous pouvons citer l'intéressant cas du jeune James Leininger, raconté dans le livre Réincarné, dans lequel ses parents, Bruce et Andréa Leininger, détaillent les preuves scientifiques qui les ont amenés à admettre que leur fils pouvait être la réincarnation de James Huston, un pilote de la seconde guerre mondiale, abattu par les japonais en 1945.
 Anne Franck James a à peine 2 ans quand il commence à faire des cauchemars récurrents, hurlant presque chaque nuit comme s’il était en train de s’écraser. Sur les conseils du médecin, sa mère l'interroge sur ses cauchemars. Il répond alors que l'avion est en feu et que le petit homme ne peut pas sortir. Puis suivront des détails précis, racontés de façon cohérente, sur un pilote de la seconde guerre mondiale - James Huston - sa vie et son histoire. Les informations divulguées étaient d'une telle précision qu'il était devenu impossible de les rejeter. Le trouble des parents augmentait au fur et à mesure qu'ils vérifiaient les informations recueillies comme les dates, les noms de lieux, de bateaux, des frères d'armes, etc. De plus, le petit garçon s'est toujours montré passionné par les avions et possède des connaissances techniques surprenantes. Par exemple, sa mère explique que, durant une visite dans un vieux hangar, elle interpelle son fils en lui disant : «Regarde sous l’avion, il y a une bombe». Son fils lui répond alors que ce n’est pas une bombe, mais un réservoir détachable. Sa mère qui n’a pas la moindre idée de ce que peut être un réservoir détachable se demande alors comment son fils peut connaître cela.
Les parents font alors examiner leur enfant par Carol Bowman, qui a écrit Les vies antérieures des enfants et qui travaille dans la lignée du spécialiste international, Ian Stevenson. La poursuite de l'enquête est tellement troublante que Bowman écrira dans la préface de Réincarné que cette histoire extraordinaire est, de loin, la plus étonnante qu'elle ait rencontrée par le nombre de vérifications exactes, confirmées, jusqu'aux retrouvailles avec la sœur du pilote, alors âgée de 87 ans, qui affirmera, devant les caméras du documentaire consacré à l'enfant, Réincarnation - Airplane Boy, documentaire diffusé en Prime Time par la Chaine ABC en 2004, que ce petit James lui a révélé des détails qu'il ne pouvait normalement pas connaître.

