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Bulletin 6 - Septembre 2001
Bulletin 6 - Septembre 2001
Sommaire

Editorial

Comportement spirite
Sans idéal, sans foi, on peut se lever du bon ou du mauvais pied en fonction de différents paramètres qu'on ne maîtrise pas : le beau ou le mauvais temps, la morosité ambiante, la perspective d'une bonne ou d'une mauvaise journée, la lassitude, l'ennui de vivre et combien d'autres contraintes. Le spirite, lui, se lève de bonne humeur. Il n'a pas de temps à perdre, il sait qu'il travaille chaque jour à son évolution. La météo pas plus que le lieu n'influence son humeur. C'est simplement un décor dans lequel il va évoluer.
Il est acteur, pas spectateur.
Toutes les personnes qu'il va rencontrer dans sa journée, que ce soient des parents, des proches, des collègues ou de parfaits inconnus, il sait qu'il a avec elles un lien sacré de fraternité, que peut-être, que sans doute, il les a déjà connues dans d'autres circonstances, dans d'autres vies. Alors, il ne s'étonne pas de ces soudaines inimitiés ou de ces sympathies spontanées. Il sait que chaque fois il a devant lui un frère à comprendre, un frère à aider et chaque fois, dans chaque circonstance, il adoptera ce comportement positif qui lui est devenu naturel.
Même quand l'autre lui oppose la méchanceté, l'indifférence ou la haine, il ne tombe pas dans le piège de l'escalade verbale ou comportementale, qui l'enchaînerait à celui qui lui veut du mal ; non ! Il reste dans la voie que lui a choisie, il reste libre d'aimer. Alors, il priera pour ce frère égaré, il demandera pour lui la lumière et l'aide spirituelle, et surtout il pardonnera, car pardonner, c'est bien se libérer de toute entrave.
La rancœur, la colère et la vengeance sont autant de chaînes que l'on se pose à soi-même. Bonne lecture,

Le président

Le courrier des lecteurs

Bonjour,
J'ai parcouru vos messages sur Internet et le mot prière me dérange fortement, en effet, n'étant pas croyante et n'ayant pas appris à prier, j'ai l'impression d'avoir des portes fermées. Donc, lorsque vous dites, priez, j'ai envie de tourner les talons, parce que ça ne m'est pas accessible.
J'ai vécu la perte de mon compagnon lorsque j'avais 18 ans et j'étais, peut-être pour me consoler, attirée par l'au-delà.
J'ai bien sûr fait l'expérience avec la table, le verre et les lettres, expérience qui s'est clôturée sur un échec, mes amis ayant été effrayés parce que la lumière s'éteignait, les portes claquaient, le verre tournait fou... Expérience qui ne s'est jamais renouvelée…
Depuis, j'ai perdu mon beau-frère et mon papa, ce dernier, il y 4 mois.
Un jour, j'ai téléphoné à ma mère sur le Gsm de mon papa et j'ai cru entendre, enfin non, j'ai bien entendu sa voix qui me disait : Eh oh !
Il y a eu d'autres événements un peu moins frappants comme des coups de téléphone et lorsqu'on décrochait, il y avait comme un souffle, c'était l'heure d'aller chercher mes enfants à l'école et nous étions en retard. C'était comme s'il nous disait, allez-y…
Une autre fois, on parlait de lui en écoutant de la musique et celle-ci allait de plus en plus fort et puis le son diminuait. Ce sont des moments que j'ai envie de qualifier comme magiques, j'ai l'impression que de temps en temps il est là et que peut-être qu'un jour nous arriverons à établir un dialogue.
Cette connexion serait difficile à partager parce que trop personnelle, donc, je comprends lorsque vous dites : il faut être prudent et s'entourer de personnes expérimentées, ne pas tenter de faire l'expérience tout seul, oui, je le comprends, mais ne tirons pas de généralité... Il me semblerait plus juste de dire prudence mais pas ne faites jamais...
Qu'en pensez-vous ?

