Sommaire
- Editorial
- Anne Givaudan, reporter des mondes subtils
- Le retour à la patrie céleste
- Le Ciel ou l’Enfer, où allons-nous ?
- Passeurs d’âmes
Editorial
Nous rendons hommage dans ce bulletin à Roger Perez qui fut le premier président de notre centre, il a œuvré à sa façon et avec sa personnalité, pour la doctrine spirite, et a laissé sa trace dans le paysage contrasté du spiritisme en France. Pour chacun d’entre nous le retour dans la patrie céleste nous met face à nos responsabilités et l’ouvrage de notre vie détermine l’option de notre cheminement futur. Durant de nombreux siècles deux options étaient offertes aux candidats à la désincarnation, le ciel ou l’enfer. Ces deux possibilités, auxquelles on peut rajouter le purgatoire n’ont plus beaucoup d’adeptes aujourd’hui et ont trouvé une explication rationnelle grâce aux messages du monde spirituel et aux écrits de Kardec. «L’enfer c’est les autres » a écrit Jean Paul Sartre, mais il ne tient qu’à nous à donner de l’amour pour transformer le monde en un jardin d’Eden.
L’amour c’est ce qui manque le plus souvent à ces âmes nombreuses qui stagnent autour de l’orbe terrestre, et le rôle du médium est d’apporter son aide à ces Esprits dans la souffrance afin qu’ils rejoignent la lumière. Certains se font appeler poétiquement passeurs d’âmes mais leur travail ne consiste en fait qu’à orienter ces êtres égarés à la frontière de nos deux mondes.
Enfin, qui n’a pas rêvé de se déplacer à la vitesse de la pensée pour visiter d’autres lieux ou tout simplement aller voir ce qui se passe dans la pièce d’à côté. Ce processus de détachement de la conscience hors du corps physique est appelé voyage astral, ou sortie hors du corps, ou phénomène de décorporation. Anne Givaudan, auteure de nombreux ouvrages sur ce sujet, maîtrise parfaitement cet état et a rapporté des témoignages surprenants de ses escapades dans l’univers.
Gilles Fernandez
Anne Givaudan, reporter des mondes subtils
Connue pour ses écrits relatant des sorties hors du corps, qu’elle semble effectuer avec une grande facilité, Anne Givaudan est l’auteur ou le co-auteur d’environ vingt-cinq titres, traduits dans de nombreux pays. Pourtant, elle ne se définit pas comme écrivain mais plutôt comme reporter des mondes subtils et thérapeute des âmes et des corps. En effet, Anne aurait la faculté, par décorporation, de passer aisément d’un monde à l’autre et d’effectuer ainsi des voyages astraux dont elle nous rapporte ce qu’elle y observe et apprend.
Née à Montpellier le 05 août 1951, elle est forcément très proche de nous, au moins par sa date et son lieu de naissance, mais l’est-elle aussi sur le plan des idées ? D’où lui vient cette facilité de décorporation ? Est-elle innée ou travaillée ? Qu’a-t-elle retiré des nombreux voyages astraux qu’elle a réussi à effectuer ? Voilà quelques-unes des nombreuses questions que l’on peut se poser à propos de cet auteur parfois controversé.
La première décorporation
Souvent interrogée sur les débuts de cette aventure, Anne Givaudan explique, dans de nombreuses interviews, que la première fois qu’elle a fait une expérience de sortie du corps, c’était en 1971, pendant qu’elle est étudiante en lettres, à l’Université de Lille. Mais cette décorporation n’est alors pas du tout volontaire. En fait, Anne est étendue sur son lit, un peu lasse. Au bout d’un moment, elle se sent dans un état de relaxation alors inconnu puis, d’un coup, elle se voit du dessus, comme si elle était au plafond. C’est comme si sa conscience est à présent dans un autre corps, formé comme celui qui est sur le lit, mais plus lumineux, constitué d’une substance semi-électrique, semi-gazeuse. Elle se croit d’abord morte, mais elle ressent en même temps un tel état de paix et de liberté qu’elle n’en a aucune peur. Son esprit est dans un état de lucidité incroyable. Elle regarde alors autour d’elle et constate que tous ses sens sont décuplés. L’ouïe, bien plus sensible, lui permet d’entendre des sons pourtant lointains et, par la vue, elle perçoit jusqu’aux vibrations des atomes sur un champ nettement plus étendu, plus vivant, plus scintillant. Elle a même la sensation d’avoir une vision à presque 360°. Les organes qui correspondent à ces sens sont bien pourtant toujours dans le corps physique qui gît inerte un peu plus bas. Elle n’arrive pas à diriger ce « nouveau corps immatériel » qui flotte comme un ballon et traverse même la matière pour l’emmener un peu plus loin, derrière les murs de la chambre. Puis, toujours sans qu’elle l’ait voulu, elle se sent de nouveau aspirée par le corps allongé sur le lit. Les sensations au retour ne sont pas très agréables : elle a l’impression de revenir dans un corps trop petit, étriqué, coincé, limité. Elle met du temps à en reprendre réellement possession car ses membres sont très engourdis, comme ankylosés.
Anne ne comprend pas ce qui s’est passé, elle sait juste qu’elle n’a pas rêvé et qu’elle n’a pas non plus pris de boissons alcoolisées, de drogues ou de médicaments. Elle n’a jamais entendu parler de ce type de phénomène mais, si elle l’a vécu, c’est que d’autres l’ont forcément vécu aussi avant elle. Elle cherche alors dans les bibliothèques et librairies des ouvrages commentant ce type d’expérience, mais elle dit ne rien avoir trouvé de bien particulier, hormis, au bout de quelques mois, un vieux livre évoquant la décorporation sous l’expression « voyage astral » et parlant du « corps astral » comme un double capable de se séparer du corps physique. Ce livre, c’est la Méthode de dédoublement personnel que le spirite Charles Lancelin[1] avait fait paraître en 1912 et qui permet enfin, non seulement de mettre un nom sur l’expérience vécue, mais aussi de commencer à travailler sur quelques techniques développées dans l’ouvrage.
