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Bulletin 12 - Mars 2003
Bulletin 12 - Mars 2003
Sommaire

Editorial

2003 est là, une nouvelle année pleine d’espoir et de projets. Un rapide regard sur une année écoulée avant de se projeter dans l’avenir avec confiance. 2002, après des débuts difficiles, fut la démonstration d’une grande fraternité au sein de notre groupe qui a su préserver son unité, s’élargir, et accueillir les nouveaux arrivants avec chaleur et dévouement.
Je voudrais vous dire tout le plaisir que j’ai de vous retrouver et de travailler avec vous tous.
Le spiritisme est encore mal connu. de grands écrivains tels que V. Hugo et A. Dumas, honorés cette année ont affirmé en leur temps leurs convictions spirites, toujours incomprises aujourd’hui.
Pour notre part, notre travail de fourmi doit se continuer, avec humilité, inlassablement, avec foi, et avec la force que nous donnent nos frères Spirituels.
Les messages, les témoignages et les preuves que chacun d’entre nous reçoit régulièrement sont là pour asseoir nos convictions. Cet engagement qui nous est demandé, mis au service de notre prochain, permettra d’assurer une meilleure compréhension de la doctrine des vies successives et de la diffuser plus largement. Que cette année soit profitable à tous.
Bonne lecture,

Le président

Bilan d'une année

On peut dire que le centre spirite lyonnais se porte bien. Au printemps cela fera 10 ans que notre association a été créé et qu’elle s’est installé au 23 de la rue Jeanne Collay à Bron ; mais nous aurons l’occasion de revenir sur cet événement.
Au fil des années, elle a menée son petit bonhomme de chemin, creusée patiemment son sillon.
Il y a eu la naissance du bulletin trimestriel «Le Spiritisme» dans la tradition des journaux, revues, publications de la fin du 19ième et début du 20ième siècle, et qui contribue à la diffusion de nos croyances.
La création d’un site internet a également contribué à nous faire connaître. Site d’informations et de dialogues avec un public toujours plus nombreux, et qui permet le téléchargement gratuit de nombreux ouvrages spirites.
Un auditoire toujours plus important et attentif s’est intéressé a ce que nous faisions.
En 2002 il a fallu s’adapter, accueillir ces nouveaux arrivants, répondre à leurs attentes, s’organiser, préserver l’esprit de groupe et d’abnégation, absorber dans un élan fraternel ces spirites en herbes qui nous étaient envoyés.
Un nouveau bureau a été élu en assemblée générale.
Une répartition des tâches a été faite avec tous les adhérents volontaires et selon leurs disponibilités.
Aujourd’hui le centre c’est :
- 31 000 visiteurs sur notre site depuis sa création