Bonjour,
Le Spiritisme a été codifié par Allan Kardec sous forme de 1019 questions/réponses dans le livre des Esprits.
La première question est : qu'est-ce que Dieu ? Et la réponse recueillie pose comme postulat premier l'existence de Dieu. Les deux autres postulats sont la réincarnation et l'évolution, aucun des trois n'étant indissociable des autres ou alors on parle d'autre chose que du Spiritisme !
Ceci étant dit, qu'est-ce qui peut relier l'homme à Dieu ? La prière.
Si pour vous, et c'est ce qui me semble, la prière est une laborieuse récitation de phrases toutes faites, apprises par cœur, qu'on ânonne par acquis de conscience, par habitude, en pensant à autre chose, je suis d'accord avec vous.
Mais la vraie prière est tout autre !
C'est l'élan qui part du cœur, qui n'a pas plus besoin de formule que de décors. La prière est une chose intime, on la dit où on veut, quand on veut, avec ses mots à soi. Elle peut surgir, jaillir d'elle-même pour demander l'aide de Dieu, pour rendre grâce ou pour remercier. La prière, votre prière, ne regarde que Dieu, votre guide et vous-même. Mais en même temps, elle concerne toute l'humanité. La prière est une force, une force active et agissante. Cela, il faut l'expérimenter.
Comprenez bien que la prière est accessible naturellement à chacun. Je peux vous confier que personnellement, tout comme bien d'autres, je n'ai jamais appris à prier. Cela a-t-il un sens d'ailleurs ? Je ne saurais trop vous conseiller la lecture du remarquable texte d'Alexis Carrel : " La prière ". Pour en venir aux expériences que vous avez pu avoir, il est difficile de se prononcer sur leur sens et leur réalité au simple vu de votre lettre. Si un être aimé désincarné se manifeste, de quelque façon que ce soit, il en résulte une impression de bonheur, de paix, d'allégresse, de communion ; la manifestation n'est jamais dérangeante.
Mais attention aux Esprits farceurs, usurpateurs. Attention aussi aux interprétations et à sa propre imagination ! Pour ce qui concerne ce moment privilégié où vous écoutiez sereinement de la musique, il semble bien possible que la manifestation soit réelle, la forme en est assez classique.
Enfin, pour répondre à la dernière partie de votre lettre, si nous nous permettons d'insister à ce point sur les dangers d'une pratique du Spiritisme isolée, farfelue ou sans contrôle, c'est qu'une très longue expérience nous a appris que ces dangers sont très réels et il faut avoir vu une personne obsédée ou fascinée, complètement sous la coupe d'un Esprit pervers pour se rendre compte des dégâts . Nous ne mettrons jamais assez en garde mais nous ne prononcerons aucun interdit, libre arbitre.
On peut faire un parallèle avec la drogue : malgré une information et une mise en garde très nettes de nombreuses personnes pensent pouvoir se livrer à ces poisons sans trop de dommages. Les statistiques le disent : sur 100 personnes, deux pourront flirter avec la drogue sans s'y consumer. 98 sur 100 sombreront corps et âme. Cela ne permet-il pas de tirer une généralité ?
Salutations.

 

Communications reçues au C.S.L.

