Sommaire
- Editorial
- Un Lyonnais au Québec
- Il y avait comme un parfum d'érable
- Conférence de Charles Kempf : Preuves de l'immortalité
- Rencontre Médecine et Spiritualité
- La salle Jeanne d'Arc
- Histoire vécue : le papa d'Olivier
- Fiche du mois : la Réincarnation
Editorial
Quand un spirite rencontre un autre spirite, de quoi parle t'il ? De spiritisme, bien sûr ; de leurs expériences, de leurs façons de travailler, de leur observations, de leurs espérances.
Les échanges sont indispensables ; on ne peut pas rester dans son coin et faire du spiritisme de salon .C'est une doctrine qui se partage, qui se diffuse, qui prête à la discussion. Cet automne a été, pour notre centre, fécond de ces échanges : une conférence de Charles Kempf du groupe de Thann en Alsace, la visite des Québécois Léo et Louis Philipe qui ouvre la voie du spiritisme dans leur beau pays, et la création de nouveaux liens avec un centre spirite lyonnais centenaire.
De nouvelles idées fusent de partout dans le monde : encyclopédie, université, édition d'anciens ouvrages, création de groupes…Patiemment les Esprits tissent leur toile sur le plan terrestre, à la recherche des relais que nous sommes, pour la constitution de la grande famille spirite universelle.
Gilles
Un Lyonnais au Québec
Dimanche 2 mars 2003. Alors qu'en France, les beaux jours reviennent, la température moyenne au Québec est de - 20° C. Ici, à Montréal, la neige a recouvert toute la ville et les déneigeuses s'activent jours et nuits pour déblayer les routes.
Il y a une semaine que je visite le Québec. Je suis déjà habitué à ce spectacle plutôt inhabituel pour un Français. Avant de rentrer à Lyon, j'ai réservé ma dernière journée pour rencontrer le groupe spirite de Montréal. Lors du symposium spirite de l'année dernière à Douai, j'avais déjà fait la connaissance de Louis-Philippe, un spirite de Montréal, qui nous avait brièvement parlé du Mouvement Spirite Québécois. J'avais alors eu l'impression que ce jeune mouvement ne manquait pas de dynamisme. Je n'allais pas être déçu !
Leur nouveau local est situé rue Sainte Catherine Est, une des rues les plus connues de Montréal.
En entrant, je reste quelques secondes stupéfait par la taille du local. (tabernacle !) C'est une ancienne banque (voir en couverture) qui ouvre sur une grande salle principale avec plusieurs pièces adjacentes, un étage et un sous-sol. Aucun des centres spirites que j'ai pu visiter sur le vieux continent n'est comparable, ni Paris, ni Lyon, ni Nantes, ni Douai. Il faut oublier nos repères de spirites Européens ; ici, on ne fait pas les choses à moitié, ici, c'est l'Amérique !
Et pourtant, le Mouvement Spirite Québécois n'a que deux ans. Le Spiritisme n'a pas eu au Québec le même développement qu'en France au siècle dernier. Le catholicisme y avait, jusqu'à très récemment, une forte influence. Les ouvrages d'Allan Kardec, porté à l'index [1], n'était donc pas lu et très peu connu.
Il a toutefois existé un groupe spirite Allan Kardec à Montréal. Il s'est arrêté il y a une vingtaine d'années sur une communication adressée au dirigeant qui disait que dans plusieurs années, un nouveau groupe se formerait et qu'alors il le trouverait.
Ce fut chose fait grâce à Internet !
