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Bulletin 59 - décembre 2014
Bulletin 59 - décembre 2014
Sommaire

Editorial

Un personnage important s’en est allé rejoindre le monde spirituel en la personne du président de la fédération spirite brésilienne Nestor Masotti. Nous rendons hommage dans notre bulletin à cet homme au grand cœur bercé depuis son enfance par une éducation spirite. C’était un être dévoué au service d’une cause et il aurait sans aucun doute été sensible de voir de nouveau rassemblé la quasi-totalité des groupes spirites français à Villeneuve d’Ascq lors du symposium de ce mois de septembre. Les efforts de Richard Buono, président du conseil spirite français, ne sont bien sûr pas étrangers à la réussite de cette rencontre.
Et puis, si certains recherchent encore des preuves de l’existence de l’âme et de médiums contemporains volontaires pour se soumettre à des expériences scientifiques, nous avons trouvé pour vous le témoignage d’un jeune russe, Natasha Demkina, que l’on peut classer parmi les médiums voyants. Ces derniers apportent les meilleures démonstrations du spiritisme expérimental. Si le cerveau est le siège, l’instrument nécessaire de la pensée, il n’en demeure pas moins que ce qui pense en nous est extérieur au corps physique. Tous les spirites connaissent l’existence du périsprit et ses propriétés, et dans le cas de Natasha il est axiomatique que l’œil ne joue aucun rôle dans la perception des organes et des maladies décrits par la médium. Le monde scientifique en réfutant une nouvelle fois l’existence d’un corps spirituel n’a pas saisi la chance de faire un pas supplémentaire vers la connaissance de la cause de nombreuses maladies humaines.

Gilles Fernandez

Natasha Demkina

Le spiritisme est défini comme une doctrine triple : philosophique, religieuse (dans le sens de la croyance en Dieu et en l’immortalité de l’âme) et scientifique. Lorsqu’en 1857 Allan Kardec rassemble plus de 50 000 messages d’Esprits transmis par des médiums, il s’attache à sa mission de codifier le spiritisme et de le révéler au grand public par l’édition du Livre des Esprits. Son analyse n’a pas été le fruit d’un travail médiumnique, mais celui d’une approche méthodique : passer tous les messages au crible de la raison et les rejeter s’ils n’expliquent pas une situation nouvelle ou encore inexpliquée.

