Sommaire
Editorial
Les nouvelles technologies et moyens de communications qui se sont développés ces dernières décennies permettent de rester en contact avec le monde entier, et sont devenues un nouveau canal d’expression. Plus récemment, la pandémie s’est propagée à l’échelle de la planète limitant les contacts humains et les déplacements. Le virtuel a malgré tout permis de garder un contact et c’est dans ce contexte que s’est déroulé le 3ème congrès spirite mondial organisé par l’Union Spirite Française et Francophone. Virtuel ou réel ces évènements sont indispensables et demandent un gros travail d’organisation.
Nous pouvons nous réjouir de voir les visages des conférenciers et d’entendre leurs messages de pays lointains, mais d’autre part nous n’avons pas la joie des retrouvailles et des nouvelles rencontres de tous les participants avec lesquels nous partageons le même projet.
Ces nouvelles réalités sont devenues un authentique lieu de rencontre mais ne pourront jamais remplacées un véritable échange fraternel entre deux êtres humains, de même qu’un « like » ne remplace pas les applaudissements du public à un conférencier. L’interaction avec son entourage direct ou la contagion émotionnelle d’un évènement ne se vivent pas de la même manière derrière un écran.
Par la plume de Chico dans le livre Rencontre prédestinée, Emmanuel a dit : « Personne ne progresse ou ne se perfectionne sans le contact social, ce qui revient à affirmer qu’il n’est pas seulement nécessaire de savoir vivre, mais également de vivre ensemble », et cela même si les pensées traversent les frontières de l’infini. Patientons encore un peu avant de nous retrouver dans ces rencontres d’autrefois.
Gilles Fernandez
3ème Congrès Spirite International sur le thème de la prière
L’USFF, Union Spirite Française et Francophone, a organisé, pendant le week-end des 12 et 13 juin 2021, le troisième congrès international, consacré cette année à la prière. Si la pandémie imposait la forme d’un congrès virtuel, elle a aussi permis, à un plus grand nombre, de suivre, en temps voulu et de manière plus ou moins fractionnée, les instructives interventions des différents protagonistes du monde entier. Le format était intéressant, car les conférenciers étaient présentés par divers responsables de centres spirites et, entre les conférences proposées, nous avons pu suivre des interviews, des tables rondes ou des séries de témoignages qui ont donné l’occasion à des spirites, parfois très récents, de s’exprimer sur le thème choisi de la prière. Ces fraîches parenthèses ont été très appréciés, plus particulièrement les témoignages parfois très émouvants et souvent emplis d’une ferveur nouvelle et réconfortante quant à l’avenir du mouvement spirite.
Pour le passé, c’est bien notre cher Divaldo qui, avec ses 94 printemps et toutes ses œuvres accomplies dans la charité et la spiritualité, était le mieux indiqué pour le représenter[1]. Aidé de son inspiration habituelle, il nous a offert la huitième et dernière conférence, permettant ainsi de clore l’événement en beauté. Le congrès reste accessible sur internet. Il se présente sous la forme de 6 blocs, de moins de 2 heures chacun.
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Richard Buono, président de l’USFF, commence par remercier les différents partenaires locaux et internationaux qui ont permis la préparation et la diffusion de ce congrès. Nous en profitons pour le remercier et le féliciter à notre tour, lui et ses équipes, pour le beau travail collégial accompli dans ce nouvel exercice de congrès international virtuel.
Après la prière d’ouverture faite par Michèle Bousseton, d’un centre spirite sur Lille et administratrice de l’USFF, nous écoutons Yvan Doyle du Canada nous parler de « La prière à la rencontre des lois divines ».
Il part du constat, qu’en général, on ne pense à Dieu que dans les moments difficiles, comme la perte d’un être cher ou une période de malchance qui apporte de la souffrance et, quand on pense à Lui, c’est rarement pour Lui demander notre amélioration morale mais plutôt pour améliorer notre bien-être matériel, physique ou moral. Pourtant, nos guides sont là pour nous aider. Il renvoie au chapitre 27 de l’Évangile selon le Spiritisme[2] d’Allan Kardec , dans lequel l’item 22 nous précise que la prière devrait être notre premier devoir, le premier acte qui signale le retour à la vie active de chaque jour. Il faudrait aussi relire l’item 4 qui nous propose d’examiner nos défauts plutôt que nos qualités.
La prière est un moment où on ouvre un dialogue intérieur. À l’instar de Socrate, le précurseur du Christ qui conseillait «Connais-toi toi-même », on commence par s’observer, en secret comme le rappelle Matthieu, puis on demande à s’améliorer. Dans la prière, notre conscience se regarde et s’élève vers la divinité qui est en nous.
Le dialogue intérieur, par la prière, s’obtient en se recueillant dans notre conscience, en étant présent à nos limites personnelles, en demandant l’aide de l’énergie divine et en écoutant les réponses qui nous sont adressées en privé. Dans le Livre des Esprits[3], on apprend, à la question 621, que la loi de Dieu est inscrite dans nos consciences. Par la prière, on peut s’en rapprocher.
Yvan Doyle nous présente rapidement les diverses lois divines, développées dans le Livre des Esprits, et s’attarde sur la loi d’adoration, que l’on retrouve dans tous les peuples à des niveaux divers. Plus on comprend la sagesse de Dieu, plus on ressent de la gratitude. Il nous parle aussi de la loi du progrès. Avec la loi de cause à effet et la loi de providence divine, on peut ajuster l’expérience selon les besoins. Il faut reconnaître que notre ego est capable d’apprendre et de changer. Cela élargit notre conscience.