Communication du 21 octobre 2000
Au cours d'une réunion spirite, un Esprit perturbateur cherche depuis le début de la séance à déranger les médiums. Un médium dessinateur voit son visage au commencement de la réunion, elle veut se mettre à le dessiner, elle saisit un fusain mais le visage s'estompe. Le médium prie, appelle son guide ; elle voit une autre image : un avion et cet esprit se met à lui raconter sa vie, il veut qu'elle dessine un paysage avec son avion mais les indications données sont imprécises et confuses, il semble trop directif, le médium mal à l'aise, pose le crayon, prie et attend.
L'Esprit voyant qu'il n'a pas prise sur ce médium, s'en va déranger un autre, puis un autre et fait ainsi le tour de tous les médiums présents.
Chaque médium se sent à tour de rôle mal à l'aise, chacun prie, demande de l'aide à son guide comme nous le recommandons toujours dans de pareilles situations. Cependant l'Esprit qui cherche à s'exprimer par tous les moyens, n'a pas encore trouvé un médium qui lui permette de faire une incorporation, il perturbe, crée des maux de tête ou des maux de cœur mais il n'a pas la parole ! Alors, il se dirige vers le président de séance, qui est un médium à incorporation et lui fait taper sur son bloc de dessin pour attirer l'attention, il semble un peu exacerbé puis il se met à parler :
- On ne peut me reprocher de ne pas être sérieux.
- Alors dis-moi ce que tu as au fond du cœur.
- Au fond du cœur ?
- Oui, oui.
- C'est difficile, d'abord sachez que j'ai compris, j'ai vu l'autre avant moi, (il s'agit ici d'un autre esprit qui s'est communiqué durant la séance) vous lui avez dit qu'il était mort. A moi, pas besoin de le dire, j'ai compris. Mais bon, vous savez, c'est moi qui décidais avant, je jugeais même, c'est quand même sérieux et je dois faire quoi d'après vous ?
- Là où tu es, les choses ont quelque peu changé, vois-tu.
- Je me suis bien comporté, j'ai fait du mieux que j'ai pu, je pense.
- C'est ça le problème : c'est selon toi.
- C'est pas facile quand on doit juger, trancher ; c'est un métier, on m'avait depuis toujours éduqué pour ça. J'étais là pour ça, c'était mon rôle.
- Ce ne sont que des règles humaines.
- Il faut bien.
- Ici, de l'autre côté, le jugement se fait suivant l'évolution, suivant la valeur morale. Qu'as-tu fais de charitable dans ta vie ? As-tu fait beaucoup de choses avec l'élan du cœur ?
- Pas question d'élan du cœur quand on est dans ma position. Je devais juger, trancher et je défendais les gens honnêtes contre les voleurs, les malfaisants.
- Oui, tu as fait ton travail, mais tu as oublié cet élan du cœur qui n'a rien à voir avec les règlements et les lois terrestres.
- Toi, tu sais où il faut appuyer. Mais j'étais pris dans un carcan, il fallait bien que j'accomplisse cette mission de juge et ma position ne me permettait pas de laisser parler le cœur.
- Mais si, tu pouvais.
- C'était trop difficile.
- Mais tu n'as pas mené ta mission à bout, c'est ça.
- Dans ma position, je ne pouvais pas.
- Mais si, tu l'entendais pourtant cette petite voix ?
- Oui.
- Elle te rappelait, elle venait même dans tes rêves. (L'esprit est très troublé à ce souvenir, il prend conscience.)
- Oui, elle me parlait de compassion et de clémence, de clémence…
- Tu vois, c'était tout simple.
- Mais on me demandait des comptes, tu comprends ? Je ne pouvais pas, j'avais une hiérarchie et on attendait de moi de la rigueur. Mais si on peut m'aider à sortir de ce… de cette prison. (Le mot est difficile à prononcer)
- Oui, à présent, tu te rends compte, tu as fait des erreurs. Maintenant tu vas prier, demander à Dieu de t'aider.
- Je vais perdre la face aussi.
- Mais non, regarde autour de toi : ne vois-tu pas un frère ? Elève tes pensées, c'est ton guide à côté de toi, celui qui t'a parlé, qui t'a accompagné, toujours plein de douceur, celui qui te disait ce qu'il fallait faire.
- Je ne l'ai pas écouté.
- Mais il est là, demande son aide, il est là. Il est très patient, il va prendre le temps de t'expliquer.
- Je vois une lumière, je ressens de la chaleur. Il faut que je le dise, je vais le dire sinon je n'avancerais jamais : ...aujourd'hui, c'est moi qui demande la clémence.
- Voilà, tu as fait un grand pas.
- Cette clémence que je demande pour moi, je ne l'ai jamais accordée, j'ai un peu honte de la demander, mais je n'ai que cette issue.
- Dis-moi, tu ne te sens pas un peu plus en paix au fond de toi ?
- Oui, c'était dur à sortir mais depuis que je l'ai dit, ça va mieux. Mais j'ai toujours ce sentiment de honte parce qu'on me l'a demandée chaque fois cette clémence, et je me réfugiais derrière des textes, des lois. J'étais sans cœur. Je la demande aussi cette clémence pour tous ceux que j'ai eu à juger, je sais que c'est un peu tard mais je le fais du fond du cœur et ça m'allège encore plus. Merci à vous. "

