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Ce mois-ci, nous vous présentons une réflexion sur les résolutions de début d’année. En cette période de début d’année, il est de coutume de se promettre de faire de louables efforts qui, souvent, ne durent que l’instant d’une journée, voire ne durent même parfois que le temps d’avoir été évoqués...

Ce réflexe, cette tendance à profiter de la nouvelle année pour vouloir s’améliorer, indique bien que nous sentons tous, instinctivement, que notre nature est d’aller vers le progrès, même si, malheureusement, nous n’avons ensuite que rarement le courage de maintenir les efforts sollicités. Si cela ne dure pas, c’est peut-être parce que l’on parle justement d’efforts, sans que l’objectif sublime d’un mieux-être ne puisse nous encourager dans la démarche entreprise. Or, il en va tout autrement, normalement, pour un spirite dont la raison d’être, le but de l’existence, et donc la motivation tout au long de l’année devrait être, comme nous allons le voir, de s’améliorer.

Le bon spirite face aux fausses excuses

reforme intime

En effet, à la question 385 du livre des Esprits d’Allan Kardec, on lit : « Les Esprits n’entrent dans la vie corporelle que pour se perfectionner, s’améliorer. » C’est précisément cette volonté d’amélioration constante qui permet de distinguer un véritable spirite. Allan Kardec le dit très clairement dans l’Évangile selon le Spiritisme, au chapitre 17, Soyez parfaits : « On reconnaît le vrai spirite à sa transformation morale et aux efforts qu’il fait pour dompter ses mauvaises inclinations. » Inutile de chercher des prétextes pour excuser notre apathie, car le codificateur ajoute, toujours dans l’Évangile selon le Spiritisme : « Notre amélioration dépend de nous, car tout homme qui a la jouissance de ses facultés a, pour toutes choses, la liberté de faire ou de ne pas faire ; il ne lui manque, pour faire le bien, que la volonté ».

Dans le Livre des Esprits, à la question 399, les Esprits avaient déjà anticipé une autre réserve fréquente : « L’oubli des fautes commises n’est pas un obstacle à l’amélioration de l’Esprit, car s’il n’en a pas un souvenir précis, la connaissance qu’il en avait à l’état errant, et le désir qu’il a conçu de les réparer, le guident par intuition, et lui donnent la pensée de résister au mal ; cette pensée est la voix de la conscience, dans laquelle il est secondé par les Esprits qui l’assistent s’il écoute les bonnes inspirations qu’ils lui suggèrent ». 

Ainsi, de vagues promesses d’un jour, l’amélioration doit devenir le leitmotiv de toujours. La prière aide à soutenir l’effort dont on ressent très vite les bienfaits, non seulement en soi mais aussi autour de soi. Et pourtant, combien pensent à demander ce soutien dans leurs prières ? Que demandez-vous à Dieu la plupart du temps ? Avez-vous souvent pensé à lui demander votre amélioration morale ? Oh ! Non, très peu ; mais vous songez plutôt à lui demander la réussite dans vos entreprises terrestres, et vous vous êtes écriés : « Dieu ne s’occupe pas de nous ; s’il s’en occupait, il n’y aurait pas tant d’injustices ». Insensés ! Ingrats ! Si vous descendiez dans le fond de votre conscience, vous trouveriez presque toujours en vous-mêmes le point de départ des maux dont vous vous plaignez ; demandez donc, avant toutes choses, votre amélioration, et vous verrez quel torrent de grâces et de consolations se répandra sur vous. » 1

Examen de conscience

Pour savoir comment s’améliorer et quels sont les points à travailler, différents pour chacun, on ne peut pas faire l’économie d’un rigoureux examen de conscience quotidien qui renvoie au fameux « Connais-toi toi-même » de Socrate, merveilleusement expliqué à la Question 919 du Livre des Esprits et commenté dans un article de notre Bulletin n°47, paru en décembre 2011 sous le titre « Examen de conscience ».

Avant d’aller plus loin, il serait bon de rappeler que, pour Léon Denis, l’orgueil, défaut existant en chacun d’entre nous de manière plus ou moins développée, est un frein fréquent à une introspection lucide : « Non seulement l'orgueil nous détourne de l'amour de nos semblables, mais il rend toute amélioration impossible, en nous abusant sur notre valeur, en nous aveuglant sur nos défauts. Seul, un examen rigoureux de nos actes et de nos pensées nous permettra de nous réformer. Mais comment l'orgueilleux se soumettrait-il à cet examen ? De tous les hommes, c'est celui qui peut le moins se connaître. Infatué de sa personne, rien ne peut le détromper, car il écarte avec soin tout ce qui serait de nature à l'éclairer ; il hait la contradiction et ne se complaît que dans la société des flatteurs ».

Une motivation dans la pensée de syntonie 

Par le jeu des syntonies, on fréquente ceux qui sont en phase avec ce que l’on est. C’est ainsi que le voleur est souvent dans un milieu de voleurs, le menteur avec d’autres menteurs, pendant que celui qui se livre aux perversions, aux abus de toute sorte, se maintient avec des acolytes qui l’accompagnent et l’entraînent à toujours plus d’excès. Mais, dès que le changement s’opère, la vibration est immédiatement modifiée. Il faut alors profiter de l’instant et se saisir des nouvelles opportunités qui ne manqueront pas de se présenter sur notre chemin. Au nouveau regard correspond un nouvel environnement, qui se modifie imperceptiblement mais sûrement, au fur et à mesure de notre propre évolution.