Les enfants prodiges

Les médias se font régulièrement l'écho de cas similaires, plus ou moins solides, selon la quantité et la qualité de données vérifiables. Mais s'il est un point difficilement contestable, sur lequel on ne pourra parler ni de télépathie, ni de souvenirs de lectures ou de films restés dans l'inconscient, c'est sur celui des enfants prodiges. Mozart est le cas le plus souvent cité en ce domaine, mais il existe de nombreux autres cas, tout aussi extraordinaires, que l'on peut difficilement expliquer sans passer par la théorie de la réincarnation. Gabriel Delanne en fait une très belle étude qui constitue tout le chapitre 8 de son livre La réincarnation. Pour ceux qui le préfèrent, il sera aussi possible de se reporter à la lecture du Problème de l’Être et de la Destinée de Léon Denis dans lequel on trouvera également un chapitre entier consacré aux enfants prodiges et à l'hérédité.
Ces enfants présentent ainsi des connaissances innées, des talents remarquables, prodigieux, mais n'ont pas, pour autant, de souvenirs de vies passées, pendant lesquelles ils auraient développé certaines de ces capacités. Les compétences développées se sont imprimées de telle façon dans le périsprit qu'elles en ressortent de manière automatique, sans avoir à faire aucun effort pour retrouver cette connaissance acquise. C'est même cette facilité permanente, qui permet de les distinguer de la médiumnité qui, elle, est intermittente, passagère et requiert des conditions spéciales. Léon Denis disait : «On peut considérer certaines manifestations précoces du génie comme autant de preuves des préexistences, en ce sens qu'elles sont une révélation des travaux accomplis par l'âme en d'autres cycles antérieurs. (…) Chaque incarnation trouve dans l'âme qui réédite sa vie une culture particulière, des aptitudes, des acquisitions mentales qui expliquent sa facilité de travail et sa puissance d'assimilation. C'est pourquoi Platon disait : "Apprendre, c'est se ressouvenir !" (…) La loi des renaissances, seule, pourra nous faire comprendre comment certains Esprits en s'incarnant montrent, dès leurs premières années, ces facilités de travail et d'assimilation qui caractérisent les enfants prodiges. Ce sont là les résultats d'immenses labeurs qui ont familiarisé ces Esprits avec les arts ou les sciences où ils excellent. De longues recherches, des études, des exercices séculaires ont laissé dans leur enveloppe périspritale des empreintes profondes, créant une sorte d'automatisme psychologique. Chez les musiciens notamment, cette faculté se manifeste de bonne heure par des procédés d'exécution qui étonnent les plus indifférents et rendent perplexes des savants comme le professeur Ch. Richet.
Il existe chez ces jeunes sujets des réserves considérables de connaissances emmagasinées dans la conscience profonde et qui, de là, débordent dans la conscience physique, de façon à produire ces manifestations précoces du talent et du génie. Tout en paraissant anormales, elles ne sont cependant que la conséquence du labeur et des efforts poursuivis à travers les temps. C'est cette réserve, ce capital indestructible de l'être que F. Myers appelle la conscience subliminale et que l'on retrouve en chacun de nous. Elle se révèle non seulement dans le sens artistique, scientifique ou littéraire, mais encore par toutes les acquisitions de l'esprit, aussi bien dans l'ordre moral que dans l'ordre intellectuel. (…)
Le travail antérieur effectué par chaque esprit peut être facilement calculé, mesuré par la rapidité avec laquelle il exécute de nouveau un travail semblable sur un même sujet, ou bien par la promptitude qu'il met à s'assimiler les éléments d'une science quelconque. A ce point de vue, la différence entre les individus est tellement considérable qu'elle resterait incompréhensible sans cette donnée des existences antérieures. Deux personnes également intelligentes, étudiant un même sujet, ne se l'assimileront pas de la même façon ; l'une en saisira à première vue les moindres éléments, l'autre ne s'en pénétrera que par un lent travail et une application soutenue. C'est que l'une a déjà connu ces matières et n'a qu'à se ressouvenir, tandis que l'autre se trouve pour la première fois en face de ces questions. Il en est de même de la facilité qu'ont certaines personnes à accepter telle vérité, tel principe, tel point d'une doctrine politique ou religieuse, tandis que d'autres ne se laissent convaincre qu'à la longue, à force d'arguments. Pour les uns, c'est là une chose familière à leur esprit, tandis qu'elle est nouvelle pour d'autres.»
Maintenant que nous avons compris que les apparentes facilités de certains ne sont que le fruit d'un long et patient travail sur plusieurs vies, il ne devrait plus y avoir de raison de s'envier, de se jalouser, mais juste une motivation supplémentaire pour remonter ses manches et s'activer afin de bien préparer notre prochain passage. Pour nous donner le tonus nécessaire, laissons le mot de la fin à Léon Denis :«L'âme n'est pas faite de toutes pièces, elle se fait ; elle se construit elle-même à travers les temps. Ses facultés, ses qualités, son avoir intellectuel et moral, loin de se perdre, se capitalisent, s'accroissent de siècle en siècle. Par la réincarnation, chacun vient, pour en poursuivre l'exécution, reprendre la tâche d'hier, cette tâche de perfectionnement interrompue par la mort.
De là, la supériorité éclatante de certaines âmes qui ont beaucoup vécu, beaucoup acquis, beaucoup travaillé. De là, ces êtres extraordinaires qui apparaissent çà et là dans l'Histoire et projettent de vives lueurs sur la route de l'humanité. Leur supériorité n'est faite que de l'expérience et des labeurs accumulés.»