- Plus de 50 adhérents permanents
- Des réunions spirites publiques tous les quinze jours
- Des réunions d’aides spirituelles tous les mercredis
- Des réunions d’initiation médiumnique toutes les semaines
- Des études sur les ouvrages ou sur des thèmes spirites précis tous les mois
- 3 ordinateurs ouverts à tous les adhérents, pour internet, répondre aux questions, effectuer le travail administratif….
- La parution de notre bulletin « Le Spiritisme » tous les trimestres
- Une feuille d’information interne régulière sur nos activités
- Une permanence accueil les mercredis
- Une table de travail qui s’est allongée de 3 mètres
Dans les grandes dates de cette année il y a eu bien sûr la conférence sur « les Anges Gardiens » le 23 mars.
Une salle comble et un public attentif ont assuré le succès de cette manifestation. Les 3 conférenciers tous novices en la matière ont accompli un travail exemplaire.
Les 3 et 4 mai a eu lieu à Douai le treizième symposium spirite regroupant tous les centres spirites affiliés à l’Union Française et Francophone. Sept membres de notre association y ont participé et sont revenu enthousiastes. Juillet, août, des vacances méritées pour tous les membres, avant de se retrouver en septembre plein d’énergie et de bonne volonté.
Le maître mot est communiquer. L’apprentissage de la vie spirite bat son plein.
Le 5 octobre, conférence « Notre vie dans l’au-delà » présentée par la brésilienne Marlène NOBRE, gynécologue de métier, et présidente de l’association des médecins spirites. Cette manifestation, qui s’est déroulée dans une salle pleine à craquer, a été organisée en collaboration avec le président de l’Union Spirite Française et Francophone (USFF) Roger PEREZ, également ancien président de notre centre.
L’automne a été marqué par plusieurs phénomènes d’obsession : Joelle et son prêcheur, Jean Michel et ses gratteurs, Véronique et son confesseur, pour ne citer que les plus marquant On se souviendra longtemps des incorporations simultanées de plusieurs médiums ce 8 novembre 2002.
Grâce à l’unité et au recueillement de notre groupe, au sérieux de nos réunions, à la volonté de bien faire de chacun, et à l’aide indispensable des guides de notre centre et du Frère Jean de la Lumière, nous avons pu trouver des solutions à chaque cas et délivrer de leurs souffrances morales ou physiques les personnes obsédées.
Cette année 2002 c’est l’histoire d’un groupe qui a su resserrer ses liens, montrer la force de sa cohésion, et commencer à définir le mot Fraternité.
Et bien sûr, pour terminer l’année, après la nourriture spirituel, nous nous sommes tous retrouvés autour d’un magnifique festin pour déguster les dernières spécialités spirites.