Lorsque l’on avance vers la lumière divine, la route s’éclaire de plus en plus. Les cailloux sont toujours sur le chemin, mais ils ne sont plus de mauvaises surprises comme avant. On comprend leur signification et ils ne stoppent donc plus notre marche vers le progrès, vers la perfection.

S'améliorer soi-même

Il ne s’agit pas de devenir un Saint tout de suite, car la marche, bien trop haute, se révèle inaccessible et étouffe ainsi directement les germes de bonne volonté. Il suffit juste d’avoir toujours le souci d’être mieux que la veille et d’avoir conscience que l’on est moins bien que le lendemain. Il faut juste avancer pour ne pas stationner, avancer pour progresser toujours et emmener avec soi ceux qui nous entourent, ceux que Dieu a pris soin de mettre sur notre chemin et qu’Il nous a confiés pour une entraide mutuelle dans la stimulation à l’effort demandé.

S‘améliorer soi-même, c‘est vaincre ses mauvais penchants ou vaincre ses mauvais démons, selon l’importance qu’on leur a laissée. Combien se targuent de savoir ou pouvoir chasser les démons chez les autres alors qu’ils les laissent vivre à loisir en eux-mêmes ?

S‘améliorer soi-même, c’est profiter des instants gagnés, récupérés sur des loisirs oisifs ou nocifs pour se renforcer à travers une saine instruction, des lectures ou des musiques qui aident à élever l’âme, des discussions édifiantes, des prières vivifiantes et stimulantes…

Pour Léon Denis, la philosophie des Esprits permet d’élargir notre vision. Dans son livre Après la mort, au remarquable chapitre sur le devoir, il nous explique que nous ne devons plus rechercher le bonheur terrestre, rare et précaire, mais rechercher « l’amélioration continue, et le moyen de la réaliser, c'est l'observation de la morale sous toutes ses formes ».

S'améliorer soi-même 

Celui qui met fin à une addiction mesure très rapidement la liberté à nouveau gagnée, les économies réalisées, ainsi que l’environnement soulagé, apaisé. En effet, le plus beau des avantages, c’est que la paix gagnée en soi va forcément se propager autour de soi et gagner l’entourage. Celui qui a su dompter, calmer un caractère irascible, facilement emporté, voit vite son entourage s’apaiser également. Les proches, en adaptant parfois simplement leurs réactions au nouveau comportement, vont devenir le meilleur encouragement dans l’amélioration initiée.

Toujours dans Après la mort, quelques pages après, Léon Denis poursuit :« Celui qui a su comprendre toute la portée morale de l'enseignement des Esprits a du devoir une conception encore plus haute. Il sait que la responsabilité est corrélative au savoir, que la possession des secrets d'outre-tombe lui impose l'obligation de travailler avec plus d'énergie à son amélioration et à celle de ses frères. »

Nous avons parlé, tout à l’heure, du jeu des syntonies à propos des mauvais penchants. Il existe aussi, évidemment, dans des vibrations plus saines, plus éthérées. Un individu en colère vibre de sa rage et entraîne, à plus ou moins brève échéance, son entourage dans le même désordre mental. De même, l’individu qui vibre la paix apaise, par sa seule présence, ceux qui l’approchent. Nous en avons tous fait l’expérience dans nos vies, d’un côté comme de l’autre, autrement dit en étant entraîné par les autres, ou en entraînant les autres, dans l’ombre comme dans la lumière. 

Lorsque l’on a suffisamment évolué jusqu’à pouvoir sentir la petite lumière qui vibre en nous, d’en prendre conscience au point de savoir la faire grandir et rayonner par-delà nos corps, alors cela peut éclairer les proches, l’environnement pour qui on peut aller jusqu’à devenir un phare dans la nuit.

S'améliorer pour la société

Comment exiger la paix de nos dirigeants alors que nous ne sommes nous-même pas en paix ? Je vous invite à aller voir, à ce sujet, le beau mouvement initié par Divaldo « Toi et la paix », expliqué dans le Bulletin n°58, paru en septembre 2014.

Comment vouloir la paix dans le monde quand on ne sait pas la vivre avec notre conjoint, nos enfants, nos amis, collègues, voisins, ni même avec nous-même bien souvent ? Oui, nous avons tous, quotidiennement, de multiples occasions de travailler à faire naître la paix, à la propager, et ceux qui ont été placés sur notre chemin ont été choisis précisément pour stimuler ce besoin. Alors remercions-les et entrons dans ce processus de paix, paix en nous-même, paix pour nous-même (il faut avant tout souvent savoir se pardonner), paix autour de nous, paix à semer, paix à faire grandir et rayonner. On en voit assez vite les résultats encourageants.

leon denis etre et destineeLéon Denis nous l’explique très bien dans son bel ouvrage, le Problème de l’Être et de la Destinée : « Considérons d'abord la question au point de vue social ; nous l'envisagerons ensuite dans le sens individuel. Le spiritualisme moderne nous enseigne que les hommes sont solidaires les uns des autres, unis par un sort commun.