La deuxième chose qui marque un spirite Européen, c'est le melting-pot des adhérents : Français, Italiens, Brésiliens,… et même Québécois ! Ce groupe spirite est à l'image de sa ville : Montréal, une des villes les plus cosmopolites au monde. Ici, il n'est pas rare de parler trois langues couramment. C'est le cas de Léo qui lors de nombreux séjours au Brésil a appris le portugais, en plus de l'anglais et du français. Il n'avait alors jamais entendu parler de Spiritisme au Brésil, et c'est au Québec qu'il a découvert les ouvrages d'Allan Kardec. De retour au Brésil, il a découvert avec surprise l'étendue du Spiritisme dans ce pays. Grâce à ses nombreux contacts au Brésil et aux nombreux adhérents du MSQ [2] maîtrisant le français et le portugais, nous pouvons espérer que de nombreux ouvrages de la littérature spirite Brésilienne soient traduits en français dans un proche avenir.
Il est facile de parier que ce groupe spirite a un bel et grand avenir devant lui et que nous entendrons très bientôt parler de lui. Déjà, un nouveau groupe spirite, anglophone, est en formation à Ottawa, la capitale du Canada.
Je garde une affection particulière pour le peuple Québécois. Abandonné par la France, noyé en territoire anglais, humilié par les anglophones qui les appelaient encore récemment les nègres blancs d'Amérique, ils ont réussi à conserver la langue française à l'image du village d'Astérix autour des envahisseurs romains.
Les Québécois ont promis de venir nous rendre visite à Lyon très bientôt, peut-être en septembre. J'espère que je pourrais moi aussi revenir au Québec, mais cette fois en été ou en automne, il n'est pas facile de se faire à l'hiver Québécois…
Mickaël
Il y avait comme un parfum d'érable
Ils sont venus, nos amis Québécois, guidés par un message des frères spirituels, leur demandant de se rendre à Lyon. Une joie pour nous, un moment de retrouvailles, un souffle venu d'ailleurs, une autre lumière. C'est ainsi, en toute simplicité, comme les frères d'une même famille, que Léo, Louis-Philippe, Dale et Anita se sont joints à notre groupe.
Ce jour là, séance publique du samedi, la salle était comble. Et si, dès le début du travail, l'union spirituelle s'est crée naturellement dans une parfaite harmonie c'est sans doute que vous étiez déjà dans nos cœurs. Nos pensées se sont élevées vers le même Dieu, dans le même but avec la même volonté. Nous n'étions plus qu'un.
Des messages pour la salle, bien sûr, mais aussi des enseignements pour tous. La volonté, l'humilité, l'élévation des pensées, la bienvenue aux nouveaux spirites, l'harmonie avec son guide, l'imbrication des groupes, le partage dans l'amour, furent autant de thèmes abordés au travers des différents messages ou dessins reçus.
Et puis ce fut au tour de Léo de parler. Léo avec son éloquence, sa verve intarissable, ses gestes amples son regard pétillant et surtout ce grand sourire omniprésent. Oui, Léo, tu nous as tous scotchés. Il suffisait de voir dans la salle tous ces visages tournés vers toi, immobiles buvant tes paroles. Au fait, Léo, n'étais-tu pas artiste dans une autre vie ?
Vous nous avez perçu, vous, nos frères du Québec, unis, en harmonie et surtout comme on dit chez vous, en amour. Nous savons combien cette union est précieuse, et merci d'être venu de si loin pour nous le rappeler. Nous avons pris conscience que cette union est aussi une force et que nous devons redoubler de vigilance pour la préserver. Vous nous avez expliqué le fonctionnement de votre centre. Vous nous avez parlé de vos ateliers, de vos groupes médiumniques, de vos tables rondes, de vos conférences. On a vu dans vos yeux passer tant de passion et tant d'amour pour évoquer tous ces jeunes, ces adolescents en recherche, qui n'ont pour réponses que le matérialisme des " States ". Vous nous avez dit votre émotion de voir ces rebelles, ces écorchés vifs fondre à la lecture de l'Evangile, découvrir le spiritisme et pour la première fois de leur vie entendre l'amour répondre à la violence, à la haine et au racisme. Vous nous avez offert ce cadeau, cette jeunesse porteuse d'espoir, prête à construire un monde imprégné de valeurs humaines et spirituelles. Bien sûr nous vous aurions écouté encore des heures, mais comme le temps compte encore pour nous les incarnés, il a bien fallu terminer la séance. Roger était parmi nous et c'est ensemble que nous avons partagé une petite collation bien Kardecienne, puisque Lyonnaise. Ce fut l'occasion d'échanger, de discuter, somme toute, de vivre un grand moment de fraternité.