Il ne faut pas oublier qu’à cette époque, en 1971, il n’existait pas encore une section « New Age » dans les librairies et même le rayon ésotérique était bien moins fourni qu’aujourd’hui. On peut donc supposer qu’elle a quand même lu au moins du Kardec, forcément présent dans tout bon rayon « spirituel » à ce moment-là, mais, malgré nos recherches, on constate qu’elle ne l’évoque absolument à aucun moment et ne fait donc pas le parallèle avec le périsprit.…
Revivre l’expérience
Par la suite, Anne veut retenter l’aventure et cherche tout d’abord à se remettre dans le même état de conscience dans lequel elle se trouvait lors de la première expérience, un état de calme, de détente, très proche du sommeil, mais l’exercice est difficile, surtout sans aucun guide, nous sommes bien placés pour le savoir…
« Étonnamment », il y a, sur le campus, un autre étudiant en lettres qui se trouve exactement dans la même situation qu’elle. Il est même assez surprenant de voir la conformité du récit de leur « première décorporation ». Ce qui est certain, c’est qu’Anne Givaudan admet que c’est Daniel Meurois qui avait commencé à développer une technique, à travailler sur diverses petites méthodes basiques de relaxation, de détente, de respiration yogique qu’il compulsait et affinait pour trouver sa méthode à lui, celle qui arriverait enfin à le faire repartir… Comme elle aime à le rappeler, aucune rencontre ne se fait au hasard car « On ne peut pas passer à côté de quelqu’un avec qui on a rendez-vous » dit-elle.
Daniel Meurois reconnaît avoir mis près d’un an pour réussir à faire une deuxième décorporation. Dans Pionnier de l’éveil de Marc M. Vallée, il explique : « Au fil des mois, j’ai donc essayé de retrouver, de recultiver l’état de grande relaxation qui avait provoqué ma première décorporation involontaire. J’ai cherché un peu à droite et à gauche. J’ai feuilleté des bouquins de yoga, puis j’ai fini par pratiquer des respirations classiques de hatha-yoga. Elles ont bel et bien réussi à me mettre progressivement dans un état de grande relaxation.
Et puis un jour, six mois plus tard, donc un an pratiquement après la première fois, j’ai pu revivre assez facilement une autre décorporation. Partant, j’ai développé une petite méthode de relaxation et de visualisation intérieure. C’est ainsi que la porte s’est ouverte de plus en plus souvent et qu’une période de sept années d’apprentissage a suivi. »
Un long apprentissage en duo, étape par étape
Anne rencontre Daniel lorsqu’il en est encore à ses débuts et il l’initie donc à son embryon de technique. Point par point, il lui enseigne sa petite méthode pour chercher en commun à réitérer l’expérience. Très ouverte et volontaire, Anne se plie volontiers aux exercices de relaxation, de travail sur le souffle et sur la visualisation intérieure. C’est à présent ensemble qu’ils continuent à tâtonner pour dissocier le mental du physique, pour trouver comme un point de lâcher-prise mental extrême, puis pour s’exercer timidement aux sorties hors du corps avant d’apprendre, enfin, à voyager avec ce corps.
Ils se déplacent d’abord prudemment dans la pièce où ils se trouvent. Par exemple, en se décorporant dans une grange : ils en scrutent chaque petit coin puis vérifient, à leur retour, la réalité de ce qu’ils ont observé, comme la présence d’une pierre dans un coin, d’un objet perdu dans un autre, d’une marque sur le bois, ou tout autre signe qui peut leur prouver qu’ils ont bien visité cette grange sans bouger.
Petit à petit, prenant confiance, ils partent un peu plus loin, mais d’abord dans des espaces qu’ils connaissent, puis ils prennent la voiture pour aller vérifier la conformité de leur vision avec ce qui s’y trouve en réalité.
Ils remarquent rapidement que, lors des sorties, le fait de penser à un endroit transporte automatiquement le corps astral en ce lieu, à la vitesse de la pensée. Cette découverte attise leur curiosité qui, au départ, est leur première et seule motivation. Ils se rendent par exemple, en conscience bien sûr, aux États-Unis où vient de sortir un film qui fait sensation : les Dents de la Mer. Avec le décalage horaire, ils arrivent sans problèmes à assister à la projection du film dans un cinéma. Très heureux de cet exploit, ils sentent bien, tout de même, qu’il leur manque une finalité à ces exercices.
Ils font ensuite des essais de communication en cherchant à aller voir ce que font certains proches, après accord des intéressés bien sûr, car la première fois que Daniel s’est rendu chez quelqu’un sans autorisation préalable, il en a eu une telle sensation de mal-être qu’il est immédiatement reparti et n’a jamais retenté l’expérience sans accord...
Ils observent donc que la distance ne constitue aucunement un obstacle mais, en même temps ils voient le peu d’intérêt des autres qui n’ont pas forcément eu le même cheminement intérieur, qui voient juste de «bons tours » sans se poser de réelles questions. Unis dans leurs recherches, Anne et Daniel se rapprochent tout naturellement et finissent par se marier. Après quelques années comme surveillants dans un établissement scolaire, ils deviendront tous deux professeurs de français dans un collège près de Lens.