Communication spirite : le Clown

L'histoire qui va suivre, est tirée du " Spiritisme Christique ", un bulletin édité par le centre de Casablanca avant la deuxième guerre mondiale. Ces ouvrages sont une suite de communications données par les Esprits. Certaines communications sont actuellement disponibles sous forme de fascicules au centre spirite Allan Kardec de Lyon.
Depuis quelques temps, un esprit se manifestait à chaque séance, il allait vers le médium Botella qui était un médium à incorporation totale et lui faisait faire mille pitreries. Il lui faisait exécuter des mouvements inattendus et drôles qui amusaient les assistants. C'était un ancien clown ; il donnait quelques fois des bribes de communications mais elles étaient un peu décousues. Cet esprit revoyait sans cesse les derniers instants de sa vie où il venait de perdre ses deux enfants, artistes eux aussi dans le même cirque et qui s'étaient tués en exécutant un numéro périlleux. Et lui, le clown, il était obligé, malgré son immense chagrin, malgré ses pleurs et ses sanglots, d'aller amuser le public.
Ces messages, dictés avec un accent poignant de douleur et de vérité, provoquaient parmi les assistants une émotion bien compréhensible. Cependant cet esprit qui avait quitté son corps physique depuis près de 200 ans, continuait à souffrir atrocement de la perte de ses enfants chéris et à revoir les derniers instants de son existence matérielle.
Il vivait encore dans l'erraticité, il n'avait pas conscience de son état spirituel. Son guide, qui nous avait exposé son cas, nous avait promis que le clown viendrait lui-même nous raconter sa dernière vie terrestre dès qu'il serait reconnu. Nous priions pour lui faciliter cette reconnaissance. Puis, un jour, le clown ayant pris conscience de son état est venu, il tint la promesse de son guide et nous dit :
" Je vous remercie du bon accueil que vous m'avez réservé. Je vous en suis très reconnaissant ainsi que pour la patience dont vous avez fait preuve à mon égard. Je vous remercie de m'avoir toujours aimé, malgré les dérangements que je vous ai causés et je vous suis reconnaissant des prières que vous avez faites pour moi. Mon guide vous avait promis que je reviendrais pour vous relater ma vie et la cause de ma mort. Eh bien, mes chers frères, je suis heureux que Dieu m'ait permis de venir parmi vous et d'exécuter la promesse.
C'est vers 1718 que je pris conscience de moi-même. J'avais environ 8 ans ; mes parents, je ne les ai jamais connus et je ne me souviens pas de les avoir seulement vus. Je ne vous ferai pas la narration des souffrances que me firent endurer les personnes chez qui je me trouvais à l'époque où commence mon récit. Que Dieu les pardonne car elles m'ont, après tout, élevé jusqu'à l'âge de 8 ans. Jamais je n'avais connu jusqu'alors ce qu'était une douce parole, un baiser ou une caresse.
Ainsi, vers 1718, un cirque vint à passer dans le village où je vivais. Dépourvu de moyens pour pouvoir assister au spectacle, je fis comme font souvent les enfants curieux en pareil cas, je m'introduisis clandestinement dans l'enceinte du cirque. Quelle surprise et quel ravissement ! La première artiste que je rencontrais me parut aussi belle que la vierge. Elle dansait sur une corde raide. Alors qu'elle quittait la piste, je passais sous les toiles et je pénétrais dans sa cabine. Au lieu de me chasser, elle m'accueillit par un sourire et s'approchant de moi, elle me caressa. Elle me prit sur ses genoux et c'est ainsi que je connus la joie d'une caresse et d'une parole aimable.
L'esprit pleure.
