Sommaire
- Editorial
- Ils pensent donc je dessine
- Le bingo spirite
- Ma relation avec mon guide spirituel
- Justice et Spiritisme
- Communication médiumnique
- L'histoire de Hans
- Ces questions qui nous interpellent
Editorial
La médiumnité, faculté à l'état latent chez chaque être humain ne demande qu'à être éduquée. Elle sommeille en chacun de nous et seul l'effort personnel peut la faire évoluer sur son chemin le plus noble. La communication avec les Esprits doit devenir aussi naturelle que de voir avec ses yeux ou de sentir avec son nez. Ce 6ième sens se développera au cours des siècles au fur et à mesure de l'évolution morale de l'homme et de l'acquisition des connaissances qui lui permettront de comprendre et de se rapprocher du monde invisible. La continuité de la vie hors du corps physique deviendra alors une évidence. L'enseignement nous reviendra par sa source laissant enfin apparaître des vérités depuis toujours à notre portée mais que le dépassement personnel seul pouvait percer.
Ces messages nous parviennent par des mots écrits ou entendus, par des dessins provenant d'une image à reproduire ou tracés trait après trait, couleur après couleur sous la dictée d'un Esprit. Approche différente suivant les médiums mais qui demande à chaque fois une compréhension mutuelle, une harmonie vibratoire entre nos deux mondes, une connivence dans le désir de travailler ensemble. Quand la syntonie fait vibrer les âmes et que de concert elles s'accordent, le résultat est toujours d'une grande beauté. Mais pour en arriver là, que de patience, de persévérance et de volonté. Rien ne s'acquiert sans peine, mais quelle joie dans ces contacts qui nous permettent d'abattre une à une ces barrières qui nous séparent.
Gilles Fernandez
Ils pensent donc je dessine
On dit souvent qu’une bonne image vaut mieux qu’un long discours. C’est un principe que nos frères invisibles mettent en pratique depuis fort longtemps avec les dessins médiumniques. On rapproche souvent les médiums dessinateurs des médiums psychographes : ils dessinent, peignent, gravent sur un support de façon automatique ou par inspiration.
Le geste est sûr et vif, un médium mécanique est en action. Sans avoir idée de ce qu’il est en train de réaliser, ses doigts, ses mains agissent sous l’influence d’un esprit. De tels médiums peuvent réaliser un tableau en quelques minutes, à l’endroit, à l’envers, dans l’obscurité ou la lumière, les yeux fermés ou ouverts. Certains parviennent même à réaliser plusieurs œuvres en même temps comme Luiz Antonio Gasparetto (brésilien né en 1949). Ce dernier a réalisé des œuvres sous l’influence de peintres célèbres tels Renoir, Picasso ou Rembrandt.
Il peignait avec ses mains… ou avec ses pieds ! D’autres médiums comme la sœur Lulu (1920-1946) ont également réalisé de nombreuses peintures de façon mécanique. Celle-ci a notamment travaillé sous l’influence d’un peintre japonais surnommé Peuh-ou-Li (Clair de Lune). Pour les œuvres particulièrement délicates, un brouillard s’installait devant ses yeux jusqu’à ce que son travail soit achevé. Ses mains s’animaient et les pinceaux commençaient à évoluer harmonieusement sur la toile encore blanche et pure. Une fois l’œuvre réalisée, le brouillard se dissipait et la laissait alors découvrir le tableau réalisé.
Nous le savons, les médiums mécaniques se font de plus en plus rares. Souvent, le médium travaille par inspiration de façon plus ou moins consciente. Une image apparaît, plus ou moins nette. Le médium trace les formes sous les conseils de l’esprit et l’image prend forme. Les gestes sont lents au début, puis à mesure que le lien se ressert avec « sa muse », le rythme s’accélère. La transe s’installe et c’est avec passion que les mains du médium dirigent les pastels, les pinceaux ou les crayons. Avec une myriade de couleurs ou en noir et blanc, ce sont des paysages, des objets inspirés ou des portraits reproduits en direct que le médium réalise. Les techniques utilisées varient selon la sensibilité propre au médium inspiré. L’utilisation du matériel doit être la plus facile possible pour le médium afin que celui-ci offre le moins de résistance à la communication. Les connaissances artistiques du médium étant souvent insuffisantes pour qu’il choisisse lui-même avec quoi il souhaite travailler, les esprits guident alors le médium vers la technique la plus appropriée. Ainsi peuvent éclorent des médiums peintres (aquarelle, peinture acrylique, encre…), des pastellistes (tendres ou durs), des graveurs ou tout simplement des dessinateurs (crayons).
Nous retrouvons dans cette catégorie les peintures réalisées par Augustin Lesage (1876-1954). Après 12 heures de travail dans une mine du Pas-de-Calais, il rentrait le soir et prenait immédiatement ces pinceaux. Sa fatigue s’envolait dès qu’il se mettait à peindre. Voici ce qu’il répondit aux interrogations sur son travail :
"Jamais il ne m’est arrivé, avant de peindre une toile, d’avoir une idée de ce que ce serait. Jamais je n’ai eu une vision d’ensemble d’un tableau à n’importe quel endroit où j’en étais de son exécution. Un tableau se fait détail par détail sans que rien ne m’en vienne préalablement dans l’esprit. Mes guides m’ont dit : "Ne cherche pas à savoir ce que tu fais." Je m’abandonne à leur impulsion. Je trace les lignes qu’ils me font tracer. Je prends les tubes de couleur qu’ils me font prendre et je fais les mélanges qu’ils me font faire sans savoir quelle teinte cela va produire. C’est comme au hasard que je prends les pinceaux. Même mes yeux vont où il faut, indépendamment de moi".