Vous nous avez apporté, avec la brise du Saint-Laurent, beaucoup de bonheur et d'amitié. Nous espérons que dans vos bagages, il est resté un peu de place pour emmener avec vous tout l'amour que nous avons pour vous. Mais pas la peine de le déclarer à la douane, ça ne se détecte pas, c'est dans le cœur qu'il se cache.
Maxence
Conférence de Charles Kempf : Preuves de l'immortalité
Le samedi 4 octobre à 15 heures se tenait dans nos locaux une conférence sur le thème : " Preuves de l'immortalité " animé par Charles Kempf, vice président de l'union spirite française. Cette conférence a commencé sous les meilleurs auspices, le temps étant particulièrement beau et doux cet après-midi-là et le public était attentif, très à l'écoute de cet ingénieur qui nous a démontré scientifiquement les preuves qui existent et qui attestent l'immortalité.
Son exposé débuta par la définition d'une preuve : " c'est un fait, un raisonnement qui démontre, établit, prouve la vérité ou la réalité de quelque chose." Existe-t-il des preuves absolues ?
L'absolu est le privilège de Dieu mais les scientifiques sont revenus à une position plus humble devant Dieu et la nature et ils sont conscients qu'aucune des lois dites scientifiques n'est inébranlable. Cette position se renforce à cause de la complexité croissante des théories scientifiques actuelles, notamment en physique, qui fait que les recherches fondamentales sont réservées à un cercle toujours plus restreint. Allan Kardec avait admirablement anticipé ces changements en soulignant, dans son fascicule sur le Caractère de la Révélation Spirite, le caractère évolutif de la doctrine spirite.
Les meilleures preuves sont-elles convainquantes pour tout le monde ?
Il est dans la nature d'un grand nombre d'êtres humains qu'il faut voir pour croire. Mais Allan Kardec affirme qu'il ne suffit pas de voir, il faut surtout comprendre et il souligne le grand nombre de personnes qui ont cru après avoir compris, et qui n'ont vu les phénomènes que par la suite. Dans la conclusion du Livre des Esprits, n° VII, Allan Kardec classe les adversaires du Spiritisme en trois catégories : " 1° ceux qui nient par système tout ce qui est nouveau ou ne vient pas d'eux, et qui en parlent sans connaissance de cause. - 2° Ceux qui, sachant très bien à quoi s'en tenir sur la réalité des faits, les combattent néanmoins par des motifs d'intérêt personnel. - 3° Ceux qui trouvent dans la morale spirite une censure trop sévère de leurs actes ou de leurs tendances. Ils ne rejettent ni n'approuvent : ils préfèrent fermer les yeux. Les premiers sont sollicités par l'orgueil et la présomption ; les seconds, par l'ambition ; les troisièmes, par l'égoïsme. "
Existe-t-il déjà des preuves de l'existence de l'âme et de son immortalité dans les milieux scientifiques ?
Les recherches scientifiques convergent, lentement mais sûrement, vers la nécessité de l'existence de l'âme.
Claude Bernard, se basant sur les études montrant l'influence de la volonté sur les organismes, a admirablement conclu qu'il doit exister un " modèle organisateur " conférant la vie à la matière pour former les organismes vivants.
Y a-t-il des exemples récents de conception scientifique de l'âme ?