A la rencontre de leur guide
Parallèlement à leurs emplois respectifs d’enseignants, le couple continue à perfectionner leur technique de décorporation. Ils se donnent des rendez-vous astraux, en cherchant à se retrouver dans un même endroit physique, en même temps, puis, au retour, ils comparent leurs impressions. Ils affinent ainsi petit à petit leur apprentissage. Entre autre, ils constatent rapidement que la technique ne suffit pas mais qu’il faut avant tout avoir un bon état d’esprit pour réussir une bonne décorporation. En effet, lorsqu’ils se décorporent en ayant des émotions négatives, comme la colère, la frustration ou la tristesse, ou même lorsqu’ils ont de simples soucis en tête, leur décorporation est de moins bonne qualité que lorsqu’ils sont bien en forme, positifs et confiants. Dans un état serein, ils arrivent à percevoir une sorte de vibration extrêmement haute alors que dans un état soucieux, au contraire, cette vibration n’est qu’un bourdonnement sourd qui les ramène rapidement à leur corps.
Ces voyages par esprit, en commun, ne se font malgré tout que sur un plan physique, sur Terre. Ce sont en quelque sorte des voyages à l’horizontale, selon l’expression de Daniel Meurois qui sent bien qu’une autre réalité est à leur portée. Il leur faut pourtant encore sept ans de plus, sept ans de travail assidu, de régularité dans les exercices, d’opiniâtreté dans la volonté, pour enfin atteindre un état de paix douce et profonde, un état de très grande sérénité qui leur permet enfin d’augmenter le niveau vibratoire et ainsi de dépasser le stade du plan physique pour partir sur un plan plus spirituel.
Daniel raconte : « Puis vint un jour, au bout de sept ans environ, où j’ai connu une grande sérénité pendant mon voyage astral et où ce sifflement extrêmement aigu est devenu pratiquement inaudible, en même temps que je ressentais la transformation de ma «sonorité intérieure ». Je me suis alors vu monter, sinon aspirer, dans une spirale de lumière ; c’était quelque chose d’absolument époustouflant de vivacité et de splendeur. »
Le couple se retrouve alors dans un monde similaire au nôtre mais d’une beauté incroyable, avec une grande luminosité. « Pour moi, il y avait de la lumière partout. Maintenant, on pourrait dire que ça correspond à une expérience de mort clinique, mais à l’époque je ne savais pas cela, on ne parlait pas de ces choses-là. Donc, je me suis laissé complètement absorber dans cette spirale de lumière – ce n’était pas douloureux, au contraire, c’était une espèce de béatitude – et, à un moment donné, je me suis vu propulsé à l’autre bout de cette spirale de lumière et là, je me suis retrouvé dans un monde d’une beauté absolument incroyable, un monde où tout était lumière, et ce n’était pas quelque chose de cotonneux, de flou, comme on voit parfois dans certains films qui ne sont pas très documentés. Là, tout y était extrêmement matériel. La première fois, je me suis trouvé dans un coin de nature vraiment très beau, très pur, très vierge. Je me suis vu dans mon corps, celui-ci s’était complètement reconstitué dans cet espace et je voyais mes pieds qui faisaient fléchir les brins d’herbe du sol que je foulais.
Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que dans cet espace que je découvrais, il n’y avait pas d’ombre. En fait, j’avais la sensation que la lumière était à l’intérieur de tout ce qui se trouvait là. (…) C’est là où je me suis rendu compte que ce monde, dans lequel ma conscience avait pénétré involontairement, était l’un des aspects de cet au-delà, ce “royaume des morts” dont on parle tant, sauf que celui-ci était plutôt le royaume des vivants… et je dirais même des hyper-vivants ! Je me suis rendu compte véritablement, à partir de cette expérience-là (que j’ai renouvelé un très grand nombre de fois par la suite) que ce monde était celui de l’âme et que le véhicule énergétique dans lequel je me déplaçais correspondait à l’âme humaine. Dès que j’ai pris conscience de la réalité du corps astral, je le voyais comme une espèce de corps semi-gazeux, semi-électrique, simplement en dehors du corps physique. Sauf que rendu dans cet espace, cet au-delà dont je viens de parler, c’était un corps véritablement tangible, un corps de chair, mais je le sentais également habité par la même lumière que la nature que je voyais. »
Dans ce monde de l’au-delà, ils rencontrent un guide qui va beaucoup les aider des années durant. La lumière bleutée qui émane de lui les amène à le désigner comme l’Être bleu. Cet être de lumière leur demande rapidement s’ils sont prêts à tenir le contrat qu’ils s’étaient fixé avant leur retour sur Terre, à savoir s’ils sont prêts à raconter tout ce qu’ils vivent pendant ces séances de sorties hors du corps. Le but n’étant pas de convaincre, ni de prouver, mais juste de réveiller des souvenirs chez certains hommes, de rappeler, à ceux à qui cela parlera, leur véritable origine et ainsi de dédramatiser le phénomène de la mort.
Les premiers livres
Auparavant, Anne rechignait à parler de ses expériences, car elle voyait un certain danger dans des sorties du corps mal maîtrisées, soit, comme nous l’avons vu, par un état d’esprit aux vibrations trop lourdes et négatives, soit aussi lors du retour dans le corps qui n’est pas toujours aisé. Selon elle, les hôpitaux psychiatriques sont pleins de personnes qui sont « mal rentrées » et qui restent, en quelque sorte, à côté de leurs pompes. Par l’étude du spiritisme, nous comprenons tout à fait le sens de ses mots.