Aujourd’hui, les découvertes de la science depuis le 19ème siècle permettent aux générations actuelles de savoir que ce qui ne se voit pas à l’œil nu n’est pas vide, bien au contraire. Bercés par des raisonnements logiques sur le fonctionnement de la matière et de ses transformations, par des explications psychologiques et psychiatriques pour définir les maux de ceux qui sont sensibles aux Esprits qui nous entourent, il devient plus difficile de mystifier, tout doit avoir une explication rationnelle. L’invisible est passé au peigne fin, nos limites physiques et psychiques sont étudiées et l’illusion ne fait pas recette dans les comités d’études scientifiques. Déjà, au début du 19ème siècle, les scientifiques comme Aksakov, Charles Richet et bien d’autres, se penchaient sur les nombreux cas de manifestations physiques et intelligentes pour essayer d’en expliquer la cause.
Le comité pour l'étude scientifique des revendications du paranormal (CSICOP) est un programme au sein de l'organisation à but non lucratif des États-Unis Center for Inquiry (FCI), dont l'objectif est «d’encourager l'examen critique des revendications paranormales d’un point de vue scientifique responsable et de diffuser des informations factuelles sur les résultats de ces enquêtes à la communauté scientifique et le public». Les membres sont de nombreux scientifiques notables, des lauréats du prix Nobel, des philosophes, des éducateurs, des auteurs, et même des célébrités. Il est basé à New-York.
Au début des années 1970, il y avait une augmentation significative de l'intérêt pour le paranormal aux États-Unis. Cela a généré des inquiétudes dans certains quartiers, témoins d'une vague croissante dans la croyance en l'irrationalisme. C’est dans ce contexte que le CSICOP a été officiellement lancé par le professeur de philosophie Paul Kurtz. En 1975, Kurtz avait déjà initié une déclaration : «Les objections à l'astrologie» qui a été approuvé par 186 scientifiques, dont 19 lauréats du prix Nobel. En outre, selon Kurtz, la déclaration a été envoyée à tous les journaux aux États-Unis et au Canada. La réaction positive à cette déclaration a encouragé Kurtz à inviter tous les chercheurs sceptiques à se rallier à ses études dans le but d'établir une nouvelle organisation consacrée à l'examen critique d'un large éventail d'affirmations paranormales. Le CSICOP a déjà mené des études sur différents sujets comme la pseudoscience, le vol yogique, le toucher thérapeutique, l'astrologie, la marche sur le feu, le vaudou, la médecine alternative, les expériences de mort imminente, les objets volants non identifiés (OVNI), le triangle des Bermudes, l'homéopathie, la guérison par la foi, la réincarnation… Selon la charte du CSICOP, on ne rejette pas les réclamations a priori, antérieures à l'enquête, mais on les examine objectivement et attentivement pour en retirer les résultats quels qu’ils soient. Si des phénomènes dits paranormaux s’avèrent réels, alors la science et le public doivent en être informés. Bon nombre des activités du CSICOP sont orientées vers les médias, ce qui peut être discutable car d’un côté ils veulent lutter contre l’exploitation des médias sur l’occulte, et d’un autre, il renforce la part des sceptiques en fournissant au public des informations qui semblent discréditer les phénomènes dits miraculeux. De surcroît, c’est un moyen stratégique pour faire de la publicité au CSICOP. En effet, les membres du CSICOP sont régulièrement vus dans les médias traditionnels offrant leur point de vue sur une variété de sujet ayant attrait au paranormal. Depuis 1999, Joe Nickell, un membre du CSICOP, a même été nommé conseiller spécial sur un certain nombre de documentaires d'investigation pour la BBC. Un autre problème touche le CSICOP : les affirmations paranormales ou pseudo-scientifiques qui touchent à la santé ou la sécurité des personnes telles que l’utilisation de la médecine alternative à la place des soins de santé. Une analyse de la consommation a montré que la vente de médicaments alternatifs, d’accessoires paranormaux ou de produits à base de pseudoscience-peut être extrêmement rentable…
Bref, au vu de leur présence médiatique, à la lecture de leur site internet et de certaines de leurs études, on a le droit de douter qu’ils proposent un soutien pour le paranormal et ce dans un but non lucratif. Quoi qu’il en soit, leur démarche initiale est intéressante : recevoir toute personne affirmant être le témoin ou l’auteur de phénomènes paranormaux, lui faire passer des examens dans les locaux du CSICOP, les analyser de manière objective, afin de comprendre la nature des manifestations.
Natasha Demkina est une jeune femme Russe née en 1987. Convaincue que son don est réel, elle a fait la demande d’être reçue par les membres du sceptique CSICOP en mai 2004. Un documentaire intitulé The girl with X-Ray eyes (La fille aux yeux rayons X) m’a donné envie de partager avec vous son expérience. Ce documentaire nous présente la vie de Natasha : elle vit modestement avec sa mère et sa sœur dans un petit appartement à Saransk, une ville pauvre à une dizaine d’heures de Moscou. Natasha prétend posséder une vision spéciale qui lui permet de regarder à l’intérieur des corps humains et de voir les organes et les tissus par transparence. Cette faculté n’est pas apparue à sa naissance, Natasha a toujours été comme les petites filles de son âge, si ce n’est qu’elle semblait mature et a appris tôt à parler et à marcher selon sa mère. C’est à l’âge de dix ans que sa faculté s’est révélée, après une opération chirurgicale.
Nathasha raconte : «J’étais à la maison avec ma mère et soudain j’ai eu une vision. Je pouvais voir l'intérieur du corps de ma mère et je lui ai raconté comment étaient les organes que je pouvais voir. Maintenant, je dois passer de ma vision régulière à ce que j’appelle vision médicale. Pendant une fraction de seconde, je vois une image colorée à l'intérieur de la personne et puis je commence à l'analyser». Si elle souhaite avoir plus de détails sur une partie du corps ou un organe, il lui suffit de se concentrer pour voir l’image zoomer. Par le bouche à oreille, l’histoire de Natasha s’est vite fait connaître auprès de la population locale.
Aujourd’hui, elle est largement connue en Russie, certains traversent tout le pays pour se faire diagnostiquer par la fille aux yeux rayons X. Igor Monichev, un journaliste, a même été envoyé pour couvrir l’histoire de Natasha. D’abord incrédule, il a apprécié l’authenticité des affirmations de la petite, ainsi que sa simplicité tant dans sa personnalité que dans sa manière d’exercer sa faculté. Il constate la foule de visiteurs que Natasha reçoit tous les soirs au domicile familial, gratuitement et charitablement, après sa journée d’école. Sa faculté de clairvoyance est épatante et sa méthode est toujours la même : elle communique très peu avec les personnes, leur demande de se placer debout devant elle sans bouger, ni parler (autant que possible selon la pathologie de la personne). Durant 5 à 10 minutes, Natasha regarde de haut en bas la personne. Sa vision «médicale» comme elle l’appelle, se met alors en action, et elle peut voir par transparence les organes, la circulation sanguine et peut déceler les acteurs défaillants ainsi que leurs interactions avec les autres organes. Pour autant, Igor doute. Il demande alors à Natasha de localiser une fracture qu’il se serait fait. Une minute après l’avoir regardé, Natasha lui indique l’intérieur du poignet gauche. Igor a dû, à sa grande stupéfaction, accepter qu’il y ait réellement matière à faire un reportage...
Une patiente, Fia, témoigne qu’elle souffre d’une maladie que les médecins n’arrivent pas à localiser. Lors de la consultation avec Natasha, elle lui apprend qu’il y a des cellules cancéreuses dans le lobe supérieur de son poumon gauche et qu’il faut l’opérer d’urgence. Fia est revenue car elle voulait lui signaler que, comme indiqué, elle s’était faite opérer car les médecins ont effectivement trouvé ces cellules à l’endroit indiqué. Avec une grande humilité, Natasha lui répond qu’elle est contente pour elle et qu’elle peut voir que son corps est en bonne voie de guérison. Natasha n’entend pas de voix pour la conseiller dans ses diagnostics et elle ne voit pas d’Esprits, son analyse reste physique sur des corps vivants et non des objets. Depuis l’apparition de sa faculté, Natasha et toute sa famille sont croyants et pratiquants. Ils se rendent régulièrement à l’église pour prier, demander conseils et protection dans la mission qui leur est confiée.
Lorsqu’elle se rend à New-York pour rencontrer les scientifiques du CSICOP, c’est un choix de sa part et une forte volonté de montrer que son don est une réalité. Elle n’a pas choisi la solution de facilité en voulant affronter les sceptiques. Les professeurs Richard Weizmann et Ray Hyman l’accueillent. Ce sont des psychologues, ils ont prévu pour elle deux tests expérimentaux durant son séjour. Ils lui permettent, dans un premier temps, de pratiquer selon sa méthode pour poser son diagnostic. Dans un cadre sympathique et confortable, se présentent à elle une vingtaine de personnes, souffrant toutes de pathologies différentes. Dans la quasi-totalité des cas, et d’après les patients interviewés ensuite par les membres du CSICOP, le diagnostic rendu est correct. En effet, pour certains Natasha évoque des maux dont certains patients n’ont pas encore connaissance, ce qui ne lui permet pas d’inscrire un sans faute à ce premier test.
Le deuxième jour, les conditions de pratique furent bien différentes. C’est au sein d’un laboratoire que Natasha est reçue, accompagnée de sa traductrice, de sa mère et de sa sœur. Elle apprend que les tests auront lieu avec l’unique présence de sa traductrice. Nathasha à 17 ans, elle aurait apprécié le soutien de sa famille dans ce cadre impressionnant. Le stress fait partie du processus de test. Elle entre dans une pièce dans laquelle se trouvent les deux professeurs, lui présentant 7 portes documents, pour 7 patients qu’elle ne connait pas. Dans chacun, elle découvre les différents problèmes médicaux à relier à leur propriétaire : une large plaque de métal dans le haut du crâne, une prothèse de la hanche, une ablation d’un appendice, une ablation d’un œsophage, ablation du lobe supérieur du poumon gauche, agrafes sur la poitrine suite à une opération du cœur et un septième patient en parfaite santé. Pour réussir ce test, elle doit avoir au moins 5 bonnes réponses sur 7.