Fait intéressant, Mr Lesage a reproduit dans ces moindres détails une fresque : « les moissons égyptiennes » qu’il avait réalisée lors d’une vie antérieure où il incarnait un égyptien prénommé Ména. Il le découvrit lors d’un voyage en Égypte où il retrouva la même fresque qu’il avait peinte quelques mois plus tôt.
On peut citer aussi Mme d’Espérance (1855-1919) qui a réalisé de nombreux portraits d’esprits pourvu que ceux-ci se prêtent au jeu le temps nécessaire à la reproduction du portrait. Elle réalisait les portraits dans l’obscurité. Cette obscurité ne la gênait aucunement pour dessiner : elle « voyait » sa feuille et son crayon. Il lui semblait même plus facile de distinguer les entités dans l’obscurité qu’en pleine lumière. De nombreux portraits de défunts ont ainsi été réalisés par la médium puis reconnus par les proches du disparu représenté.
Lyon possède dans son histoire l’apparition de médiums dessinateurs comme M. Destip , un sergent de police à qui des esprits ont annoncé lors d’une réunion spirite qu’il était médium dessinateur. Ayant un salaire trop faible pour acheter de quoi dessiner, il n’eut jamais à débourser un centime pour l’exercice de sa médiumnité, les esprits veillèrent à ce qu’il ne manque jamais du matériel nécessaire.
Au centre de Bron, plusieurs médiums dessinateurs oeuvrent depuis plus ou moins longtemps. La plupart ont commencé sans avoir aucune connaissance des techniques de dessins. Que ce soit par l’utilisation de peinture, d’encre, de pastels ou simplement de crayons, le médium travaille souvent à partir d'une image qui est inspiré par l'Esprit. Cette image donnée au cours de la séance médiumnique apparaît devant ses yeux en relief avec ses couleurs et ses nuances comme pour les images d'un rêve. Avec l'aide de l'Esprit, il pose les couleurs et il suit les conseils donnés. Le dessin se réalise sans ordre précis, l'Esprit peut commencer dans un coin de la feuille, comme au milieu. Beaucoup de dessins réalisés au centre sont destinés au public, ces dessins aident les personnes par des conseils pour leur vie actuelle ou leur démarche spirituelle.
Au Brésil, ce type de médiumnité se rencontre souvent et nous avons eu le plaisir de recevoir au centre en 1999 Valdelice Salum qui a réalisé une vingtaine de tableaux, puis plus tard en 2003 Maria Gertrudes. Au Brésil, la « finalité » donnée aux dessins est moins dirigée que ce que l’on fait au centre de Bron. Ces dessins sont comme autant de preuves de l’existence des liens entre les incarnés et les désincarnés. On retrouve ainsi souvent des médiums dessinateurs inspirés par de grand noms de la peinture ou du dessin.
La façon dont sont effectués les dessins varie d’un médium à un autre. Dans le but d’éclairer ceux qui ont du mal à percevoir comment ça se passe, voici un exemple de la façon dont se déroulent les choses pour moi :
Je ferme les yeux, la séance commence. Une ombre se forme à mon intention. Ma main d’abord hésitante prend un pinceau et commence à former des contours. A mesure que la communication s’établit avec cette « muse » originale qui m’oriente, mes pinceaux gagnent en assurance et j’avance. Parfois c’est un flash qui me montre globalement ce que je dois dessiner, parfois je n’ai qu’une très petite partie de l’image ou rien du tout. Dans tous les cas, au début tout est toujours flou puis se précise au fur et à mesure du travail. Parfois même sans avoir d’image de ce que je dessine, je « sens », je « sais » ce que je dois faire. C’est d’ailleurs ce qui est perturbant. Certains ont une vue d’ensemble qu’ils couchent sur le papier. Les dessins médiumniques sont très différents. Vous commencez sans savoir ce que devez dessiner. Pour ceux qui doutent le plus, ils concluent souvent que ça ne va pas donner grand chose!
La clef du dessin médiumnique est la confiance totale que vous placez en l’esprit qui vous inspire (et en votre guide bien sûr). Il faut que la relation soit harmonieuse sans quoi, ça ne passe pas. En ce qui me concerne, l’étape la plus « difficile », c’est le lancement du dessin. Je doute encore souvent quant à sa provenance, me demandant si ce n’est pas moi qui « l’invente ». De ce fait, je bloque parfois la communication sans le vouloir et le travail a du mal à se mettre en place. Je pense qu’on peut retrouver cette difficulté dans tous les types de médiumnités surtout chez les médiums qui débutent comme moi… Malheureusement, je pense que ma carrière artistique s’arrêtera au travail médiumnique que j’effectue au centre car lorsque j’essaie de dessiner chez moi « toute seule » si j’ose dire, je n’y arrive pas, ou le résultat est bien moins harmonieux que lorsque je travaille sous inspiration.