Conscients de la mission qui leur revient après ces années de travail acharné, ils acceptent alors de partager leur expérience et écrivent en collaboration un premier livre, paru en 1980, Récits d’un voyageur de l’astral, suivi de Terre d’Émeraude en 1983. Les deux ouvrages, qui racontent leurs premiers voyages astraux vers l’Être bleu, rencontrent un succès immédiat. Le double regard du couple permet d’obtenir un récit riche d’informations variées.
Anne raconte qu’elle garde une mémoire totale de ses sorties hors du corps pendant quatre jours, puis elle revient à une mémoire normale. Ils ont donc juste quatre jours pour décrire, au fur et à mesure, chacune des rencontres faites, pour témoigner de ces voyages peu ordinaires et en ramener un enseignement, pour celui qui est disposé à l’entendre. Le récit de l’un complète le récit de l’autre car, de même que deux personnes qui entreraient dans une même pièce ne verraient pas tout à fait les mêmes choses, ne percevraient pas tout de la même manière, Anne et Daniel ont deux points de vue différents d’une même scène, des perceptions, des souvenirs complémentaires qui enrichissent leurs récits. La formation littéraire des deux auteurs les aide dans une rédaction qui se veut la plus fidèle et exacte possible.
Cette mémoire totale de leur décorporation, même si elle n’est pas durable, semble particulariser les Meurois-Givaudan. En effet, nous avons tous, nous le savons bien, la faculté de nous décorporer régulièrement pendant la nuit et d’aller dans un monde vibratoire qui correspond à notre état d’être. Par contre, cela se fait inconsciemment et nous n’en gardons que très rarement quelques bribes de souvenirs. Il y a comme une sorte de censure, mise en place par notre organisme physique, qui coupe la mémoire lorsque l’esprit revient dans le corps. On en ramène, au mieux quelques rêves, qu’il faut effectivement vite noter avant d’oublier trop de détails...
Mises en garde
Seule une antériorité au niveau de l’âme et une mission acceptée, puis confirmée par des années de travail assidu dans l’ombre, peuvent justifier une telle faculté de décorporation qui s‘enrichit en plus d’une mémoire totale, même si elle est seulement temporaire. Aussi, même si potentiellement tout le monde a la capacité de se lancer dans de telles aventures en sorties hors du corps, les Meurois-Givaudan dissuadent de tenter l’expérience. Daniel Meurois justifie ce conseil :
« Il faut, je crois, être très équilibré émotionnellement, ce que j’ai toujours été globalement. Il faut avoir une assez bonne santé et c’était mon cas à l’époque, et puis il ne faut pas avoir peur, ne pas avoir des craintes, parce que c’est facile de dire “je comprends bien le phénomène, je vais me mettre dans telle position et il va m’arriver cela à un moment donné et ça va bien se passer parce que je sais ce que c’est.”… sauf que ça ne se passe pas comme ça… car lorsqu’on est au seuil du dédoublement, il se passe tout un tas de phénomènes, le cœur se met à battre d’une façon extrêmement rapide, on peut ressentir des palpitations, on peut entrer dans un état de panique, avoir la vue qui se brouille, avoir des tremblements. En fait, ça varie d’une personne à l’autre.
Et en admettant que la décorporation se fasse, lorsque l’âme revient ensuite dans le corps, si elle ne le fait pas adéquatement, tranquillement, cela peut entraîner des nausées, des maux de tête importants, des vertiges, etc. C’est pourquoi je ne conseille à personne de chercher à sortir de son corps, à moins d’y être explicitement invité par la Vie, et la Vie c’est notre destin. D’autre part, il ne faut surtout pas croire que c’est ce genre d’expérience qui va gommer toutes les difficultés ni faire de nous un grand initié. C’est une clé, mais la clé sous-entend un gros travail intérieur et aussi une responsabilité parce qu’on est en charge d’informations à délivrer à autrui. La Vie ne nous donne pas cela simplement pour notre plaisir, c’est une responsabilité dans la mesure où ça nous demande beaucoup d’exigence par rapport à soi dans notre vie.
Alors, certainement, personne n’a intérêt à rechercher cela, et à se jeter à corps perdu (sans mauvais jeu de mot) dans cette aventure. C’est la Vie qui décide d’une certaine façon si oui ou non nous avons à faire un travail dans cette direction-là. C’est tout et ce n’est pas plus compliqué que cela. Si ce n’est pas mis sur notre chemin, n’allons pas chercher cela, la décorporation n’est pas un but en soi, c’est une clé qui est rarissime et il y a beaucoup d’autres clés telles que la méditation ou des disciplines de travail sur soi qui sont sans danger et qui vont pouvoir aider beaucoup plus de personnes que ne le fera le voyage astral. J’en parle parce que c’est mon outil de travail, mais je ne prêche surtout pas pour cette paroisse-là. »
Une vie passée chez les Esséniens a première décorporation
En 1984, avec leurs tous premiers droits d’auteur, le couple s’installe à Plazac, en Dordogne, où ils fondent la société d’édition Arista qui publiera leurs ouvrages pendant une douzaine d’années. C’est donc à Plazac qu’est édité leur 3ème ouvrage, De mémoire d’Essénien, tome 1 (le tome 2, Chemins de ce temps-là, sortira en 1989). Dans ce livre, le couple rapporte les souvenirs communs qu’on leur a fait revivre, lorsqu’ils étaient Esséniens, il y a 2000 ans, à l’époque de Jésus. Cette régression va beaucoup les marquer et ils chercheront tous deux à faire connaître et développer les savoirs et connaissances rapportés de cette époque...