Qu’est-ce qui se passe dans sa tête et dans celle de ses patients ? S’agit-il d’une bonne capacité d’analyse ou d’une réelle faculté de clairvoyance ?

Voilà le genre de question qui intéresse les membres CSICOP. Il est vrai que même si un patient tente de rester impassible, sa physionomie, sa respiration, ses regards, ses clignements de paupière, sa gestuelle même minime, tout cela peut révéler ce qui ne va pas chez lui. Ces signaux inconscients sont envoyés à notre cerveau qui peut les interpréter, comme par exemple, dans les cas d’analyse morphopsychologique ou parapsychologique. Natasha ne pourra donc observer que des sujets immobiles, sans interagir avec eux. Ils porteront également des lunettes opaques pour ne pas pouvoir diriger leur pensée en s’apercevant que Natasha les observe. Dans la contrainte du test, Natasha met beaucoup plus de temps pour diagnostiquer les maladies, plus d’une heure. Sans doute que, comme pour les premiers médiums à effets physiques soumis aux obligations de résultat et de reproductivité par les comités des scientifiques et de médecins, l’ambiance favorable est primordiale. Toutefois, Natasha a obtenu un résultat de 4 bonnes réponses sur 7, en effet, il y a eu une interversion entre les deux patients ayant subi des ablations (poumons/ œsophage), et une mauvaise attribution au patient ayant une plaque de métal dans la tête.
Pour le CSICOP, Natacha a échoué au test, ses résultats sont intéressants mais sa faculté ne relève pas d’une activité paranormale. Bien qu’ils reconnaissent les limites du test qui lui a été fait (mise sous pression/test valide à 1 réponse prêt), les membres du CSICOP maintiennent leurs conclusions. Ils estiment qu’elle a surtout une grande force de persuasion que le premier test a mis en apparence : elle parlait aux patients en évoquant plusieurs pathologies ou douleurs, c’est la personne en face qui donne un sens à tout cela, en dégage une signification. Ensuite, elle semble se concentrer sur la partie de son discours qui semble avoir le plus d’écho. Puisque d’habitude, elle se confronte à des adeptes de sa faculté de voir les maladies au travers des corps, son analyse fascine.
Natasha est retournée en Russie, et poursuit ses consultations. Elle veut devenir un bon médecin afin de pouvoir donner une nouvelle dimension à la médecine, mais également mettre des noms sur les organes qu’elle voit. Depuis, Natasha se rend à l'université de Tokyo au Japon, à l'invitation du professeur Yoshio Machi, qui étudie les revendications des capacités humaines inhabituelles.

Comment pouvons-nous comprendre les facultés de cette jeune fille ?