A mesure que les hommes s’éclairent, ils attachent moins d’importance aux choses de la terre. Comme le dit Joanna de Angelis : « Chaque apprentissage de l’ego le rapproche de la divinité ». Joanna cite aussi sainte Thérèse d’Avila ou Saint François d’Assise qui sont parvenus à unifier leur ego et leur être essentiel dans le sentiment d’amour au moyen de grandes extases. C’est cette rencontre de l’ego et de l’être essentiel que la prière et la méditation peuvent nous aider à atteindre.
Gérard et Maria de Poitiers partagent avec nous l’étude d’un passage de l’Évangile selon le Spiritisme (chapitre 6, item 8), centré sur le dévouement et l’abnégation. La sagesse humaine réside dans ces deux mots qui résument tous les devoirs qu’imposent la charité et l’humilité. C’est la relation à l’autre qui est visée, à travers la pratique de l’amour et de la charité dans son action quotidienne, avec des collègues, des proches, des inconnus. Cette relation est une prière.
Une première table ronde réunit Ana Paula, présidente du centre de Cagne sur Mer, Michèle, présidente d’un centre à Lille, Myriam d’un Centre spirite à Nîmes, Nathalie, une spirite de l’arrière-pays niçois et Nikos de Crète, qui vont échanger sur la prière au quotidien et en famille. Comme il est dit à l’item 9 du chapitre 27 de l’Évangile selon le Spiritisme, la prière est une invocation, un remerciement, une glorification qu’on adresse à Dieu ou à un autre. Elle élève nos vibrations et transmet nos pensées, avec plus ou moins de force, mais Dieu seul décide. Les paroles ne sont pas obligatoires, car les Esprits nous ont dit que la forme n’est rien, la pensée est tout. On peut prier pour l’autre, avec son cœur, ce qui apportera apaisement, confiance et réconfort. Il faut être sincère et humble pour avancer vers ce chemin de lumière. La prière nous aide à nous améliorer, elle nous apporte le calme et la sérénité en nous reliant, en nous faisant comprendre qu’on est plus seuls. Elle nous aide dans les moments difficiles pour supporter les difficultés de toute sorte. Nathalie reconnaît que, pendant la pandémie, elle a ressenti de grandes forces en se reliant par la pensée avec notre groupe spirite de Bron. Fortifiante et protectrice, pour soi et pour son entourage, la prière a une action véritable. L’évangile au foyer est une prière en famille qui se fait régulièrement, le même jour, à la même heure dans la semaine. C’est une lecture, suivie de commentaires et d’une prière pour reprendre des forces afin de surmonter les défis de tous les jours.
Ce premier bloc se termine par l’interview de Richard Buono, président de l’USFF, Il nous explique comment la crise sanitaire a été motivante pour chercher des solutions innovantes, surtout dans les nouvelles technologies. Ce format a permis de faire intervenir plus de monde, venant d’horizons variés, mais il s’est révélé aussi un véritable défi technique, entre autres pour les différentes traductions, directes ou différées, en français, portugais ou espagnol. Cette expérience servira pour le prochain congrès mondial en octobre 2022. Pour cette année, en période de crise sanitaire, les membres de l’USFF avaient choisi un sujet tourné vers l’intérieur, d’où le choix de la prière comme thématique.
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Nous découvrons Regina Zanella, présidente de la FIDES en Italie. Richard, bilingue, peut échanger directement en italien et Regina traduit en portugais. Puis nous assistons à la deuxième conférence, « Prière et pensées », présentée par Nadja Do Couto Valle et traduite par Yvon Doyle.
Avec la physique quantique nous savons, plus encore, que tout se communique dans l’univers, donc la pensée aussi. La prière est notre capacité humaine de communiquer avec Dieu et avec d’autres êtres. Elle est comme une puce divine que Dieu a placé dans Ses créatures pour qu’on puisse communiquer avec Lui. Léon Denis disait que la qualité des fluides dépend de nos pensées, sentiments et volonté. Une prière trop longue brise le profil vibratoire, alors il vaut mieux prier souvent, avec des demandes adéquates, créant ainsi des formes pensées qui sont la cristallisation de notre désir.
Quelles que soient les difficultés, il faudrait toujours se réjouir et remercier, car, même si nous ne les comprenons pas, elles ont une raison d’être. La prière se retrouve dans toutes les religions, à tous les temps de l’humanité et partout sur Terre. Il vaut mieux demander les forces pour vaincre les situations difficiles plutôt que pour les supprimer. De même, il ne faut pas prier avec des paroles que le vent emporte, sans cœur, alors que le sentiment sincère enveloppe et influence.
On peut prier pour les Esprits souffrants (comme cela se fait collectivement en France), pour nos amis présents ou futurs, pour les Esprits immergés dans les niveaux du mal, car ils souffrent aussi. Les entités du bas astral sont, pour la conférencière, nos « amis du futur ». Ils perçoivent la prière sans pouvoir accueillir encore cet afflux de fluides. Mais, comme rien ne se perd dans l’univers, cette énergie sera conservée pour plus tard, un peu comme un message whatsApp dont la boîte n’est pas ouverte tout de suite. Elle cite le livre Aux frontières de la folie, psychographié par Divaldo. Bezerra y parle de la période du Carnaval au Brésil où beaucoup de prières très variées se mêlent. Un sélecteur de prières les trie, grâce aux ondes plus ou moins longues émises. Les Esprits supérieurs récupèrent alors ces énergies inutilisées. De même, quand un groupe est en prière, chacun absorbe les principes actifs selon son évolution, car nous ne sommes pas tous à égalité.
La prière guérit nous a promis Jésus. Elle agit comme une onde électromagnétique constituant un flux mental magnétique qui, en se mélangeant à nos fluides corporels, va parcourir le corps, se concentrer sur le plexus et se manifester dans l’aura. Tous les saints ont prié, comme c’est écrit dans la Bible, alors la prière est bien inscrite dans notre psychisme profond.