Une conférence de Divaldo sous le signe de la plénitude

C’est un rendez-vous retenu pour cinq personnes de notre centre qui désirent aller voir Divaldo à Paris. Il vient le 5 mai, jour de son anniversaire, à l’auditorium de la Fiap Jean Monnet, à Paris dans le 14ème arrondissement, pour une conférence sur la conquête de la plénitude. Pour des raisons économiques, nous avons pris le bus, pratique et peu onéreux. Nous débarquons à Paris à 5h30 du petit matin, parfait pour visiter sans avoir des milliers de touristes.
Divaldo arrive autour des 19h00 pour une conférence à 20h00. Cette année, la salle est remplie, plus de deux cents personnes sont venus l’écouter. A l’entrée, presque tout le monde est là pour l’accueillir. Avec sa gentillesse habituelle, il se plie avec joie aux embrassades, photos et étreintes afin que chacun partage avec lui ces retrouvailles. Nous n’échappons pas à cette règle et avec jubilation, nous le retrouvons et posons pour la photo souvenir.
Il a 89 ans cette année et c’est un monsieur dont le temps semble glisser sur lui sans laisser de trace. Toujours aussi vif, l’œil pétillant et la répartie joyeuse, il est bien sûr disponible pour parler de la doctrine et la diffuser.

La conférence

Elle commence par une courte introduction faite par Armandine Dias, une responsable de la tournée de Divaldo. Le médium prend la parole et la traduction est assurée par Sophie, une spirite, qui maitrise parfaitement ce travail. Mais quelle performance, ce soir-là, le médium parlait vite et elle s’est franchement dépassée. Quelle prestance ! Bravo.
Le ton est donné, Divaldo, sous la direction de son guide Joanna de Angelis, nous parle de Jésus et de son action en citant l’ouvrage d’Ernest Renan. Il nous démontre qu’il a été le plus grand psychothérapeute de la Terre, qu’il est le premier homme qui a révolutionné la pensée. Il exploite ensuite le terrain de la maladie et nous explique qu’elle est le résultat de la pensée et que la meilleure thérapie est l’amour : «Le malade est celui qui ne s’aime pas. Quand on n’aime pas, notre cerveau produit des éléments destructeurs et la maladie apparaît.» Il souligne cette nécessité d’aimer et que le sourire émet une vibration émotionnelle. Il nous cite Blaise Pascal pour étayer ces affirmations.
Puis, à travers un exemple tiré de l’ouvrage Les Misérables de Victor Hugo, il nous explique pourquoi dans les périodes difficiles, nous pouvons choisir entre une vie d’amour ou une vie déséquilibrée : «Avoir un esprit de gentillesse afin de désirer pour l’autre ce que l’on veut pour soi.» Il nous montre que dans notre société actuelle et celle du futur, si les progrès technologiques permettent de communiquer facilement, ils accentuent la compétition. Il pousse la réflexion jusqu’au bonheur et nous révèle que le suicide est actuellement la deuxième cause de décès dans le monde. Il affirme qu’en 2020, il occupera la première place si l’on ne remplit pas son vide existentiel. Il nous donne l’exemple du millionnaire qui devient milliardaire et qui court pour consommer plus, pour mieux se remplir, tout en ayant peur de perdre : «Pourtant, rajoute-t-il, le véritable bonheur est de vivre heureux avec ce que l’on a.» De ce bonheur naît l’amour et celui-ci «apporte la plénitude» Le mot était dit, nous voilà en plein dans le sujet.
Le discours se poursuit sur Jésus, il nous explique qu’il est celui sur lequel on a écrit le plus de biographies et qu’il est la synthèse du modèle humain le plus parfait. Il nous rappelle son enseignement : «Il nous a appris à aimer.» Puis, le médium nous explique qu’en allant vers Jésus, on aime l’humanité. Il souligne qu’une vie, qui n’a pas de sens philosophique, est une vie vide et que le mal est une expérience qui n’a pas réussie d’où l’importance «de croire en Dieu». Enfin, il renoue avec le thème de l’amour en affirmant que la colère divise.
Son dialogue est souvent ponctué de quelques mots en français qui perturbent notre traductrice et qui, sous les rires de l’assemblée, détend chacun pour mieux rassembler l’écoute. Fine stratégie, que voilà !