Dans ses travaux, Régis Dutheil s'est démarqué des scientifiques matérialistes, qui font tout pour rejeter a priori l'hypothèse spiritualiste, par crainte de se remettre en cause ou de se laisser fasciner par les croyances religieuses, il a tout simplement considéré l'hypothèse de l'existence d'autres formes de matières et ces calculs mathématiques dans l'Univers superlumineux lui permettent d'obtenir deux sortes de temps : un premier, qu'il appelle " temps vécu ", qui aurait un caractère spatial, et un deuxième, plus proche de celui que nous connaissons dans l'univers matériel tangible.
Pourquoi les progrès scientifiques sont-ils si lents dans ce domaine ?
Les Esprits avaient prévenu très tôt en affirmant que " Ce serait bien peu connaître les hommes, si l'on pensait qu'une cause quelconque pût les transformer comme par enchantement. Les idées se modifient peu à peu selon les individus, et il faut des générations pour effacer complètement les traces des vieilles habitudes.
La transformation ne peut donc s'opérer qu'à la longue, graduellement et de proche en proche ; à chaque génération, une partie du voile se dissipe ; le spiritisme vient le déchirer tout à fait… "
Ainsi dans les milieux scientifiques, on rencontre souvent ce qu'on peut appeler le syndrome cérébral du mur de Berlin, où de nombreux hommes séparent de façon radicale leurs raisonnements scientifiques des aspirations religieuses. Ils s'interdisent les raisonnements pour les questions de foi.
Que faut-il faire pour que les hommes de science acquièrent la certitude de l'immortalité ?
Ce n'est que lorsque les hommes de science travailleront en se basant sur l'hypothèse de l'existence de l'âme qu'ils avanceront à pas de géants même si les premiers à faire ce pas ont été et seront encore condamnés et rejetés par leurs homologues envieux ou orgueilleux. Cela a été le cas de William Crookes, qui a résisté à cette pression en affirmant, devant le sourire narquois de ses collègues de la communauté scientifique britannique : " Je ne dis pas que cela est possible, je dis que cela est. "
Comme se situe le Spiritisme par rapport à ces concepts ?
Le Spiritisme porte toutes les caractéristiques d'un programme scientifique de recherche progressif, constituant une science légitime selon Lakatos. " Son noyau de principes fondamentaux est lié à l'existence, la préexistence et la survie de l'esprit, son évolution, son libre arbitre, la loi de causalité, etc. " Les principes auxiliaires concernent la nature du périsprit, la réincarnation, la condition de l'esprit après la mort, et relient les principes fondamentaux aux phénomènes.
Comment pouvons-nous procéder pour prouver l'immortalité ?
Il convient de procéder par étapes selon une séquence logique, bien expliquée par Allan Kardec : " On croit généralement que pour convaincre, il suffit de montrer des faits ; pourtant l'expérience montre que ce n'est pas toujours la meilleure, car on voit souvent des personnes que les faits les plus patents ne convainquent nullement. " Le véritable point de départ est donc l'existence de l'âme. Or, comment le matérialiste peut-il admettre que des êtres vivent en dehors du monde matériel, alors qu'il croit que lui-même n'est que matière ? Comment peut-il croire à des Esprits en dehors de lui, quand il ne croit pas en avoir un en lui ? En un mot, avant de le rendre SPIRITE, tâchez de le rendre SPIRITUALISTE.
Quels sont les phénomènes spirites qui constituent les meilleures preuves de l'immortalité ?
Les cas d'identification de décédés inconnus du médium et des assistants ; les cas d'apparitions des défunts au lit de mort ; les cas d'enfants voyants au lit de mort de tierces personnes ; quelques phénomènes très spéciaux de " télékinésie " au lit de mort et après la mort ; quelques phénomènes extraordinairement significatifs de " musique transcendantale " au lit de mort et après la mort ; les cas de personnalités de défunts qui causent avec facilité et écrivent couramment en des langues ignorées du médium, et parfois de tous les assistants ; les cas de personnalités de défunts qui écrivent couramment avec l'écriture qui leur était propre de leur vivant - ce qui est infiniment différent de l'autre phénomène de la reproduction d'une simple signature ; les phénomènes de " bilocation " au moment préagonique ; surtout quand ils sont visibles collectivement pas tous les assistants ; les phénomènes de matérialisations de fantômes vivants et parlants ; parfois parlant et écrivant en des langues ignorées de tous les assistants ; quelques modalités spéciales de " correspondances croisées " ; l'existence dans la subconscience humaine de facultés supernormales de sens, indépendantes de la loi d'évolution biologique.