Lucie, Isabelle, François, Dominique et Martine nous font part de leurs témoignages sur la prière. Ils racontent comment ils sont arrivés à un point de désespoir qui fait sortir une prière profonde, du fond de l’âme, une prière spontanée et sincère qui les a amenés à intégrer la prière comme une véritable hygiène de vie, leur permettant de vivre ainsi un moment d’intimité, de recueillement, de vide autour de soi, une relation de confiance avec Dieu. On peut se confier, Le remercier, demander une protection divine. La prière permet l’élévation de l’âme mais doit se faire dans un cadre serein, avec humilité et gratitude. « Un regard tourné vers le ciel vaut mieux que mille rosaires... »
Une deuxième table ronde se propose d’étudier la technologie au service de la prière Elle est animée par Guillaume Lazzara, président du Cesak à Paris, qui partage la parole entre Agnès, Jean-Luc, Adriana et Pauline. Il existe beaucoup de groupes de prières en ligne, comme, par exemple sur le site de l’USFF qui propose un formulaire sur lequel on peut laisser sa demande. C’est réconfortant, car on se sent soutenu par un grand nombre. On peut exprimer son besoin, le partager, le transmettre, mais on peut aussi exprimer sa gratitude. Les réseaux sociaux sont pratiques pour se mettre facilement en lien, dans un rythme plus souple. Ils permettent d’aider plus de gens, plus éloignés, surtout en période de pandémie. La maison du Spiritisme de Paris propose de faire un collectif, c’est-à-dire une prière synchronisée entre divers groupes spirites. La plate-forme sert à choisir un texte, des intentions de prières. Les prières synchronisées, lancées sur des réseaux sociaux, permettent de se sentir utile. La force du collectif est évidente. Il est parfois difficile de demander de l’aide, alors la technologie est un moyen de communication qui permet de développer la solidarité et de poursuivre les activités même pendant la pandémie. Elle permet la proximité malgré la distance, et augmente ainsi la force et la puissance de la prière.
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Richard nous présente Pierre Étienne Jay du Brésil, puis nous écoutons Nelly Berchtold, de Suisse, nous parler de «La prière, une approche médico-spirite».
Cette 3ème conférence porte donc sur la prière d’intercession. Le docteur Berchtold commence par nous rappeler que la pratique de la prière remonte à la nuit des temps. Aujourd’hui, les coupeurs de feu sont tolérés par les hôpitaux (les « véritables » ne sont pas rémunérés et ne s’attribuent pas le mérite du soin). Un article dans un journal médical de juillet 1988 reconnaît les effets thérapeutiques positifs dans les prières d’intercession. Puis, des études en double aveugle, avec des prières à distance sur des malades, ont montré de bons résultats mais n’ont pas été suivies d’effets pratiques. Pourtant, les pensées et les intentions sont une réalité physique et peuvent changer le monde. Dans la physique quantique, « l’interprétation de Copenhague » sur le comportement étrange des minuscules atomes explique qu’une particule subatomique n’est pas solide et stable. La conscience vivante constitue l’influence capable de transformer une possibilité en quelque chose de réel. L’univers est de nature participative. Il est le résultat d’une interaction entre l’observateur et l’observé. Ainsi, nous ne sommes pas que des créateurs, mais aussi des influenceurs. Il convient donc de faire la différence entre désir et intentions. Dans le désir, il y a tension et manque, alors que, dans l’intention, il y a un plan délibéré pour aboutir à une action. L’intention sous-entend donc un but et un plan d’action pour obtenir un résultat. Marilyn Schlitz, anthropologue, définit l’intention comme « la projection de la conscience, de manière délibérée et efficace, en vue d’atteindre un objectif ou un résultat donné. » Pour influencer la matière physique, l’expérimentateur doit être extrêmement motivé et sa pensée très ciblée.
Nelly nous cite l’intéressant passage de la Bible sur la guérison des 10 lépreux (Luc 17, 11-19) : ils sont tous guéris mais un seul d’entre eux revient sur ses pas pour remercier. Puis, elle termine avec diverses citations d’Emmanuel qui viennent montrer l’intérêt de la maladie, à un moment donné. Nous citerons, pour le plaisir : « Les blessures du corps sont souvent appelées à guérir les plaies de l’Âme » (Source Vive) ou « Le corps malade reflète le paysage intérieur de l’esprit malade » (le Consolateur), ou encore « La santé reflète la parfaite harmonie de l’âme ». Nous trouvons aussi d’intéressantes questions : « Que deviendraient les créatures humaines sans les maladies qui leur pourrissent la vanité ? » ou « Jusqu’où pourraient aller l’orgueil et le personnalisme de l’être humain s’il n’y avait pas la menace constante d’une chair fragile ? » (Le Consolateur). On voit même, dans le livre Ouvriers de la vie éternelle de Chico, comment une désincarnation programmée peut être, grâce à la prière d’un juste, reportée.
Suivent une nouvelle série de témoignages avec Danièle, Marie-Rose et Agnès, avant que Richard n’accueille Silvana Elia, présidente de l’Union Spirite Suisse.
Pierre de Figueiredo, de la Maison du Spiritisme de Paris, nous présente ensuite « La prière de Jésus à Kardec, pour l’assistance et la désobsession »
La prière est une pensée dirigée vers un but déterminé. Si elle s’adresse à Dieu, elle peut être une demande, un remerciement ou un acte d’adoration, d’humilité et de soumission. Si la prière s’adresse à un incarné ou à un désincarné, c’est un témoignage de sympathie, d’identification de pensées. Rappelons que même le souvenir sympathique et bienveillant est une prière. Les souffrants réclament des prières, car elles allègent leur peine. Nous ne sommes pas obligés de formuler la prière, puisque c’est une pensée, mais c’est souvent nécessaire.
