Sommaire
- Editorial
- Toi et la Paix
- Pourquoi avons-nous besoin de fluides au centre ?
- Voyage en Espagne, une famille spirituelle
- Comment et pourquoi je suis devenue spirite
- Le pardon
Editorial
A plus de 87 ans, Divaldo continue à effectuer un travail colossal pour la divulgation du spiritisme. Outre une littérature imposante, il a également crée sur les conseils de son guide Johanna de Angelis, l’association Toi et la paix qui regroupe régulièrement des milliers de personnes. De la paix intérieure et de la responsabilité des devoirs envers nous-même à la paix universelle, il y a une longue marche que l’humanité doit accomplir pour arriver à maturité. Pour parvenir à cet objectif, l’aide des Esprits supérieurs est toujours présente. Encore faut-il en trouver l’accès et ce qui permet d’unir notre monde matériel au monde spirituel ce sont les fluides. Certains médiums en sont pourvus naturellement et en quantité mais ils sont rares. Pour la plupart d’entre nous, c’est par l’effort, la volonté, la persévérance et la transformation morale que les portes de l’enseignement peuvent s’ouvrir. Tout travail est récompensé, le temps ne passe pas en vain.
Quand un médium devient maître de ses qualités spirituelles et les appliquent, et qu’il maîtrise les fluides, sa médiumnité est sublimée et ses pas le conduisent avec assurance sur le chemin qui le mène à la rencontre de ses instructeurs.
Gilles Fernandez
Toi et la paix
En cette période, marquée une fois de plus par les récits quotidiens de heurts, de conflits ou de guerres qui se trament de par le monde (et parfois juste à côté de chez nous), nous avons choisi de mettre en avant un mouvement fondé par Divaldo en 1998 sous le nom de «Toi et la paix». Ce mouvement a le mérite de nous responsabiliser en nous aidant à prendre conscience que la paix, qui en paroles est si chère à tous, se joue déjà à l'intérieur de chacun de nous. Rechercher la paix intérieure, c'est participer à la paix mondiale. Or contribuer à faire régner un climat de paix est un devoir de base pour tout spirite qui se respecte....
Origine du mouvement Toi et La Paix
Le médium et orateur spirite Divaldo Pereira Franco a créé un mouvement qu'il a appelé Você e a Paz, en français Toi et La Paix, avec l’objectif de sensibiliser toutes les forces vives de la société, des concitoyens et des organisations collectives (civiles, religieuses et gouvernementales) en relation à la palpitante question de la paix et de l’harmonie sociale.
Dans un entretien réalisé pour la revue Reformador de mai 2013 de la Fédération Spirite Brésilienne, Divaldo commente l’origine de la création du mouvement Toi et La Paix : «Quand j’ai eu 70 ans, en faisant une rétrospective de mon existence actuelle, je constatais le peu que j’avais réalisé, et je pensais aux précieuses leçons que le Seigneur m’avait accordé jusqu’à ce moment. Je me rappelais les innombrables visites faites dans les maisons d’arrêts, les bagnes, et autres pénitenciers au Brésil et ailleurs.
Dans mes conversations avec les prisonniers, je constatais qu’ils devenaient pires que quand ils étaient arrivés, à cause des circonstances et de leurs conditions d’incarcérations. Je savais que la grande majorité d’entre eux était le résultat dantesque de l’absence de foyers, d’écoles, d’amour ; maltraités dans leur enfance et encouragés par l’abîme de la misère morale, indépendamment des causes de nature économique. Donc j’écoutais la bienfaitrice Joanna de Angelis qui suggérait de créer un mouvement en faveur de la paix. Un mouvement qui fournirait, pour le moins, la paix intérieure à chaque individu, avec au final qu’un jour la paix s’exprimera partout dans le monde.
Le mouvement naquit le 19 décembre 1998 (...) Initialement, nous visitâmes des institutions éducatives qui faisaient des conférences dans des complexes omnisports. Je notais cependant, que les personnes les plus tourmentées et les plus violentes n’étaient pas présentes. Donc, je me résolu à demander à la mairie la permission de monter des plateaux de spectacles sur les places publiques des quartiers plus agités, annonçant à la population la raison de cette manifestation, faisant des conférences et en invitant les personnes à participer à l’événement majeur, le 19 décembre, sur la place de l’Indépendance (Campo Grande). Au début, les actions se passaient seulement à Salvador et aux alentours. Ensuite, nous commençâmes à visiter une ville de l’intérieur du pays et à aller même dans d’autres États et, une fois par mois et durant le mois de décembre, nous allions dans les quartiers violents de notre ville. Au début assistaient à nos conférences et événements environ 2 000 personnes. Avec le temps ce chiffre fut en augmentation, et aujourd’hui le mouvement réunit approximativement, chaque année, plus de 20 000 personnes. »
Pour arrêter la violence dans le monde, commençons par arrêter la violence qui est en nous
Dans la Revue Spirite Présence Spirite de janvier/février 2008, Divaldo Franco, notre Paul de Tarse de nos jours, nous éclaire sur le pourquoi du mouvement : «La proposition respectueuse du mouvement Toi et La Paix est pour une réflexion en faveur de la non-violence, pour que nous nous désarmions et que nous nous aimions, parce que chaque fois que l’on s’affronte les uns contre les autres, on s’arme, et toutes les fois que l’on se désarme, nous nous aimons. Nous vivons armés alors que Jésus nous dit de vivre en nous aimant. La proposition est d'arrêter la violence dans le monde, en arrêtant la violence qui est en nous. Cependant, pour en finir avec la violence qui est en nous, il est nécessaire que nous sachions ce qu’est la violence. La violence est une infirmité morale avec des conséquences sociales, c’est pour cette raison que l’UNESCO établit que la violence commence dans son esprit et que le traitement doit être dans l’essence même de l’individu. »
La question 742 du Livre des Esprits est très claire sur ce sujet. En effet, à la question : «Quelle est la cause qui porte l'homme à la guerre ?» La réponse est : «Prédominance de la nature animale sur la nature spirituelle et assouvissement des passions. Dans l'état de barbarie, les peuples ne connaissent que le droit du plus fort ; c'est pourquoi la guerre est pour eux un état normal. A mesure que l'homme progresse, elle devient moins fréquente, parce qu'il en évite les causes ; et quand elle est nécessaire, il sait y allier l'humanité.»