Les Esséniens étaient une petite secte juive, appelée aussi « les fils de la Lumière » car ils ne cherchaient qu’à faire vivre et à diffuser l’idée de Dieu. Habillés de blanc, ils étaient apiculteurs et végétariens. Ils vivaient dans le désert, mettant tout en commun. Leurs journées étaient rythmées par l’étude et la prière et ils croyaient en l’immortalité de l’Âme. On attribue à cette communauté la préservation des fameux manuscrits de la Mer Morte qui confirme leur existence et les relie à Jésus.
Les ouvrages suivants
Mêlant témoignages, reportages, romans ou rêves, d’autres titres à succès suivront comme Voyage à Shamballa – un pèlerinage vers soi, paru en 1987. On notera aussi le célèbre ouvrage Les neuf marches, histoire de naître et de renaître, paru en 1991, qui relate la rencontre régulière que le couple fait avec Rebeca, une âme en processus de réincarnation. Elle partage les étapes de son retour à la chair avec le couple qui nous le retransmet, comme un reportage dans un autre monde.
Deux ans plus tard, en 1993, sort, pour ainsi dire, le livre inverse : Chronique d’un départ – afin de guider ceux qui nous quittent. Cette fois-ci, toujours en réponse à une demande supérieure, le couple a suivi la préparation d’une âme qui se désincarne. Au total, c’est une quinzaine d’ouvrages qui seront écrits, en collaboration pendant 23 ans. En 1996, les Meurois-Givaudan décident de quitter la France pour le Québec. En 2001, Anne devient éditrice de la revue Nexus, Science & Alternative.
Puis le couple se sépare et Anne épouse Antoine Achram. Ensemble, ils diffusent une autre forme de travail spirituel par des stages de soins et des lectures d’auras.
Le retour à la patrie céleste
Mercredi 14 août au cimetière de Fontaines sur Saône, nous avons accompagné pour la dernière fois, Roger Perez où son corps physique repose maintenant dans la tombe familiale. A 91 ans, il a quitté la terre après une vie bien remplie au service du spiritisme.
Qui était Roger Perez ?
Il est né en 1928 à Casablanca et a laissé, en 1962, sa terre natale baignée de lumière pour un pays plus froid : la France. Comme tous les « pieds noirs», une partie d’eux vivait encore là-bas et pour lui, c’était le centre spirite de Casablanca, un local de 250 m2 avec une bibliothèque fournie d’ouvrages, de communications et de dessins. Et puis, il y avait les médiums de ce centre : Manuel Botella, Jean Bazerque, Antoine, Jo, Vega et pour les plus jeunes : Lazos, Darricot, Albert et Roger.
Tout jeune, il était sujet à de nombreux rêves récurrents et à de nombreuses manifestations physiques dans la ferme familiale : des portes d’armoires qui s’ouvraient et du linge qui en sortait… Il nous racontait qu’il s’amusait aussi à magnétiser ses poules jusqu’à qu’elles tombent en catalepsie. Comme il vivait dans la campagne, sa famille l’envoya, dès 5 ans, en pension faire ses études chez les Jésuites. Il en sortit avec diplôme en mains, puis fit son service militaire.
Si les manifestations physiques se sont arrêtées en grandissant, il lui arrivait d’entendre des voix et avait de nombreuses intuitions. Indiscutablement, il avait de la médiumnité à éduquer, voici ce qu’il nous en dit : « Je suis arrivé au spiritisme par la lecture du bulletin Le Spiritisme Christique que j'avais trouvé chez ma tante lors d'une permission militaire. Ce bulletin était donné gratuitement, il avait été créé par Maria Munoz sur les conseils des frères spirituels et il était distribué à travers la ville et la région. J'étais comme fasciné par ce journal et la photo de Maria Munoz m'a fortement impressionnée. Je savais que mon chemin était là. J'écrivais à ce centre et j'entretenais une correspondance avec Jean Bazerque. Une fois, le service terminé, je me rendis au centre où je rencontrai enfin Jean Bazerque. Il m'interrogea afin de savoir si j'avais trouvé du travail et c'est ainsi qu'il m'embaucha chez Total, comme responsable du département matériel.
A l'indépendance, je partis le premier pour la France, Jean suivit ainsi que Jo qui reconstitua le centre de Casablanca à Tours. »
De Tours à Lyon
Sur le plan professionnel, Roger travailla toute sa vie pour le groupe Total en se déplaçant dans la France de dépôt en dépôt et cela jusqu’à sa retraite anticipée à 55 ans. Son dernier poste étant dans la région lyonnaise.
Pour le plan personnel, quelques temps après son arrivée en France, il se maria. Il poursuivit sa démarche spirituelle au centre de Tours, puis suivant les lieux où les Perez résidaient, en constituant un groupe familial. Dans les années 80, ils s’installent à Lyon, plus exactement à Collonges au Mont d’Or, puis ensuite à Fontaines sur Saône. Ils organisent une fois par semaine une séance d’aide spirituelle et de façon moins ponctuelle une réunion spirite le samedi. Ce groupe familial prend le nom de Centre de doctrine et sciences spirites lyonnais Allan Kardec, en 1989, c’est une association loi 1901. En 1993, suite à l’acquisition d’un local sur Bron par les Perrinet, elle déménage et ouvre enfin ses portes au public après plus de trois mois de travaux.
