Bonjour,
Personne ne peut décider pour personne. C'est une question très intime qui concerne le libre arbitre. En cas de doute, la logique veut que l'on s'abstienne de donner ses organes, et, dans ce cas, il faut signaler officiellement que l'on ne souhaite pas donner ses organes. Si, avec le temps, on change d'avis, il est toujours possible de revenir en arrière.
Quant à hâter la mort, cela n'arrive pas, car de nos jours, la médecine a des données très précises sur la mort encéphalique. De plus, ce type de décès doit être constaté par une équipe de médecins qui ne font pas partie de celle qui sera chargée de la greffe.
Sur ce point, comme pour tout ce qui concerne la vie humaine, l'esprit est essentiel. Il nous faut savoir à quel point nous sommes attachés à l'existence corporelle.
Un jour, Chico Xavier parla de cette question et sa réponse est retranscrite dans notre livre Liçoes de Sabedoria :
« Chaque fois qu'une personne fait preuve d'un total désintérêt pour ce qu'elle donne à quelqu'un, sans demander à celui qui en a bénéficié ce qu'il a fait du don reçu, sans attendre aucune rémunération, pas même celle qu'une personne pleine d'humanité espère généralement recevoir et qui porte le nom de compréhension, sans attendre de remerciements, c'est-à-dire, si la personne a atteint un point d'évolution dans laquelle la notion de propriété ne l'inquiète plus, cette créature est capable de faire un don, parce que cela n'affectera le périsprit en rien. »
Voici un exemple tiré du livre Vozes da Outra Margem. Elle raconte l'histoire du jeune Roberto, dont le cœur a été greffé dans la poitrine d'Ari Vacari Zagar, et qui fut historiquement la première chirurgie de greffe de cœur, réalisée à Porto Alegre, dans l'État de Rio Grande do Sul. Sa sœur Magali autorisa la greffe et sa mère Izar fut très inquiète, craignant que le geste de sa fille n'endommage l'Esprit de son fils.
Ce jeune désincarné écrit : « Mère, j'ai quitté mon corps comme quelqu'un qui s'éloigne d'un vêtement qui lui est inutile, et dès le début, tandis que je me sentais privé de la vue, je ressentis une grande douleur dans la poitrine. Les amis de mon père me demandèrent d'oublier la douleur qui bouleversait tout mon être ; ils ne tardèrent pas néanmoins à m'aider par le magnétisme de guérison et la douleur disparut. J'appris plus tard qu'à ce moment-là, le cœur de mon corps physique avait été arraché pour être greffé et favoriser un homme qui était mort.
Mon père me dit que cette mesure avait été autorisée par ma sœur et il me fit connaître l'utilité de cette mesure, puisque je n'allais plus récupérer mon corps dont la colonne vertébrale était brisée. Il m'expliqua que le travail qui avait été fait était correct, en livrant mon cœur qui battait encore à ce frère malade qui grâce à cela pourrait continuer à vivre ; il m'expliqua cela avec tant de logique que je fus d'accord et reconnut que Magali, me voyant à moitié mort du point de vue physique, avait permis que mon cœur puisse servir à quelqu'un qui en avait besoin. Dès que je fus reconnaissant et satisfait de cette mesure, je remarquai que le cœur dans mon corps spirituel était plus fort et plus robuste.
Je vous raconte mon expérience pour que vous ne soyez pas impressionnée par ce qui s'est passé, car suite à la chute dont j'ai été victime, je n'aurais plus jamais pu me relever. Maman Izar, je suis satisfait d'avoir pu faire un don de mon cœur, qui était proche de l'immobilité à une autre personne qui en a bénéficié. Votre cœur généreux pourra conclure que votre enfant est heureux d'avoir trouvé l'occasion de collaborer en faveur de quelqu'un au moment de la libération qui était sur le point de s'accomplir. Maman remerciez Magali de ne pas avoir hésité au moment où j'aurais été obligé d'abandonné mon propre cœur qui se serait inutilement endurci si je n'avais pratiqué sans le savoir cet acte qui m'apporte tant de réconfort dans la vie supérieure, et que je n'avais plus aucune chance de vous revoir.
Je lui en suis très reconnaissant et croyez-moi, si je devais passer par la même épreuve, je demanderais moi-même avec des gestes que l'on retire de mon corps toutes les parties qui pourraient apporter une aide à quelqu'un. » Cette lettre a été reçue par Chico Xavier, le 5 avril 1985, à Uberaba, dans le Groupe Spirite de la Prière.
Fraternellement,
Gilles