Les correspondances croisées.
L'un des médiums étaient Mme Verall, les premières communications reçues contenaient des citations en grec et en latin. Elles étaient rédigées bizarrement, et leur sens n'apparaissait pas clairement. Simultanément, d'autres messages étaient parvenus à d'autres médiums, habitant très loin de Mme Verall et ignorant totalement le contenu des messages reçus par Mme Verall. Ce furent ces médiums ayant reçu dans l'un des messages l'instruction de les envoyer au secrétariat de la SPR à Mme Alice Johnson, qui remirent les spontanément. Mme Johnson s'était aperçu alors que les messages traitaient de sujets similaires, et avaient des caractéristiques communes. Leur analyse a montré que, pris séparément, ils n'étaient pas intelligibles, mais réunis, on pouvait comprendre leur contenu, qui révélait également le niveau culturel et les caractéristiques de leur signataire, alors que les messages avaient été reçus de façon indépendante par des médiums différents.
Pourquoi prouver l'immortalité ?
La mission du spiritisme est précisément de nous éclairer sur l'avenir de l'individu, de nous le faire, jusqu'à un certain point, toucher au doigt et à l'œil, non plus par le raisonnement, mais par les faits.
En conclusion, le rejet sans preuves ou le refus d'examiner rationnellement le monde spirituel présentent l'inconvénient de laisser le champ libre aux abus en tout genre, généralement d'ordre financier, et même parfois dramatiques, exploitant la crédulité des personnes, par des pratiques fanatiques, sectaires, rituelles, mystiques ou autres. Le Spiritisme apporte les éléments logiques permettant de réfuter ces abus de façon formelle, tout en offrant des réponses claires et consolatrices à la majorité des questions existentielles, si souvent à l'origine du désespoir humain. En donnant la preuve matérielle de l'existence et de l'immortalité de l'âme, en nous initiant aux mystères de la naissance, de la mort, de la vie future, de la vie universelle, en nous rendant palpables les conséquences inévitables du bien et du mal, la doctrine spirite fait, mieux que tout autre, ressortir la nécessité de l'amélioration individuelle. Par elle, l'homme sait d'où il vient, où il va, pourquoi il est sur la terre ; le bien a un but, une utilité pratique ; elle ne forme pas l'homme seulement pour l'avenir, elle le forme aussi pour le présent, pour la société ; par leur amélioration morale, les hommes prépareront sur la terre le règne de la paix et de la fraternité.
A la suite de la conférence, de nombreuses questions vinrent étayer le sujet, si nombreuses que le président Gilles Fernandez du les interrompre ; le sujet a passionné et soulève toujours autant d'interrogations ! Ce moment de rencontres s'est terminé autour du verre de l'amitié et d'un buffet copieux comme tout lyonnais sait l'organiser. Nous espérons tous revoir lors d'une prochaine conférence, Charles Kempf, un conférencier chaleureux et instruit.
Catherine
Rencontre Médecine et Spiritualité
J'ai eu la chance et le bonheur d'assister à une rencontre sur le thème " Médecine et Spiritualité " ce dimanche 16 novembre à Paris. Cette rencontre, organisée par le CESAK (Centre d'Etudes Spirites Allan Kardec) en collaboration avec l'AME International (Association International des Médecins Spirites), fut un succès complet.
Quatre médecins spirites ont pris la parole cette journée dont Marlene Nobre, la présidente de AME International qui était déjà venue nous rendre visite à Lyon en octobre 2002.