Etant libéré depuis 1983 de toutes obligations professionnelles, Roger Perez peut pleinement se consacrer à la diffusion du spiritisme. Il dit : «Dans une série de communications et un dessin, les frères spirituels rappelèrent que la lumière était toujours là, qu'ils n'avaient pas changé depuis Casablanca et qu'il fallait poursuivre l'œuvre. Ils donnèrent des précisions sur un travail nouveau en France : la reconstruction de l'Union Spirite Française, la diffusion de l'enseignement du spiritisme par la création de nombreux centres et la création du conseil spirite international que Kardec appelait : Le comité central du Spiritisme. Beaucoup d'Esprits travaillent depuis au renouveau du spiritisme en France et à travers le monde. "Ce travail de rassemblement fraternel est indispensable pour que l'œuvre d'en haut soit appliquée en bas, il faut pratiquer entre vous la solidarité, la confraternité où chacun peut apporter ce qui manque au complément de l'autre et toujours avec l'idée qu'il faut semer, semer sans s'occuper du reste. "
Il crée en juin 1985 l’union spirite française et francophone, dont il est le président. Le siège se situe à Tours, au 1 rue du docteur Fournier. Au mois d’octobre de la même année, il édite et imprime, toujours à Tours, le numéro 1 de la Nouvelle Revue Spirite d’expression française.
En 1989, suite à un procès, Roger Perez récupère la revue spirite fondée en 1858 par Allan Kardec. Après 12 ans d’interruption, sort pour la 132ème année, la Revue Spirite et qui perdure encore aujourd’hui.
Des années à écrire, à étudier et à diffuser…
Roger Perez est un homme travailleur, qui lit et étudie. Outre une médiumnité d’écriture et de psychophonie, il a des capacités de clairvoyance.
Avec l’USF, il organise chaque année des symposiums : un moment de rencontres entre centres spirites ou personnes adhérentes à l’idée spirite. En 1990, c’est le premier symposium et il se déroule à Tours. Puis, beaucoup d’autres suivront dans différentes villes de France : Bordeaux, Lyon, Paris, etc. Au centre de Bron, c’est le temps des conférences sur divers thèmes comme les manifestations, la médiumnité, la prière, Jésus.
Roger Perez orchestre son temps entre les réunions à Bron, celles de Tours, l’écriture d’articles pour les conférences, pour la revue spirite, la rencontre d’autres spirites à l’international.
Ce que nous lui devons…
Il nous a transmis le mode de travail de Casablanca pour les séances d’aide spirituelle ainsi que pour les réu-nions spirites. A cette époque, beaucoup de centres fonctionnaient à la manière brésilienne, c’est-à-dire que les médiums ne travaillaient jamais face au public. Nous avons, à ce jour, conservé cette spécificité, qui demande une grande discipline de la part du médium, afin que le public puisse voir et comprendre comment nous travaillons.
Au fil du temps, sur les conseils de nos guides, nous avons apporté des modifications sur la manière de traiter les fiches de l’aide spirituelle en les classant par type de difficultés : les obsessions, l’aide à distance, l’aide aux Esprits, la magnétisation. Pour les réunions spirites du samedi, nous ne recevons plus les messages d’ordre général mais uniquement des Esprits dont le public désire des nouvelles.
Il nous a, également, apporté les récits de Jean Bazerque, ceux de Botella, de Lulu, le goût de la lecture pour les ouvrages de Kardec et de Léon Denis.
Homme de foi, il a toujours souligné l’importance de la prière et il disait souvent : « Je dis qu’il nous appartient de stimuler notre foi par la raison qui grandit l’esprit par sa logique et lui permet d’avoir l’aptitude nécessaire pour transcender les faiblesses et les passions humaines. Le spirite est l’homme qui a le plus reçu pour comprendre que seul le progrès de son esprit le conduira vers la perfection. »
Le Ciel ou l’Enfer, où allons-nous ?
Le ciel, l’enfer, les anges, les démons, l’appréhension de la mort, voilà un sujet abordé par Allan Kardec qui a suscité beaucoup de questions et qui encore aujourd’hui est abordé avec un certain mystère. Voyons cela : nous vivons, nous pensons, nous agissons, voilà qui est positif. Nous mourrons, ce n’est pas moins certain. Mais en quittant la terre, où allons-nous ? Que devenons-nous ? Serons-nous mieux ou plus mal ? Serons-nous ou ne serons-nous pas ?
« Etre ou ne pas être, telle est la question » comme l’a dit le célèbre Shakespeare.
Plusieurs chemins s’ouvrent à nous, celui du néant des matérialistes purs et durs, avec la destruction absolue de ce que nous sommes. Toutes les connaissances acquises sont perdues, tous les sentiments sont brisés, une seule chose compte alors, profiter de la vie présente et matérielle sans se soucier de l’avenir et peu des autres. Cette conception ouvre une voie royale par exemple à l’euthanasie, l’avortement ou la peine de mort.
Une autre doctrine admet l’existence d’un principe intelligent en dehors de la matière, mais qui est absorbé dans un tout universel à la mort du corps physique. Là non plus pas de responsabilité individuelle. Et enfin il y a une troisième alternative qui est l’individualité de l’âme avant et après la mort.
Toutes les religions admettent le principe du sort heureux ou malheureux des âmes après la mort, mais avec des points de foi contradictoires pour accéder au paradis ou pour éviter l’enfer. Quant à la doctrine spirite, elle prouve la survivance de l’âme individuelle et responsable de ses actes, ainsi que la solidarité et la fraternité qui subsistent dans ses relations entre le monde corporel et le monde spirituel. C’est la raison pour laquelle les spirites n’appréhendent pas la mort. Souvent, les religions nous donnent le choix entre le paradis, qui serait situé dans le ciel, et l’enfer ou certains brûleraient indéfiniment dans les entrailles de la Terre. Plus tard est apparue une notion intermédiaire appelée le purgatoire.