Allan Kardec écrit aussi que c’est un dérangement moral qui est en nous, et qui menace l’humanité, devenant le plus grand danger de rivalité primitive qui fait se battre un homme contre son frère. Nous pouvons dire aussi que c’est tout ce qui va à l’encontre des droits des autres, tout ce qui tue nos rêves et nos idées de bien ; ce sont aussi les lois et les comportements qui outragent la vie, comme l’avortement, l’euthanasie, le suicide, la peine de mort, la pédophilie, les agressions de femmes ; au final c’est une pathologie mentale et morale de celui qui a perdu la direction et le sens de lui même. Ainsi, la violence est en dedans de nous, dans les rues, dans les foyers, dans les environnements humains des classes les plus défavorisées, où l’instruction remplace l’éducation, l’égoïsme et l’orgueil remplacent l’amour et la fraternité, c’est là que règne la cruauté et la violence.
Devons-nous en conclure que la cruauté ne tient qu'à l'absence de sens moral ? A cette question, posée dans le Livre des Esprits sous le n°754, il est répondu : «Dis que le sens moral n'est pas développé, mais ne dis pas qu'il est absent car il existe en principe chez tous les hommes ; c'est ce sens moral qui en fait plus tard des êtres bons et humains. Il existe donc chez le sauvage, mais il y est comme le principe du parfum est dans le germe de la fleur avant qu'elle soit épanouie.» Et Allan Kardec ajoute : «Toutes les facultés existent chez l'homme à l'état rudimentaire ou latent ; elles se développent selon que les circonstances leur sont plus ou moins favorables. Le développement excessif des unes arrête ou neutralise celui des autres. La surexcitation des instincts matériels étouffe pour ainsi dire le sens moral, comme le développement de sens moral affaiblit peu à peu les facultés purement animales.»
Si nous savons ce quelle est, où elle nait, et par où elle se répand, nous sommes également responsables de faire en sorte que la racine de ce cancer moral soit extirpée de la surface de la planète qui nous fut donnée pour notre bonheur.
Comment devons-nous agir pour être pacifique et pacificateur ?
Ceci est un travail personnel, parce que personne ne pourra nous transformer en quelqu’un de pacifique donc, en premier lieu, nous ne devons pas accepter la violence mais dépasser les passions et les instincts agressifs, décroiser les bras, dénoncer le crime, la «drogue addiction» entre autre. N’ayons pas peur, parce que notre modèle est un homme incomparable. Face au pouvoir de César, aux religions, aux masses ignorantes, c’est Lui notre modèle, Lui qui est l’homme qui nous inspire pour aller de l’avant… Jésus. Soyons ceux qui se «disputeront» l’honneur de faire le bien et non ceux qui prônent la violence que se «dispute» le côté négatif. Soyons celui qui plante un arbre, qui donne la main, qui offre une opportunité, qui demande pardon, qui demeure affectueux.
La spirite Joanna de Angelis nous invite à établir des règles de comportement. Elle nous conseille quelques directives sûres de non-violence comme d'agir avec modestie et loyauté déjà envers nous-mêmes, d'être travailleur et reconnaissant à la vie, d'être positif avec la relation envers nous-mêmes, de cultiver le sentiment de grandeur morale bien au delà de notre cadre conventionnel. Il faudrait se comprendre comme les enfants du même Père, pour le moins comme frères, comme le dit Monseigneur Gaspar Sadock (de Salvador) : «Faire le voyage jusqu’au dedans, en éliminant vices et passions, afin de rencontrer Dieu dans le coin le plus pur de notre cœur (sa maison de prédilection) et écouter la loi qui ici dirige et qui dit que Dieu est amour, d’être en paix et de distribuer la paix. Créer une culture de respect à la vie végétale, animale et humaine …»
«La culture de la paix commence au moment de la fécondation», disait la pédagogue Maria Montessori. Le noble pacificateur du spiritisme, Allan Kardec, nous parle de l’éducation morale qui ne s’apprend pas dans les livres, mais qui est le fruit de l’exemple, de modèles qui, quand ils nous éduquent, éduquent les générations futures. Les créatures sont nobles, mais il leur faut les opportunités pour s’exprimer, elles ont des sentiments supérieurs, mais il faut qu’elles soient encouragées à écouter le bon côté.