Elle me dit : " Mon enfant, que veux-tu ? "
Je répondis : " Je voulais voir le cirque, je n'en avais jamais vu encore. "
- " Et tes parents ? "
A cette question, je répondis surpris : " Qu'est-ce que cela veut dire ? "
- " Ton père, ta mère ? "
" Je ne les connais pas ! "
Deux larmes coulèrent de ses yeux et elle me dit : " Orphelin comme moi. "
Mon jeune âge ne me permettait pas de comprendre cela mais je me souviens qu'elle me serra dans ses bras en me disant : " Mon frère, oui, mon frère de souffrance. "
Mon jeune âge ne me permettait pas de comprendre cela mais je me souviens qu'elle me serra dans ses bras en me disant : " Mon frère, oui, mon frère de souffrance. "
Elle me couvrit de baisers et de larmes et moi, ivre de joie, je ne savais pas si je devais rire ou pleurer tellement que j'étais ému.
Elle me demanda : " Es-tu content chez ces gens où tu habites ? "
Sans répondre, je découvris mes membres, ils étaient couverts de bleus, d'ecchymoses. Elle dit : " Comme tous les enfants qui n'ont ni père, ni mère. " et elle continuait à me caresser, folle de joie et moi je me trouvais tellement bien dans ses bras que je ne voulais plus la quitter.
A cet instant, on frappa à sa porte et une voix cria : " Mademoiselle, votre numéro est prêt. " Elle me dit : " Attends-moi ici. " et elle disparut.
J'étais fou de joie et d'allégresse, je ne cessais de prendre et d'embrasser tous les objets qui étaient sur sa table et je me disais : " Elle doit être ma mère. Pourquoi m'aurait-elle embrassé si elle n'était pas ma mère ? " Je ne savais plus ce qui se passait en moi, je ne savais plus quoi faire, j'étais étourdi comme dans un rêve. Combien de temps je restai ainsi je ne m'en rendis pas compte et quand elle revint, elle me prit aussitôt dans ses bras et me dit : " Ecoute bien, tu vas rester au cirque, va vite chez tes patrons, dis-moi où tu habites et demain je viendrai te voir pour leur parler. Je viens de voir mon directeur et il consent à ce que je t'emmène avec moi. "
Le lendemain je devais partir aux champs et l'heure du rendez-vous approchait, je ne savais comment faire pour attendre son arrivée, enfin je la vis venir au loin. Je recevais au même moment quelques coups de bâton parce que je ne suivais pas le troupeau comme on me l'avait commandé. Elle prit un sentier et me rattrapa sous un arbre. Elle me prit dans ses bras et me dit d'être prêt le lendemain à 4 heures du matin : " Nous passerons sur cette route, tu n'auras qu'à y être et nous t'emmènerons. "
J'exécutais ses instructions et le lendemain, lorsque la roulotte passait, j'étais sur le bord de la route. Quelle joie d'être libéré de cette souffrance, de ce martyre et de suivre celle qui m'aimait et que j'adoptais comme maman.
Quelque temps s'écoula et le directeur du cirque ne sachant que faire de moi, me donna quelques leçons d'acrobatie, j'aimais beaucoup cet art et je m'y adonnais avec dévouement, encouragé par celle que j'appelais maman et qui continuait à s'occuper de moi avec la plus grande sollicitude. Elle m'entourait de son affection et me prodiguait mille baisers et caresses. Quelle douce joie et quel bonheur j'éprouvais à vivre ainsi en harmonie avec tous dans ce cirque. C'est dans cette ambiance que j'ai grandi. Bientôt, je fus assez adroit pour être en mesure d'exécuter un numéro. Je vécus ainsi; perfectionnant mes exercices, je faisais du tapis et du trapèze, mon agilité et ma force augmentant avec l'âge, je devins l'idole du public. A l'âge de 12 ans, on me nommait le clown naissant du cirque.