La complicité qui s’établit entre l’esprit qui m’inspire et moi peut être suffisamment forte pour que j’ai droit à des remarques ou à des commentaires quand à ma façon de représenter ce qu’ils me transmettent. Bien souvent, ce n’est pas à la hauteur de leurs espérances! La plupart du temps, ces remarques me sont transmises sur un ton assez affectueux, avec humour. Je n’ai aucune formation artistique alors ils aiment bien me taquiner. Ça me fait souvent sourire, je m’excuse pour mes maladresses et on continue à travailler ensemble. On peut se dire que cela ressemble un peu à un cours d’art plastique où l’esprit serait mon professeur et moi l’élève.
La plupart du temps, les dessins sont accompagnés d’un message pour une personne. Dans ces cas-là, le message me vient pendant que je l’effectue. Soit je le reçois en entier d’un coup, soit il va venir par bribes. Mais ce sera toujours au cours de la peinture. Je n’ai jamais eu de message avant ou après sa confection.
Claire
Voici un des dessins effectué sous inspiration
Le dessin représente un jeune homme entre 20 et 25 ans. Sa personnalité est douce, tendre. Il regarde un coucher de soleil sur la mer. J’ai eu la sensation qu’il était dans le coma et qu’on l’avait amené devant la mer pour qu’il se sente mieux, qu’il récupère. Le message qui accompagnait la peinture était : « Il faut toujours continuer à aller de l’avant et ne pas s’arrêter au passé ». Cela était symbolisé sur le dessin par le fait que le jeune homme soit vu de dos (on ne voit pas ce qui est derrière lui) et par le soleil flamboyant devant lui, symbole de toutes les possibilités que nous offre le futur pour nous améliorer et pour aider notre prochain comme nous même.
Le bingo spirite
Le loto au centre
C’est le premier décembre dernier que se déroulait le premier bingo, organisé par le centre. Décontraction et bonne humeur étaient au rendez-vous… On plaint les déserteurs, car ils ont manqué un bon moment. Des lots aussi divers qu’un radio réveil CD, des places pour la ligue des champions, des paniers de friandises, un caméscope numérique étaient en jeu pour le plus grand plaisir de tous (avec un peu plus de plaisir pour les gagnants, cela va de soi).
Mais, comme disait Coubertin, qui n’était pas spirite mais faisait de belles phrases : « l’essentiel est de participer ». Tout le monde a, en effet, trouvé son compte, puisque même ceux qui qualifient le bingo de ringard sont toujours les premiers à s’amuser. L’ambiance était garantie par Cyrille et Olivier, deux exceptionnels maîtres de cérémonies, dont les balbutiements en la matière ont fait le bonheur des petits comme des grands ; ainsi que les commentaires faussement avides et râleurs d’Alain-Louis, qui ont ponctué la cérémonie de fous rires impromptus et ininterrompus. Alex le manager, veillait d'un oeil soucieux sur le bon déroulement de la soirée et sur le respect des règles. Branka était à la buvette avec Dominique afin d’alimenter les participants en somptueux sandwiches et gâteaux préparés par la famille Perrinet notamment. Tout comme les lots emmenés par un peu tout le monde, ceux-ci ont tourné entre les gagnants, faisant plus penser à un réveillon de Noël, qu’à un bingo, et on ne s’en plaindra pas (surtout moi, qui ai pu changer mon panier de friandises avec le radio réveil de Céline)
Enfin, la question que l’on est en droit de se poser, nous spirites, c’est la part du hasard. Nous qui savons que celui-ci n’existe pas vraiment, on s’interroge donc sur le rôle des Esprits dans l’attribution des cadeaux. Fait troublant : c’est la grand-mère de Claire qui a raflé la mise, sachant que sa famille a mis beaucoup de cadeaux en jeu, et que son implication était surtout ludique, en tout cas à mon humble sentiment.
On vous laisse méditer là-dessus…
Mathieu
Ma relation avec mon guide spirituel
Le chemin de la spiritualité a toujours été une quête pour moi ; au départ, insoupçonnable à travers la recherche de la vérité, la recherche de justice et de l'aide à autrui, puis par diverses expériences plus ou moins concluantes mais qui m'ont confirmées qu'il existait bien un monde au delà du nôtre. Ensuite, j'ai commencé à intégrer la notion de guide spirituel et je me suis mise à l'écoute de ses signes. Heureusement que cette notion s'est présentée à moi. Elle m'a permise d'accepter mes épreuves et de puiser les forces nécessaires lors des difficultés rencontrées sur ma route.
La certitude de savoir que mon guide spirituel se trouve à mes côtés dans tous les instants s'est faite progressivement, à travers de multiples expériences, sur des années. Aujourd’hui sa présence m’imprègne tant qu’il me semble ne faire plus « qu’un » avec lui. Ce bonheur je veux le partager avec vous en vous relatant deux expériences déterminantes. Alors que je me trouvais dans une période de ma vie très difficile et décisive, j'ai pu voir mon guide pour la première fois.