Les imperfections sociales dont nous souffrons tous, plus ou moins, sont le résultat de nos errements collectifs dans le passé. Chacun de nous porte sa part de responsabilité et a le devoir de travailler à l'amélioration du sort général. L'éducation des âmes humaines les oblige à tour de rôle à occuper des situations diverses. Toutes doivent alternativement subir l'épreuve de la richesse et celle de la pauvreté, de l'infortune, de la maladie, de la douleur.

Devant les misères de ce monde qui ne l'atteignent pas, l'égoïste se désintéresse et dit : Après moi le déluge ! Il croit échapper par la mort à l'action des lois terrestres et aux convulsions des sociétés. Avec la réincarnation, le point de vue change. Il faudra revenir encore et subir les maux que nous comptions léguer aux autres. Toutes les passions, toutes les iniquités que nous aurons tolérées, encouragées, entretenues, soit par faiblesse, soit par intérêt, se redresseront contre nous. Ce milieu social, pour l'amélioration duquel nous n'aurons rien fait, nous ressaisira de toute la force de son étreinte. Qui a écrasé, exploité les autres, sera exploité, écrasé à son tour. Qui a semé la division, la haine, en subira les effets. L'orgueilleux sera méprisé et le spoliateur dépouillé. Celui qui a fait souffrir souffrira. Si vous voulez assurer votre propre avenir, travaillez donc dès maintenant à perfectionner, à rendre meilleur le milieu où vous devez renaître ; songez à vous améliorer vous-mêmes. Voilà pour les misères collectives qui doivent être vaincues par l'effort de tous. Celui qui, pouvant aider ses semblables, néglige de le faire, manque à la loi de solidarité. »

Et il conclut quelques pages plus loin : « Mais quand la grande doctrine sera devenue la base de l'éducation humaine et le partage de tous, quand la preuve des vies successives apparaîtra à tous les yeux, alors, les plus instruits, les plus réfléchis, développant en eux les intuitions du passé, comprendront qu'ils ont vécu dans tous les milieux sociaux, et ils en éprouveront plus de tolérance et de bienveillance envers les petits. Ils sentiront qu'il y a moins de méchanceté et d'aigreur que de souffrance révoltée dans l'âme des déshérités, et quel parti admirable ils peuvent tirer de leur propre expérience, en répandant autour d'eux la lumière, l'espérance, la consolation.

Alors l'intérêt, le bien personnel deviendra le bien de tous. Chacun se sentira porté à coopérer plus activement à l'amélioration de cette société, au sein de laquelle il faudra renaître pour progresser avec elle et avancer vers l'avenir. »

Concrètement

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Si chacun de nous pouvait vibrer d’un peu plus de paix, d’amour, de joie, notre monde gagnerait immédiatement en apaisement. Quand on assiste à un esclandre, à une montée de colère, que ce soit dans la rue, dans un commerce, dans un transport en commun, au travail, ou dans tout autre lieu public ou privé, si on pouvait faire l’effort pour, dans un pur acte d’amour, se mettre à vibrer la paix et envoyer ainsi des ondes apaisantes, réconfortantes, au lieu, inversement, souvent par simple curiosité malsaine ou préjugés fréquents, d’aiguiser ou de stimuler la passion négative qui s’exprime alors. Nous avons tous le pouvoir de remettre ainsi de la lumière sur l’ombre. Pourquoi n’utilisons-nous pas plus souvent ce pouvoir pourtant accessible et si utile, si nécessaire à tous ?

Comme on le lit dans le Livre des Esprits, à la question 789 : « L’humanité progresse par les individus qui s’améliorent peu à peu et s’éclairent ; alors, quand ceux-ci l’emportent en nombre, ils prennent le dessus et entraînent les autres. »

Une résolution commune nécessaire et urgente

Pour Raul Teixera « Plus grands seront les efforts d’amélioration des travailleurs incarnés, pour eux-mêmes et pour leur travail sur la voie de l’évolution, plus utiles ils seront aux plans supérieurs de Dieu »

Alors décidons de faire briller et grandir notre lumière intérieure, pour que la somme de toutes nos lumières ajoutées puisse prendre le pas sur l’ombre. Il ne dépend que de nous, que d’une décision, une volonté, une bonne résolution à prendre, à garder, à diffuser...

La Terre a besoin de nous, besoin de notre paix intime, besoin de nos douces vibrations aimantes, pour apaiser son atmosphère générale.

Chico disait : « L’amélioration de tout pour tous commence par l’amélioration de chacun », mais il précisait aussi qu’« il n’y a pas de progrès sans effort, pas de victoire sans lutte, pas d’amélioration sans sacrifice et pas de paix sans patience. »

Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! 2

 

1 Allan Kardec, L’Évangile selon le Spiritisme, chapitre 27 « Demandez et vous obtiendrez »
2 L’Évangile selon Luc