En 1738, celle que je considérais comme ma mère disparut à la suite d'un accident. J'en eu un chagrin si violent que j'en perdis la raison et je n'étais pas méchant mais j'étais comme absent et complètement passif. Malgré cela, les artistes me gardèrent avec eux dans le cirque par pitié pour moi. Ce ne fut qu'en 1748 que la raison me revint. Ce jour là, j'étais dans un terrain vague en train de faire paître les bêtes lorsque j'aperçus deux enfants, une fillette et un garçon. Ils me rappelèrent de vieux souvenirs et me rappelèrent ma vie d'autrefois que j'avais totalement oubliée. L'émotion que j'en ressentis me fit recouvrir complètement mes sens ; j'appelai ces enfants, leur parlai et appris ainsi la triste vie qu'ils menaient et les souffrances qu'ils enduraient. De la même manière que jadis cette femme m'avait adopté et servi de mère, je pris ces deux enfants avec moi et leur tins lieu de père.
Ce fut alors une grande nouvelle, une grande joie au cirque lorsqu'on annonça que l'ancien clown était revenu. Pour l'amour de ces deux enfants, je repris mon travail et je connus à nouveau les succès. Ma seule ambition était de faire que mes protégés ne manquent de rien. Ils m'appelèrent leur père et moi je les considérais comme mes enfants. Nous vivions ensemble heureux. Ils faisaient toute ma joie et je travaillais sans cesse pour assurer leur avenir jusqu'au jour où survint ce fatal accident qui me les enleva.
Quelle douleur et quelle détresse ! Pourquoi ces deux êtres que j'aimais tant sont-ils partis avant moi ? Ainsi, non seulement, il m'avait fallu subir la douleur de perdre celle qui m'avait adopté mais encore il a fallu être séparé de ceux que je considérais comme mes enfants et qui étaient tout pour moi. Le pauvre clown que j'étais dû continuer à vivre et à faire rire malgré son chagrin. BotellaEn ce moment je me sens allégé d'un grand poids car jusqu'à ces derniers temps, je me croyais encore parmi mes anciens collègues ; j'ignorais totalement où je me trouvais, je me demandais si j'avais perdu la raison et j'essayais de récapituler ma vie passée sans jamais y arriver. J'avais une peine atroce. Je sais maintenant que mon corps n'adhère plus à mon esprit et que je me suis allégé de ce lourd fardeau que je traînais sur la terre. Comme je me demandais pour quelle raison mon existence avait été si tourmentée, il me fut donné de me rappeler mes vies passées. Voici l'explication que me donna mon guide :
" Celle qui a été amenée à t'adopter comme son fils avait été ton enfant dans une existence précédente ; la fillette et le garçonnet que tu avais recueillis, étaient ta mère et ton père. Dans des vies passées, tu leur avais occasionné à tous les trois beaucoup de mal, de chagrins et de peines. "
Ma dernière existence avait eu pour objet de racheter par l'amour et la douleur, les souffrances que je leur avais fait subir autrefois. C'est ainsi que j'ai éprouvé, par eux-mêmes, ces peines atroces. Aujourd'hui, je me sens soulagé de cette peine qui m'accablait. Je suis très heureux de pouvoir m'exprimer, mon temps est venu et ma peine est finie, je recouvre aujourd'hui la liberté grâce à notre Père.
Ma nouvelle mission sera encore pénible mais je l'entreprendrai avec espoir. N'est-ce pas terrible en effet que de rencontrer celle qui fut jadis mon enfant et aussi celle qui m'adopta ? J'appréhende également de me trouver en présence de mes deux protégés qui furent mes parents et que, naguère, je fis tant souffrir et j'ignore encore si je les reverrai.
L'esprit parle ici de la démarche qu'il a à faire pour s'élever dans le monde de l'au-delà afin de retrouver ces esprits qui l'ont aimés.