Je me trouvai ce jour là, chez un kinésithérapeute. Je me levai après une séance et fut prise d'un malaise jusqu'à l'évanouissement. Je suis restée quelques secondes inconsciente aux yeux de la personne qui s'occupait de moi, mais complètement consciente de ce qui se passait autour de moi et dans le plan astral. Tout en entendant la personne me parler pour que je revienne à moi et me gifler, j'ai vu trois êtres de lumière s'avancer vers moi. Leur lumière était chaude et réconfortante. Je me sentis remplie de joie.
Un des êtres de lumière s'approcha plus près et m'expliqua qu'il était mon guide, que je devais croire au bien, à un avenir meilleur. Puis il parla directement à mon âme. Je percevais ses conseils, ses encouragements et je suis persuadée qu'il m'a, à ce moment là, transmis la connaissance de mon travail sur cette terre.
Ce moment est inoubliable, incrusté en moi et à chaque fois que j'y repense, je le remercie, mon cœur et mon âme se voient envahit d'un bonheur intérieur.
Toujours dans la même période de vie d’épuisement physique et morale, j'étais partie en pique nique avec mes enfants. La journée avait été rude. J'avais le cœur lourd et sentais en moi mes forces diminuer à chaque instant. Il me fallait prendre le chemin du retour et j’avais le sentiment que mon corps allait me « lâcher d’un moment à l’autre ». Pourtant il me fallait prendre la voiture et cela m’angoissait.
Au fur et à mesure que je roulais sur cette route, je sentais en moi un grand froid, une grande lassitude, l'impossibilité d'arriver au bout de cette journée. Je me mis à prier en appelant mon guide, en le suppliant de m'aider, de me donner la force de continuer, et de me transmettre dans l'immédiat l'énergie nécessaire pour arriver chez moi. Après plusieurs minutes de prière, je sentis une grande énergie envahis mes pieds puis remonter tout doucement jusqu'au sommet de mon crâne. Avec ce soutien qui a duré tout le temps du trajet, j'ai pu rentrer en toute sécurité. Le fait que mon guide ait répondu ainsi si vite, d'une façon si palpable, je me suis dit qu'il me fallait avancer et avancer encore sur ce chemin, ne pas me décourager car j'avais auprès de moi un ami fidèle, un frère.
Je pourrais vous raconter encore et encore les innombrables échanges avec mon guide, au travers de rêves, d'intuitions, de réponses concrètes apportées par l'intermédiaire d'autres personnes qu'il aura guidées pour me conseiller ; des discussions que nous avons, des mots que j'entends lors de suppliques ou lors de remerciements que je lui adresse.
Et bien sûr, sa présence est encore plus grande, palpable par mes sens, plus certaine lorsque je suis dans le travail médiumnique ou que je vais vers ceux que je sens en difficulté pour les aider en leur prêtant une oreille attentive, en leur transmettant l'espoir, l'amour qui me porte.
Oui, il est invisible mais toujours présent. A ces moments là, je sens sa chaleur, je sens sa main caresser mon visage, je sens sa bienveillance, son soutien. J'entends ses conseils afin de me préparer au travail médiumnique. Quelquefois après avoir accompli cette mission qui est mienne, il imprime en moi des mots d'espoir pour l'avenir.
Ce guide qui ne me quitte pas est pour moi l'ami le plus fidèle, le frère le plus sincère, le confident le plus secret, celui qui ne me juge jamais mais qui ne cesse pas de m'encourager. Mon esprit protecteur qui veille et me protège. Mon guide dévoué et attentif qui me montre le bon chemin. Chaque jour qui passe, je le remercie pour son aide, pour sa présence et j'essaie au mieux avec mes mots, mes pensées de lui rendre un peu de l'amour qu'il me donne.
Plus que toute croyance, la croyance en ces frères spirituels, ces guides, ces anges gardiens, vous apportera le courage, la plénitude. N'hésitez pas à parler à votre guide, sollicitez le autant que vous le voulez. Et surtout n'oubliez pas de le remercier, ne soyez pas ingrat envers ce frère qui se dévoue entièrement à vous.
Laurence
Justice et Spiritisme
C’est en 2003, que la Rede Globo (première chaîne brésilienne en audiences et en budget), rendait hommage à Chico Xavier et au spiritisme en général. Cela par le biais d’une émission proposant des reconstitutions de grands procès. Dans les années 70, Chico, un des plus grands médiums au monde, sauva trois innocents de la prison, prouvant la réalité des communications spirites.
Au Brésil, le spiritisme est beaucoup plus répandu qu’en France et surtout plus pris au sérieux. Cela est notamment dû à Francisco « Chico » Xavier, qui au cours de son passage sur Terre, a accumulé de nombreuses preuves, confirmées par des milliers de témoins. Les trois procès des années 70 auxquels il a participé en font partie. C’est avec une émission du type Faîtes entrer l’accusé, que la Globo rappelle ces faits, trente ans plus tard.