Son discours se prolonge en évoquant le travail de Kardec qui a démontré que la mort est une renaissance. Il rajoute que le spiritisme est apparu comme une science en nous expliquant les travaux de Charles Richet à la villa Carmen sur les matérialisations et en nous les détaillant.
Puis, avec un humour non dissimulé, il nous parle de son parcours et de la possibilité que sa vie terrestre puisse s’achever l’année prochaine, sujet fortement débattu actuellement par certains spirites. Alors, il nous montre qu’il faut prendre la vie avec joie sans s’inquiéter du lendemain. Il oriente ensuite la discussion sur la jeunesse éternelle et la chirurgie esthétique et pour apporter quelques réponses aux questions que certains peuvent se poser sur sa chevelure qui ne devient jamais blanche, il affirme non sans ironie qu’il utilise un shampoing teintant tout en nous invitant à réfléchir sur le poids du spiritisme qui donne un sens à la vie. Il témoigne qu’en France, il y a bien actuellement un regain d’intérêt d’Esprits supérieurs à notre égard. Comme médium voyant, il nous explique qu’il a remarqué la présence de Gabriel Delanne, Alexandre Asakoff et bien d’autres chercheurs qui se penchent vers ce que nous faisons en France afin de combattre les tendances de l’instinct dans cette période de crise identitaire où l’ombre sert de perturbatrice.
Il poursuit en indiquant que la dépression est pandémique et que la mélancolie s’installe à cause de nos conflits d’anxiété qui débouchent sur l’obsession. Il insiste en montrant la nécessité de trouver la plénitude en allant vers l’altruisme. «Quand les sentiments nous remplissent, le temps devient rapide, cela s’appelle le champ d’énergie.»
Il nous explique aussi la nécessité de prier et de demander. Il insiste sur le fait de remercier et de savoir attendre l’action de cette prière dans une attitude de religiosité afin de la renouveler sans cesse.
Je n’ai pas le temps de prendre note de tout ce qu’il dit, le médium parle vite et de façon concise, tout semble important à écrire. J’ai l’impression que les idées s’enchaînent et qu’elles n’ont pas forcément un lien entre elles. Je pense, comme d’autres, que Divaldo vieilli et qu’il s’emmêle dans les idées qu’on lui donne mais mon guide me rappelle à l’ordre et me demande d’écouter et d’observer le sens de ces propos apparemment décousus. Je commence à comprendre après avoir expliqué ce qu’est la plénitude et comment on pouvait l’obtenir à l’aide d’exemples simples et pertinents, le médium répond aux mille et une questions du public.
Pour preuves, plusieurs personnes que j’avais rencontrées avant la réunion se posaient des questions et les réponses étaient là. L’un s’interrogeait : - Le spiritisme n’est-il pas une religion ? Réponse de Divaldo : le spiritisme est apparu comme une science. On peut en déduire que pour l’instant, il doit être considéré comme tel.
Une autre se demandait comment perdurer la prière, comment la renouveler. On lui donne la réponse en insistant sur la capacité à savoir attendre l’action de la prière. Un troisième voulait savoir comment atteindre un état d’harmonie dans son travail médiumnique, il pouvait trouver la réponse dans la recherche de la plénitude tout en améliorant ses sentiments d’amour et en créant de l’altruisme. Je cherchais à savoir s’il y avait beaucoup d’Esprits qui s’intéressaient à nos travaux, maintenant, je sais.
La conférence se termine par un souhait sous forme de prière pour remercier Dieu de tous les bienfaits qu’il nous octroie. Avec détails, Divaldo explore chaque petite chose et je suis sûre que, par ces paroles, il apporte encore et toujours des réponses pour chacun. Je n’ai pas le temps de savoir chez chacun le type de demande qu’il avait mais j’avais la conviction que les petits papiers, distribués après la conférence pour poser des questions, étaient inutiles, tout avait été dit. Avec une attention toute particulière dont seuls les Esprits instructeurs sont capables, la conférence avait été élaborée avec méthode et efficacité afin de déployer tous les mots capables d’apporter le soulagement attendu pour chaque personne de l’assemblée.