Dans l’Évangile selon le Spiritisme d'Allan Kardec, on peut lire, page 188 : «La foi en la vie future et en la justice de Dieu, qui ne laisse jamais le mal impuni, peut seule donner la force de supporter patiemment les atteintes portées à nos intérêts et à notre amour propre, c'est pourquoi nous disons sans cesse : portez vos regards en avant ; plus vous vous élèverez par la pensée au dessus de la vie matérielle, moins vous serez froissés par les choses de la terre. »
Le Maître Divin sait très bien nous donner des opportunités avec son amour, nous encourageant avec la triple directive pour atteindre la paix par le respect d’une conscience droite, d’un caractère digne et des actes corrects. C’est ainsi que nous obtiendrons la paix. Nous autres chrétiens, nous avons le devoir de pratiquer la paix de Jésus qui nous donna la conscience tranquille du devoir accompli.
Finalement, pourquoi avons-nous besoin de paix ?
Étant donné que le bonheur est le but du genre humain sur cette terre, si nous-mêmes sommes en paix, nos familles, nos amis, voisins et collègues de travail se sentiront heureux en notre compagnie, et le lieu où nous serons sera harmonie. Si nous-mêmes avons la paix, nous pourrons aider d’autres personnes à ce qu'elles aussi conquièrent la paix. Notre paix et notre bonheur intérieur seront essentiels pour la construction du règne des cieux dans la conscience de l’humanité.
Le Mouvement Toi et La Paix en pratique
Dans l’entretien mentionné précédemment paru dans la revue Reformador, nous trouvons la directive suivante approchant la meilleure façon pour réaliser un mouvement : «Tout est très simple et pratique. Vers 19h, nous arrivons sur la place où se trouve le plateau installé par les équipes du son et de l’éclairage. L’annonce de notre arrivée est déjà faite, grâce à la coopération de spirites du quartier (ou de la ville). Alors se présentent des numéros artistiques, chanteurs ou musiciens. Nous invitons les autorités locales pour qu’ils nous honorent de leur présence dans la tribune, et notre maître de cérémonie annonce à tous le motif de cette rencontre, donne la parole aux invités et ensuite fait sa conférence en évitant tous liens religieux ou politique, afin que le sujet traité soit uniquement sur la paix. Naturellement, nous utilisons le sublime visage de Jésus, comme principe de la paix. A la fin, nous chantons tous la chanson de Nando Cordel, Paz por la Paz. Il participe toujours avec nous aux rencontres du 19 décembre.
Pour la réalisation de l’événement, premièrement, il doit se former une commission d’organisation qui sera responsable de la coordination et qui peut être un centre ou une fédération ou un mouvement spirite de chaque pays. L’événement peut avoir lieu sur des places publiques, des théâtres des salles polyvalentes, institutionnelles ou éducatives entre autres. La durée de la manifestation peut être de 1 à 2 heures environ, moments artistiques inclus. Au cas où ce serait nécessaire ou que la situation le demande, il est possible de l’allonger un peu plus. Les moyens matériels à utiliser seront les trophées, les distinctions sur parchemin, des diplômes et autres formes de récompenses pour les lauréats. Rubans blancs et ballons pour décorer le plateau et l’équipement audio. Les dates peuvent être coordonnées en profitant d’une visite de Divaldo Franco au pays organisateur ou une autre qui s’adaptera aux nécessités de l’organisation. L’évaluation et l’élection des nominés sera faite par le comité organisateur. Les motions, propositions et suggestions devront être présentées aux responsables pour chaque catégorie. Les invitations aux lauréats se feront à travers des invitations écrites envoyées suffisamment à l’avance. Il faut tenir compte que pour les lauréats non spirites, il est nécessaire de leur donner une explication préalable, autour du travail que fait l’initiateur du mouvement (Divaldo) ainsi que de la doctrine spirite.
Les trophées et les félicitations
A partir de l’année 2000, se créèrent les trophées et félicitations Toi et La Paix, qui sont offert en hommage aux catégories suivantes :
Institutions sociales qui promeuvent le mouvement.
Dans cette catégorie sont nominées les institutions qui, avec leurs appuis, font vivre des activités de charité, de service à l’individu, d’éducation, d’instruction et de toutes sortes d’aides dont la société a besoin pour promouvoir la solidarité, l’harmonie et la paix.
Entreprises ou sociétés qui viabilisent le mouvement au travers de leurs moyens :
Dans cette catégorie, sont nominées les entreprises, qu'elles soient industrielles, commerciales ou de services, qui développent une contribution matérielle, intellectuelle, ou artistique pour ceux qui auraient besoin d’eux.
Personnalité physique bénévole :
Pour cette catégorie, sont nominées les personnes physiques qui œuvrent pour la paix, l’harmonie, la charité et le progrès, donnant de leur personne pour servir dans leur environnement.
Famille qui sème la paix :
Cette catégorie rend hommage aux familles qui, par leur exemple dans leur union, leur persévérance, leur amour, leur travail réussissent à gagner le respect et la considération de la société, semant la paix dans les cœurs de ses enfants et de la communauté.
