1 ère partie : notre histoire, notre réflexion
Suite à un accident de préservatifs, ma femme est tombée enceinte. Nous sommes déjà les heureux parents d'un enfant de 1 an, désiré et chéri (et déjà né d'un "accident"). Ma femme est en pleine dépression nerveuse et voit un psychologue régulièrement. Je vis dans le sud de la France et travaille sur Paris. En clair, je ne vois ma famille que le week end et ce depuis maintenant 2 ans et pour une durée encore indéterminé. La 1ère grossesse, je l'ai vécu à 1000 kms.
Spirite, je ne suis pas pour l'avortement et il est hors de question pour moi de pousser ma femme à le faire. Mais cette dernière ne se sent pas la force vu la situation (éloignement, finance difficile, enfant encore en bas-âge et stabilité psychologique incertaine). Pour ma part, je rejoins le point de vue de ma femme car clairement nous ne nous sentons pas en mesure d'apporter à cet enfant le climat nécessairement stable, matériellement et psychologiquement.
J'ai peur, je suis triste et mon coeur saigne. Je ne sais que faire.
Ma femme est décidée et ne veut pas le garder. Moi, je suis d'accord avec elle pour des raisons purement matérialistes dans le sens où nous ne pensons pas pouvoir assumer cet enfant que ce soit financièrement et moralement. A vrai dire, notre éloignement géographique nous a fait vivre la première grossesse comme un douloureux bonheur. Ma femme s'est épuisée physiquement et moralement a tout géré toute seule. Aujourd'hui, elle est en pleine dépression nerveuse et mène de front l'éducation de notre fils, sa vie professionnelle et personnelle. J'ai peur pour elle, car elle est vraiment "mal en point". Je reste persuadé qu'une deuxième grossesse lui ferait plus de mal que de bien et que notre fils en pâtirait. Pour ma part, je suis partagé entre ma foi spirite et l'envie de ne pas revivre encore une fois l'épreuve qu'a été pour moi de vivre tout gela à 1000 kms de distance. Je ne veux pas encore vivre loin de cet enfant tout en voyant ma femme dépérir comme elle a déjà dépéri avec le premier ; ceci ne veut pas dire qu'elle n'accepte pas son rôle actuel de mère et la situation géographique de notre couple, elle s'y résigne et l'accepte mais il en résulte trop de "négativité" qui l'anéantit de fatigue morale et physique. Notre fils a bientôt un an et ne fait ses nuit que depuis 1 mois. En fait depuis presque un an, ma femme n'a pu faire de nuit complète, étant réveillée presque toutes les heures après un endormissement difficile du petit.
Nous nous disons qu'il vaut mieux pour l'enfant qu'il naisse plus tard, quand je serai auprès de ma famille, quand ma femme sera remise et quand notre premier enfant aura grandit un peu. Cette année qui vient de s'écouler nous a déchirés, parfois éloignés, divisés à cause de fatigue, de douleur, de manque de sérénité. Notre amour l'a emporté mais je n'ai pas envie de revivre ça, que mon fils le vive et que notre famille entière en patisse.
J'ai le sentiment de nous chercher de fausses excuses, que mes anges gardiens s'éloignent du fait de notre décision, j'ai peur pour ma femme d'un point de vue purement spirite et je sais que moi, ayant cette "connaissance" j'ai à en pâtir tout au long de ma vie. Je me sens tellement mal, affligé.
Je suis un spirite convaincu, médium sensitif et guérisseur débutant et en même temps je ne veux courir à notre perte. Ma femme est décidée et je crains que l'avortement n'ai lieu. Je me perds en l'autorisant comme nous perdrons en y renonçant.
L'esprit en cours d'incarnation ne pourrait -il pas s'incarner plus tard en notre sein ? Nous ne le refusons pas, nous le différons.
Que se passerait-il pour lui, pour ma femme et pour moi en cas d'interruption de grossesse ?