 

Conte de Noël

Ce soir de décembre est lugubre. La nuit s’est installée insidieuse depuis le milieu de l’après-midi. Il s’est mis à neiger, d’abord comme une caresse cotonneuse, puis de plus en plus, comme une menace. Je dois souvent sortir dans la cour pour me rendre dans le hangar et remplir mon panier de bois. Je rentre trempé et blanchi. Ce satané poêle alsacien, tout en faïence, consomme beaucoup, sans vergogne, tel un vrai seigneur du chaud. En contrepartie, il ronronne et rayonne, à nul autre pareil. Son efficacité va de pair avec son appétit, m’obligeant à de fréquentes sorties vers la remise où se trouve la réserve de bois.
Vers dix-huit heures, la température extérieure fait un bond polaire, dérapant en bas de l’échelle de Celsius, verglas et givre recouvrent le sol et les arbres d’une parure féerique, que n’apprécient pas quelques merles attardés en quête d’une hypothétique pitance. Il continue à neiger à gros flocons, vomi blanc d’un ciel malade.
Le lourd silence suspend toute vie, attendre et tenir, attendre par habitude, je ne sais quoi, un autre morceau de vie au goût de caramel, un autre chapitre écrit à l’encre dorée ou tout simplement une cicatrisation correcte obtenue avec le baume du temps, un à peu près d’emplâtre anesthésiant. S’accrocher, tenir, supporter cette tenaille rougie au feu du chagrin, enserrant chaque parcelle de ma chair, chaque petit morceau de mon âme.
Ce soir c’est Noël, le divin enfant va naître une fois de plus, parmi les jouets hors de prix et la ripaille.
Est-ce vraiment son désir ? En tout cas pas le mien !
Il est certain que le père Noël ne saura me trouver dans cette maison au bout du monde, perdue dans le fin fond d’un haut plateau du Nord Isère, enterré ou plutôt enneigé volontaire, exclu de ces festivités qui ne me concernent plus. J’ai eu ma part de Noël de tendresse, de sapins lumineux tel un regard d’enfant, de famille réunie partageant nourriture et présents, de crissements du papier déchiré pour, au plus vite, découvrir le contenu de ces beaux et gros paquets augurant des cadeaux somptueux.
C’était avant.
Avant la maladie d’Evelyne ma fille, il y a un peu plus de deux ans.
Les Noëls des deux dernières années, fêtés dans l’obligation de l’habitude, avaient le goût amer de l’attente anxieuse, sourires obligatoires, forcés et crispés, prélude au chemin du désespoir, offrandes de prix comme pour conjurer ou oublier. Mais on ne peut oublier car cette saloperie de maladie, sans répit, rongeait son corps de plus en plus transparent, de plus en plus douloureux, de plus en plus difficile à supporter, qu’elle a en définitive quitté trop rapidement.
Elle est décédée il y a une quinzaine de jours, le huit décembre exactement, à l’âge de vingt-huit ans, à l’orée du quatrième septénaire, synonyme en principe de maturité et d’engagement, à l’aube d’une vie s’annonçant passionnante.
Pourquoi ?
Elle avait mis vingt-huit ans pour se préparer à une existence intéressante et elle n’a profité de rien.
Pourquoi ?
Elle nous a quittés, presque sur la pointe des pieds, presque en s’excusant de nous causer tant de chagrin.
Trois jours après sa mort, selon son désir, son corps est parti en fumée polluante, éther gazeux voyageant sans contrainte, un matin de décembre froid et sec comme mes yeux endoloris des pleurs et des veilles, et la poussière est retournée à la poussière. Et je suis parti me terrer, seul et dépossédé, dans cette maison en pisé, solitaire et dépouillée, comme une bête blessée contrainte à chercher un refuge.
Je viens de perdre ma fille unique, décédée en bouton de vie, d’un cancer du sein à forme foudroyante.
Ce n’est pas possible, un mauvais rêve, une partie truquée, un cauchemar qui doit s’achever par un réveil en sueurs froides et un immense soulagement !
Et pourtant, elle est définitivement absente, vide vertigineux que rien ne pourra combler.
Saloperie de maladie !
