Félicitations pour votre site que je consulte depuis 1 an, depuis la disparition de ma maman que j'ai accompagnée dans sa fin de vie (cancer...). Je me suis plongée dans la lecture de vos ouvrages de référence, ainsi que dans la lecture de tout l'agora, pour éviter de poser des questions déjà évoquées. Bien plus qu'informatif, vous m'avez été d'un véritable soutien dans cette épreuve, soutien difficile à trouver dans son entourage, à croire que de vouloir parler de la mort et de la possibilité d'une après mort soit systématiquement assimilé à des troubles du comportement...
Maman et moi étions vraiment unies par un immense amour, nous étions sur la même longueur d'onde, combien de fois nous nous sommes appelées au téléphone au même moment (sonnerie occupée), à des heures pourtant bien différentes. Je souffre encore terriblement, mais je viens de mettre au monde mon second enfant, ô bonheur !
Après avoir fait le point d'une année de deuil particulièrement douloureux, j'ai deux questions précises à vous poser :
Comment discerner les "vrais signes" de sa présence, de ceux victimes de mon imagination, je l'entends souvent, mais je connais ses répliques par cœur, sa voix, sa main, son odeur, j'ai souvent froid dans une pièce quand je prie et que je pense à elle, parfois, quelques signes "électriques" surviennent, mais sans doute suis-je plus attentive depuis que je lis vos ouvrages (livre des esprits, livre des médiums, et lecture de multiples témoignages ou de NDE) ?
Nous étions si proches que je peux tout imaginer, un jour, ma fille de 3 ans qu'elle adorait se réveille en pointant son petit doigt dans un coin de la chambre en hurlant joyeusement "mamie", est-ce moi qui ai voulu l'entendre ou disait elle autre chose qu'elle venait de rêver tout simplement ?
J'ai peur de me faire des idées qui me consolent, mais j'aimerais une certitude.
Ma seconde question est plus vaste, 3 fois dans ma vie, en commençant à 18 ans, j'ai "senti" une mort imminente d'une personne en la touchant (baiser pour saluer ou poignée de main), le premier cas fut celui d'un jeune que rien ne prédisposait une semaine à l'avance à mourir dans un accident de voiture, lorsque je l'ai rencontré pour la première fois, en le saluant, une sensation étrange m'est apparue et je me suis dit : mais que deviendra t-il ?
J'avais beau cherché, je ne lui voyais pas d'avenir, un trou noir, sensation désagréable et question que je ne me pose jamais avec d'autres personnes. Pour Maman, elle portait cette terrible maladie depuis 20 ans avec un courage exemplaire, et elle remontait ave brio le moral des nouveaux malades qui arrivait en chimiothérapie, pour elle, j'ai sentie les derniers moments (dernière fois que je la voyais debout, qu'elle embrassait sa petite fille, etc.) sans l'accepter, car ne voulant accepter l'inévitable, j'ai un peu fuis dans mon travail et j'ai perdu du temps stupidement alors que j'aurais pu déjà être près d'elle, je culpabilise et j'aimerais tellement qu'elle me pardonne.
Comment l'expliquer quand un corps est en souffrance, l'esprit émet-il des "ondes" que je peux déceler ?
Depuis que je côtoie la maladie et la souffrance, je pense que le corps, dans ces moments là prends du recul, et l'être humain qui va mourir le sait, comme une évidence, et se prépare mieux à passer cette épreuve.
Merci encore pour votre fantastique dévouement
Amicalement.
Bonjour Camille,
Lorsque vous dites " je me suis plongée dans la lecture ", j'ai le sentiment très fort que cela va bien au-delà. Vous avez, en fait, cherché à rejoindre, à rétablir le contact avec votre mère. Pourquoi cette soif subite de culture spirite. Ne pensez-vous pas que de son côté votre mère a fait un bout de chemin en vous guidant vers cette ouverture, cet espoir de la retrouver un jour.
Vous parlez d'un immense amour, mais pourquoi " étions unies " ? L'amour est avant tout une force indestructible que rien ni personne ne peut anéantir pas même ce que nous appelons la mort. Cette union dont vous parlez est un don mutuel fait de tendresse, d'attentions, de soutien, d'écoute, de patience, de sourires et de regards. C'est un dialogue de cœur à cœur ou, plus exactement, d'âme à âme. Votre amour pour votre mère n'existe-t-il plus depuis son départ ? Pourquoi voulez-vous qu'il n'en soit pas de même pour elle ? Elle était un Esprit incarné, ayant choisi ce type d'épreuve. Aujourd'hui elle a retrouvé sa liberté et n'habite plus cette enveloppe. Ce n'est pas pour autant qu'elle ne soit pas près de vous et, sans doute, bien plus souvent que vous ne pouvez l'imaginer.
Vous parlez de signes de sa présence. Votre mère possède maintenant la perception d'un Esprit qui est tout autre que la notre. Mais elle n'a pas forcément la permission de se communiquer disons, de manière tangible et doit se soumettre à certaines règles notamment le respect de votre libre arbitre. C'est vous et vous seule qui construisez votre vie future. En un mot vous devez poursuivre votre incarnation et faire vos propres choix.
Comme vous semblez ressentir certaines vibrations de l'au-delà, il est fort possible que vous perceviez sa présence. Ne soyez pas étonnée que votre fille de trois ans ait pu voir " sa mamie ", les enfants, qui sont des Esprits incarnés comme vous et moi, restent plus ou moins en contact avec le monde des esprits jusqu'à l'age de sept ans. D'où une faculté de perception accrue.
Pourquoi cette culpabilité ? Vous avez accompagné votre maman dans son épreuve. C'est sans doute un choix que vous avez fait pour cette incarnation. Il me semble que vous l'avez accompli et que vous n'avez rien à vous reprocher. En ce qui concerne les derniers moments de votre maman, il nous est toujours pénible de perdre un être cher. C'est une souffrance d'autant plus difficile à accepter que les liens d'amour sont puissants. Nous sommes humains avant tout. Ce que vous devez savoir c'est que dans le cas de longues maladies, l'Esprit se dégage du corps physique alors que celui-ci respire encore. Sans en avoir conscience le fait de ne pas être à ses côtés a aidé votre maman à se libérer, votre présence l'aurait retenue et lui aurait rendu la tache plus difficile. Alors une bonne fois pour toute chassez cette idée de votre Esprit, elle n'a aucun fondement, votre maman avait terminé son incarnation.
Camille, la maladie de votre maman vous a ouvert les portes du monde des Esprits. C'est de là que votre Guide vous prodigue ses conseils et son amour. Mais vous devez avant tout poursuivre votre chemin. N'ayez crainte, il y a tout au bout une grande lumière. Cette lumière est faite de tout l'amour que Dieu vous réserve et vous reconnaîtrez ce jour là une couleur qui ne ressemble à nulle autre… mais je sais que vous m'avez compris.
Avec toute mon amitié
Maxence.