Mes chers frères, vous ne pouvez comprendre la joie et l'allégresse que ressent l'esprit en liberté, une fois qu'il a reconnu les erreurs qu'il a commises sur terre. Tout son passé lui revient en mémoire, il le revoit comme dans un miroir et il reconnaît la cause de ses souffrances, il est heureux de jouir de la liberté de l'espace. Il peut se déplacer avec grande facilité et il peut apporter la consolation à ceux qui ignorent pourquoi ils doivent souffrir.
Je vous remercie d'avoir eu pour moi ces aimables attentions, que l'amour divin puisse bénir votre patience, votre bonté et votre bonne volonté."

Portrait de Botella, médium parlant du groupe de Casablanca,
ayant transmis cette communication.

La pratique isolée de la médiumnité

Le Spiritisme souffre en France d'une méconnaissance totale de ses valeurs morales et philosophiques auprès du grand public ; il est souvent assimilé aux " tables tournantes " ou au " jeu du verre " très en vogue chez les adolescents. La faible diffusion du Spiritisme, due en partie au déclin dont il a été victime pendant la seconde guerre mondiale et à la désunion entre les partisans d'un " Spiritisme Christique " et d'un " Spiritisme expérimental ", est surtout imputable à une particularité française : la pratique isolée du Spiritisme. Il existe en effet une multitude de groupes et d'individus qui ont opté pour une pratique privée du Spiritisme afin d'éviter les éventuelles calomnies dans un pays devenu roi dans l'art de la diffamation. Cette pratique privée, si elle préserve des calomnies terrestres, a une conséquence bien plus fâcheuse : elle laisse la porte grande ouverte à toutes les entités de l'Au-delà, à des personnes totalement novices dans la connaissance des lois qui gouvernent les communications entre les deux mondes.
Nous rappelons que le monde des Esprits est composé des âmes humaines débarrassées de leurs enveloppes corporelles, il y en a donc, au même titre que les hommes, de très bons et de très mauvais. Ceux d'entre eux qui sont le plus attachés à la matière ne peuvent pas s'élever vers d'autres mondes ; ils sont par leur penchants attirés par les jouissances matérielles et ils errent au milieu du monde corporel. Ces Esprits sont bien souvent souffrants et ils se trouvent parmi eux des Esprits vicieux qui, jaloux de voir des êtres plus heureux qu'eux, se plaisent à les faire souffrir en les excitant au mal, à l'envie, à la jalousie, et à toutes les formes de passions. Ces Esprits sont un véritable danger pour les médiums et plus particulièrement pour les médiums débutants ; ils s'attachent en effet à ceux qui les écoutent et sur lesquels ils trouvent prise, ils s'immiscent dans les communications, les provoquent parce qu'ils espèrent avoir plus d'influence par ce moyen, et lorsqu'ils parviennent à prendre de l'emprise sur quelqu'un, ils s'identifient avec leur propre Esprit, le fascinent, l'obsèdent, le subjuguent et le conduisent comme un véritable enfant. Pour arriver à leurs fins, ils inspirent au médium de la méfiance envers tous ceux qui pourraient lui ouvrir les yeux et ils le conduisent peu à peu à l'isolement afin d'avoir davantage de prise sur lui. L'enthousiasme et l'amour-propre sont les plus grands dangers de la médiumnité. L'un comme l'autre empêche de juger sainement du contenu des communications et donne une confiance aveugle en la supériorité des Esprits qui se communiquent, ceux-ci n'hésitant pas à prendre n'importe quelle identité pour mieux mystifier leur victime.
On assiste ainsi depuis une dizaine d'années à une multiplication de témoignages de personnes qui ont découvert seul leur médiumnité et qui l'ont développée ; ces personnes, sans aucune connaissance du monde des Esprits et de leurs rapports avec le monde corporel, et ayant bien souvent un jugement altéré par l'attente d'un message d'un proche disparu, sont alors la cible idéale des Esprits perturbateurs qui s'amusent à leurs dépens. Certains d'entre eux ont alors l'impression d'avoir découvert un monde nouveau et se donnent pour mission d'en être les porte-paroles ; ils professent alors souvent une doctrine incohérente, dictée par un Esprit farceur, mélangeant dans le même panier la pratique de la médiumnité avec les pratiques occultes les plus diverses : ils jettent ainsi le discrédit sur les valeurs morales et philosophiques du Spiritisme, lui faisant ainsi plus de mal que de bien.