Dehors il neige vraiment très fort, qu’importe, je réveillonne ici d’un peu de pain et de charcuterie, recroquevillé dans mon sac de couchage flottant entre une réalité dont je veux m’échapper et une sorte de puits sans fin qui m’aspire, gouffre de l’immobilité et de tous les oublis. Moi le battant, le lutteur bûcheur et énergique, je démissionne. J’ai envie d’une non-vie, de ne plus ruminer, de ne plus ressentir, comme un herbivore qui perd son petit et continue à brouter comme si de rien n’était.
Evelyne était vraiment une belle fille, moderne, indépendante.
Comme c’est difficile de parler d’elle au passé, aussi simple soit-il.
Douée d’une sensibilité particulière, dès son plus jeune âge elle remplissait la maison de tous les animaux de la création, véritable arche de Noé avec chiens, chats, oiseaux et autres cochons d’Inde, malades, perdus ou tombés du nid. Avec patience et habileté, très souvent elle les remettait sur pied. Et toutes ces bêtes, petites ou grosses, lui témoignaient une profonde reconnaissance, squattant sa chambre, la suivant dans ses moindres déplacements dans la maison provoquant parfois la grogne du reste de la famille.
C’était le bon temps, saloperie de maladie !
Tout naturellement elle s’est engagée dans des études de vétérinaire. Elle, la citadine, lors de stages en milieu rural, elle s’est parfaitement accordée avec tous les animaux de la ferme, au grand étonnement des paysans, inquiets devant la fragilité et la modernité d’une mignonne minette pénétrant dans leur étable.
Elle avait une présence apaisante et un je ne sais quoi au bout des doigts facilement capté par la gente animale. Venant de sa part, chaque caresse était comme un soin.
De retour à la maison, avec un humour très tolérant et un talent certain, elle nous racontait des anecdotes que nous savourions en famille.
J’ai le cœur rempli de nostalgie pour ce temps béni, saloperie de maladie !
“Nous avons eu au cabinet vétérinaire un appel urgent pour nous rendre dans une ferme moyenâgeuse, tenue par un célibataire endurci, peu concerné par la propreté, soigner une jument fiévreuse qui devenait agitée et agressive, impossible à contrôler, risquant de se blesser ou de blesser son entourage. Mon patron opérait un énorme beauceron victime d’une occlusion intestinale et il m’a demandé de le suppléer, me suggérant, avec un sourire en coin, de porter des vêtements adéquats. J’ai bien mis une heure pour trouver et je me suis retrouvée dans une cour embourbée, annoncée par les aboiements rageurs d’une dizaine de chiens faméliques, tous plus ou moins galeux ou estropiés. C’était la panique parmi les régiments de poules, canards, oies et même dindons qui à coup sûr n’avaient jamais connu d’étrangers.
Je n’osais sortir de la voiture.
A ma droite un corps de ferme en ruine, devant moi une maison à première vue abandonnée si ce n’était la cheminée fumante, à ma gauche une sorte de champ de boue avec des arbres rabougris et effeuillés et surtout une quantité impressionnante de machines agricoles à l’abandon. De véritables antiquités, de quoi créer un musée témoignant de deux cents ans d’agriculture.
De la maison est sorti en ronchonnant une espèce de géant rouquin aussi propre que sa cour, aussi soigné que ses arbres, aussi accueillant que sa volaille.
Qu’est-ce que vous faites là ? C’est privé ici ! Je n’ai rien à vendre et ne veux rien acheter.
Excusez-moi, vous êtes bien monsieur Gustave Ronin ?
Je suis vétérinaire, je viens soigner votre jument.
Ben alors, j’attendais le docteur Briant comme d’habitude, vous êtes ..
Je suis son assistante, bien allons-y. Où se trouve l’animal ?
J’étais descendue de voiture avec ma sacoche, heureusement j’avais enfilé mes bottes et non mes escarpins vernis. L’homme préhistorique me suivait des yeux comme hypnotisé. Ce n’était pas une poussée abrupte de désir, chez un vieux garçon en manque, mais plutôt une marque d’admiration inaccessible comme si j’étais à la fois sa mère, la Sainte Vierge et son compte à la caisse d’Epargne. Je jouais la professionnelle tranquille et expérimentée mais je n’étais pas trop rassurée. Si je me plantais avec son cheval, il allait me descendre illico de mon piédestal et me renvoyer à grands coups de gueule à mes chères études.