Un mouvement mondial
Le mouvement s'est développé dans différentes villes brésiliennes et étrangères. Près de nous, nous pouvons citer Porto et Viseu (Portugal), Londres (Angleterre), Winterthur et Zurich (Suisse) et même Paris... L'an passé, c'est la ville de Bogota, en Colombie, qui s'est unie au mouvement, dans le but de sensibiliser le peuple colombien autour d’une coexistence pacifique. Durant le 25ème anniversaire de l’association spirite Tercera Revelacion s’est instauré le premier mouvement Toi et La Paix dans la ville de Bogota, le 28 juin 2013, avec le grand orateur spirite Divaldo Franco Pereira, qui développa la conférence publique Toi et La Paix.
La fédération spirite de Cundinamarca, continue la campagne de solidarité qui invite chaque citoyen à faire partie du mouvement Toi et La Paix, en éveillant le bon sens de l’homme de bien que nous pouvons devenir à travers la semence des vertus en notre individu, en créant la conscience que la paix commence en nous même et se projette sur notre famille et sur la société à travers nos propres pensées, intentions et actions. C'est avec cet objectif que s'est développé le deuxième mouvement Toi et La Paix, le 24 juin 2014, organisé par la fédération spirite de Cundinamarca et patronné par la confédération spirite colombienne. Cette réunion a été l'occasion de rendre un vibrant hommage aux 150 ans de l’Évangile selon le Spiritisme. Il est à noter que le mouvement Toi et la paix a été présenté à l'ONU, à New York, le 5 avril 2013 et peu après à Miami le 7 avril du même mois.
Un mouvement qui doit démarrer dans le cœur de chacun
Bien avant de regarder ce que font ou ne font pas les autres, arrêtons-nous un moment sur nous-mêmes et décidons de commencer le mouvement, à sa base, dans notre propre cœur, en essayant de mettre un terme à toutes nos petites guerres quotidiennes, que ce soit avec nos familles, nos collègues, nos amis, nos voisins, nos concitoyens. Cessons de reporter la faute sur l'autre en pensant que le tort est entièrement et exclusivement de son côté, que c'est lui qui a créé et alimente le conflit qui nous oppose. Nous avons tous entendu le fameux : «C'est lui qui a commencé». Ça fait enfantin n'est-ce pas ? Mais combien d'adultes s'en servent encore tous les jours comme excuse ? Tâchons de faire ce qu'on voudrait que fassent les dirigeants des pays en guerre : mettons de côté notre orgueil et notre vanité qui, selon Allan Kardec, sont deux plaies de l'humanité et ouvrons nos bras à nos frères. Cet apaisement ainsi diffusé ne manquera pas de se multiplier. Donnons l'exemple en faisant en sorte de démarrer notre propre mouvement de paix interne.
Nous terminerons par une citation, tirée de L’Évangile selon le Spiritisme : «Quand la charité sera la règle de conduite des hommes, ils conformeront leurs actes et leurs paroles à cette maxime : Ne faites point aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit ; alors disparaitront toutes les causes de dissensions et avec elles celles des duels et des guerres, qui sont les duels de peuple à peuple.»
Que la paix soit en vous !
Pourquoi avons-nous besoin de fluides au centre ?
Depuis quelques temps, nous avons installé à droite de la table de travail des médiums, des chaises pour tous ceux qui veulent se recueillir, méditer ou plus simplement envoyer des pensées positives pour aider son prochain et être en harmonie avec le travail des médiums. Pourquoi avons-nous procédé ainsi ? Quel est le but poursuivi ? Comment ce mode de fonctionnement s’est-il installé ?
Tout commence un certain mardi soir avec la recherche d’expérimentations et de productions, si cela était possible, de manifestations. On démarre avec enthousiasme cette nouvelle réunion avec douze médiums. Un an plus tard, certains sont partis et l’on n’a guère atteint que le stade de la catalepsie. Dix ans plus tard, nous ne sommes plus que trois et nous avons compris qu’il faut des fluides, beaucoup de fluides.
Au centre, contrairement à nos aînés, nous n’avons pas beaucoup de fluides. Nous ne sommes pas capables comme le lyonnais Henri Sausse de faire des passes pour amener un médium en état de somnambulisme. Nous sommes juste des élèves dociles qui cherchent à s’accorder entre eux, puis avec les Esprits instructeurs et l’on se plie aux conseils d’Henri [1]: «Il faut avec cela une harmonie parfaite entre tous les membres du groupe ; il faut une ténacité persévérante que rien ne décourage, que rien ne rebute ; il faut une volonté ardente, soutenue, qui anime tous les membres dans leurs espoirs, dans leurs désirs ; une assiduité que rien n’arrête et une confiance réciproque, qui, de tous les assistants, ne fasse qu’un seul bloc, animé de la même ardeur à poursuivre les travaux ; de la même reconnaissance envers les invisibles qui nous prêtent leur concours ; car sans eux il n’y a rien à faire, rien à attendre. Harmonie, confiance, persévérance sont les conditions indispensables de réussite.»
Muni de ce passeport, nous poursuivons nos réunions en nous accordant et en cherchant des fluides. Pendant de nombreuses séances, nous demandons des fluides, nous les observons, nous les perdons, puis nous recommençons. Elles durent en général une heure trente. Toutes nos pensées doivent être tendues vers cet objectif.