Natasha n’entre pas en communication avec des Esprits. Elle explique que sa faculté de clairvoyance lui est propre ; c’est ce que l’on nomme l’animisme. Le terme animisme vient du latin anima qui signifie âme. Natasha Demkina On peut rappeler que la dénomination de phénomènes médiumniques proprement dits désigne un ensemble de manifestations supranormales, d'ordre physique et psychique, qui se produisent au moyen d’un médium. Quand un vivant agit, il peut le faire en vertu de ses facultés spirituelles, ce sont des phénomènes animiques. Quand elles sont le résultat de l'œuvre d'un défunt, elles entrent dans la catégorie des phénomènes spirites. Il est évident que les deux classes de manifestations se complètent l’une et l'autre.
Pour mieux comprendre la différence entre une communication avec un Esprit et l’animisme, je vous invite à lire l’ouvrage Animisme et Spiritisme d’Alexandre Aksakov, dont voici un extrait qui définit l’animisme : “Phénomènes psychiques inconscients se produisant en dehors des limites de la sphère corporelle du médium comme la transmission de pensée, la télépathie, la télékinésie, les mouvements d'objets sans contact ou la matérialisation… Nous avons ici la manifestation culminante du dédoublement psychique ; les éléments de la personnalité franchissent les limites du corps et se manifestent à distance par des effets non seulement psychiques, mais encore physiques et même plastiques, et allant jusqu'à la pleine extériorisation ou objectivation, prouvant par là qu'un élément psychique peut être non seulement un simple phénomène de conscience, mais encore un centre de force substantielle pensante et organisatrice, pouvant aussi, par conséquent, organiser temporairement un simulacre d'organe, visible ou invisible, et produisant des effets physiques. D'après la notion spirite, l'âme n'est pas le moi individuel mais l'enveloppe, le corps fluidique ou spirituel de ce moi. Par conséquent, nous aurions, dans les phénomènes animiques, des manifestations de l'âme, comme entité substantielle, ce qui expliquerait que ces manifestations peuvent revêtir aussi un caractère physique ou plastique, d'après le degré de désagrégation du corps fluidique ou du périsprit. Et, comme la personnalité est le résultat direct de notre organisme terrestre, il s'ensuit naturellement que les éléments animiques sont aussi les porteurs de la personnalité.”

 

Le symposium 2014

Lors du dernier week-end de septembre, s'est déroulé à Villeneuve d'Ascq, un symposium spirite avec pour thème, cette année, les activités spirites dans les centres. Nous étions environ 130 spirites à avoir répondu à l'appel du CSF, le Conseil Spirite Français, qui organisait cette manifestation dans l'espoir de pouvoir mettre en pratique ce qu'Allan Kardec recommandait dans le Livre des Médiums, au chapitre XXIX : «Ces groupes, correspondant entre eux, se visitant, se transmettant leurs observations, peuvent dès à présent former le noyau de la grande famille spirite qui ralliera un jour toutes les opinions et unira les hommes dans un même sentiment de fraternité, scellé par la charité chrétienne.»