Pataugeant dans la gadoue, il m’a conduit à l’écurie où une magnifique jument était couchée, entravée par de nombreux liens, la gueule remplie d’écume, les yeux vitreux. Tous ses muscles étaient tendus, elle faisait des efforts considérables pour se libérer ce qui l’épuisait. Pas très reluisant !
C’est Fine, elle est comme ça depuis ce matin, c’est la première fois que ça lui arrive.
Et le Gustave de continuer d’une voix chevrotante, comme s’il allait pleurer :
Cette bête, c’est ce que j’ai de mieux au monde.
Je ne sais pas si elle a mangé quelque saleté, mais je vous en prie, sauvez-la !
La situation prenait un tour pathétique. Je n’en menais pas large car j’avais aucune idée de la cause de cette maladie bizarre. Peut-être des parasites ? Ou un virus ou ..
Il faudrait la faire hospitaliser, lui faire des examens. Je me voyais bien annoncer cette bonne nouvelle à son propriétaire. Sur-le-champ il m’aurait classé dans la catégorie des incapables endimanchés. Et si elle venait à mourir, quelle responsabilité !
La jument était couchée presque à nos pieds, se trémoussant dans tous les sens pour tenter de se désentraver.
Je ne sais pourquoi, une sorte d’inspiration, mais je me suis agenouillée devant elle et j’ai appliqué la paume de mes deux mains sur son long museau, sans rien dire, ne pensant à rien. Petit à petit, elle s’est détendue, son regard s’est rallumé et sa tête a cherché le contact de ma main comme pour une caresse. Dans un état second je me suis entendu dire : “ Détachez-la !” Ce que fit prestement Gustave coupant les cordes avec un gros couteau de chasse. Fine et moi, nous nous sommes relevées de concert, presque enlacées. Elle s’est ébrouée, étirée, a soupiré un grand coup, m’a fait une grosse bise baveuse et s’est mise à manger tout en nous lançant par intermittence des regards en coin espiègles. Gustave était statufié et de grosses larmes involontaires coulaient sur ses deux joues. Une ambiance poignante, irréelle.
Au bout d’un grand moment, il s’est jeté au cou de son animal préféré en grognant de joie.
Merci, oh merci, vous l’avez sauvée, vous avez le bon œil, le don ! Comme le Joseph de la Combe qui a guéri ma mère d’un zona et une de mes vaches d’une mammite, juste avant sa mort, il était vieux le bougre. Pas de doute, vous avez le don !
Et de m’assurer de sa reconnaissance et de mille autres choses agréables à entendre. Cependant cette guérison éclair me laissait perplexe, peut-être juste une amélioration passagère due au seul hasard. C’est pourquoi je me suis attardée un grand moment près de la jument malgré une attaque en règle de mouches et autres taons qui appréciaient particulièrement ma peau. La jument continuait à se porter comme un charme et au bout d’un moment elle a retrouvé son pré et son herbe. Elle broutait consciencieusement et nous adressait des regards malicieux. Spectateurs troublés, nous étions fascinés par un tel spectacle. J’étais à la fois très contente et inquiète, m’attendant à voir notre Fine s’affaler dans son pâturage en proie à une rechute. Mais non, oublieuse de son état maladif, elle avait retrouvé tout son entrain. Une magnifique bête, je comprenais aisément l’attachement de son propriétaire.
J’ai eu droit au traditionnel verre de goutte, de pays, de la vraie, scellant entre Gustave et moi une inconditionnelle amitié. Copains comme cochons, nous nous sommes quittés, et j’ai eu droit à des adieux bruyants et affectueux de la jument.
Mon retour à la clinique vétérinaire a été triomphal.
Tout le monde connaissait mes exploits, tam tam ou plutôt coup de téléphone de mon dévoué Gustave, désireux de montrer l’étendue de son immense gratitude.