Mais, qu’en est-il réellement ?
L’homme est composé du corps et de l’Esprit. L’Esprit est l’être principal, le corps un vêtement passager. Nous habitons notre terre, et les Esprits sont partout autour de nous et dans l’espace sur différents plans non perceptibles à nos sens. Ces plans sont composés de mondes graduels, des inférieurs où l’âme est en souffrances plus ou moins grandes, que l’on peut considérer comme un enfer, aux mondes supérieurs qui libèrent l’Esprit par son épuration et le conduisent vers le bonheur et la notion de paradis. Les Esprits que nous sommes ont la possibilité d’évoluer d’un point de vue moral tout au long des cycles de la réincarnation sur terre ou ailleurs. Chaque existence est un pas en avant dans la voie du progrès, et dans l’intervalle l’Esprit rentre pour un temps plus ou moins long dans le monde spirituel, où il est heureux ou malheureux selon le bien ou le mal qu’il a fait.
Et le purgatoire me direz-vous…
Kardec considère qu’il est dans les mondes d’expiation comme le nôtre où l’on y purge ses peines et ses misères et il y dépend de chacun d’y revenir faire un séjour ou d’abréger ses passages.
Et les anges et les démons...
Ni les uns ni les autres ne sont de êtres à part dans la création. Les anges sont des âmes ayant acquis un haut degré de perfectionnement au cours de leur évolution et ils jouissent d’un bonheur relatif à leur avancement. Et ceux que l’on appelle communément les démons sont à l’inverse des âmes humaines qui sont encore en bas de l’échelle de l’évolution, et dont les pensées sont encore fortement enclines au mal et à la méchanceté. Mais ces âmes ne sont pas condamnées au mal pour l’éternité et devront également évoluer.
Comment se passe la frontière entre notre monde terrestre et le monde des Esprits ?
A notre mort, nous devenons alors les émigrés de la terre qui rejoignons le continent des Esprits avec pour seul bagage nos actions bonnes ou mauvaises accumulées durant notre séjour sur la planète qui nous a accueillis. La désincarnation ne change ni les habitudes, ni les pensées, chacun se présente tel qu’il a toujours vécu, il n’y a aucune transformation morale de l’être lors du passage dans l’autre monde.
Si aujourd’hui, certains médecins commencent à admettre, qu’il y a une sorte de conscience intuitive qui subsiste lorsque toute activité cérébrale de l’être humain a cessé, lors d’Expérience de Mort Imminente ou de coma profond par exemple, ils n’en expliquent pas pour autant le phénomène physiologique de la séparation de l’âme et du corps. Et pourtant Allan Kardec a très bien expliqué ce phénomène il y a plus de 150 ans. On ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une découverte récente. On peut supposer qu’un jour un scientifique s’attribuera cette découverte connue de tous les spirites.
La connaissance du lien fluidique qui unit l’âme et le corps est la clef de ce phénomène, comme de beaucoup d’autres.
Ce lien, c’est le périsprit, l’enveloppe fluidique de l’âme dont il n’est séparé ni avant ni après la mort. Tout le monde s’accorde pour dire que la matière inerte est insensible. Seule l’âme éprouve les sensations du plaisir et de la douleur. Pendant la vie toute atteinte de la matière se répercute dans l’âme qui en reçoit une impression plus ou moins douloureuse et en garde la trace ; c’est l’âme qui souffre et non le corps.
Mais pourquoi est-ce que je ressens la douleur ?
Tout simplement parce que le fluide du périsprit qui unit l’âme au corps pénètre notre organisme dans toutes ses parties et sert de véhicule aux sensations physiques de l’âme.
Alors que la médecine croit que le cerveau est le siège, la source de toutes nos sensations, en fait il n’en est rien. Le cerveau n’est que le récepteur de la vie de l’âme et il retransmet au corps physique les différents états de l’âme. Privé du fluide périsprital la matière de notre corps redevient inerte. Après la mort, le corps étant séparé de l’âme, il ne ressent plus rien. L’âme étant isolée ne reçoit plus que ses propres sensations dont la source n’est pas dans la matière tangible. L’extinction de la vie organique amène la séparation de l’âme et du corps par la rupture du lien fluidique qui les unit. Mais cette séparation n’est jamais brusque et est fonction de la force d’adhérence qui existe entre le corps et le périsprit.
L’état moral de l’âme est la cause principale d’un dégagement plus ou moins rapide. Plus l’homme est attaché aux jouissances matérielles de la vie, plus le détachement de son Esprit sera difficile et douloureux pour l’âme. Inversement celui qui aura cheminé vers les plans spirituels aura une libération plus rapide et indolore.
Dans le passage de la vie corporelle à la vie spirituelle, il se produit un autre phénomène d’une importance capitale : c’est celui du trouble. C’est un état normal à l’instant de la mort. A ce moment l’âme éprouve une sorte d’engourdissement momentanée de ses facultés. Sa durée est indéterminée et varie de quelques heures à quelques années. A mesure que ce trouble se dissipe, l’âme est dans la situation d’un homme qui sort d’un profond sommeil.
Pour les uns, ce réveil est calme et réconfortant, pour d’autres, il est plein de terreur et produit l’effet d’un affreux cauchemar. Il n’est pas toujours simple de mourir, mais il est toujours temps de se préparer. Pour cela il faut travailler à son épuration, réprimer ses mauvaises tendances, vaincre ses passions. Il faut en voir les avantages dans l’avenir, s’identifier à la vie future et la préférer à la vie terrestre. Il faut non seulement croire à cette vie spirituelle, mais aussi la comprendre.