Nous avons ma femme et moi le même point de vue quant à notre situation et à ce que cette grossesse impliquera pour nous, pour elle et pour notre fils. Ma femme étant bouddiste, nous n'avons donc au sujet de l'avortement un avis différent quand aux conséquences sur nos vies et sur celle de l'âme en préparation mais nous sommes en parfait accord sur la décision à prendre.
Je sais qu'il faut privilégier la vie du "vivant" si elle est en danger. Il n'y a là aucun danger de mort en ce qui la concerne mais de danger physique et psychologique et c'est aussi important à mes yeux. Je ne veux voir ma femme souffrir, vomir (désolé) pendant 8 mois comme pour le 1er (qui lui aussi est l'heureuse conséquence d'un accident de préservatif alors que nous avions décidé de ne l'avoir que l'année d'après pour cause d'éloignement géographique), elle est encore tellement affaiblie moralement et physiquement. Quant à moi je ne me sens pas prêt pour un 2ème enfant surtout à 1000 kms. Mon but est bien évidemment de me rapprocher de ma famille mais pour l'instant les opportunités de travail sont nulles (je cherche depuis janvier 2001 !!!). Il est clair que nous préfèrerions d'abord stabilisés notre cocon avant de donner un frère ou une soeur à notre fils.
En ce qui me concerne plus particulièrement, je me sens fautif effectivement mais comment pourrais-je ne pas le ressentir ? Nous avons accepté ma femme et moi la venue de notre 1er enfant dans un contexte déjà difficle, ce fût un bonheur mais aussi une grande épreuve, je ne souhaite à personne de vivre une grossesse en tant que "spectateur", par téléphone ou par mail et en "visuel" 2 jours par semaine. J'ai souvant pleuré de ce fait, pleurer d'entendre ma femme craquer petit à petit, physiquement d'abord puis moralement. Tout en, cela dit, acceptant ce passage douloureux comme une épreuve me renforçant. Là, j'avoue ne pas avoir envie de la subir une 2ème fois.
J'essaye de me rapprocher de mes guides (je ne suis pas que sensitif à ce sujet et les messages que je reçois sont difficiles à interpréter encore) mais j'avoue ne pas réussir à faire le vide pour les entendre, tellement pris de remords, de culpabilité voire même de trahison. Le temps m'aidera, les prières aussi. Je n'ai pas encore trouvé le courage de prier moi-même Dieu et l'esprit concerné. Je ne m'en sentais pas le droit. Enfin tout ceci est bizarre pour ne pas dire machiavélique. Je pense agir en toute bonne conscicence quant à la situation et en même temps en pleine contradiction lourde de sens et de conséquence quant à ma foi spirite. Mes intentions comme celles de ma femme sont saines et ne sont pas seulement liée à l'envie de ne pas avoir d'enfant. Comme je le disais nous le refusons pas, nous le différons. Mais qui sommes nous pour décider de la vie ou de la mort ? Là est mon dilemne.
2ème partie : l'avortement a eu lieu
Le titre de cette 2ème partie parle de lui-même et implique mon désarroi mélé au sentiment d'avoir pris la bonne décision. Aidez-moi à y voir clair, je n'y arrive plus seul.
Bonjour mes frère et sœur en humanité,
Vous venez de vivre une grossesse non désirée qui se termine par une interruption volontaire de grossesse "à contre-cœur", comme souvent en pareil cas. Et toi, le papa éveillé au spiritisme, tu nous fais part de ton désarroi et des interrogations qui sont les tiennes.
Nous sommes bien évidemment plein de compassion pour votre expérience douloureuse, mais avant de répondre précisément à tes questions, je souhaite intervenir en amont, car ces deux grossesses par "accident de préservatif" ne doivent pas être "un pur hasard".
S'il n'y a pas d'erreur dans la gestion de votre pratique de contraception, quel peut être le but de ces deux "expériences" de grossesse non désirée ? Ta femme a-t-elle déjà eu recours à l'IVG avant de te rencontrer ? Sa naissance et la tienne étaient-elles désirées ? Sans chercher dans les vies antérieures, il est possible que certains éléments de réponses se trouvent dans ces questions toutes simples.