J'ai surtout retenu l'exposé de Sergio Felipe de Oliveira, médecin spirite Brésilien : " Phénoménologie organique et psychique de la médiumnité ". Le titre peut paraître rebutant, il n'en est rien.
Le conférencier a su se mettre à la portée de son public et expliquer brillamment sa théorie : la glande pinéale, une petite glande située au centre du cerveau, serait l'organe sensoriel de la médiumnité.
Cette glande, dont Descartes disait quel est le lien entre l'âme et le cerveau, contiendrait plus ou moins de cristaux d'apatite selon les individus. Selon l'hypothèse du Docteur Felipe de Oliveira, plus le nombre de cristaux serait important, et plus grande serait la possibilité de capter, par cette glande, les ondes électromagnétiques d'origine spirituelle.
Nous aurons l'occasion de retracer les grandes lignes de cette conférence lors d'une de nos prochaines études au centre. Surtout ne la manquez pas !
Cette rencontre a aussi été l'occasion de joyeuses retrouvailles. Nos chers amis Québécois qui étaient venus nous rendre visite une semaine auparavant étaient présents. Ainsi qu'une délégation de douze Belges, de nombreux Suisses, quelques Anglais et Luxembourgeois et même un couple venu spécialement de New-York !
170 personnes réunis autour du Spiritisme… il y a bien longtemps que l'on n'avait pas vu cela en France ! Voilà qui est prometteur pour l'avenir.
Encore bravo aux organisateurs de cette rencontre qui fut, à tout point de vue, un véritable succès.
Mickael
La salle Jeanne d'Arc
Le groupe Jeanne d'Arc situé place des Terreaux à Lyon a fêté ses 100 ans le 6 septembre 2003. Son président René CATIN nous ayant convié à cet anniversaire c'est avec plaisir que nous avons accepté son invitation.
Il ne restait plus une chaise de libre dans la grande salle où se déroule habituellement les activités du groupe. Aussi les plus jeunes et les plus souples s'assirent à même le sol pour suivre dans une ambiance chaleureuse les festivités de la journée.
Après le mot de bienvenue du président c'est notre Mickaël qui a fait un exposé sur Lyon et le spiritisme fruit d'un travail minutieux de recherche dans les bibliothèques spirites lyonnaises et notamment celle de la salle Jeanne d'Arc. Puis c'est André ROCHETTE, ancien président du groupe de 1965 à 1975 qui nous a longuement parlé du " chemin spirituel ". L'après-midi s'est prolongée sur des airs de guitares et des chants interprétés par des adhérents de l'association avant de nous retrouver, pour continuer les discussions, devant un punch détonnant et les spécialités culinaires du groupe.
C'est à la grande époque du spiritisme, codifié par Allan KARDEC, en 1903 précisément, que fut créé le groupe Jeanne d'Arc. La pratique du spiritisme était alors très répandue et quelques amis se réunissaient de temps à autres au domicile de Madame COMBE. C'était une femme aussi bonne que simple, aimée de tous ceux qui l'approchait, elle était médium guérisseur, voyant auditif et à incorporation.
Un soir, au cours d'une réunion médiumnique, il leur vient l'idée de demander à leurs protecteurs pourquoi ils se réussissaient. Une petite fille de 7 ans eut alors une vision de Jeanne d'Arc à cheval, tenant une bannière qui couvrait la chambre où ses amis étaient réunis. Le père de la petite fille ayant eu la même vision, les amis présents comprirent qu'ils ne devaient plus se contenter de quelques réunions faites au hasard mais qu'ils devaient fonder un groupe qu'ils appelleraient groupe Jeanne d'Arc, et faire des réunions à heures fixes.
Ce groupe prit bientôt une importance telle qu'il fut nécessaire de louer une salle au 26 bis, Rue Saint-Antoine. Les réunions étaient suivies assidûment par des ouvriers, qui leur journée terminée, étaient heureux de recevoir un enseignement leur faisant entrevoir le véritable but de la vie.