Passeurs d’âmes
Le monde spirituel est complexe, les lois qui le régissent et les circonstances de la vie sont subtiles et nous échappent en grande partie. Les médiums dans notre monde ont un rôle particulier à jouer et ils doivent s’attacher à suivre les conseils de leur guide ou d’Esprits évolués qui leur permettront d’échapper à certains pièges du mode invisible. Leur devoir est de suivre les orientations reçues et de travailler dans la joie de servir la cause de la fraternité entre mondes visible et invisible.
Nombreux sont les Esprits qui errent dans notre sphère terrestre par incompréhension de ce qu’ils trouvent car ils n’ont pas été préparés ou informés de la vie après la mort. Ces Esprits ont besoin d’aide et l’on peut percevoir leur peine et leur douleur au fur et à mesure de la communication que l’on peut établir, et se rendre compte que le désincarné reste dans ses pensées, qu’il n’arrive pas à passer à autre chose, à se détacher du plan terrestre ou à laisser sa famille à laquelle il reste lié par de puissants sentiments.
Le rôle des médiums est alors de parler avec ces Esprits de leur expliquer que leur place n’est plus ici, qu’ils doivent évoluer dans ce nouveau monde
Suivant le degré d’évolution de l’Esprit, son envie d’écouter, sa volonté de changer, l’Esprit pourra accepter les conseils ou les réfuter. On ne peut pas obliger un Esprit à aller dans la Lumière s’il ne l’a pas décidé lui-même. Le libre arbitre est le même des deux côtés de la frontière et un mort conserve les mêmes traits de caractère, la même personnalité que lorsqu’il était en possession de son enveloppe physique.
Mais pourquoi, me direz-vous, n’est-il pas secouru directement par les Esprits de Lumière ? Ils sont entre eux et ils pourraient bien se débrouiller ensemble. Tout simplement parce que la plupart de nos défunts ne se souviennent que de leur entourage, et des biens matériels qu’ils ont laissés sur notre globe terrestre. Ainsi leurs vibrations sont encore très proches de celles des vivants toujours prisonniers dans l’organisme physique.
N’ayant rien appris ou compris de la vie spirituelle en tant qu’incarné, ils se tournent tout naturellement vers nous, et c’est là que peuvent intervenir ceux que l’on appelle des médiums qui, eux, en principe, ont étudié et ont la connaissance du monde spirituel et de l’échelle spirite (Le livre des Esprits d’Allan Kardec chapitre premier).
Le médium est je vous le rappelle un intermédiaire entre notre monde terrestre et le monde céleste mais également dans certains cas entre ces êtres désincarnés proches de nous et les Esprits supérieurs. Il est donc tout naturel que ces défunts attachés au bas astral viennent frapper à notre porte afin que l’on puisse leur expliquer leur état et le moyen de s’en sortir.
Le médium dans ce cas n’est donc qu’un informateur, un conseiller, entre deux plans du monde spirituel.
Par des prières et un dialogue constructif, il aide ces êtres perdus à comprendre leur état et à leur ouvrir les yeux vers la Lumière où se trouvent des frères spirituels qui les prennent en charge.
Pour mieux comprendre on peut utiliser également cette métaphore. Imaginez que vous êtes dans la salle d’attente d’un médecin généraliste avec des personnes atteintes physiquement de diverses pathologies. Le médecin discute avec ses patients. Pour les uns, faiblement atteints quelques conseils ou une simple ordonnance les remettront sur le bon chemin. Pour d’autres, qui seront hors de sa compétence, il fera appel à un hôpital ou ils seront dirigés vers des spécialistes pour rétablir leur santé, un simple coup de fil suffira pour les orienter vers des personnes ayant des connaissances supérieures.
On peut comparer un centre spirite ou un médium à ce médecin généraliste et les Esprits en souffrance sont les patients qui attendent des soins. Une fois que le contact est établi avec ces âmes perdues et le dialogue engagé, parfois quelques explications, de bonnes paroles, suffisent pour que l’entité reconnaissante retrouve le bon chemin, tourne ses yeux vers la Lumière et saisisse les mains qui lui sont tendues par son guide, sa famille ou des Esprits bienveillants, d’autres fois les médiums demanderont l’aide des guides du centre ou d’Esprits supérieurs afin qu’ils interviennent pour porter secours à ces âmes en détresse qui seront recueillies dans les hôpitaux de cités spirituelles comme cela est magnifiquement expliqué dans le livre Nosso Lar psychographié par Chico Xavier.
Il existe également des Esprits particulièrement tournés vers le mal sur lesquels les médiums n’ont aucune influence. De ceux là il vaut mieux se détourner et éviter de croiser leur chemin. Seule la prière, notre élévation morale et un environnement spirituel bienveillants pourront nous en protéger.
Chacun fait sa part de travail, mais ce ne sont pas les médiums qui emmènent ces Esprits dans la Lumière. Ils les orientent simplement à la frontière entre nos deux mondes. Très rares sont les médiums capable d’intervenir dans l’astral. Les médiums sont les collaborateurs de leurs conseillers spirituels et ils doivent connaître les mécanismes qui régissent la vie spirituelle car ils reçoivent beaucoup d’aide afin que leur tache soit facilitée. Il faut également qu’ils soient dotés d’amour et de charité afin d’être à même de pouvoir résoudre les problèmes de ces humains égarés dans l’espace.
[1] Médecin français né en 1852 et mort en 1941. Il devient disciple du colonel Albert de Rochas avec qui il étudiera toutes les facettes des rencontres avec l’au-delà en faisant faire à ses médiums des voyages astraux.