Ce mois-ci, nous vous présentons un article apparu dans « Revista ICESP » du deuxième trismestre 2005 et une publication de l’Institut de Culture Spirite de São Paulo : L’Histoire du Spiritisme - Les Grandes Figures de la Doctrine : Camille FLAMMARION – Le Poète des Etoiles. Cet article est écrit par le Dr Paulo Toledo Machado, avocat et président de l’ICESP.
Nicolas Camille Flammarion, plus connu sous le nom de Camille Flammarion, était un astronome français. Cet apôtre de la science travailla toute sa vie à répandre dans toutes les couches de la société sa passion de l'étude et de l'observation des phénomènes de la nature. Qu'est-ce que la mort ? Tout meurt-il en nous ? Avons-nous une âme et quelle est-elle ? Telles sont quelques-unes des questions fondamentales que Camille Flammarion se posa.
Camille Flammarion est né à Montigny-le-Roi en Haute-Marne le 26 février 1842. Il est le divulgateur de l’Astronomie ainsi que du Spiritisme, «de stature régulière, à la physionomie expressive, le célèbre astronome paraît concentrer dans son regard toute l’énergie de son âme, toute la vivacité de son esprit.
Même son nom porte la marque de sa nature et, disons, l’étrange signe de sa destinée (Flamma Orionis…) » (Biographie, Articles et Donnés Spirites, rassemblés par E.E.G. – Madrid – Revue Psychologie L’Irradiation[1] , 1896 )
Astronome célèbre, sage et philosophe, l’extraordinaire chercheur français est également connu comme un rigoureux auteur spirite, président de la Société Astronomique de France, directeur de l’Observatoire de Juvisy, et possédant un «style adorable » (selon Léon Denis) ; ex-président de la S.P.R. (Society for Psychical Research), incarné à Montigny-le-Roi en Haute-Marne, un samedi, à 13 heures, le 26 février 1842 ; comme lui-même allait le dire plus tard : « J’étais très impatient d’arriver sur Terre, je n’ai pas attendu les neuf mois ; je suis né à sept mois. »
La région de la ville où il est né a subi une grande influence romaine ; raison pour laquelle beaucoup de ses habitants ont un prénom de cette origine. Camille en est un. Il appartenait à une humble famille de paysans. Sachant lire à l’âge de quatre ans, il devint à l’école le meilleur élève de sa promotion, et reçut, dès les premières années, une médaille qu’il gardait comme souvenir de son premier professeur, M. Crapelet.
Sa désincarnation eut lieu quand il avait quatre-vingt-trois-ans, à Juvisy-sur-Orge. Il fut « inhumé dans son jardin », dans le vaste Parc de l’Observatoire de Juvisy, le 4 juin 1925 : « il est mort comme un poète, comme un amoureux du ciel ». Après sa désincarnation, son épouse Mme Gabrielle Camille Flammarion (sa secrétaire, dont le nom de jeune fille était Gabrielle Renaudot) a assumé la direction de l’Observatoire, et se désincarna, toutefois, deux ans après.
En 1858, à l’âge de seize ans, Camille fut admis comme auxiliaire dans l’Observatoire de Paris et y composa, en tant que calculateur, le « Bureau des Longitudes ». Encore très jeune il se fit connaître du milieu littéraire avec une œuvre remarquable « La Pluralité des Mondes Habités », écrite à l’âge de dix neuf ans.
Il habita Paris, à l’étage le plus haut d’une maison située à l’angle de la rue Cassini et de l’avenue de l’Observatoire, à laquelle il s’attacha beaucoup, puisque c’est là qu’il souffrit des événements difficiles dans la lutte pour son existence, et c’est là aussi qu’il eut les plus grandes joies da sa vie. Il écrit dans cette maison la plus grande partie des œuvres qui lui ont depuis apporté la notoriété ; il vécut aussi ici après son mariage avec sa fidèle épouse, laquelle connaissait son travail entièrement et l’aidait comme secrétaire. Le cabinet de Flammarion était très simple ; les murs, le sol, sur les tables et chaises étaient encombrés d’une montagne de livres, de périodiques, documents et papiers. Son bureau a toujours été couvert de lettres qui arrivaient tous les jours, de diverses parties du monde, ainsi que des esquisses de sa revue « L’Astronomie », qu’il avait fondée en 1882, et du « Nouveau Dictionnaire Encyclopédique ».
Pendant une décennie, Flammarion reçut pratiquement chaque semaine, des lettres de félicitation très longues provenant de Bourges, d’un certain Monsieur Meret. En raison de ses occupations, Flammarion se contentait de lui répondre de façon brève. Un jour, alors qu’il ne s’inquiétait plus de ce correspondant berruyer, il reçut chez lui le notaire qui lui apprit le fait que M. Meret, proche de la mort et n’ayant pas d’enfant, lui laissait sa grande propriété de Jusigny – connue sous le nom de « château de la cour de France », afin qu’il en profitât. En 1883, Flammarion fonda l’Observatoire Juvisy, qu’il dirigea toute sa vie.