La médiumnité glorieuse

Pendant ces conférences, Divaldo travaille avec son guide, Joanna, et perçoit les phrases à dire sur un écran dont il suit les mots comme on le fait avec un prompteur. Médium attentif et docile, il suit les indications données et les intuitions envoyées.
Ce soir, j’avais l’impression qu’il était au sommet de ce travail médiumnique maintes fois exercé et, qu’une fois de plus, il avait donné la démonstration que les voix d’en-haut étaient bien à l’écoute des nôtres. Je ne puis m’empêcher de penser à ces derniers mots de Léon Denis, Dans l’Invisible, quand il chante les louanges de cette médiumnité glorieuse et cela me remplissait d’espoir : «Dieu envoie sa pensée au monde par des messagers qui descendent sans cesse les degrés de l’échelle des êtres et vont porter aux hommes la communication divine, comme les astres envoient à la terre, à travers les profondeurs, leurs subtiles radiations. Ainsi tout se relie dans le plan universel. Les mondes supérieurs font l’éducation des mondes inférieurs. Les Esprits célestes se font les instructeurs des humanités arriérées. L’ascension des mondes d’épreuve vers les mondes régénérateurs est le plus beau spectacle qui puisse s’offrir à l’admiration du penseur. Depuis les sphères les plus hautes et les plus brillantes jusqu’aux régions les plus obscures et les plus basses ; depuis les Esprits les plus radieux jusqu’aux hommes les plus grossiers, la pensée divine descend dans une cascade de lumière et dans une effusion d’amour.»
La conquête de la plénitude est bien atteinte.

Une visite de Lyon avec le soleil ou la pluie

Ce dimanche 17 avril, une sortie est proposée afin de découvrir mille et une merveilles lyonnaises, elle est organisée par des adhérents. Rendez-vous pris le matin à 9h45 sur les hauteurs de Fourvière, le temps est menaçant mais il ne pleut pas encore. Nous sommes une quinzaine d’adhérents à participer à cette promenade dominicale armés de nos parapluies, imperméables et appareils photos. Marie Hélène, notre guide du moment, nous conduit à travers le jardin des hauteurs jusqu’au cimetière de Loyasse. De ces jardins, on peut admirer le fort en contre-bas de Vaise mais aussi de magnifiques laitues dans les jardins du couvent des sœurs. Hum, appétissante comme visite !

Le cimetière de Loyasse

C'est le plus ancien cimetière de Lyon, il a été créé en 1807. Il est connu pour être le pendant lyonnais du Père Lachaise parisien, il est considéré comme le cimetière des riches et accueille de grandes familles lyonnaises ainsi qu’une grande partie des noms qui ont marqué l’histoire de la ville. Les tombes sont alignées de façon symétrique autour d’un cercle central ; aucune fosse commune n’est prévue. Plusieurs extensions sont venues grandir le cimetière. Une particularité de ce cimetière est le carré des prêtres, réservé aux ecclésiastiques. Les sépultures ne portent aucun signe distinctif.

Quelques célébrités lyonnaises et curiosités

On trouve le tombeau d’Edouard Herriot, député, sénateur, trois fois président du conseil, ministre, député et maire de Lyon pendant 52 ans. Il y a également la tombe de Maître Philippe ou Anthelme Philippe Nizier. Il est né en 1847, à l’Arbresle, et on lui a attribué un certain nombre de guérisons. Il commence à guérir à l’âge de 13 ans. A 14 ans, alors qu’il travaille chez son oncle boucher, il le guérit lorsque celui-ci se coupe le pouce. Plus tard, désireux d’étudier la médecine, il s’inscrit comme auditeur libre à la faculté de médecine de Lyon. On dit que le jeune homme y obtient spontanément de nombreuses guérisons inexplicables qui intriguèrent et suscitèrent la jalousie parmi les étudiants et les assistants. Une cabale le chasse de l’hôpital. On le retrouve ensuite parcourant de grandes cours européennes où il se fait connaître pour ses talents. Il soigne notamment le tsar Nicolas II qui le nomme docteur en médecine, avant d’être chassé de la cour de Russie par Raspoutine. Décédé en 1905, sa tombe reste aujourd’hui l’une des plus fleuries de Loyasse. On découvre le tombeau de Jean-Espérance de Laurencin, le financier des frères Montgolfier. C’est une pyramide à quatre pans. D’autres magnifiques tombes ornent ce cimetière, on y voit la pietra, la dame aux roses, la vierge qui pleure.

Le triangle mystique

Trois tombes, celle de Maitre Philippe, celle de Jean Chapas, disciple du Maitre, puis celle de Jean-Baptiste Willermoz, franc-maçon, forment ensemble un triangle. On dit qu’à l’intérieur de ce triangle, on ressent une énergie particulière. On a essayé mais à moins de s’auto subjectionner, on n’a rien ressenti. Jean-Baptiste est né en 1730 à Lyon, il joue un rôle important dans la constitution des systèmes des grades maçonniques de son temps en France. Sa devise est « l’union fait la force ». Il décède en 1824.