Trois affaires de meurtres accidentels, où le coup est parti « tout seul » en manipulant un revolver, firent sensation à l’époque. Ces trois cas sont liés, d’une part à cause du caractère accidentel et d’autre part, parce que si les deux premiers n’avaient pas eu lieu, le troisième n’aurait pas pu être élucidé. Pour comprendre il faut rappeler les faits, affaire par affaire.
La première concerne un homme aisé qui tua accidentellement une jeune femme, au cours d’une virée nocturne (très arrosée) avec un ami. La soirée se termine dans un motel avec deux jeunes femmes, un des deux hommes tient à montrer son nouveau pistolet à ses amis, poussé par l’alcool. Le coup part et une des femmes meurt sur le coup. La deuxième femme s’enfuit et ne témoignera donc pas au procès. Ce qui est très ennuyeux pour l’accusé, étant donné qu’un seul témoin confirme sa version des faits, et que c’est son ami. Ce qui n’a pas ou peu de valeur sur le plan juridique, puisqu’un ami peut mentir. C’est le témoignage de Chico qui sauva l’accusé. En effet, celui-ci avait entre temps été sollicité par l’esprit de la victime, qui lui raconta les faits que seul une personne présente pouvait connaître, ainsi que le nom et l’adresse de la deuxième fille, celle-ci accepta finalement de témoigner. Bien que ce fut le témoignage de la fille qui innocenta l’accusé, la participation de Chico fut spécifiée.
La deuxième affaire concerne deux jeunes de quinze ans, issus de familles riches. L’un tue l’autre accidentellement en lui montrant l’arme de son père. Malheureusement pour lui, aucun témoin direct ne peut confirmer sa version des faits. La femme de ménage, bien que présente au moment de l’accident, était à l’autre bout de la résidence, quand elle vînt dans la cuisine, affolée par le coup de feu, la victime était déjà décédée. Encore une fois, la victime apparut à Chico, l’informant du déroulement des faits et d’événements connus uniquement par le père de l’accusé. Cependant, sur le plan juridique, cela avait peu de crédit. C’est la veille de la délibération que tout se joua. Le juge, assista lui-même a une manifestation spirite. Il était chez lui, quand il entra en transe médiumnique, et guidé par l’esprit de la victime se mit à taper sur sa machine à écrire, sans avoir la moindre idée de ce qu’il écrivait, tellement la transe était puissante. Quand il recouvra ses esprits, il vit qu’il avait psychographié plusieurs pages. Celles-ci contenaient tous les faits, ainsi que les mots exacts prononcés par les deux protagonistes. Le juge se rendit à l’évidence, soumit ces pages au jury et fit témoigner Chico Xavier. Cela fit beaucoup de bruit au sein de la presse et d’une large partie de la Justice brésilienne qui crièrent au scandale. Malgré tout, le procès se conclut par la relaxe de l’accusé. Le juge remercia Chico en personne et s’excusa de ne pas l’avoir cru en premier lieu.
Enfin, la dernière affaire fut encore plus incroyable aux yeux des sceptiques. Dans une favela de Rio, un homme tua sa femme, dans des conditions similaires aux deux premières. Là encore, aucun témoin pour confirmer la version de l’accusé, qui s’échappa de l’appartement, incapable de prouver son innocence. Sa tante qui assistait aux réunions du centre spirite de Chico, lui proposa de venir pour essayer de se communiquer avec l’esprit de sa femme. Rongé par la culpabilité il refusa, puis après que sa tante insistât, il se résolut à y aller. Quand il fut au centre, sa femme apparut aux yeux de tous et l’informa qu’elle allait bien et qu’elle ne lui en voulait pas. Toutes les personnes présentes témoignèrent au procès et le jeune homme fut innocenté. Cela fut possible car l’autopsie de la victime collait avec les déclarations des témoins, qui ne pouvaient connaître la cause du décès, de même que l’accusé. Enfin, les deux précédentes affaires augmentèrent le crédit accordé à la bonne foi de Chico Xavier. Tout ceci peut sembler incroyable, cependant, c’est ainsi que cela s’est passé. Certes de nombreux magistrats, scientifiques et prêtres s’opposent encore à ces faits, soulignant l’incohérence de la Justice brésilienne. En effet, celle-ci est réputée inefficace et corrompue, à juste titre dans de nombreuses affaires. Néanmoins, il faut rappeler, que personne n’a été innocenté sur l’unique base d’un témoignage spirite, chose que Chico lui-même refusait. Car, il faudrait pour cela se baser sur la bonne foi du médium, qui est invérifiable, sur sa capacité à décrypter les messages des Esprits et à éviter les erreurs. Il est normal, enfin, qu’un procès se joue sur des faits irrécusables, chose peu aisée dans les communications médiumniques, tributaires des capacités du médium. Cependant, comme le prouvent ces cas, elles peuvent être indispensables en complément d’enquête.
Mathieu
Communication médiumnique
- Entends-tu les mots que je te souffle ?
- Bonsoir à toi mon frère, sens-tu les mots de l’esprit qui est près de toi, qui te parle au creux de l’oreille ? Entends-tu les mots qu’il te souffle ?
- Oui.
- Quels sont-ils ?
- L’amour qui vous unit.
- Qui nous rassemble tous ensemble, là est le lien entre nos deux mondes, celui qui nous unit, qui nous rapproche à tous instants.