C'est Francis Delattre du centre de Douai (l'un des plus anciens centres puisqu'il existe depuis plus de 30 ans) qui eut l'honneur du premier exposé en nous faisant part de sa réflexion autour de l'apprentissage de la connaissance de l'au-delà. Après une courte biographie d'Allan Kardec et une rapide chronologie du spiritisme et de ses plus grands auteurs, l'orateur insiste sur le miroir qui doit nous permettre de nous voir tel que l'on est car, nous explique-t-il avec toute la fougue qui le caractérise, il nous sera difficile de devenir si l'on ne sait pas, déjà, ce que l'on est.
Puis nous avons écouté Mauricette Ruchot, que nous connaissons un peu mieux au centre depuis qu'elle a sorti, en mai dernier, son livre L'Au-delà, Messages d'amour, messages d'espoir dans lequel on trouve d'intéressants témoignages sur le travail qu'elle a mis en place, au sein de son association Résonance spirituelle sur Dunkerque, afin de venir en aide aux personnes en deuil. Cette activité l'amène au cœur de la souffrance mais, comme elle nous le rappelle, «ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecins mais les malades». Quelles que soient les croyances et les convictions, le groupe propose aide et réconfort aux personnes endeuillées qui se posent de nombreuses questions sur l'instant du passage, sur l'accueil ou sur le quotidien dans l'au-delà, sur l'espoir de retrouvailles, etc. Les conférences deviennent ainsi des lieux de rencontres, d'observations, d'échanges. Avec toute sa délicatesse, Mauricette nous explique comment accompagner avec bienveillance, en respectant le rythme de chacun, car tout le monde n'est pas prêt à tout entendre. «C'est à nous de partir d'eux, pas à eux de venir vers nous...». C'est en prenant le temps d'offrir soutien, accueil, écoute téléphonique, que Mauricette arrive, avec le temps, à faire entendre qu'un défunt peut souffrir... Depuis la création du groupe, 218 personnes ont été accueillies ce qui a permis d'éviter des suicides, de venir en aide à des Esprits souffrants et de faire cesser certaines addictions vers des médiums payants. Certaines de ces personnes sont devenues spirites. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce groupe d'aide aux personnes en deuil, nous vous recommandons la lecture du livre de Mauricette.
bull59 symposiumB Après la pause de milieu de matinée, c'est Anita Becquerel de l'APES, Association Parisienne d’Études Spirites, qui présenta ses travaux. Depuis le 26 mars 1993, les séances ont lieu tous les vendredis, sauf les jours fériés. Leur local leur permet d'avoir une grande vitrine, donnant sur la rue, dans un quartier où se mêlent harmonieusement une population aux religions hétéroclites. Une cafétéria, proposant des plats maison préparés par les adhérents, leur permet de financer les 3/4 de leur loyer parisien. Si, parmi leurs six grands objectifs, on trouve bien entendu la volonté d'étudier, de transmettre et de diffuser les valeurs du spiritisme ou de bâtir un espace de charité pour aider à surmonter les souffrances spirituelles des incarnés comme des désincarnés, on notera la mise en place d'un système de gestion de la vie associative, garant de la cohérence entre les décisions collectives et les libertés individuelles. L'étude du livre Notre pain, dicté par l'Esprit Emmanuel, permet à tous de s'interroger sur la manière d'améliorer sa semaine, alors que l'étude du livre Dialogue avec les ondes (pas encore traduit en français) n'est accessible qu'aux médiums. Le groupe réalise aussi des passes en direct, des prières à distance, des séances médiumniques de désobsession, des séances d'assistance spirituelle au deuil mais aussi, ce qui est plus rare, des séances d'assistance aux Esprits en leur permettant de s'exprimer à travers leurs arts. Enfin, deux fois par an, ils organisent une journée d'instruction spirituelle pendant laquelle ils demandent des instructions pour renforcer la cohésion.
Puis Joël Ury de l'IFRES, l'Institut Français de Recherche et d'Expérimentation Psychique, clôtura merveilleusement la matinée avec un exposé passionnant sur la transcommunication. Il faut dire qu'à côté des livres qu'il a psychographiés (Daniel, je sais pourquoi ou Dans l'ombre du corridor ou encore Cahier de Messages Spirites), Joël avait pris soin d'emmener un recueil de photos spirites de grande qualité, réalisées dans son centre au moyen d'une cabine spéciale et les images de visages, de lettres ou de formes obtenus (comme celle d'un cœur par exemple) avaient, à juste titre, éveillé notre curiosité. Les qualités d'orateur de Joël surent maintenir un intérêt captivant pour son sujet malgré la fatigue de cette première matinée intense. L'existence des Esprits étant uniformément admise dans l'assemblée présente, Joël fit un rapide point sur la vogue de la TCI (Trans-communication instrumentale) qui est, de nos jours, plus à la mode que le spiritisme alors qu'elle doit servir à communiquer avec le monde spirituel, comme l'écrivait déjà Allan Kardec. Pour preuve, il nous cite la réponse à la question 934 du Livre des Esprits à propos de la perte des personnes aimées : «Cette cause atteint le riche comme le pauvre : c'est une épreuve ou une expiation et la loi commune ; mais c'est une consolation de pouvoir communiquer avec vos amis par les moyens que vous avez en attendant que vous en ayez d'autres plus directs et plus accessibles à vos sens.» Le phénomène a effectivement progressé en même temps que la technologie. Du gramophone aux ordinateurs ou aux caméras, les Esprits se sont adaptés à toutes les techniques et s'en sont servis pour intervenir. L'écriture automatique, bien que moins «technique» reste le creuset de l'association et est donc toujours étudiée à l'IFRES,.
Joël nous parle ensuite de la mécanique quantique qui est en train de changer les notions sur la nature spirituelle. C'est ainsi que les scientifiques ont découvert que les atomes de squelettes de dinosaures étaient toujours vivants. S'il n'existe pas de cadavre d'atome, cela remet en cause la mort de notre existence physique.
Par la suite, Joël nous présente, sur grand écran, les images obtenues dans la cabine de l'IFRES lorsqu'on laisse une personne isolée dans le caisson alors que la caméra tourne pendant 8 secondes. Les images sont ensuite observées une à une et retravaillées pour obtenir un fort contraste par zones de sur ou sous exposition. La pareidolie, qui est un réflexe cognitif donnant tendance à reconnaitre des formes connues, comme des visages ou des animaux, là où il n'y en a pas, est, bien entendu, la principale objection rencontrée. La prochaine étape sera de joindre le son à l'image, voire d'obtenir une impression en 3D ce qui est l'expérience moderne de la matérialisation. Il est à noter que certains internautes qui suivent les séances de transcommunications à distance lors des séances du mardi soir obtiennent aussi des images.