La prière peut être une invocation (appeler Dieu en soi) ou une évocation (appeler un Esprit auprès de soi pour être accompagné). Dieu nous envoie Ses messagers qui viennent à notre aide, pour nous donner la force morale et suggérer les pensées nécessaires. Elle est ainsi le plus puissant soutien moral dans l’adversité. Par la prière, l’être humain élève son âme, entre en communion avec Dieu, s’identifie avec le monde spirituel, condition essentielle de son bonheur futur. Sans prière, ses pensées restent sur terre et il s’attache de plus en plus aux choses matérielles, de là un retard dans son avancement.
La question 943 du Livre des Esprits nous apprend que le dégoût de la vie est un effet de l’oisiveté, du manque de foi, de la satiété. Il est évident que, quand on sait où on va, il est plus simple d’y parvenir. L’importance que l’homme attache aux biens matériels est en proportion inverse de sa foi. Le conférencier utilise alors une belle image, comparant la prière à l’essuie-glace dans une voiture : on circule sur la même route, mais elle est plus claire avec un essuie-glace, même s’il y a de l’eau, de la boue, ou autre obstacle sur le trajet… Il poursuit avec une autre image parlante : celle d’une barque, livrée aux éléments, aux aléas de la nature. Le danger n’est pas tant dans l’eau autour de nous, mais bien dans l’eau qu’on laisse pénétrer dans la barque.
La prière est une transmission fluidique d’énergie. Elle vient nous soulager physiquement, car elle a un effet matériel perceptible et il ne tient qu’à nous d’y être de plus en plus sensibles. Nous sommes passés de l’amour passif proposé par Moïse (ne fais pas ça…) à l’amour actif proposé par jésus (aimer ses ennemis, prier pour ceux qui nous persécutent…). Avec Kardec, on va encore plus loin, dans l’amour actif raisonné, car il nous demande de créer notre propre expérience par l’observation, le raisonnement. La prière devrait être comme quand on est submergé sous l’eau, et qu’on a besoin de respirer : on concentre toute sa volonté pour sortir la tête hors de l’eau, on dirige sa pensée sur cette respiration obligatoire. Comme le dit un proverbe touareg, si tu ne sais pas où tu vas, tu risques de mettre longtemps à arriver…
A travers ses perceptions, nous allons élargir notre champ de conscience. Nous serons donc plus libres mais aussi plus responsables. Nous sommes des enfants spirituels qui progressons vers Dieu. L’obsession n’a lieu que par les Esprits inférieurs qui cherchent à dominer et s’attachent à ceux sur lesquels ils trouvent prise. Inversement, les Esprits supérieurs conseillent, et si on ne les écoute pas, ils se retirent. C’est ainsi que l’homme est souvent l’artisan de son propre malheur ici-bas qui est souvent le résultat de son imprévoyance, de son orgueil, de son avidité. Le perfectionnement de l’esprit est le fruit de son propre travail. Le vrai spirite n’est pas celui qui croit dans les manifestations mais celui qui met à profit l’enseignement des Esprits. En effet, rien ne sert de croire si la croyance ne fait pas faire un pas en avant dans la voie du progrès et ne rend pas meilleur pour son prochain. Le but essentiel du spiritisme est l’amélioration des hommes et il ne faut y chercher que ce qui peut aider au progrès moral et intellectuel, autrement dit s’aimer et s’instruire.
Une vidéo nous montre ensuite le site de prières spirites de l’USFF puis Silvana fait la prière de clôture du premier jour.
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David Estany président de la FEE, Fédération Spirite Espagnole, fait la prière d’ouverture.
Cette deuxième journée commence avec l’interview de Guillaume Lazzara, trésorier de l’USFF et président du CESAK à Paris. La prière occupe une grande place dans sa vie personnelle et il reconnaît qu’elle est un outil important pour favoriser la construction d’un groupe. Mais il voit aussi que, s’il paraît simple de dire qu’il faut faire une prière, ce n’est pas toujours facile à comprendre (par exemple quand on fait une prière en début de séance). Toute réunion est plus simple et fructueuse si une prière a été faite avant. Il fait partie d’un petit groupe qui se réunit pour prier le lundi soir. La force du collectif se met ainsi au service de la prière. Guillaume, qui sent qu’il faudrait approfondir davantage la prière pour avoir un meilleur impact, est à l’origine du groupe de prière collective de l’USFF. Il a ajouté, par la suite, la possibilité aussi de recevoir la gratitude de celui pour qui on a prié.
Nous poursuivons avec une autre interview, celle de Jussara Korngold, la secrétaire générale du Conseil Spirite International. Elle vit aux USA mais parle très bien français.
Elle évoque les projets, surtout autour des enfants, le congrès international, la Revue Spirite maintenant traduite en 7 langues. Elle reconnaît qu’il y a encore beaucoup de choses à faire en international, particulièrement dans certains pays. Même si les phénomènes spirites ont commencé aux États Unis, avec les sœurs Fox, le développement y a ensuite été plus long qu’ailleurs. Les groupes spirites là-bas ont longtemps parlé surtout brésilien ou espagnol (car il y a beaucoup de colombiens, mexicains, etc.) mais, ils essayent maintenant de prioriser la langue anglaise. C’est ainsi qu’il y a 20 ans, on trouvait seulement 5 livres spirites en langue anglaise et il y en a, aujourd’hui, presque 200.