Il faut dans un premier temps se vider de toute pensée matérielle, puis s’éloigner de tout Esprit léger qui souvent cherche un contact. Ensuite par la pensée, il faut se rapprocher de son guide ou d’un Esprit qui travaille avec nous. La pensée doit être forte et continue sans effort trop violent. Dans un même temps, on doit trouver des fluides pour s’élever lentement un peu plus loin du corps physique. Cependant, il faut toujours être vigilant afin de ne pas s’endormir et s’en aller dans un état méditatif sans intérêt. Il faut des mois pour obtenir une avancée, pour comprendre comment on s’approche lentement de nos frères spirituels.
En janvier 2010, nous avons invité tous les médiums du groupe pour une séance. Depuis plusieurs mois et pour certains plus d’une année, ils travaillent à un état de recueillement chez eux avec plus ou moins de régularité et d’appréhension pour certains mais ils y travaillent. Ils doivent ce soir travailler avec nous pour comprendre ce que nous faisons et apporter une plus grande quantité de fluides.
Comme nous sommes plus nombreux, il y a plus de fluides et le détachement du médium à incorporation se fait assez facilement, un Esprit s’exprime, il parle très doucement. Il donne des encouragements. Il manque encore une harmonie qui viendra au fil du temps.
Il faudra encore beaucoup de rencontres, de discussions pour s’apercevoir lentement la quantité nécessaire de fluides pour aller à la rencontre de nos instructeurs.
Maintenant, nous avons pris l’habitude dans nos prières d’envoyer chaque soir des fluides au centre. Peu à peu, nous commençons à ressentir les effets des fluides accumulés. Des premières étapes où nous devions avec effort poser nos pensées, nous allons maintenant sans problème vers les fluides qui permettent de nous élever de nous rapprocher de nos frères spirituels. Là, où nous passions plus d’une heure à mettre en place un état de dégagement, maintenant en dix minutes, nous voyons les frères spirituels avec lesquels nous travaillons et notre pensée reste posée, constante et fixe sans effort dans cette harmonie.
Cependant, nous n’en sommes qu’aux prémices, nous avons juste compris qu’il faut beaucoup de fluides pour permettre à un médium de faire une incorporation en état de transe et que si par nos natures nous n’en n’avions pas, nous pourrions en trouver auprès de nos frères spirituels en nous accordant avec eux.
Nous y travaillons régulièrement dans notre petit groupe du mardi et nous continuons à le faire pour nos séances du mercredi et samedi en créant un groupe de personnes qui se recueillent.
Merci à eux.
Voyage en Espagne, une famille spirituelle
Quel que soit le lieu où l’on se rend, dans les centres spirites kardécistes à travers le monde, il est une constance que l’on retrouve partout, c’est un sentiment de famille spirituelle qui nous unit entre frères et sœurs venus d’un même Père : Dieu. On peut imaginer que ce même sentiment devait déjà exister dans les premières communautés chrétiennes. Léon Denis dans son ouvrage Christianisme et Spiritisme l’évoque : «Animés de cet esprit de charité, d'abnégation que leur communiquait le Christ, les premiers chrétiens vivaient dans une étroite solidarité. Ils possédaient tout en commun et étaient aimés de tout le peuple».
Une autre description se trouve dans l’ouvrage Avé, Christ de Francisco Candido Xavier : «Convaincu que les seuls bienfaiteurs capables de l'assister pour surmonter cet obstacle seraient ses compagnons d'activité chrétienne, la nuit même il s'est rendu à l'humble résidence de Lucain Vestinus, un ancien prêtre refugié dans un abri où se réunissait un groupe de prière… La réunion évangélique, au domicile de Vestinus, était marquée par de très grandes appréhensions. A peine une vingtaine de compagnons participaient au culte… Vestinus, prenant la parole, a formulé une prière émouvante et a lu dans les messages sacrés, la sublime recommandation du Seigneur :
- Que votre cœur ne se trouble. Vous qui croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Méditant sur ce verset, enflammé de confiance, il a élevé la voix et a commenté :
- Mes amis, nous croyons que l'heure est des plus significatives pour notre famille spirituelle. Des sympathisants de notre cause, fonctionnaires du gouvernement, nous informent que l'oppression va éclater, cruelle. Notre foi, si souvent marquée par le sang de nos ancêtres, réclamera probablement le témoignage de notre sacrifice ! Regardons la vie de plus haut ! Quand le Maitre nous a invités à sa forteresse, il nous a prévenus des embûches qui nous assailliraient dans le temps… Mais nous, les serviteurs invités à labourer avec le Seigneur le sol embourbé de la misère humaine, pouvons-nous par hasard nous attendre au repos ? Depuis le jour où s'est levée la croix du calvaire pour l'envoyé céleste, aucun autre chemin de résurrection ne nous a été montré… Avec Jésus, nous sommes appelés à construire le royaume glorieux de l'esprit. Le ciel est descendu jusqu'à nous, les entraves qui limitaient notre raisonnement dans le cercle étroit de l'animalité inférieure ont été rompues et la dignité de l'âme humaine s'est révélée, divine, nous montrant sa beauté éternelle ! Nous ne pensons pas que le christianisme soit à la veille de terminer son apostolat parmi les créatures. Le Christ ne fait pas d'exclusivité… Nous sommes les héritiers de la foi immortelle des vénérables apôtres qui nous l'ont transmise de leur propre sang, avec leurs propres larmes ! Pourquoi démériter leur confiance en se disant abandonnés ? Que votre coeur ne se trouble a dit le Seigneur, vous qui croyez en Dieu, croyez aussi en moi ! Nous sommes en paix parce que nous croyons ! La peur ne nous inquiète pas, parce que nous croyons ! La victoire spirituelle sera notre, parce que nous croyons !