- Et il sera pour nous d’un grand réconfort…
- Point grand, mon frère, point grand mais immense.
- Dans les moments de lassitude ?
- Tu comprendras toute la grandeur divine et tu verras combien ses vues sont belles, bonnes et constructives pour vous tous. Tu comprendras son immense sagesse, se réunir ensemble sous la bannière de l’Amour, seule démarche qui justifie ce travail où vous posez votre main dans la nôtre et où vous vous confiez à nous, où vous cherchez du regard nos sensations, nos fluides et notre présence. Soyez patients dans ce travail. Unis, les émotions seront plus fortes, vous comprendrez pourquoi, nous insistons tant sur ce travail de groupe, nous insistons tant sur cette unité que doit avoir votre famille et combien ses liens sont importants à tisser. Vous prouverez par cet exemple qu’effectivement la doctrine vous réunit, vous unit et vous abreuve de fluides bienfaisants.
- Tu dis que les liens seront plus forts pour affronter des épreuves ?
- Je veux dire que par cette confiance, vous vous élèverez au-dessus des contingences, vous montrerez à votre prochain, combien votre foi vous agrandit et vous grandit, l’exemple, toujours l’exemple.
- De quelles émotions parlais-tu, il y a quelques instants ?
- Celles que votre cœur va ressentir à nos approches plus tangibles, celles de ressentir les bras de nos frères qui aiment et vous protègent, celles de voir apparaître les preuves de notre immortalité. Emotions vives que de nombreux aînés ont déjà ressenties, joies de nos deux mondes qui se rapprochent à ce moment-là.
- Et nous aurons ces cadeaux ?
- A la hauteur de votre travail et de l’amour que vous y aurez mis, de la fraternité que vous aurez construit et l’envie du message que vous voulez transmettre, laissé pour les générations à venir.
- Et nos enfants continueront ce chemin ?
- Vaste ouvrage, édifice que vous perfectionnerez dans l’avenir, chaîne infinie de ceux qui vont, construisent, partent et qui reviennent, travail que vous commencez, qui se poursuit par d’autres qui vous appelleront pour le continuer, c’est toujours l’amour : vouloir aider à grandir et à construire.
- Comment va se développer cette croyance dans notre monde d’aujourd’hui ?
- Au fil du temps, à mesure que les consciences s’éveillent tranquillement, à mesure que s’ouvre le cœur de chacun, sensibilité nécessaire pour accepter ces idées simples et sincères que d’aimer son prochain comme soi-même.
- Mais le cœur des hommes semble encore si loin de ce désir.
- C’est inscrit en chacun, il chemine pas à pas à travers les épreuves, les douleurs et les doutes mais il chemine, il faut que vous soyez là pour répondre aux questions, aux demandes. Posez les premières pierres de cet édifice, comblez les angoisses.
- Cette Vérité va-t-elle remplacer les religions ou s’insérer dans elles ?
- Elle n’apportera qu’un appui à celui qui doute, tout se fait tranquillement, patiemment afin que s’installent ces certitudes dans la conscience de chacun.
- C’est un long travail afin d’éveiller les consciences de chacun à tout niveau ?
- C’est un long travail et notre joie se suffit lorsque nous avons trouvé en certains le chemin qui mène vers l’homme de bien ; patiemment, nous oeuvrons et nous sommes heureux de trouver en certains la paix, le recueillement nécessaire pour y déposer cette Vérité. Lorsque celui-ci est heureux, content, nous le sommes également.
- Pourquoi des Esprits viennent-ils perturber notre marche et notre volonté ?
- Parce qu’ils y sont appelés et qu’ils n’ont pas encore trouvé le recueillement nécessaire pour poser leurs doutes et leurs angoisses, ils traînent dans vos sphères à la recherche d’hommes ou d’esprits de même entendement. Ils se disputent les faveurs de certains, cherchent à entraîner d’autres dans leurs idées.
- On dirait qu’ils cherchent à entraver notre marche en avant.
- Ils cherchent à vous induire en erreurs, à contrecarrer vos projets.
- Comment lutter pour les éloigner et ne plus les ressentir ?
- Se pencher sur eux comme des frères perdus, prier, croire que le temps fera son œuvre, ne pas s’écarter du chemin que nous vous avons tracé. Que la paix soit sur eux, aussi car ils seront aussi un jour, les frères qui chemineront pour la doctrine même si aujourd’hui, ils rient et se moquent de ce que vous faites, s’amusent à vos dépens et de vos craintes. J’implore la miséricorde de Dieu sur eux, comme à des enfants ignorants des méfaits qu’ils commettent.
- Nous te remercions de ton aide que tu nous apportes, de tes paroles.
- Priez pour eux, priez pour ceux qui les attirent.
- Quand tu dis ceux qui les attirent, tu parles d’êtres incarnés ?
- Qui par leurs pensées, par leurs actes permettent à ces esprits d’ici et là de semer le trouble dans les consciences de ceux qui cherchent à se grandir. Encore l’incompréhension.
- Et cela est-il du à un manque d’unité et d’harmonie dans notre groupe ?
- Juste l’incompréhension entre les pensées et les mots.
- Manque de connaissance ?