En 1923 il présida le « Society for Psychical Research » et commença a faire des expériences avec les médiums, Mme. Girardin (chez Victor Hugo, à Jersey), Mlle Huet et Eusapia Palladino.
L’« Annuaire Spirite du Brésil » (1931, 1ère édition) mentionne que « le sage des constellations sidérales, avec une sagesse de maître, a prouvé au monde que les domaines de l’Astronomie ne concernaient pas seulement la connaissance des corps célestes. » L’Empereur brésilien Pedro II, passionné des sciences, lui rendit visite et planta un petit cèdre du Liban dans son jardin pour perpétuer l’événement de sa visite. Flammarion, à son tour, enregistra sur une planche de cuivre les détails de cette visite.
Spirite loyal et fervent, il publia entre autres les œuvres suivantes :
1.Philosophiques
« La Pluralité des Mondes Habités ». Paris, Ledoyen, 1862, 2 vol. in 12, de 108 et 108 pp. ; 2éme édition augmentée et illustrée. Paris, Didier, 1864, in 12 ; publiée après son départ de l’Observatoire. Il s’agit d’une étude dans laquelle sont exposées les conditions d’habitabilité des terres célestes. Ces conditions sont discutées du point de vue de l’Astronomie, de la Physique et de la Philosophie Naturelle. D’après Flammarion : « l’Astronomie a cessé d’être une science abstraite, réservée uniquement à un petit nombre de spécialistes. Elle est devenue populaire, selon l’espoir formulé il y a trente par Arago, l’habile ingénieur, qui n’a pas pu voir son espoir réalisé. » (Paris, 1872, tome I, 17e édition., p. 11). Cet ouvrage a été traduit en portugais à partir du français, sous le titre « A Pluralidade dos Mundos Habitados », par J.M. Vaz Pinto Coelho, en 1878, en deux tomes : tome I, édition de la librairie Garnier Irmãos, Rio de Janeiro, in 8°, 266p. ; tome II, de B.L. Garnier, Rio de Janeiro, in 8°, 234 p. Edition espagnole de Juan Olivers, Barcelone, 1873 (RE – 1863 – Janvier et RE – 1864 – Août et Septembre).
Allan Kardec a fait un long commentaire à propos de cette œuvre (RS– 1863 – Janvier) : « Bien que cette œuvre ne relève pas du Spiritisme, le sujet est un de ceux qui entrent dans le cadre de nos observations » (opus cit.) et a expliqué « l’œuvre est divisée en trois parties. Dans la première, sous le titre d'«Etude Historique, l’auteur fait une révision de l’immense liste d’érudits et philosophes, anciens et modernes, religieux et laïques, qui ont parlé de la doctrine de la pluralité des mondes habités, d’Orphée à Herschel et Laplace » (ibidem).
En ce qui concerne le tome II – Livre IV, p. 8 – intitulé « Les Cieux », on relève : « le microscope nous a montré que la puissance créatrice a éparpillé la vie partout sur la Terre, et que, au-dessous du monde visible, il y a des êtres d’une extrême petitesse ; le télescope va nous apprendre que c’est impossible pour notre esprit de cerner toute l’extension de cette puissance, et que, d’après Pascal, nous augmenterions en vain nos conceptions au-delà des espaces imaginables ; nous n’arriverions qu’à produire des atomes par rapport à la réalité. Voici, en fait, le cadre le plus magnifique que nos yeux peuvent admirer, le spectacle le plus imposant donné à l’homme pour témoigner : celui de l’IMMENSITE DES CIEUX.»
« Les mondes Imaginaires et les Mondes Réels ». Paris, 1876.
« Les Habitants de l’outre Monde ». Des révélations de l’au-delà du tombeau. Communications dictées par des « coups frappés » (coups de verres) et écriture médiumnique dans le « Salon Mont Thabor », par la médium Mlle. Huet. Paris, Ledoyen, 1862, 2 vol. In 12°, 108 p. en tout.
« Lumen – Histoire d’une Comète ». Histoire d’une âme ; Histoire d’une comète dans l’infini ; La vie universelle et éternelle. Paris, 1867, Librairie Internationale, 15 Boulevard Montmartre, in 8° ; une autre édition de 1875.
Cette œuvre a été traduite en portugais sous le titre « Narrações do Infinito », par Almerindo Martins de Castro, FEB – Federação Espirita Brasileira (Fédération Spirite Brésilienne), Rio de Janeiro, RJ, 1938, 1ère édition, 188 p. (RS - 1867 – Mars-Mai) et en espagnol, « La Vida Editorial », Barcelone, Espagne, s.d. tome I, : « Historia de un Cometa e Estrela de la Mañana », 127 p. ; tome II, « El infinito y la Musa del Cielo », 125 p., tome III, « Dios y el Progreso Eterno », 126 p.