Je suis restée quinze jours dans ce cabinet vétérinaire et je peux affirmer, non sans fierté, avoir constitué une clientèle personnelle qui désirait consulter la guérisseuse des animaux. J’ai du imposer les mains à une douzaine d’espèces, même à un vieux perroquet grincheux victime d’arthrose. Il a vite pris goût à mes caresses curatives, et je l’ai soigné presque tous les jours me constituant une rente. Je lui ai aussi fait prendre quelques calmants. Je suis remonté une fois visiter Fine. Son état était excellent et le sourire de Gustave étincelant ! J’ai eu de la peine à quitter ces lieux sauvages, ces gens rudes, confiants et fidèles. J’avais de l’importance à leurs yeux non par mon aspect extérieur factice et camouflé, non, mais par ce qu’ils ressentaient instinctivement.”
Et comme toujours avec Evelyne l’histoire se terminait
par de grands éclats de rire, symphonie à la joie de vivre, promesse d’avenir.
Elle avait peut-être un don, mais surtout elle possédait la gentillesse, la compassion, elle apaisait et réjouissait non seulement les animaux mais également tous les êtres humains qu’elle croisait.
Comme elle me manque !
Je me surprends à lui reprocher son absence, comme si elle y était pour quelque chose, sa soif de vivre étant intacte jusqu’à son dernier souffle. Je m’en veux d’avoir été souvent absent, travail oblige, parfois indifférent, ego oblige. Maintenant il n’y a plus de rattrapage, ce qui a été, est définitivement figé, ce qui n’a pas été vécu, est définitivement perdu, ce qui n’a pas été dit, est définitivement regretté. Saloperie de maladie !
Je suis plongé dans mes tristes souvenirs, le cœur meurtri et les yeux embués et dehors la neige tombe en abondance. La visibilité est très mauvaise mais il faut que je sorte pour une nouvelle corvée de bois. Quelques mètres à franchir jusqu’au hangar. En hâte, je couvre mes épaules de mon anorak, je chausse mes bottes en caoutchouc et je m’engouffre dans la tempête sibérienne. De gros flocons lourds et collants me frappent le visage. A terre, il doit y avoir quelques trente centimètres de neige fraîche. La tête enfoncée dans mes épaules, à l’instinct, je me dirige vers le tas de bois bien empilé à l’abri, en prévision de l’hiver.
Soudain, sortie de je ne sais où, une silhouette se dresse devant moi, une forme enneigée, un fantôme surgi du néant. Surpris et effrayé, je fais un écart et glissant sur le sol verglacé, je me retrouve affalé de tout mon long, saupoudré de blanc. Incroyable, comment cet individu peut se trouver à cet endroit perdu par un temps pareil. Certainement un vagabond en quête d’un mauvais coup.
“ Passez votre chemin au lieu de faire peur aux gens. Je n’ai rien à vous donner !”
Levant les yeux vers cette apparition suspecte, je me rends compte qu’elle devient lumineuse petit à petit, prenant forme et couleurs, irradiant une sorte de luminosité irréelle.
“ Papa, papa, c’est moi, tu ne me reconnais pas ?”
“Evelyne ? Evelyne, comment est-ce possible ?”
Comme un cri de bête blessée, j’ai hurlé son prénom.
Il n’y a aucun doute, c’est bien ma fille qui se tient devant moi, si belle, si radieuse ! “Papa, papa, c’est moi, tout va bien. Je t’aime, je vous aime. Ayez confiance.”
Mon cerveau cartésien refuse mais mon cœur lui est certain. Ma fille Evelyne est devant moi, vivante, elle me parle. Comme les petits bergers de Lourdes, je suis subjugué. Je lui ai tant parlé depuis son départ mais en cet instant, je n’ai plus rien à lui dire. Mon cœur déchiré cogne des grands coups dans ma poitrine, simplement je la regarde, m’imprégnant de sa présence. Je suis à genoux, enfoncé dans la neige, presque en extase.
Je ne sais combien de temps a duré cet instant hors du temps. Lorsque je reprends conscience, la nuit est noire, le froid glacial, le silence absolu mais je me sens si léger, si tranquille. Je n’ai pas froid malgré une multitude de petits glaçons accrochés à toutes les parties de mon corps.
Quel beau cadeau de Noël !
Tout de suite, je vais redescendre vers les miens, leur raconter. J’espère qu’ils me croiront !