Les symboles

On trouve auprès des tombes différents symboles. Il y a des végétaux comme la fleur de pavot qui représente le sommeil ; le lierre, l’attachement ; les pommes de pin, la fécondité et la vigueur. Puis, ensuite, il y a les animaux comme la chouette, la sagesse ; le coq, le pasteur des âmes à la fois protecteur et défenseur ; le papillon, l’âme libérée quittant le corps pour une renaissance ; la chauve-souris qui mène le défunt à travers les ténèbres et l’aide à y trouver son chemin. Et enfin, diverses représentations comme le coussin, attribut des cœurs enflammés ; l’ancre marine pour l’attachement familial ; les barrières, une protection contre les autres ; l’oriflamme ailé, l’âme du défunt ; le sablier ailé, le temps qui passe ; la corne d’abondance, la fortune et la fécondité.

La basilique de Fourvière

Quittant le cimetière, nous traversons le théâtre antique et retournons à la basilique pour une rapide visite avant de s’installer dans une salle ouverte au public pour consommer notre pique-nique. C’est aussi l’occasion de discuter avec chacun. Voici une petite histoire de cette construction. En 1643, la peste fait des ravages en Europe, les élus municipaux ou échevins, s’engagent à monter à Fourvière et à offrir un écu et un cierge chaque année si Lyon est épargné. Chose faite et depuis, la tradition perdure et encore chaque année, le 8 décembre, on célèbre cette lumière. En 1870, la guerre fait rage et les prussiens menacent d’envahir la ville. Les lyonnais s’engagent à édifier une grande église dédiée à Marie si la guerre épargne la ville. Ainsi en 1872, les travaux commencent. Les plans sont conçus par l’architecte Pierre Bossan dans un style néo-byzantin. L’église sera consacrée le 16 juin 1896 et érigée en basilique le 16 mars 1897. Il y a huit chapelles latérales dans les contreforts de la basilique qui représentent des scènes de la vie de Marie. Ces chapelles ont été décorées par un sculpteur différent et se composent toutes d’un autel, d’un retable et d’un fronton. Quittant le lieu, nous descendons par les jardins du rosaire, le temps se maintient, il ne pleut pas encore et nous avons perdu le soleil.

Les traboules

Lyon dispose dans le quartier de St Jean des passages comme des grands couloirs et qui permettent de circuler d’un immeuble à l’autre sans difficulté et que l’on appelle traboules. Ces lieux, témoignages de la Renaissance, se visitent. Il y a la traboule des trois Maries avec une cour du 15ème siècle et un très joli escalier à vis. Il y a la grande traboule, la plus longue de Lyon, qui passe sous quatre immeubles et quatre cours intérieures. Au 37 de la rue St Jean, nous découvrons la maison du Chamarier c’est-à-dire du chanoine de la cathédrale et chargé de la police et de la perception des taxes. La façade est composée de fenêtres sculptées de pilastres à fleurons, c’est un exemple typique du mélange des styles gothique et renaissance. Il y a une large cours avec un puits. Maintenant, il pleut à torrents et nous faisons une pause en terrasse couverte dans un des nombreux cafés. Nous pouvons ainsi admirer la cathédrale St Jean dont l’architecture est d’inspiration romaine et dont les travaux vont durer plus de 300 ans. Le mariage entre les styles roman et gothique, voir gothique flamboyant témoigne de cette longue construction.

La stèle d’Allan Kardec

Rue sala et plus précisément sur le terreplein central du quai Gailleton, se trouve la stèle d’Allan Kardec et nous allons nous y rendre. Pour l’instant, nous attendons que la pluie diluvienne s’arrête. Une heure plus tard, c’est l’accalmie. Nous pressons le pas pour nous y rendre et réaliser une photo collective.bull65 le groupeC La stèle a été édifiée pour le bicentenaire de la naissance d’Allan Kardec 1804-2004 et le médaillon en bronze a été offert par des spirites brésiliens. Nous nous rendons ensuite sur le bord du Rhône où une plaque commémorative est appliquée. Prestement, nous rentrons tous, il pleut à torrents et nous sommes tous trempés ; effectivement, nous sommes bien en avril et il ne faut pas se découvrir d’un fil…