La première conférence de cette deuxième journée est présentée par Richard Buono avec « La prière à sa plus simple expression »
Pour Richard, il s’agit de réconcilier ceux qui ne sont pas tout à fait familiers avec la prière, souvent mentionnée dans l’Évangile comme un élément de communion. On est rassuré sur la bonté et la miséricorde divine lorsqu’on lit Marc 11-24 : « Quoi que ce soit que vous demandiez dans la prière, croyez que vous l’obtiendrez et il vous sera accordé ». Plusieurs éléments peuvent toutefois la favoriser. Il faut, d’abord, la dire avec humilité. A ce propos, la parabole du pharisien et du publicain nous rappelle bien que quiconque s’abaisse sera élevé et quiconque s’élève sera abaissé (cf. l’Évangile selon le Spiritisme, chapitre 27, item 4). La prière doit aussi être concise, sans superflu, simple, avec les mots justes. Parfois on insiste, comme si on pensait que Dieu ne comprenait pas du premier coup... Elle doit se faire dans un contexte de pardon et de charité, comme nous le dit Marc, 11:25-26, «Lorsque vous vous présentez pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez-lui, afin que votre père qui est dans les cieux, vous pardonne aussi vos péchés. Si vous ne pardonnez pas, votre Père, qui est dans les cieux, ne vous pardonnera point non plus vos péchés » (cf. l’Évangile selon le Spiritisme, chapitre 27, item 2).
Pour qu’elle soit efficace, il faut déjà comprendre que nous faisons des prières de moyen, pas des prières de fin. Autrement dit, la prière donne les moyens de se tirer soi-même d’embarras à l’aide des idées que Dieu fait suggérer par les bons Esprits. Nous demandons de l’aide, mais nous avons, pour cela, notre part de travail à faire, comme nous le rappelle le fameux « Aide-toi et le Ciel t’aidera ». Pour garder la prudence et la confiance nécessaires à la mise en œuvre de nos propres actions, on peut suivre ce conseil de Lisias dans Nosso Lar, au chapitre 7 : «Désirer, savoir désirer, mériter, en d’autres mots, volonté active, travail persistant et mérite. »
La puissance de la prière se trouve dans la pensée, l’élan du cœur, et ne dépend d’aucun protocole ou rite. La prière doit être intelligible. On lit dans l’Évangile selon le Spiritisme (chapitre 27, item 17) que la prière n’a de valeur que par la pensée qu’on y attache. Mais comment attacher une pensée à ce qu’on ne comprend pas ? La prière doit réveiller une idée, elle ne peut donc pas être un ensemble de formules hermétiques. Enfin, la prière doit être explicite : « Demandez et on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez à la porte et on vous ouvrira. Car quiconque demande, reçoit, et qui cherche trouve, et on ouvrira à celui qui frappe à la porte. » (Matthieu 7:7-8)
Si on ne demande pas de protection, on n’obtient pas de protection. L’important est donc de prier selon nos convictions et le mode qui nous touche le plus, car «Une bonne pensée vaut mieux que de nombreuses paroles où le cœur n’est pour rien ».
A qui adresser la prière ? C’est aussi important que l’adresse sur une enveloppe. Par la prière on se met en rapport de pensée avec l’être auquel on s’adresse, que ce soit pour une demande, un remerciement ou une glorification (cf. question 659 du Livre des Esprits). Enfin, si pour conclure une prière, beaucoup disent «Amen » qui signifie ainsi soit-il, que cela soit vrai, on peut aussi bien dire un merci, ou autre, tant qu’on sous-entend que la prière est bien soumise à la décision de Dieu… Jésus nous donne un merveilleux exemple de prière avec le Notre Père (Matthieu 5, 9-13), expliqué dans l’Évangile selon le Spiritisme, au chapitre 28. Cette prière nous aide à comprendre que l’amélioration des hommes passe par la mise en oeuvre de la charité, à l’exemple de Jésus.
Puis nous assistons à la 3ème table ronde avec pour thématique « La prière pour s’élever et se connaître ». Elle est animée par Danièle du Cesak de Paris et comprend François, Isabelle et Lucie. Ils sont tous les 4 de la même promotion de l’université spirite.
Les participants parlent de leurs expériences personnelles qui prouvent qu’une prière simple, avec des mots du ressenti, aide et donne de la force. C’est un véhicule qui permet d’obtenir aide au quotidien. Ils font état d’une véritable introspection dans la prière quand, après avoir ouvert le cœur et quitté le masque social, on va s’interroger. Prier, c’est descendre au fond de nous-mêmes, mais avec le concours des bons esprits qui vont aider à atténuer les doutes et les pleurs. Cela permet d’exprimer un ressenti, d’aider à connaître nos faiblesses pour mieux les surmonter. Il faut accepter le changement que l’on demande, le verbaliser. La prière aide à trouver la volonté, mais elle est aussi un moment de remerciement. Elle vient parfois spontanément, par exemple quand on admire la beauté de la nature qui redonne espoir et force. Léon Denis nous recommandait de descendre en nous-même à la fin de chaque journée, mais on peut prier aussi le matin, en partant au travail, pour chasser les pensées négatives. C’est donc un instrument d’élévation mais aussi un véhicule d’amour. Quand on prie pour quelqu’un, près ou loin, le courant d’amour va lui arriver. Elle permet d’être altruiste car en priant pour des proches ou pour des inconnus dans le monde, ou bien pour des Esprits souffrants, on pratique la charité de manière très large.
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Richard accueille Victor Mora Feria, président de la Fédération Spirite Portugaise, et second secrétaire de la Fédération Internationale.
Puis Jussara Korngold, des USA, nous parle de «La prière face à l’épreuve».