- De la grandeur divine et de toute l’étendue de sa sagesse. Nous vous préférons simples et unis dans un élan de cœur. Je vais te quitter à présent.
- Merci à toi. Continue de veiller sur nous, à bientôt.
- Paix à vous tous.
Janvier 2006
L'histoire de Hans
Les douleurs n’en finissaient pas, sourdes et insidieuses, seuls moments de répits, les instants où en accord avec mon guide se glissaient en moi les fluides des esprits bienfaiteurs qui me soulageaient.
Cela faisait quelques jours que cela durait. Est-ce ma sciatique qui reprenait ? L’hiver était loin d’être fini. Ce qui était tout de même curieux : lorsque je travaillais dans le groupe spirite où j’apprenais à développer ma médiumnité, les douleurs cessaient et plus encore, c’est ma voisine qui les ressentait. Je connaissais l’existence des esprits obsesseurs et leurs actions, je le savais pour l’avoir « expérimenté » mais en général, c’était plutôt des maux de tête ou de la nausée mais là toutes ces douleurs ! Si c’était un esprit, pourquoi m’en voulait-il alors, je ne le connaissais pas, enfin, je ne pensais pas… Les douleurs étaient toujours plus intenses, je commençais à en avoir assez. Je sais que la médiumnité est un parcours difficile et que dans ce dédale, la prière est une aide providentielle mais les douleurs sont toujours là. On me suggère d’avoir de la compassion pour cet esprit dans les mots que je peux avoir pour lui. Il y a un lien entre les douleurs et sa détresse morale, peut-être est-elle plus importante encore que les sensations qu’il me donne. Je ressens alors que mes pensées ne sont pas vaines, la douleur devient moins intense.
Quelques jours plus tard, au cours de la prière familiale, nous apprenons qu’il s’appelle Hans, c’est un homme qui est perdu dans ses pensées, il n’a pas compris que la deuxième guerre mondiale est terminée. Au centre, le mercredi soir, à l’aide spirituelle, une prière est faite pour lui en demandant l’assistance de la sœur Joana afin de l’apaiser et de comprendre qu’il doit appeler des parents là où il se trouve. Les jours qui suivent sont ponctués de ces mêmes douleurs, je pense à lui autrement, je prie. Puis un après-midi, sans savoir pourquoi, je me suis mise à la recherche d’un gâteau, comme c’est la période de Noël, je n’ai que l’embarras du choix, entre la bûche de toute forme et de toute couleur et diverses pâtisseries mais je n’ai rien trouvé à ma convenance, je rentre et j’ai mal au cœur. J’ai une gastro, je ne pourrais pas venir à la réunion d’aide du mercredi.
Les jours se suivent, je continue de prier, je n’ai plus de gastro, les douleurs peu à peu s’estompent, il me semble qu’Hans est parti rejoindre les siens…
Au centre, j’ai appris par les médiums que la première semaine de prière, Hans était étonné, puis il a réfléchi, il a oublié pour un instant la guerre et ses horreurs, peu à peu, il s’est mis à penser à sa vie, puis ce fameux gâteau de Noël que sa femme faisait, un gâteau alsacien, alors il a cherché désespérément sans rien trouvé. La deuxième semaine, il ne comprenait pas encore tout ce qui se passait mais il ressentait l’aide, la troisième semaine, il a compris que derrière ce gâteau, il y avait des gens qui l’aimaient et qui l’attendaient, sa fille est venue le chercher, il pleurait… de joie, il est parti heureux.
Ces questions qui nous interpellent
Beaucoup de personnes qui s’intéressent à la doctrine spirite, se posent une multitude de questions et notamment celles concernant la situation des Esprits après la mort du corps physique. Voici donc quelques réponses consignées dans « le livre des Esprits » d’Allan Kardec et dans « Nosso Lar » de Francisco Candido Xavier :
- A l’état d’esprit désincarné, l’esprit a-t-il conscience de la situation qu’il occupe dans l’échelle spirite ?
A cette question, on peut répondre que cela dépend de l’évolution de chacun dans la connaissance spirituelle mais pour la grande majorité des esprits venant de la terre, ils ignorent leur situation, ils restent centrer sur leur vie terrestre qu’ils viennent de quitter et leurs passions. Dans « le livre des Esprits » au chapitre de l’échelle spirite, Kardec rajoute : « Leurs connaissances sur les choses du monde spirite sont bornées, et le peu qu'ils en savent se confond avec les idées et les préjugés de la vie corporelle. Ils ne peuvent nous en donner que des notions fausses et incomplètes… » et pour compléter, voici ce que nous pouvons trouver dans « Nosso Lar ». Le narrateur, André Luiz nous décrit sa situation après la mort de son corps physique. Cet esprit avait été médecin durant la vie terrestre, il était mort de maladie. Il a mis un certain temps à comprendre son état et il dit : « J'avais l'impression d'avoir perdu la notion du temps. Celle d'espace s'était évanouie depuis longtemps. J'étais convaincu de ne plus appartenir au nombre des incarnés du monde et, cependant, mes poumons respiraient à longues bouffées. Depuis quand étais-je devenu le jouet de forces irrésistibles ? Impossible de le savoir. Je me sentais en réalité comme un esprit follet tourmenté dans les mailles obscures de l'horreur. Cheveux en bataille, coeur palpitant, peur terrible me dominant, bien souvent je criais tel un fou, implorant pitié et clamant contre le douloureux abattement qui asservissait mon esprit. » Plus tard, ayant compris son état et ayant progressé, un esprit instructeur lui explique les difficultés que rencontrent souvent les humains : « …Innombrables sont les appelés, mon ami mais où sont ceux qui ont répondu à cet appel ? À de rares exceptions, la masse humaine préfère répondre à un autre genre d'invitations. L'opportunité est perdue dans les déviations du bien, la fantaisie de chacun s'aggrave, le corps physique s'élimine à grands coups d'irréflexion. Résultat : des milliers de personnes se retirent journellement de la sphère de la chair en un douloureux état d'incompréhension. Des multitudes sans nombre errent dans toutes les directions parmi les cercles proches de la surface planétaire, constituées de fous, de malades et d'ignorants. »
Une autre question nous est souvent posée :
- Est-ce que l’esprit lorsqu’il se désincarne retrouve la connaissance complète de ses vies antérieures ?