Voici l'exemple typique d'un cas de pratique privée : celui de Gisèle R. cité par Christine Bergé, professeur de philosophie et chercheur en ethnologie à l'Université de Lyon II, dans son ouvrage " La Voix des Esprits - Ethnologie du Spiritisme ". L'auteur relate l'expérience médiumnique de Gisèle R qui a découvert sa médiumnité il y a sept ans. Celle-ci explique qu'il est important de bien identifier l'Esprit qui se communique à nous tel qu'Allan Kardec l'a conseillé ; " pour savoir qui ils sont, je leur demande ce qu'ils ont vécu, et comment ils sont morts. " On peut noter dans ces propos une légère méprise : Allan Kardec conseillait en effet de savoir à qui on avait à faire, mais pour cela il conseillait de juger le contenu des messages et de bien les mûrir en sachant que les bons Esprits ont toujours un langage sans contradiction, pur de toute trivialité, empreint d'une inaltérable bienveillance. Or, demander à un Esprit ce qu'il a vécu et comment il est mort n'apporte en rien une preuve d'identification. Le premier Esprit farceur venu se fera une joie de raconter une histoire sortie tout droit de son imagination. " Donne-moi un signe, demande Gisèle… Il a donné l'heure, puis il a dit son nom. Et puis plus rien. Je suis allée dans la cuisine vérifier l'heure : ce qu'il disait était exact. " Qu'y a-t-il d'étonnant à ce témoignage ? Les Esprits ne savent-ils pas lire l'heure sur les horloges ? S'ensuit-il pour cela qu'un Esprit donnant l'heure exacte donnera aussi sa véritable identité ? Le médium ajoute : " Il faut avoir un bon guide, " élevé " dans la hiérarchie des Esprits " ! Aucun spirite n'ignore que nous avons tous un bon guide, plus élevé que nous moralement et qui nous conseille : toute la difficulté réside justement dans le fait d'entrer en communication avec lui et non pas avec des Esprits frivoles.
Cette ignorance du médium vis-à-vis du monde spirituel ouvre grande la porte aux Esprits frivoles : Gisèle R. raconte elle-même : " J'ai fait un an de travail avec le même Esprit, et puis j'ai été obligée de demander d'en changer. Celui-ci devenait frivole. " Or, tout médium sait que l'on ne peut pas changer d'Esprit sur demande, quelle preuve le médium a-t-il qu'il a effectivement un autre Esprit ? L'étude du Spiritisme nous apprend qu'on attire à soi les Esprits par affinité, et, si comme ses propos l'indique, il a travaillé durant une année entière avec un Esprit frivole, il semble logique que si un autre Esprit ait pris sa place, il ne devrait guère être différent du premier. Les signes d'obsession ne s'arrêtent pas là : Gisèle R. raconte être réveillée en pleine nuit, sa main comme " prise ", " tenue " par " l'Esprit-guide ", celle-ci commence même à écrire en l'air comme " impatiente " du message ! Jamais un Esprit bienveillant ne se permettrait de nous déranger durant le sommeil ou durant n'importe quelle activité pour nous transmettre un message, le dérangement occasionné et l'impatience sont, à l'inverse, caractéristiques des Esprits peu évolués.
On peut noter toutefois que la médium a donné à des " consultants " des messages qui les ont aidés dans des périodes difficiles de leur vie. Est-ce que quelques communications consolantes signifient que le médium est toujours bien influencé ? Assurément non. Allan Kardec écrira dans l'Obsession que " les Esprits supérieurs ne choisiront pas un médium qui a des accointances avec les Esprits légers, à moins qu'il n'y ait nécessité et qu'ils n'en aient pas d'autres à leur disposition pour le moment, mais alors ils ne s'en servent qu'accidentellement, et le quittent dès qu'ils trouvent mieux, le laissant à ses sympathies s'il y tient. "
Cette étude critique du cas de Gisèle R. peut sembler sévère, voir même orthodoxe, mais il n'en est rien : la communication avec le monde invisible est une chose grave et sacrée qui ne saurait être pratiquée avec légèreté. La médiumnité n'a de raison d'être que dans un but altruiste afin d'apporter l'aide et la consolation à ceux qui en ont besoin, tandis que la pratique isolée est une forme d'égoïsme où le médium ne pense au ciel que pour lui-même et où il a de grandes chances de se perdre : L'isolement favorise en effet l'obsession des Esprits inférieurs.
Le Spiritisme ne doit pas être pratiqué en secret mais au grand jour selon la parole de Jésus : " Il n'y a personne qui, après avoir allumé une lampe, la couvre d'un vase ou la mette sous un lit ; mais on la met sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière ; car il n'y a rien de secret qui ne doive être découvert, ni rien de caché qui ne doive être connu et paraître publiquement. " (Luc, ch. VIII, v. 16,17).
C'est pourquoi, j'invite fraternellement tous les spirites à mettre en pratique cette parole, à sortir de l'isolement et à prendre contact les uns avec les autres ; L'échange spirite est enrichissant, revivifiant pour le novice comme pour le plus expérimenté. Sachons être bienveillant envers les travaux de chaque groupe, car si ceux-ci peuvent différer légèrement d'un groupe à l'autre en raison des personnes qui le composent, un seul critère est important : l'amour et la charité qui règnent entre ses adhérents.

Mickaël P.