Les spirites célèbres : Alexandre Dumas & Victor Hugo

La France a récemment honoré deux de ses plus grands écrivains qui étaient également de grands spirites.
Bien qu’aucun média n’en ait fait mention, Victor Hugo dont on vient de fêter le bicentenaire de la naissance et Alexandre Dumas dont les cendres reposent à présent au panthéon, étaient des adeptes du spiritisme.

Alexandre Dumas (1803-1870)

Peu connu comme spirite, différents textes dans “Madame de Chamblay” et les “Mémoires d’un médecin” parlent de double vue et de voyance, en particulier celle faite à Marie-Antoinette par Cagliostro lui montrant la guillotine.
Cependant, c’est dans ses “Mémoires” que s’affirme sa conviction des réincarnations et la possibilité de communiquer avec des parents morts. Par exemple, il écrit : “Je ne sais pas ce que j’ai fait de bon, soit dans ce monde soit dans les autres mondes où j’ai vécu avant de venir dans celui-ci, mais Dieu a pour moi des faveurs spéciales.”
D’ailleurs, il a transmis le flambeau à son fils, Alexandre Dumas fils, qui fait déclamer à son héroïne dans une pièce en quatre actes “ Les idées de Madame Aubray” : “Oui, matériellement mon époux a disparu de ce monde, mais son âme est près de moi ; il assiste à toutes mes actions, il commande à toutes mes pensées, à tout ce qui est bien ; c’est lui qui parle en ce moment par ma bouche ; il est assis à côté de moi, je le vois, je l’entends, je le sens.” Une telle déclaration se passe de commentaires quant aux convictions de son auteur.
Si notre président Jacques Chirac a pu déclarer lors de la cérémonie au Panthéon : “Avec lui (A. Dumas) c’est notre mémoire populaire et notre imaginaire collectif qui rentre au Panthéon” il aurait pu ajouter, mais était-ce possible, : “Avec lui ce sont les nombreux écrivains spirites ou d’inspiration spirite qui sont à l’honneur, les Hugo, Balzac, Gauthier, Michelet, Sand, Sardou.. etc. Tous ces hommes de talent nous ont montré la voie et c’est la mémoire du spititisme qui est honorée.”
Pour la petite histoire, je transcris les commentaires d’un spirite à propos d’un autre spirite, c’est à dire la lettre que Victor Hugo a écrit à Alexandre Dumas fils : “ Le nom d’Alexandre Dumas est plus que français, il est européen ; il est plus qu’européen, il est universel.” Cette élégante formule conviendrait parfaitement au spiritisme.

Victor Hugo (1802 – 1885 )

Il était un fervent spirite et tous nos lecteurs connaissent l’histoire des célèbres tables tournantes de Jersey2.
Initié lors de son exil par madame de Girardin, il a été bouleversé par une séance au cours de laquelle s’est manifesté l’esprit de Léopoldine, sa fille chérie, morte noyée lors d’une promenade sur les bords de la Seine. Il est vraisemblable que, au cours des nombreuses réunions, Victor Hugo a pratiqué, sans s’en rendre compte, l’écriture automatique.
Notre propos n’est pas de raconter toute l’histoire mais de rappeler publiquement les convictions de ce génie.
Il est mort le vendredi 22 mai 1885 et la Revue Spirite de juin 1885 raconte sa fin terrestre et invite tous les spirites de Paris et des environs à assister à ses funérailles. Elle organise une souscription pour l’achat d’une couronne mortuaire.
“La couronne, qui sera portée au nom des spirites de France et de l’étranger, est en immortelles ; sur le côté droit une grande palme verte de 1m20 de hauteur sera attachée par un nœud tricolore, recouvert de crêpe noir ; sur le coté gauche un gros bouquet de pensées sera retenu à la couronne par une étoile d’or. Au centre et en lettres d’or sur crêpe noir :

Les spirites à Victor Hugo
“Ceux que nous pleurons ne sont pas les absents, ce sont les invisibles.” V.H.
Par cette revue nous apprenons également quelles étaient les dernières volontés du défunt :
Je donne cinquante mille francs aux pauvres, je désire être porté au cimetière dans leur corbillard.
Je refuse l’oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes les âmes.
Je crois en Dieu.
Victor Hugo

Victor Hugo a écrit de nombreux textes remarquables d’inspiration spirite, en particulier de nombreuses oraisons funèbres.Pour vous mettre l’eau à la bouche en attendant un prochain numéro où nous en publierons de nombreux extraits, voici la lettre adressée par Victor Hugo, le 23 mai 1863, à Lamartine, lors du décès de son épouse.“Cher Lamartine, Un grand malheur vous frappe, j’ai besoin de mettre mon cœur près du votre. Je vénérais celle que vous aimiez.
Votre haut esprit voit au-delà de l’horizon ;
vous apercevez distinctement la vie future.
Ce n’est pas à vous qu’il est besoin de dire :
espérez. Vous êtes de ceux qui savent et qui attendent.
Elle est toujours votre compagne, invisible mais présente. Vous avez perdu la femme mais non l’âme.
Cher ami, vivons dans les morts.”