Les difficultés de la vie sont plus faciles à vivre quand on a une vision spirituelle, mais il ne faut pas oublier de faire appel à notre meilleur soutien qui est la prière. La conférencière nous invite à réfléchir à son importance dans notre vie et à notre manière de l’aborder car, même si nous vivons tous la même tempête, nous ne sommes pas tous dans le même bateau. Quand elle parle de prière, elle entend bien celle qui vient du cœur, avec un langage spontané car, comme il est dit à la question 658 du Livre des Esprits, « La prière est toujours agréable à Dieu quand elle est dictée par le cœur, dite avec foi, ferveur et sincérité ». Elle peut être un épanchement sincère de l’âme, une méditation, un chant d’amour, un acte d’adoration, ou même une simple pensée avec le regard élevé vers les cieux. Chico dit qu’il suffit aux nécessiteux de s’accorder aux forces de l’amour. Il est vrai que, si on élève son esprit, il n’y a ni solitude, ni souffrance. Dans la question 663 du Livre des Esprits, qui demande si les prières pour nous-mêmes peuvent changer la nature des choses, il est répondu que nos épreuves sont entre les mains de Dieu. Si elles doivent aller jusqu’au bout, Il donnera la force et le courage de les supporter. Souvent nous prions pour obtenir une grâce, mais plus rarement pour louer Dieu ou pour remercier.
On peut aussi faire des prières d’intercession pour le bien des autres. C’est ce qui se fait souvent dans les centres spirites, même s’ils sont fermés avec la pandémie. Les Esprits verraient comme une lumière autour de l’entité pour qui on a prié sincèrement. D’autre part, ce que l’on perçoit comme un mal, et dont on demande à se débarrasser, est souvent un grand bien dans le monde spirituel. La prière change la vibration autour de nous et aide à éliminer, petit à petit, le nuage sombre qui nous entoure. Nous savons que l’épreuve est souvent le résultat de nos erreurs. Pourtant, souvent, nous voulons juste que nos caprices s’accomplissent. Nous n’obtenons pas toujours de réponse directe, mais l’esprit suggère une bonne pensée, ainsi que le démontre l’exemple de Tobie et son ange dans le désert (cf. l’Évangile selon le Spiritisme, chapitre 27, item 8). Comme dans cet exemple, les réponses à la prière se produisent bien plus souvent que nous le pensons, mais nous ne le réalisons pas. Emmanuel disait que, même avec une boussole, on peut ne pas voir le chemin, mais si on fait un peu de lumière, avec la prière, ça va aider… Et pour Bezzera, quand la vie ne tient qu’à un fil, il faut travailler et prier plus dur, et le fil s’épaissira… Jussera prend ensuite le bel exemple d’une statue attachée au plafond, posée sur table. Même si on coupe les pieds de la table, la statue ne tombera pas, car elle est reliée par le haut. Jésus dit que si on a la foi, même grande comme une graine de moutarde, on peut donner l’ordre à la montagne de se pousser. Nous devons en profiter pour éclairer ceux qui sont encore dans l’obscurité, désolés comme nous l’étions nous aussi hier.
Allan Kardec, dans Œuvres Posthumes, écrivait : «Quand il m’arrivait une déception, une contrariété quelconque, je m’élevais par la pensée au-dessus de l’humanité, j’allais dans la région des Esprits, (…) les misères de la vie glissaient sans m’atteindre. Je m’en étais fait une telle habitude que les cris des méchants ne m’ont jamais troublé. » Dans ce même ouvrage, quand l’Esprit confirme la mission du Maître, on trouve une prière qui montre bien la soumission complète d’Allan Kardec aux lois du seigneur : « Esprit de Vérité, je vous remercie de vos sages conseils. J’accepte tout sans restriction et sans arrière-pensée. Seigneur, si vous avez daigné poser les yeux sur moi pour l’accomplissement de vos desseins, que votre volonté soit faite (…) en présence d’une aussi grande tâche, je reconnais ma faiblesse (…) suppléez à mon insuffisance, donnez-moi les forces physiques et morales qui me seront nécessaires[4]… »
Suit la troisième série de témoignage sur la prière avec Nathalie, une mère qui a perdu son fils et qui s’est mise à prier différemment, pour demander de l’aide. Les prières étaient le pilier de sa souffrance et elles se sont donc faites plus intenses et fréquentes, aussi pour son fils. Elles lui permettent de prendre comme un temps de pause, de connexion avec l’autre monde, et l’aident ainsi à avancer dans la vie, à se résigner, à être guidée, à retrouver la sérénité. Elle prie maintenant pour les autres, qu’ils soient incarnés ou récemment désincarnés. Cela lui apporte confiance et lumière.
Quentin, avait des rêves troublés et s’est mis à prier dans ses rêves. Il a constaté un changement d’état qui s’est installé sur la durée. Pour lui, c’est un moyen d’échange avec la spiritualité, pour demander de l’aide.
Pour Guillaume, qui a grandi en école catholique, la prière est plus naturelle, mais elle n’était pas un besoin et il pouvait rester longtemps sans prier. Puis, très progressivement, la prière a pris une place plus importante. Pendant un séjour à Guézé, il a découvert qu’un temps de silence avant la prière aidait à pénétrer plus profondément en soi. Il a aussi appris, dans le spiritisme, à faire une prière avant de dormir pour pouvoir rejoindre son guide. Pour lui, la prière est un moment de dialogue avec Dieu. Il ressent maintenant la différence quand sa demande est trop hâtive ou pas très juste et il peut alors la reconsidérer. Pour lui, la prière est aussi un moyen de se reconnecter au monde. Elle est surtout utile quand on est touché mais qu’on ne sait pas quoi faire. On sait néanmoins que la pensée peut agir, soutenir à distance.