La parole inspirée du vieux prêcheur se fit silencieuse pendant un long moment. La petite salle semblait soudainement enflammée de lumière et les murs se sont comme effacés aux yeux spirituels de Vestinus. Les six femmes et les quatorze hommes présents se sont tous regardés, émerveillés, en extase. Aimantés par un destin commun, ils ressentaient un bonheur uniquement accessible à ceux qui réussissent à tout dépasser et oublier par amour pour un idéal sanctifiant…
A cet instant, Vestinus serein a levé sa tête inondée par l'expression d'un bonheur ignoré sur terre et poursuivit :
- Notre enceinte est glorieusement visitée par les martyrs qui nous ont précédés...
D'une voix entrecoupée par l’émotion, il s'est mis à lire
- Nous sommes pressés de toute part, mais non réduits à l’extrême ; dans la détresse mais non dans le désespoir ; persécutés mais non abandonnes ; abattus mais non perdus ; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps...
Après un court intervalle, il a annoncé :
- Le cher guide nous informe que l'heure de notre témoignage est proche. Il nous demande de garder notre calme, notre courage, notre fidélité et notre amour...
Après une petite pause, il a noté que les visiteurs chantaient un hymne de grâce louant le Maitre bien aimé. Le prédicateur est éun long moment en silence comme s'il écoutait une mélodie inaccessible à la perception de ses compagnons. Des torrents de larmes coulaient sur son visage vieilli… Avant de clôturer la mémorable réunion, Lucain a invité tout le monde :
- Mes frères, nous sommes un petit troupeau qui s'en remet au ciel !... Pourquoi ne nous réunissons-nous pas tous les soirs, pendant quelque temps, dans notre sanctuaire de confiance ? Ce refuge peut être notre havre de prière et la prière est la seule arme que nous puissions manier face à nos persécuteurs...
Une joie générale a applaudi cette idée et la prière émouvante a marqué la fin de la réunion. Une compréhension fraternelle s'installait. Entre amis, ils se mirent d'accord. Ils reviendraient chaque soir pour le service de la foi. Alors que quelques fruits étaient servis avec un verre de vin léger, chacun parlait de son expérience personnelle. »
Pascal, un adhérent de notre centre a lui aussi, durant ses vacances, ressenti ces mêmes sentiments de fraternité quand il est allé à la rencontre d’un centre en Espagne.
Il nous raconte : «Rendez-vous pris le jeudi à 19 heures, rue Bazan à Alicante dans une petite rue perpendiculaire à une grosse avenue. Javier, le président du centre Sociedad Espiritista Alicantina m’attend et me reçoit chaleureusement. Il parle très bien français. Personne d’autre n’étant arrivé, il m’ouvre et nous montons un petit escalier. A l’étage, nous rentrons dans une grande pièce. Après nous être longuement présenté l’un à l’autre, Javier me fait visiter le grand appartement qu’ils louent pour leur centre. La pièce où nous sommes est la salle de réunion, suit une petite salle sans fenêtre avec trois sièges, c’est la salle de soins spirites. A côté, une pièce assez grande où sont entreposés des cartons et des chaises. Cette grande pièce servira plus tard lorsqu’ils seront plus nombreux. Après le patio intérieur, il y a une pièce avec une table ovale où se réunissent les médiums pour un travail spécifique et enfin le bureau administratif de Javier. Pendant notre visite, quelques personnes sont arrivées. Deux fois par semaine, le jeudi et le samedi, une dizaine de personnes se retrouvent au centre, ce qui correspond à peu près au nombre d’adhérents de ce centre. Après les présentations, j’offre à Javier, pour leur centre, les quelques présents que nous avions prévus. Ils sont très touchés par les tee-shirts à l’effigie d’Allan Kardec.
La séance commence. Javier nous prie de nous asseoir et demande à une dame de faire la lecture d’un passage de Notre Pain (Pan Nuestro) de Chico Xavier. Après la lecture, elle nous en fait un commentaire ; un court instant de silence et de méditation et elle reprend la parole pour une prière chaleureuse et ardente. Après cette prière, des livres d’Allan Kardec intitulés l’Evangile selon le Spiritisme nous sont distribués. Nous l’ouvrons à la page où se trouve le signet et reprenons la lecture où ils l’avaient arrêté la dernière fois. Plusieurs personnes lisent à leur tour quelques lignes. Nous sommes à la fin du livre au chapitre des prières pour autrui. Javier demande à ce que les quelques lignes qui viennent d’être lues soit commentées. Plusieurs personnes prennent la parole, après l’avoir demandée en levant la main, et nous assistons à un échange d’avis très intéressant.