Etre spirite a changé ma vie

Notre frère Guy, récent adhérent au Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec, nous parle de facon émouvante de son engagement spirite. Essentiellement pratique, il constitue une sorte d’idéal valable pour la plupart d’entre nous.
Mais écoutons-le.
Pour moi, être spirite c’est :
* Prier tous les jours, ce que je ne faisais jamais avant.
* Essayer de ne plus me mettre en colère et de régler en douceur les conflits de ma vie.
* Essayer de donner l’exemple de la tolérance, de la modération, du calme, de l’amour des autres.
* Me juger sans complaisance et tenter au maximum d’améliorer mes mauvais penchants.
* Relativiser les difficultés matérielles et les épreuves.
* Aider les autres, non seulement au Centre mais à chaque occasion.
* Essayer de convaincre le maximum de personne, par mes actes et mes paroles, à s’intéresser au spiritisme et à tout ce qui en découle.
* Assumer mes responsabilités au Centre en faisant confiance à mes frères plus expérimentés pour acquérir plus de discernement.

Histoire vécue : la preuve par deux

Depuis un long moment, j’écoutais cette vieille dame sympathique me raconter ses misères. Madame Richard a plus de 82 ans, mais encore bon pied, bon œil et surtout un cerveau de jeune fille. Et pourtant, elle a eu sa part de misères, en 80 ans une vie ne peut être uniquement un tapis fleuri. Des difficultés, des chagrins, des deuils ! Veuve de bonne heure, elle a élevé seule quatre enfants, trois filles et un garçon, le petit dernier, Jean-Paul. Justement, elle vient de le perdre, suite à une maladie qualifiée de longue et incurable. Elle aurait souhaité être plus présente à ses côtés mais sa belle-fille faisait une sorte de barrage, filtrant les appels téléphoniques et limitant les visites. Une femme autoritaire ayant toujours privilégié la famille de son côté. Jean-Paul, affaibli et habitué à une certaine soumission ne pipait mot, même si à l’occasion, presque en douce, il montrait à sa mère la joie qu’il éprouvait lorsqu’elle était présente. Heureusement, et pour elle c’était un réconfort inestimable, elle l’avait vu juste avant sa mort. Alors qu’il était dans le coma depuis plusieurs heures, lorsqu’elle était entrée dans sa chambre d’hôpital, contre toute attente, il avait relevé la tête et lui avait souri. Non pas un sourire embarrassé de circonstances, non, un vrai, un franc sourire, celui des grandes occasions.
Ma vieille amie en avait encore les larmes aux yeux. Quelques heures après, il quittait les siens.
“J’aurais du m’imposer, aller chez lui plus souvent. Peut-être pas. Je ne sais pas. Et maintenant j’envie ceux qui ont une foi solide. Je crois mais je doute. Je crois que mon fils vit d’une autre façon mais parfois je suis découragée. Comment savoir avec certitude ?”
Depuis un moment je me sentais bizarre, une sensation d’être ici et ailleurs, puis petit à petit la perception d’une présence qui dégageait une chaleur bienfaisante. Et c’est au moment où j’ai eu la quasi-certitude que Jean-Paul était là, qu’une petite voix intérieure insistante m’a interpellé :
“ Dis-lui que j’ai rencontré mon frère et qu’il va bien. Dis-lui que tous les deux nous l’aimons !”
Un vrai délire car il n’y avait pas d’autre garçon.
Mon désir de comprendre et d’aider cette dame me provoquait des perceptions fantaisistes. Pourtant.. Je devais savoir.
“ Madame Richard, avez-vous eu d’autres enfants en dehors des quatre que je connais ?”
“ Oui, je ne vous l’ai jamais dit. Avant Jean-Paul, j’ai perdu un enfant de neuf mois. Nous habitions dans un endroit isolé en campagne. Il est mort suite à une infection provoquée par une otite. Le médecin n’a pas pu se déplacer. Il est arrivé trop tard.”
“ C’était une fille ou un garçon ?”
“ Un garçon, après j’ai eu beaucoup de peine à avoir un autre enfant. Mais il y a eu Jean-Paul.”

Fiche du mois : Les attributs de la divinité

Pour consulter la fiche du mois : cliquez ici