Lors d’une courte vidéo, Marta Antunes De Moura, la vice-présidente de la Fédération Spirite Brésilienne (la FEB), nous présente la conférence de Jorge Godinho, président de la FEB, qui, du Brésil, nous explique « L’action de la prière ».
Il n’y a malheureusement pas de son au début et, lorsqu’il arrive enfin, c’est à un moment où le conférencier demande d’élever nos pensées vers ceux pour qui nous prions et vers ceux à qui nous dirigeons nos pensées.
Nous sommes plongés dans les fluides universels et, d’après André Luiz, les fluides sont comme la main de Dieu. Un courant fluidique se forme des deux côtés et transmet la pensée, comme l’air transmet le son. La pensée est une irradiation du mental spirituel. Le courant fluidique se répand dans notre corps, d’abord par les centres coronaires, puis par le cortex cérébral, et finit par atteindre toutes les cellules de l’organisme. Ainsi, avant même de partir, la pensée va envahir nos cellules. Si, par exemple, on pensait à aimer nos semblables, on comprend bien que la première action de la prière concerne celui qui prie. Le mot religion, vient du latin religare (relier), qui induit bien l’idée d’une liaison divine pour se connecter en direct avec le père. Il n’y a donc pas d’heure pour cela. Elle peut se faire seul ou à plusieurs, sans aucune limite dans l’action.
Léon Denis, dans La Grande Énigme[5], dit que chacun de nous a la possibilité, par les liens divins, à être relié à Dieu. Il faut avoir l’Évangile de Jésus comme directive, car c’est le plus grand exemple de vérité, d’amour divin. On peut s’aimer malgré la pandémie, même de périsprit à périsprit.
BLOC 6
Pour conclure, Richard remercie tous ceux qui ont participé au congrès. Entre les conférenciers, les témoignages, les tables rondes, il y a eu plus de 40 participants directs, ce qui a donné un travail très enrichissant. Richard remercie particulièrement le Conseil Spirite International pour l’aide à l’organisation, ainsi que les très nombreux diffuseurs et il remercie aussi Divaldo pour sa contribution à la France pendant toutes ses années.
Jussara Korngold, des États Unis, remercie aussi pour ce beau congrès, rappelant que, dans ce siècle, il y a un grand besoin de prières pour la paix intérieure et l’harmonie ainsi que pour nos frères et sœurs qui traversent les mêmes difficultés et ont aussi besoin de calme intérieur. Le congrès a permis d’entendre des compagnons dévoués qui ont partagé leur apprentissage avec nous.
Quand Jésus a transformé l’eau en vin, il a été dit quele meilleur vin était pour la fin, comme ici avec Divaldo qui est comme un nectar. Avec ses manières toujours affables, Divaldo est un véritable exemple de prière vivante par ses actions pour l’humanité.
Pour cette huitième et dernière conférence, Divaldo, avec son habituelle inspiration, nous parle de « La prière ».
Divaldo, toujours riche de références culturelles, part de la Révolution Française, période pendant laquelle «La terreur avait expulsé Dieu de France ». Une commission était chargée d’effacer les signes de Dieu dans la conscience de l’homme. Il nous raconte alors l’anecdote d’un jeune jardinier qui souriait et chantonnait. La commission lui a demandé de se pousser pour pouvoir effacer les signes de Dieu et, tranquillement, il leur a demandé où étaient leurs échelles pour aller effacer l’éclat des étoiles. Alors qu’on veut séparer Église et État, certaines voix se lèvent pour demander que la miséricorde sorte des mains puissantes du clergé et s’occupe de ceux qui souffrent dans le monde. On vient alors d’apprendre que la Terre n’est pas le seul astre de l’univers et Newton, par la chute d’une pomme, parle de la loi de gravité. Plus tard, Einstein, dans une lettre qu’il a écrite à sa fille, confirme qu’il existe dans l’univers une loi beaucoup plus grande que celle que nous connaissons : c’est la loi d’amour. Et lorsqu’on lui demande s’il croit en Dieu, Einstein répond : « Non, je sais »
Avant, on se demandait qui était Dieu, mais Allan Kardec, dans le Livre des Esprits, a demandé « Qu’est-ce que Dieu ? ». Il nous parle de la loi de l’univers, dans laquelle tout effet intelligent découle d’une cause intelligente. Toutes les galaxies et les étoiles nous parlent de la gloire de Dieu.
Kepler a prouvé que rien n’était inerte dans l’univers et, plus récemment, la science quantique est venue confirmer que l’univers est une grande pensée qui se dilate et réfléchit.
Après le siècle des lumières et l’arrivée du positivisme, Jean Martin Charcot, grâce à l’hypnose, pénètre dans l’inconscient (la grande partie immergée de l’iceberg). A la même époque, le savant William Crookes vient de découvrir la matière radiante. Il étudie aussi Florence Cook, une jeune médium de 12 ans qui vient le trouver et se prête à l’expérience pendant plusieurs années, jusqu’à ce que Katie King, l’entité qui s’est matérialisée petit à petit grâce à elle, s’en aille ailleurs. À l’instar de ce scientifique, nous ne disposons pas d’exemple connu d’une personne qui aurait étudié le spiritisme avec sérieux et l’aurait rejeté ensuite.
Lorsqu’on demande aux Esprits quel est le meilleur modèle à suivre pour l’homme, ils répondent de voir Jésus. Le religieux est un spiritualiste puisqu’il croit en la survie de l’âme. Mais Allan Kardec a dû créer le mot spirite, car il croit, en plus, en la réincarnation et la communication entre les mondes. Les divers ouvrages de base qu’il a écrits nous expliquent pourquoi nous souffrons et comment nous pouvons changer notre vie. On apprend à se connaître soi-même, comme dans la tradition socratique, et on se console d’apprendre que la mort n’est pas une punition divine mais une libération.