A la lecture des ouvrages spirites, nous pouvons répondre qu’il est difficile d’avoir cette connaissance compte tenu de notre infériorité, dans son « livre des Esprits » Allan Kardec le rappelle dans le passage vie spirite : «…Quant à son extension à travers l'espace indéfini, dans l'avenir et dans le passé, elle dépend du degré de pureté et d'élévation de l'Esprit. » et pour appuyer cette vérité, nous avons relevé un exemple dans « Nosso Lar ». André Luiz rencontre un couple Laura et Ricardo et leur demande :
« - Laura, m'exclamai-je, l'interrompant, permettez-moi une parenthèse. Pardonnez ma curiosité mais jusqu'à présent, je n'ai encore pas pu prendre connaissance, de manière plus profonde de mon passé spirituel. Ne suis-je pas débarrassé des liens physiques ? N'ai-je pas traversé la rivière de la mort ? Vous êtes-vous souvenue du passé tout de suite après votre venue ou vous a-t-il fallu attendre le concours du temps ?
- J'ai dû attendre, répliqua-t-elle, souriante. Avant tout, il est indispensable que nous nous dépouillions des impressions physiques. Les écailles de l'infériorité sont très tenaces. Un grand équilibre est nécessaire afin que nous puissions nous souvenir de manière profitable. En général, nous avons tous commis d'importantes erreurs dans les cycles de la vie éternelle. Qui se souvient du crime perpétré se sentira l'être le plus infortuné de l'Univers, et qui se souvient du crime dont il a été victime se considérera, de la même manière, comme un être malheureux. Ainsi, seule l'âme qui est très sûre d'elle-même reçoit spontanément de tels souvenirs. Les autres sont dûment contrôlées en ce qui concerne le domaine des réminiscences et, si elles tentent de tromper ce dispositif de la loi, il n'est pas rare de les voir se laisser aller au déséquilibre ou à la folie.
- Mais vous êtes-vous souvenue du passé de manière naturelle ? Demandai-je.
- Je m'explique, répondit-elle avec bonté. Quand ma vision intérieure s'éclaircit, de vagues souvenirs me causèrent d'importantes perturbations, coïncidant avec le même état d'âme que partageait mon mari. Nous décidâmes tous deux de consulter l'assistant Longobardo. Cet ami, après un minutieux examen de nos impressions, nous orienta vers les magnétiseurs du Ministère de l'Éclaircissement. Reçus avec chaleur, nous avons eu, en premier lieu, accès à la Section des Archives où nous avons tous des rapports nous concernant. Les techniciens de ce Ministère nous invitèrent à lire nos propres mémoires recouvrant une période de trois siècles, pendant deux ans, sans causer de préjudice à nos travaux de l'Aide. Le chef du service de la Mémoire ne nous permit pas la lecture de phases antérieures, nous déclarant incapables de supporter les souvenirs correspondant à d'autres époques.
- Et il a suffi de la lecture pour que vous puissiez vous sentir en possession des souvenirs ? Lui demandai je, curieux.
- Non, la lecture informe seulement. Après une longue période de méditation pour notre propre éveil, et avec une surprise indescriptible, nous avons été soumis à des opérations psychiques bien particulières visant à pénétrer les domaines émotionnels des souvenirs. Les Esprits techni-ciens de ce secteur nous appliquèrent des passes sur le cerveau, réveillant certaines énergies endormies... Ricardo et moi étions alors maîtres de trois cents années d'une mémoire complète. Nous avons alors compris combien était encore grand notre débit envers les organisations de la planète !... »
Travaillons donc à notre perfectionnement, sachant qu’en quittant cette terre, il nous sera peut-être difficile de comprendre toute l’étendue de notre situation. Soyons également lucides face aux drames de notre vie actuelle, douleurs sourdes et tenaces, traumatismes obsédants, veillons à nous grandir et surtout ne courons pas trop vite à la découverte de nos vies passées de peur de découvrir des souffrances plus insoutenables encore où nous risquerions de devenir fous !