Avant de passer dans la petite salle pour des soins par passes spirites, Javier nous demande de nous concentrer pour faire venir les fluides. Je suis bien, ce centre me plaît, le groupe me plaît, dans le silence de notre travail, je me sens comme dans notre centre. Après les passes, une dame nous donne une feuille intitulée No Huyas Del Deber (Ne fuis pas le devoir) sur laquelle sont alignées un certain nombre de phrases courtes. Chacun à son tour, nous en lisons une. A la fin, notre amie nous demande de choisir une phrase qui nous touche ou nous interpelle et de la commenter. Des avis complémentaires sont échangés, c’est très vivant. C’est la fin de la séance, une courte prière est lue.
Autour d’une petite collation et de verres d’eau, Javier, en prenant la parole, me remercie de cette visite et espère que les liens forts qui se sont tissés entre nous perdureront. Je leur propose de venir nous voir aussi car nous serions heureux de les recevoir. Quelques-uns connaissent déjà notre site. Cette rencontre a été enrichissante pour Javier et moi. Mais au-delà de notre nouvelle amitié, le fait de rencontrer et de prier avec des frères et des soeurs spirites, ailleurs que dans notre centre de Bron, est un vrai bonheur. On n’est pas seul. On a beau le savoir, le constater c’est magique et ce sentiment était bien partagé par nos frères Espagnols !
Merci à eux.»
Comment et pourquoi je suis devenue spirite...
On ne s'improvise pas spirite, on le devient, après avoir longuement réfléchi sur le pourquoi des épreuves, leur utilité, le but de notre existence. Je le suis devenue progressivement, au fur et à mesure que je grandissais, dans une famille hostile, quoique chrétienne, pratiquant sa foi lors des fêtes saintes mais oubliant cependant, de pratiquer l'amour, dans sa vie de tous les jours.
Ma situation était celle-ci : comme beaucoup d'enfants de ma génération, j'étais, non seulement arrivée "par accident", mais de plus, je n'étais pas le garçon tant espéré ! Mon enfance aurait pu être banale, mais elle ne l'était pas vraiment. Car, au lieu de se résigner à accepter ma naissance, ma famille passa son temps à me culpabiliser d'être en vie, alors que ma soeur aînée, particulièrement jolie et désirée, faisait l'admiration de tous. Récoltant le mépris, alors que je faisais des efforts pour plaire et me faire accepter, je grandis donc, à l'écart des autres, boudeuse, et rarement souriante, agravant ainsi l'attitude de ceux pour lesquels ma venue au monde, était un poids. Lasse de cette absence totale d'affection, je décidai un jour de me faire justice. Puisqu'ils ne voulaient pas de moi, je ne voulais pas davantage d'eux ! Bien décidée à mettre un terme à leurs humiliations journalières, j'entrepris donc de les empoisonner tous avec de la mort aux rats. Mon plan tenait la route : profitant de ce que ma grand-mère était dans la pièce à côté, je l'incorporerai au ragoût qui cuisait sur le feu, et, prétextant un mal de ventre, je m'abstiendrai d'en manger, le moment venu... Heureusement pour moi, rien ne se passa comme prévu, la porte de la remise ayant grincé, c'est alors que la grand-mère sortit et me surprit la main renfermant une poignée de grains roses. Bien que très en colère, elle n'en parla jamais à personne, emportant avec elle, ce terrible secret, au-delà de la tombe.
La vérité était celle-ci : à sept ans, j'avais déjà la fibre d'un assassin ! Dévoilée, c'est alors que j'eus tellement honte que je n'avais plus qu'un seul recours celui de cesser d'exister. L'affaire étant soigneusement classée, le soir même, à l'heure de la prière, agenouillée sur ma descente de lit, je m'effondrai et demandai au Bon Dieu de me rappeler à Lui, ma vie, ici-bas, n'étant plus supportable. Il m'exauca le lendemain, et me fit transporter d'urgence à l'hôpital d'enfants. Atteinte d'une méningite cérébro-spinale, je demeurai dans le coma, pendant un jour. Collée au plafond de ma chambre d'hôpital, je découvris alors mon petit corps alité, retenu par plusieurs tuyaux de perfusion. Une lumière, éblouissante et chaude à la fois, m'irradiait. Quelqu'un était là, qui me regardait, avec une infinie tendresse. Je me sentais merveilleusement bien, et ce bien-être était tel que je demandai à rester. Une voix douce, mais ferme, me répondit: "Ce n'est pas ton heure, il faut que tu redescendes !" J'insistai. La réponse fut la même. Et je redescendis dans mon corps malgré moi. Ma convalescence se déroula sans encombre. Mais rien n'avait changé. Alors que je récupérais des forces, dans le jardin, me lamentant sur mon sort, j'entendis une nouvelle fois la voix : "Tu as choisi ta famille, il faut que tu fasses avec !" Je n'avais pas rêvé !
C'était la deuxième fois que la voix s'adressait à moi. Elle disait que j'avais choisi, donc, elle me connaissait ! C'est à partir de ce moment que, j'ai eu l'intuition de la possible communication avec l'au-delà. Croyant que j'étais surveillée en permanence par la voix, je confiais ma tristesse aux animaux qui m'entouraient, faisait mes excuses aux choses que je faisais tomber par terre, parlais aux plantes...