Autre chose encore. Votre petit garçon était perturbé et donc perturbant. C'est toujours le cas quand les parents sont "mal" moralement car les enfants perçoivent les états d'âmes de leurs parents. Dès que vous aurez résolu vos problèmes, votre enfant ira mieux. Avez-vous songé à vivre ensemble vers Paris où les emplois sont plus faciles à trouver plutôt que d'attendre une mutation dans le midi où les places sont "chères" ?
Telles sont les questions que je me pose à la lecture de ton témoignage.
Qu'enseigne le spiritisme à propos de l'avortement ? L'essentiel des réponses se trouve dans le "Livre des Esprits" d'Allan Kardec, livre 2, chapitre 7, paragraphe "union de l'âme et du corps, avortement". Ce livre est téléchargeable sur notre site. En résumé les Esprits disent que l'avortement "est toujours un crime, du moment que nous transgressons la Loi de Dieu car c'est empêcher l'âme de l'enfant à naître de supporter les épreuves dont le corps devait être l'instrument". Mais dans le cas où la vie de la mère est en danger du fait de la naissance de l'enfant, "il vaut mieux sacrifier l'être qui n'existe pas à l'être qui existe". Les conséquences de l'avortement pour l'Esprit qui était lié au fœtus détruit sont "que cette existence est nulle et devra être recommencée". "L'incarnation manquée ne sera pas toujours suppléée immédiatement car il faut à l'Esprit le temps de choisir de nouveau, à moins que la réincarnation instantanée ne provienne d'une détermination antérieure".
D'une façon générale, le Spiritisme enseigne que nous sommes toujours responsables de nos actes conscients. A contrario, nous ne sommes pas responsables des actes réalisés dans l'ignorance.
Les spirites ne disposent pas de l'éponge magique de la confession. Tout acte contraire aux Lois Divines devra être repassé tout comme le sauteur en hauteur ne peut rehausser la barre temps qu'il n'a pas franchi la hauteur qu'il a lui-même fixée. Si l'Esprit s'entête à répondre faux aux épreuves qui lui sont proposées pour son avancement, alors ces épreuves seront de plus en plus douloureuses jusqu'à ce qu'il les accepte avec humilité. La prière est le "joug", c'est à dire l'instrument que le Christ nous propose pour nous aider à supporter nos épreuves.
Votre épreuve a été soumise à l'aide spirituelle du mercredi organisé par notre Centre Spirite de Bron. Des prières seront dites pour vous et pour l'Esprit qui devait s'incarner par vous. Les Esprits ont demandé "de s'en remettre à Dieu". Une neuvaine a été faite, prières collectives pendant 9 jours.
Mais Lud, si les spirites ne disposent pas de l'éponge magique de la confession, ils disposent d'une certitude absolue : nous arriverons un jour à l'État Christique, c'est à dire à notre Divinité. Chaque incarnation nous rapproche de cet état car nous progressons sans cesse. Les épreuves sont les tests qui nous permettent de changer de niveau de conscience.
Cependant il ne faut pas croire que le progrès spirituel est un chemin de facilité car plus il nous est donné et plus il nous est demandé.
La culpabilité est toujours un frein à notre avancement car elle mange notre énergie. Ton épouse et toi ne devez pas rester sur cet échec, mais vous devez le transmuter, c'est à dire en faire un facteur de progrès. Jésus n'a-t-il pas dit ? : "la pierre que tous les bâtisseurs rejetaient, j'en ai fait la pierre angulaire de tout mon édifice".
Pour cela, il ne faut pas que cette interruption volontaire de grossesse soit un sujet tabou, ni un sujet de discorde entre vous. Faites vous aider si nécessaire par des thérapeutes compétents, mais commencez par régler sans passion, mais avec amour, vos autres problèmes et notamment votre séparation du fait du travail. A deux vous serez plus forts.
N'oubliez pas non-plus l'aide de vos guides spirituels (vos anges-gardiens) qui sont plus avancés que vous, car si vous êtes plus forts à deux, alors à quatre !
Bien fraternellement.
Marc.