Divaldo a vu son premier Esprit, celui de sa grand-mère, à 4 ans. Comme il a aujourd’hui 94 ans c’est donc depuis 90 ans que les Esprits l’accompagnent. Lorsqu’il a une perte du sens de la vie, une douce voie lui répond : « Aime ». Heureux celui qui aime, et ce n’est pas forcément celui qui est aimé sur Terre, à l’exemple du Maître Jésus qui nous attend. Ne pleurons pas ceux qui sont partis avant nous, au contraire. Celui qui prie, travaille et se laisse bercer par les douces effluves de la prière. Il communique avec Dieu et se retrouve sur une douce passerelle qui va de la terre vers l’infini. Pendant les moments de solitude, d’angoisse, grâce à la prière nous ne serons jamais seuls. Bienheureuse est la prière adressée à Dieu en faveur du monde en ces temps de malheurs !
Puis Divaldo fait, comme à l’accoutumée, une vibrante prière de fin qui clôt ce magnifique et innovant congrès.
La mort, comment se préparer à la veillée funéraire ?
Le moment de la mort a souvent un impact émotionnel très fort chez la plupart des êtres humains ainsi que pour leurs proches. Personne ne sait exactement quand elle sera, ou en d'autres termes, combien de temps dure son existence terrestre. La mort représente presque toujours une surprise suivie d’un grand choc émotif. Aussi, une préparation spirituelle serait non seulement pertinente mais indispensable pour aborder cette étape du détachement du corps physique. C’est le rôle du spiritisme qui explique, éduque et informe tous les incarnés du sens de la vie sur terre.
Chaque jour, des milliers de personnes se désincarnent sans aucune préparation pour faire face à cette transition difficile. Il en est de même pour la plupart des amis et la famille du désincarné qui ne sont souvent pas prêts à envisager ce type d'événement comme on le constate, par le comportement spirituel, lors de la veillée funéraire. C’est le moment de l’adieu et aussi de l’assimilation émotionnelle du choc. Pour l’âme désincarnée, c’est l’acceptation de l’inhumation définitive de la dépouille charnelle.
Au cours des siècles passés, cette veillée était importante car elle évitait que l’individu ne soit enterré vivant. Les critères, qui confirmaient la mort, n’étaient pas aussi avancés qu’aujourd’hui.
Sur le plan spirituel, cette tradition de nos sociétés, à accorder une période de veille entre le décès et l’enterrement, est totalement justifiée. Les prières et l'amour des amis aident beaucoup le désincarné inquiet dans ce voyage vers le monde spirituel. Les vibrations élevées, qui sont engendrées, créent des barrières magnétiques qui empêchent la présence d’Esprits souffrants ou d’Esprits obsesseurs qui pourraient porter atteinte au détachement du décédé. Pendant ce temps, les équipes spirituels procèdent au détachement des derniers liens du périsprit au corps physique.
Quelle attitude avoir durant la veillée funéraire ?
Compte tenu de la nature complexe et spirituelle du désincarné, un comportement particulier doit se mettre en place pour ce moment et pour aider chacun :
- On peut rester à une veillée tant que l’on peut se maintenir dans une posture de vigilance.
- On doit prier avec sincérité en faveur du désincarné et de sa famille, comprenant que tôt ou tard viendra notre heure et que nous verrons alors la valeur énorme de la prière dirigée dans de telles situations.
- On s’efforce de ne pas rappeler d'épisodes malheureux où le désincarné est impliqué, comprenant que toute pensée a des répercussions spirituelles élevées.
- On reste toujours disponible pour les personnes présentes sans oublier que la veillée n’est pas un moment adapté pour des débats philosophiques ou religieux.
- On respecte la religion de tous les présents et les cultes correspondant à leurs croyances, en cherchant à contribuer, même en silence, à la solidarité.
- On ne perd pas le but principal de sa présence à la veillée qu'est l'aide spirituelle au désincarné et aux membres de la famille, ainsi qu'aux Esprits désincarnés qui sont sur place.
- On reste disponible, autant que possible, pour contribuer spirituellement ou matériellement avec les personnes présentes, surtout ceux qui ont le plus d'impact pour la mort de leur frère.
- Si on est invité à dire une prière ou quelques mots d'hommage pour le désincarné, on prend soin d’être bref, objectif et optimiste en évitant toute image négative qui pourrait surgir par nos paroles vis-à-vis des personnes présentes, qu'elles soient incarnées ou désincarnées.
- On profite de l'occasion pour réfléchir sur le cours de toutes les situations matérielles de la vie physique, en renforçant notre désir d'aimer et de servir pendant le temps qui nous reste encore dans le corps physique.
- On garde la certitude que le spiritisme est le consolateur promis par notre Maître Jésus. On sait que le message de l'immortalité de l'âme dévoilé par Jésus et par Kardec est le fondement de toutes nos recherches d'amour et de fraternité. C’est notre refuge, dans ces moments douloureux comme la mort, et avant tout un message de joie et d'optimisme, notre véritable Bonne Nouvelle.
[1] Le semeur d’étoiles de Suely Caldas Schubert, aux Éditions Philman
[2] L’Évangile selon le Spiritisme d’Allan Kardec, aux Éditions Philman
[3] Le Livre des Esprits d’Allan Kardec, aux Éditions Philman
[4] Œuvres posthumes d’Allan Kardec, page 242 aux éditions Philman pour lire l’intégralité du texte.
[5] La Grande énigme de Léon Denis, aux Éditions Philman