Madame COMBE, jusqu'à l'extrême limite de ses forces s'est consacrée à la mission qu'elle s'était donnée : répandre les principes du spiritisme kardéciste. Elle s'est désincarnée en décembre 1950 à l'âge de 87 ans. A la suite de son exemple, les présidents COUDERC, GLEIZAL et ROCHETTE lui succédèrent, s'employant à faire comprendre le sens véritable du spiritisme comme moyen de compréhension de la loi morale et d'élévation de l'esprit.
Aujourd'hui la salle Jeanne d'Arc, encore appelée société Jeanne d'Arc ou groupe Jeanne d'Arc se veut toujours dans la lignée d'Allan KARDEC, de Léon DENIS et de Gabriel DELANNE.
Ce groupe est le seul rescapé de l'ancienne fédération spirite lyonnaise qui regroupait plusieurs milliers de spirites. Il a survécu à toutes les crises du spiritisme depuis 1903. Et même s'il a pris quelques distances par rapport à la doctrine spirite kardéciste, nous y avons rencontré des personnes accueillantes et chaleureuses faisant don de leur temps pour aider leur prochain. Au groupe Jeanne d'Arc comme au Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec nous avons compris que le spiritisme c'est vivre pour aider les autres. Alors de nos similitudes renouvelons une fraternelle amitié et partageons ensemble le bonheur d'être spirite.
Gilles
Petite chronologie du groupe spirite Jeanne d'Arc
1903 : quelques amis réunis parlaient de spiritisme lorsqu'une petite fille de 7 ans et son père eurent tous deux une vision de Jeanne d'Arc à cheval avec à ses pieds Jean-Marie Vianney. Ils décidèrent de former un nouveau groupe spirite qu'ils appelèrent groupe spirite Jeanne d'Arc.
1er mars 1919 : le groupe se constitua officiellement sous le nom " Société Spirite Jeanne d'Arc "et rejoignit la Fédération Spirite Lyonnaise, que Madame Combe, présidente du nouveau groupe, fréquentait déjà depuis de nombreuses années. Le groupe se réunissait alors au 26 chemin St-Antoine.
20 juin 1947 : lettre d' Emile Couderc et Petrus Gleizal, président et vice-président de la société spirite Jeanne d'Arc, expliquant que depuis le début des hostilités de 39/45 la Fédération Spirite Lyonnaise a disparue et n'a pu être reconstituée depuis cette époque, tout ses membres étant disparus ou décédés.
1950 : décès de Mme Combe, fondatrice du groupe.
1962 : décès du président Emile Couderc. Pétrus Gleizal président.
1965 : André Rochette président de la Société Jeanne d'Arc.
1966 : Fusion de la Société Spirite Jeanne d'Arc avec la Société Fraternelle d'Etudes Scientifique et Morale du Spiritisme. Cette dernière avait été dirigée pendant 20 ans par Henri Sausse.
1972 : Suite à un incendie, la Société Jeanne d'Arc dut déménager du 7 rue Terraille où elle s'était établie depuis la fusion avec la Société Fraternelle pour le 7 place des Terreaux. La Société Fraternelle résidait au 7 rue Terraille depuis juin 1886.
1975 : René Catin président de la Société Jeanne d'Arc.
Histoire vécue : le papa d'Olivier
Olivier est un jeune spirite qui nous a rejoints il n'y a pas si longtemps, effectuant un long trajet pour assister à nos réunions. Or il vient de perdre son père. Avant son départ pour les cérémonies funéraires, nous nous sommes réunis pour lui témoigner notre amitié et pour prier pour son papa. Puis il est parti et il nous raconte la suite.