Le déjeuner, pris ensuite en commun dans le restaurant de l'hôtel qui accueillait le symposium, nous donne l'occasion de faire un peu plus ample connaissance avec nos frères spirites venus de toute la France, voire de Belgique ou de Suisse. Mais c'est une brésilienne, Claudia Werdine, qui redémarre l'après-midi en nous exposant le projet «Semences pour l'avenir», qui voudrait voir se développer en Europe une éducation spirite de l'enfance, de la jeunesse et de la famille. On peut lire, dans les Œuvres Posthumes, ce qu'Allan Kardec en pensait : «C'est par l'éducation plus encore que par l'instruction que se transformera l'humanité». Claudia commence par nous spécifier que l'éducation inclut l'instruction mais que l'instruction peut exister sans l'éducation. Les mots sont proches mais les différences sont fondamentales : l'instruction est une somme de connaissances transmises (comme les mathématiques, la physique, les langues, etc.) alors que l'éducation, plus ample, plus large, comprend, en plus, la formation et la consolidation du caractère, autrement dit, un facteur vital dans notre recherche d'équilibre et d'épanouissement. On peut donc être instruit sans être éduqué, comme un médecin qui pratique l'avortement ou comme certains frères spirites qui sont instruits, car ils connaissent les livres par cœur, mais qui ne sont pas éduqués car ils ne savent pas les mettre en pratique dans leur vie quotidienne. On a besoin des deux, comme on a besoin de deux ailes en harmonie pour pouvoir voler. Si l'une des deux est atrophiée, le vol n'est pas sûr. Cet équilibre, appelé l'éducation intégrale, est la proposition de ce projet qui considère que la semence d'aujourd'hui sera la rose de demain. La commission européenne d'éducation organise des cours et des séances de formation pour ceux qui seraient intéressés par ce travail. Les cours sont déjà donnés dans plusieurs pays d'Europe. En France, le stade final de l'élaboration doit encore permettre d'adapter le projet à la législation en vigueur dans notre pays qui est très stricte en ce qui concerne les enfants.
La dernière intervention de la journée fut celle de Jean-Jacques Dubois, président du Centre Spirite Augustin Lesage de Bruay La Bussière, dans le Pas de Calais, qui nous présenta la biographie du peintre mineur dont le centre pris le nom. Né en 1876, Augustin Lesage a 35 ans lorsque, en 1911, du fond de la mine où il travaille, il entend une voix lui dire : «Un jour, tu seras peintre», voix qui se trouve confirmée quelques mois plus tard quand il assiste à ses premières séances spirites où il se révèle un excellent médium. Alors que son seul contact avec les arts avait été une visite au palais des Beaux Arts de Lille pendant son service militaire, il se lance dans une première huile sur toile sous forme d'un carré de 9 m2. Il aborde la toile en miniaturiste, sans schéma général, en procédant par accumulation de micro-détails. Jusqu'à sa mort en 1954, il eut l'occasion de peindre près de 1000 œuvres dont la plupart ont été données, au fur et à mesure, à des amis ou à de la famille.
bull59 lesageC C'est juste après la présentation de sa biographie qu'une bonne partie des participants du symposium put se rendre, au musée d'art moderne de Villeneuve d'Asq, distant d'à peine 10 minutes de marche de l'hôtel, où toute une aile est consacrée à l'art brut. L'art brut, aujourd'hui considéré comme un phénomène appartenant à part entière à l'art du XXème siècle, désigne les œuvres exécutées par des personnes indemnes de culture artistique. Dans cette collection de 400 œuvres d'art brut, réparties sur 900 m2, une salle entière est dédiée aux peintres spirites du nord de la France. Nous avons ainsi pu admirer de près, non seulement les toiles d'Augustin Lesage, mais aussi celles de Fleury Joseph Crépin ou celles de Victor Simon dont nous avons publié récemment la biographie. La couverture du bulletin contenant l'article (le n°56 de mars 2014) ne représente qu'une petite partie de la Toile Bleue de Victor Simon et ne peut pas rendre l'émotion que l'on a face à ces œuvres immenses, structurées, minutieuses, harmonieuses, que les plus grands peintres auraient eu du mal à peindre dans les mêmes conditions, sans plan préalable, sans schéma général, sans même savoir ce qui va suivre immédiatement. C'est ainsi que Lesage, au début de sa carrière de peintre a réalisé une toile monumentale en commençant par un coin et en la réalisant de haut en bas, par série de colonnes. L'image ne se révélait qu'au fur et à mesure, pour n'être intelligible qu'à la fin de sa création.
Après cette coupure, les yeux encore émerveillés des toiles d'art brut découvertes, nous sommes retournés à l'hôtel pour poursuivre le symposium par un temps de questions et réponses aux intervenants du jour. Puis les membres du CSF (Conseil Spirite Français) se sont réunis pour leur assemblée générale pendant que les autres se détendaient ou allaient se promener afin de profiter des derniers rayons de soleil radieux qui illuminaient cette magnifique région. Le dîner était organisé dans un restaurant proche et fut, au «hasard» des sièges, l'occasion d'autres belles rencontres.
La journée du dimanche démarra par quelques précisions pratiques avant de laisser la parole à Claudia Bonmartin du CESAK, le Centre d'Études Spirites Allan Kardec, assistée du jeune Guillaume. Avec beaucoup d'humour, Claudia nous raconte ses débuts dans le spiritisme avec la création de l'USF (l'Union Spirite Française) en compagnie de Roger Perez. Puis, Guillaume s'est attaché à nous parler de la réorganisation du centre avec ses 3 à 4 réunions par semaine qui comprennent l'étude du Livre des Esprits, l'aide aux Esprits souffrants, la magnétisation. Petit à petit, les actions se mettent en place avec une équipe pour répondre aux mails par internet, des formations médiumniques plus progressives et adaptées, des réunions d'aide aux désincarnés, d'accueil aux personnes non spirites, etc. Pris par les différentes tâches, les adhérents ont ressenti la nécessité de se voir dans un autre cadre afin de combler le déficit de communication ressenti entre eux et c'est ainsi que toute l'équipe se retrouvera, d'ici peu, lors d'un grand week-end convivial.