C'est à l'âge de 19 ans que j'entendis la voix, pour la troisième fois. Etant en échec scolaire, et vivant au sein d'une famille où l'on ne savait pas me parler sans me déchirer, l'homme avec lequel je voulais me marier et avoir des enfants, rompit notre relation. Submergée par le chagrin, c'est alors qu'appliquant le pistolet de mon père sur la tempe, la voix me dit : "Mais elle t'a rien fait la moquette !" Les images que je visionnais alors, étaient une moquette inondée de sang et sur laquelle étaient éparpillés ça et là des petits morceaux de ma cervelle. Dégoûtée, je reposais immédiatement l'arme dans la table de nuit de mon père.
Le temps passant, je devais le reconnaître, quelqu'un d'invisible et de bien intentionné m'avait évité, à plusieurs reprises de commettre l'irréparable. S'il avait agi ainsi, il devait avoir un but ; celui de me faire comprendre que ma propre vie n'aurait d'intérêt que si je me résolvais à lui en donner un. Ce n'était pas bien compliqué ! Aujourd'hui, et plus que jamais, j'ai la conviction que les Esprits qui nous ont aimé et précédé dans la mort, continuent à communiquer avec nous. Ils nous entourent de leur tendresse, nous envoyant de l'aide au moment où nous nous nous y attendons le moins, nous faisant rencontrer des personnes pour évoluer. Ils nous commandent de pardonner pour être à notre tour pardonnés et nous invitent à nous occuper des autres pour oublier notre chagrin.
Tout a une bonne raison d'être sur Terre. Si nous souffrons dans cette vie-là, c'est parce que nous-mêmes, avons fait souffrir les autres, au cours des vies passées, n'en doutons plus ! Si je suis spirite aujourd'hui, c'est parce que je crois que se soumettre à la méchanceté des autres est une façon de leur demander pardon pour le mal que nous leur avons fait au cours de nos vies passées. Je les remercie d’exister afin de ne jamais reproduire les comportements dont j‘ai pu souffrir. Réfléchissons à cet enseignement des Esprits supérieurs, qui ne se lassent pas de nous conseiller, au travers de la vie de tous les jours. Acceptons de souffrir par les autres en silence pour diminuer le nombre de nos ennemis car faire des procès, cultiver la rancune, c'est en augmenter le nombre.
Marie
Le pardon
Quel sentiment plus beau, plus intime, que le pardon ? Ce sentiment qui allège notre coeur et notre âme, dès que nous l'avons accordé à quelqu'un. Ce quelqu'un pourrait être nous-mêmes et peut-être aurons-nous aussi besoin de ce pardon un jour. Quel soulagement de pouvoir dire à la personne que l'on aime que l'on regrette telle ou telle attitude, telle ou telle parole, tel ou tel acte !
Aussitôt que les mots sont prononcés et qu'ils sont reçus avec bienveillance et sincérité par la personne offensée, le poids se fait de moins en moins lourd sur notre coeur, et les larmes coulent sur nos joues avec une facilité incroyable. Tout ce que nous gardions sur le coeur et sur la conscience est enfin divulgué, avoué ; tout ce qui était un fardeau pour soi devient alors un cadeau pour l'autre. Ce soulagement est immédiat et durable. Ces mots prononcés, souvent quand la souffrance s'installe, qu'elle soit physique ou morale, sont comme une libération, attendue par l'offenseur comme par l'offensé.
Malheur à celui qui ne sait pas recueillir le mea culpa sincère et ému, car son inaptitude à pardonner lui pèsera longtemps, très longtemps, sur la conscience. Pardonner, c'est reconnaître la faiblesse de chacun d'entre nous. Pardonner, c'est accepter d'être charitable envers son prochain. Pardonner, c'est aimer dans toute sa profondeur et faire abstraction de son orgueil et de sa fierté. Pardonner enfin, c'est la plus belle preuve d'amour que l'on puisse apporter à celui qui souffre et qui a besoin de se libérer des chaînes de la culpabilité avant de partir.
Il suffit de repenser, même des années plus tard, à ces paroles dites en tête-à-tête, les yeux dans les yeux, dans le secret, dans un moment de pur échange spirituel, pour que l'émotion soit toujours aussi vive. Il ne s'agit pas de tristesse, mais d'une émotion intense qui remplit tout notre être et fait encore grandir cet amour, par delà la mort du corps physique.
Sans le pardon, celui qui s'en va a du mal à avancer et porte le poids de la culpabilité de nombreuses années, cherchant un peu de compassion au-delà de la tombe, mais la plaie reste profonde. Sans le pardon, celui qui reste regrette de ne pas avoir prononcé les mots tant attendus et c'est une cause de tourment perpétuel. Mais il n'est jamais trop tard pour pardonner. Le pardon peut s'accorder à tout moment, par la prière, par une pensée dirigée vers le malheureux qui reste suspendu à nos lèvres, par un élan d'amour et de générosité, car sans pardon, point de repos pour l'esprit. Il suffit d'un mot, d'un regard, d'une larme pour réconcilier deux cimes.
Isabelle
[1] Voir le livre Des preuves, en voilà aux Editions Philman.