Je suis allé tout à l'heure au reposoir avec ma mère pour voir mon père et une surprise m'attendait. En entrant dans l'hôpital, j'ai commencé à avoir un peu mal à la tête, je sentais comme un anneau qui m'enserrait le crâne. Nous avons dû attendre quelques minutes dans une grande pièce. Il me semblait que le frère Jean n'était pas très loin. Au bout de quelques minutes, on est venu nous chercher pour nous amener près du corps.
Nous sommes entrés. Passant la main au-dessus du corps, j'ai ressenti du froid, il me semblait que ce corps n'était plus qu'une vielle coquille vide, il n'y a qu'au niveau de la tête qu'il me semblait sentir encore un peu de vie. Nous nous sommes assis près de lui et nous avons commencé à prier. Des petits coups ont alors commencé à se faire entendre dans le métal du chariot sur lequel il était. Nous n'y avons d'abord pas prêté trop attention, bien que ma mère qui était venu le voir pendant 10 minutes hier n'en ai pas entendu un seul, mais les coups se sont répétés.
Nous avons commencé à nous interroger, rien ne semblait pouvoir les provoquer, ils se faisaient clairement entendre dans le métal même et en plusieurs endroit du chariot alors que celui-ci était parfaitement immobile et qu'aucun de nous deux ne le touchait. Nous avons alors commencé à penser que c'était probablement lui qui essayait de nous parler et en effet les coups était en coordination avec nos paroles. Un coup se produisait à la fin de chaque parole qu'il semblait approuver ou lorsque nous lui témoignions notre affection, ou au contraire cessait un certain temps en cas de désaccord. C'est ainsi que le silence s'est fait lorsque ma mère a parlé d'aller allumer un cierge à l'église (toujours pas réconcilié avec la religion on dirait, on ne peut pas s'attendre à un changement trop radical).
Je me demandais également si je devais faire mettre une croix sur son cercueil. J'avais le sentiment ce matin lorsque ce choix m'a été proposé qu'il fallait que je le fasse. Ma mère, revenue de son étonnement, m'a dit que puisqu'il répondait, nous pourrions lui demander ce qu'il en pense -- grand silence -- Au bout d'un petit moment elle me dit que de toutes façons s'il tape je ne saurai pas si c'est un oui ou un non puis a continué en me disant qu'il vaut sûrement mieux que je fasse le choix moi-même -- un coup -- J'ai posé la main sur son épaule -- coups répétés -- J'ai alors décidé de faire le silence pour prier -- coups répétés tout au long de la prière -- puis j'ai pensé qu'il était temps de partir, mais je voulais lui dire ce que je n'ai pas dit hier, quelques coups pour m'encourager : "Je t'aime, Papa" -- 2 coups - Nous avons alors décidé de partir, le silence s'est fait. J'avais déjà la main sur la poignée mais ma mère s'est à nouveau approchée de lui (c'est à moi qu'il avait répondu et elle craignait qu'il ne lui en veuille encore de leur divorce), elle a posé la main sur son bras en disant "au revoir" - un coup -- elle était contente, le silence s'est fait de nouveau et nous sommes sortis, encore impressionnés, surtout ma mère, mais apaisés.
En sortant j'ai remarqué qu'un autre corps était disposé dans la pièce d'à côté, et des gens sont arrivés au même moment, si tristes, en nous même nous ne pouvions que leur souhaiter de vivre quelque chose d'aussi fort. Je suis ressorti en méditant là-dessus et sur ce cadeau qui m'avait été fait de connaître ce contact, en plus par le même procédé que celui qui a donné naissance au Spiritisme, ces coups qui m'ont étrangement semblé si familiers.
J'ai voulu vous en faire part pendant que mes souvenirs sont encore assez clairs et pour vous remercier de votre soutien qui, comme vous le voyez, n'a pas été inutile.
Encore merci et à bientôt "
Olivier
Fiche du mois : la Réincarnation
Pour télécharger la fiche du mois : cliquez ici
[1] Catalogue officiel des livres interdits aux catholiques.
[2] Mouvement Spirite Québécois