« Dieu dans la Nature ». Une étude à propos de la force et de la matière, de la vie, de l’âme, de la destinée, des états et des choses, des différentes idées à propos de Dieu selon les hommes, etc. Cette étude est devenue le plus grand argument contre le matérialisme scientifique. Paris, 1867, Didier et Cie. In 12°. Ce livre a été traduit en portugais sous le titre « Deus na Natureza », par M. Quintão. FEB, Rio de Janeiro, RJ, 1959, 1ère édition, 416 p., 1987, 4e édition, 416 pp. (RS– 1867 – Septembre). En espagnol « Constancia », Buenos Aires, Argentine, 1960, 367 p.
« La Fin du Monde ». La menace céleste. Comme le monde finira. La croyance à la fin du monde. Les étapes du future. Après la fin du monde terrestre, etc. Paris, Ernest Flammarion, Editeur, 1894, 418 p. in 12°. – Traduit en portugais sous le titre « O Fim do Mundo », par M. Quintão, FEB, RJ, 1951, 1ère édition ; 1979, 4e édition, 247 p.
« Uranie », illustrations de Bieler, Gambard et Myrbach ; Paris, Marpon et Flammarion, 1889, in 12°, 288 p. « La création est un poème, dont chaque caractère est un soleil ».
« Stella ». Roman attirant, plein de science spiritualiste. Paris, Flammarion, 1897, in 12°. Traduit en portugais sous le titre « Estela », par Almerindo Martins de Castro, FEB, Rio de Janeiro, RJ, 1938, 1ère édition, réédité en 1950, 332 p. 1992, 6e édition, 332 p.
« Rêves Etoilés », Paris, s.d., E. Flammarion, in 12°. Traduit en portugais sous le titre « Sonhos Estelares », par Arnaldo S. Thiago, FEB, Rio de Janeiro, RJ., 1ère édition, 1941, 244p.
« L’Inconnu et les Problèmes Psychiques ». Manifestations de moribonds, apparitions, télépathie, communications psychiques, suggestions mentales, vision à distance, etc. Paris, Ernest Flammarion, 1907, in 12. Traduit en portugais sous le titre « O desconhecido e os Problemas Psiquicos », par Arnaldo São Thiago, FEB, Rio de Janeiro, RJ, vol. I, 1954, 1ère édition, 512 p., 1990, 5e édition, 512 p., et vol. II, 1937, 1ère édition ; 5e édition, 1990.
« Les Forces Naturelles Inconnues », sous le pseudonyme de Hermés. Paris, Didier et Cie. Fred Henry, Dentu, 1865, monographie de 152 p. Dans cet ouvrage il déclare que : « c’est une réfutation, du point de vue de la science, que les critiques dirigées contre les phénomènes spirites concernant les frères Davenport, mais également l’assimilation que l’on a voulu établir entre ces phénomènes et les « tours » de prestidigitation ». (in : Allan Kardec vol. III, p. 62.)
« La Mort et son Mystère », 3 vol. Synthèse spiritualiste à la recherche de preuves sur la survivance de l’âme présentant des événements observés et constatés d’apparitions, hypnotisme, prémonitions et télépathie, et bien d’autres. La réalité de l’être spirituel survivant est démontré dans l’étage de la Science.
Tome I – « Avant la Mort » . Paris, Ernest Flammarion, 1920, 400 p.
Tome II – « Autour de la Mort ». Paris, Ernest Flammarion, 1921, 422 p.
Tome III – « Après la Mort ». Paris, Ernest Flammarion, 1922, 443 p.
Traduits en portugais sous le titre « A Morte e os seus Mistérios ». FEB, Rio de Janeiro, RJ, 1ère édition 1955, 4e édition, 1989.
« Les Maisons Hantées ». Analyse des phénomènes psychiques qui prouvent l’existence de l’esprit. Traduit en portugais sous le titre « As Casas mal Assombradas ». FEB, Rio de Janeiro, RJ, 1ère édition 1937; 5e édition 1991.
2. Astronomie Pratique
« La Terre et la Lune », Limoges, s.d. Les conditions de l’habitabilité dans le monde lunaire. L’influence de la lune, etc.
« La Planète Mars et ses Conditions d’Habitabilité ». Encyclopédie générale à propos des observations concernant la planète Mars. Tome I, 1982, Tome II, 1891 à 1900.
« La Planète Vénus ». Discussion générale à propos des observations concernant la planète Vénus.
« Les Etoiles Doubles ». Catalogue d’étoiles en mouvement.