Puis, c'est Richard Buono, président du groupe Gamua de Nice, qui nous a présenté sa campagne d'aide aux Esprits souffrants. Il nous rappelle qu'un égrégore puissant se met en place, chaque 1er novembre, quand la plupart des gens prient pour leurs morts. Mais beaucoup de défunts n'ont plus de famille qui pense à eux. Pourtant une simple prière permettrait d'apporter une aide structurée aux Esprits souffrants. Si chaque groupe faisait une prière de ce type, même une seule fois par mois, une aide considérable pourrait être apportée aux 20 milliards d'Esprits souffrants. Chaque groupe, en fonction des moyens dont il dispose, a la possibilité d'agir, du plus simple au plus structuré. A Nice, il y a un groupe qui ne travaille que sur les Esprits souffrants.
bull59 spiritesD De même qu'un docteur doit être propre avant de travailler sur le malade pour ne pas lui transmettre de maladie supplémentaire, nous devons être propres pour travailler sur les Esprits souffrants, pour ne pas «polluer» l'atmosphère. Si nous ne veillons pas suffisamment à rester propre, nous obligeons les frères supérieurs à «faire le ménage» avant d'agir sur le malade. Charité bien ordonnée commence par soi-même... Il faut donc arriver avec un bon état d'esprit, y penser dans la journée, se préparer, prier aussi pour que le lieu soit propice, aseptisé sur le plan vibratoire. Cette phase d'harmonisation est aussi essentielle que lorsque l'on veut obtenir des instruments accordés et jouant ensemble la même partition. La lecture avant les séances y contribue grandement. On peut aussi s'aider en visualisant une boule de lumière puis envoyer cette boule d'amour aux médecins spirituels qui la récupèreront.
Juste après, c'est Gilles Fernandez, notre président, qui présenta les différentes activités du CSLAK, le Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec, devant un diaporama permettant de visualiser les lieux. Inutile de s'attarder sur ce chapitre car il est à souhaiter que tous nos lecteurs connaissent déjà précisément chacune des activités pratiquées. Par contre, au sujet de notre groupe de Bron, il m'a été permis de constater que, si trop de spirites encore ignorent l'existence des éditions Philman, ils ont été nombreux, durant le symposium à nous faire part de leur intérêt pour le site internet du centre qui, par la richesse et l'étendue de ces articles, offre un large panel d'informations pour toute personne qui serait en recherche spirituelle, du simple curieux au spirite affirmé. Nous en profitons pour remercier principalement Catherine et Olivier qui passent une grande partie de leur temps à «nourrir» ce site et à essayer de le faire vivre.
Après une courte pause, Fatima Medjahed présidente de l'ASITA, l'Association Spirite Internationale Thérèse d'Avila, nous fit part des travaux réalisés dans et autour de leur centre parisien car, partant du principe que la charité est au cœur de l'exclusion, ce centre a développé tout un département caritatif qui cherche à soutenir les personnes sans domicile fixe. Un diaporama permet de visualiser les différentes étapes de cette action de charité qui démarre, comme il se doit, par la lecture de L'Évangile selon le Spiritisme, suivie par une prière, avant de s'activer aux préparatifs qui permettront d'aller sur le terrain à la rencontre directe des plus démunis. Souvent guidés de manière médiumnique, l'équipe essaye d'adapter leur soutien au besoin, voire à l'urgence que la situation réclame. Pour les uns, ce ne sera qu'un bol de soupe partagé avec quelques mots de réconfort échangés, pour d'autres l'accompagnement se fera plus intense, avec une aide aux démarches, un passage vers leur stand beauté et bien-être, la participation à des animations ponctuelles, etc. Ceux qui désirent en savoir plus sur ces actions pourront aller dans la bibliothèque du centre pour lire le fascicule, réalisé par l'ASITA en septembre 2014, et qui porte le titre «La charité spirite sur le terrain».
A sa suite, Jean Paul Evrard, président du Mouvement Spirite Francophone, est venu de Belgique pour nous rappeler que le travail dans les centres est un élément important pour l'éveil des consciences. Tous les centres devraient pouvoir être des foyers d'amour, ouverts aux plus démunis, mais nous nous trouvons tous, limités, à différents degrés, soit par nos ressources humaines (c'est à dire par le nombre de nos bénévoles), soit par l'espace disponible (à savoir un local plus ou moins adapté à l'accueil d'un public), soit encore par nos moyens financiers (coût des charges courantes).
Enfin, ce fut à l'équipe qui s'était beaucoup investie dans l'organisation et l'accueil de ce symposium de présenter, en dernier, les travaux effectués dans leur centre de Wattrelos. Évelyne et Stéphane nous lurent, à deux voix, quelques extraits de communications médiumniques obtenues lors de leurs séances. Le dialogue qui en résultait montrait des échanges d'une belle qualité, instructifs et pleins d'amour. Brigitte, elle, nous fit écouter quelques-uns des messages qu'elle avait reçu en transcommunication. Sans s'encombrer de tout un matériel sophistiqué, Brigitte ne travaille qu'avec son petit téléphone portable qui n'a même rien à voir avec les téléphones de nouvelle génération d'aujourd'hui. Les messages qu'elle obtient pourtant très régulièrement nous prouvent, encore une fois, que les résultats dépendent bien plus des qualités du médium que du matériel technique qui est à sa disposition...
Richard Buono, président du Conseil Spirite Français clôtura le symposium avant de laisser Catherine (de Bron) nous faire une prière de fin inspirée qui se révéla très émouvante...
Il ressort de ce symposium que, même si nous sommes tous spirites, œuvrant vers un même but qui est, outre notre amélioration personnelle, de pouvoir offrir à tout un chacun la possibilité de trouver un éventuel réconfort, espoir ou encouragement dans le spiritisme, nous n'avons pas tous les mêmes sensibilités, ni les mêmes moyens médiumniques, humains, matériels, techniques ou financiers pour y parvenir. Les différences qui en résultent créent des centres qui vont privilégier des approches variées mais complémentaires permettant de mettre, au service de notre prochain, une multiplicité de moyens. Nos diversités d'approches sont notre richesse car nul ne peut s'enorgueillir de posséder la vérité au détriment d'un autre comme nous le rappelle le Livre des médiums :
«Les réunions qui s’occupent exclusivement des communications intelligentes et celles qui se livrent à l'étude des manifestations physiques ont chacune leur mission : ni les unes, ni les autres ne seraient dans le véritable esprit du spiritisme si elles se voyaient d'un mauvais œil, et celle qui jetterait la pierre à l'autre prouverait par cela seul la mauvaise influence qui la domine ; toutes doivent concourir, quoique par des voies différentes, au but commun qui est la recherche et la propagation de la vérité ; leur antagonisme qui ne serait qu'un effet de l'orgueil surexcité, en fournissant des armes aux détracteurs, ne pourrait que nuire à la cause qu'elles prétendent défendre.» (348)