« Histoire du Ciel ». Philosophie du ciel. Les hiérophantes égyptiens. Systèmes astronomiques. La numérologie. Astrologues, alchimiste et mages, etc. Paris, 1872. Œuvre illustrée.
« Etudes sur l’Astronomie ». Neuf Volumes.
« L’invention des lunettes d’approche et Galilée ».
« Grand Atlas Céleste ». Comprenant la description de plus de mille étoiles.
« Grande Carte Céleste ». Comprenant la liste des étoiles vues à l’œil nu.
« Planisphère Mobile ».
« Globes de la Lune et de la Planète Mars ». « Carte Générale de la Lune ».
3. Enseignement de l’Astronomie
« Qu’est-ce que le Ciel ? Astronomie élémentaire»
« Initiation Astronomique ». Traduit en portugais sous le titre « Iniciação Astronômica », Lisboa, Editora Guimarães. Il y dit que « la connaissance des merveilles de l’univers constitue une science très vaste ». Flammarion a affirmé que « pendant de longs siècles, l’illusion créée par les apparences a trompé les observateurs à propos de la réalité des mouvements célestes, à propos de la nature des astres et surtout à propos de la position et des conditions de stabilité de notre planète. On supposait que la Terre restait immobile au centre de l’univers, base et centre de toute la création. » p. 6.
« Astronomie des Dames ».
« Astronomie Populaire ». Paris, C. Marpon et Flammarion, 1881, 443 p. Livre qui a reçu le prix « Montoyon » de l’Académie Française en 1880. Traduite dans plusieurs langues, cette œuvre a été perçue comme révolutionnaire, démontrant les erreurs des anciennes croyances.
« Les Terres du Ciel » Description astronomique, physique, climatologique et géographique des planètes qui gravitent au tour du soleil avec la Terre. Paris, 1877.
« Les Merveilles Célestes ». Paris, Hachette. Traduit en portugais sous le titre « As Maravilhas Celestes », par Alexandre da Conceição, 1937, editora Educação Nacional, Portugal.
« Copernic et le Système du monde ».
« Annuaire Astronomique ».
4. Sciences Générales
« Le monde avant l’apparition de l’Homme ». L’origine de la Terre, l’origine de la vie, l’origine de l’humanité. Paris, Marpon, 1886.
« L’atmosphère, Météorologie Populaire ». Paris, hachette, 1888.
« Mes voyages aériens ».
« Contemplations Scientifiques » La nature, les hommes et les animaux. Paris, Flammarion, 1887.
« L’Eruption du Krakatoa ».
« Les Tremblements de terre et les Eruptions Volcaniques ».
« Curiosités de la Science, le Temps et le Calendrier ».
« Les Phénomènes de la Foudre ».
« Les Caprices de la Foudre ».
5. Variétés
« Mémoires biographiques et philosophique d’un Astronome ».
« Contes Philosophiques ».
« Vie de Copernic ». Historie de la Découverte du monde. Paris, Didier, 1872.
« Voyage dans le Ciel ».
« Dans le Ciel et sur la Terre ».
« Clairs de Lunes ». Paris, Flammarion, 1903. Traduit en portugais sous le titre « Contos de Luar », par Jayme Cortesão, Guimarães e Cia, Lisboa, 1914.
« Excursions sur les Autres Mondes ».
En rendant hommage à Allan Kardec à l’occasion de sa désincarnation le 31 mars 1869, Flammarion, invité par la Société Spirite de Paris, dit dans son discours : « Il était, ce que je nommerai le bon sens incarné ». Ce discours a été publié sous le titre « Discours prononcée sur la tombe d’Allan Kardec ». Paris, Didier et Cie., 1969. Réédité par la Librairie Spirite sous le titre « Le Spiritisme et la Science ». Paris, 1869, et inclus aussi dans « Œuvres Posthumes d’Allan Kardec ».
Les œuvres de Flammarion ont été traduites dans un grand nombre de langues – anglais, espagnol, suédois, danois, italien, hongrois, tchèque, hollandais, roumain, russe, allemand, portugais -, et sont présentées aussi dans la Revue Spirite qui publie également les articles listés ici :
1863 – Janvier : « La Pluralité des Mondes Habités ».
1863 – Avril : « Les Esprits et le Spiritisme ».
1864 – Janvier : « Fontenelle et les Esprits Batteurs ».
1867 – Mars : « Lumen- Récit Extra terrain ».
1867 – Mai : « Lumen ».
1867 – Août : « Dieu dans la Nature ».
1867 – Décembre : « L’Homme avant l’Histoire – l’Ancienneté de la Race Humaine ».
1869 – Mai : « Le Spiritisme et la Science ».
Traduit du portugais par Maer
[1] Revista Psicologia La Irradiacion, 1986.