 

Nestor Joao Masotti

Nestor Joao Masotti s’est désincarné le 3 septembre 2014 à l’hôpital Santa Lucia à Brasilia à l’âge de 77 ans des suites d’une longue maladie. Il est né le 21 juin 1937 dans une famille spirite à Pindorama dans l’état de Sao Paulo. Il était diplômé en médecine dentaire.
Dès l’âge de 13 ans, il intègre un groupe de jeunesse spirite où il étudie la doctrine spirite et sa divulgation. A 26 ans, il prend la direction d’un centre spirite dans une petite ville du Brésil. Il assurera cette mission durant une dizaine d’années ce qui lui permettra de comprendre l’importance de la doctrine spirite au sein de notre société, de l’étude programmée et planifiée du spiritisme et du développement médiumnique et de son application d’un point de vue moral.
 Nestor Masotti En 1974, il devient président de l’Union des Sociétés Spirites de Sao Paulo, un organisme administratif qui regroupe plus de 100 centres. Il peut ainsi mettre en application tout ce qu’il a appris sur le terrain et travailler en coopération avec de nombreux groupes. Il restera douze ans à la direction de cette union.
En 1986, il est appelé à la Fédération Spirite Brésilienne (FEB) où il occupe pendant 4 ans le poste de directeur avant d’être nommé vice président de la FEB en 1990 et en devient le 15ème président en 2001. Durant son mandat, il contribuera à moderniser la fédération et participera à de nombreux évènements : célébration du bicentenaire de la naissance d’Allan Kardec et impression d’un timbre commémoratif, cent cinquantenaire du livre des Esprits, du livre des médiums, projet du centenaire de Chico Xavier.
Il est venu à de nombreuses reprises sur le vieux continent européen et notamment à Lyon en avril 2005 pour l’inauguration du menhir de la rue Sala érigé à la mémoire d’Allan Kardec. A cette occasion, il nous a fait l’honneur de venir dans notre centre pour nous encourager dans notre démarche : «Si on veut être assisté par des Esprits bons et élevés, il faut donner à notre travail un but élevé». Il a été un père bienveillant, et parfois quelque peu désappointé, pour relever le spiritisme en France où la FEB a apporté son aide logistique.
Il a également travaillé intensément pour la fondation du Conseil Spirite International (CEI) qui est entré en vigueur en 1992 et qui regroupe les fédérations nationales de nombreux pays ; il en a occupé le poste de secrétaire général de nombreuses années et a veillé à l’organisation des congrès mondiaux triennaux. A cette fonction, il a créé la télévision du CEI (TVCEI) ainsi que les éditions du CEI (EDICEI). Il a ainsi permis la traduction de nombreux livres en français en particulier les ouvrages psychographiés par Chico. Il a aidé et collaboré avec Les Editions Philman, dont le siège est maintenant à Lyon, à la diffusion des nombreux livres spirites brésiliens.
C’est un homme simple et courageux qui a rejoint le monde spirituel. Son travail terrestre a été immense et la portée de son action se fait ressentir non seulement au Brésil mais également dans de nombreux pays dont la France. Nul doute qu’il continuera à participer au développement du spiritisme dans le monde.