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L'ectoplasme
L'ectoplasme

Ce mois-ci, nous vous présentons L'ectoplasme. Afin de répondre à des questions comme : Qu’est-ce que l’ectoplasme ? Comment se manifeste-t-il ? nous nous appuyerons sur les explications fournies par Sir Arthur Conan Doyle ; elle est étayée d’exemples tirés de cette longue période de manifestations d'effets médiumniques physiques qu’a été le 19ème et le 20ème siècle.

 L'ectoplasme

Qu’est-ce que l’ectoplasme ?

C’est une émanation fluidique du corps du médium et comme une vapeur épaisse semi lumineuse qui émane du flanc ou de la bouche d’un médium. Les scientifiques comme Richet, Crookes, Schernck-Notzing et de bien d’autres ont prouvé son existence.

En voici quelques exemples 

En 1877, le juge Peterson déclare qu'il a vu avec le médium W. Lawrence « un nuage cotonneux » qui semblait sortir du flanc du médium et qui a pris progressivement la forme d'un corps solide. Il parle aussi d'une silhouette se formant à partir d'une « boule de lumière ».

En 1878, James Curtis voit, avec Slade en Australie, une « vapeur gris blanchâtre, comme un nuage » se former et s'accumuler, préparant l'apparition d'un personnage entièrement matérialisé.

Aux États-Unis, en 1885, M. E. A. Brackett vit avec le médium Helen Berry « une petite substance blanche en forme de nuage » qui grandit jusqu'à mesurer environ un mètre cinquante de haut « quand soudain en sortit la forme pleine, ronde et sylphique de Bertha qui s'avança vers nous ».

En 1903, de nombreuses expériences sur l’ectoplasme en se servant du médium Eva Carrière, ont été réalisées avec le professeur Richet, à Alger, chez le général Noel à la Villa Carmen.

Le professeur Charles Richet observa une curieuse matière blanche qui semblait émaner de la personne du médium. Éva avait alors dix-huit ans et était au sommet de ses pouvoirs qui s'épuiseront progressivement au fil de longues années d'investigations contraignantes. On a fait quelques tentatives pour jeter le doute sur les résultats atteints par Richet et on a prétendu que les personnages matérialisés étaient en réalité des domestiques déguisés mais la réponse définitive est que les expériences sont menées derrière des portes verrouillées.
Dans ses premiers rapports, publiés dans les Annales de la science psychique, Richet décrit avec quantité de détails l'apparition avec le médium Éva C. de la forme matérialisée d'un homme qui se nomme lui-même « Bien Boa ». Le professeur dit que cette forme possède tous les attributs de la vie. « Il marche, parle, bouge et respire comme un être humain. Son corps est résistant et a une certaine force musculaire. Il ne s'agit ni d'un mannequin ni d'une poupée ni d'une image réfléchie dans un miroir ; il est comme un être vivant ; il est comme un homme vivant ; et il y a des raisons pour rejeter résolument toute autre supposition que l'une ou l'autre de ces deux hypothèses : soit celle d'un fantôme possédant les attributs de la vie ; soit celle d'une personne vivante jouant le rôle d'un fantôme [1] ». Il analyse en détail les raisons qu'il a de repousser la seconde possibilité.
Décrivant la disparition de la forme il écrit : « Bien Boa essaie, à ce qu'il me semble, de venir parmi nous mais il a une démarche hésitante, boitillante. Je ne saurais dire s'il marche ou s'il glisse. A un moment, il titube comme s'il était sur le point de tomber, boitant d'une jambe, qui semble incapable de le porter (je donne mon impression personnelle). Puis il se dirige vers l'ouverture des rideaux. Et, sans même ouvrir les rideaux, autant que je puisse en juger, il s'abîme subitement, disparaît dans le sol et, au même instant on entend un son de « clac ! clac ! » comme le bruit que ferait un corps jeté par terre.

 Le médium Eva Carrière et une formation de visage

Très peu de temps après (deux, trois ou quatre minutes) aux pieds mêmes du général, dans l'ouverture des rideaux nous voyons à nouveau la même boule blanche (sa tête ?) par terre ; elle monte rapidement, tout droit, s'élève à hauteur d'homme, puis s'effondre subitement sur le sol, avec le même bruit « Clac ! clac ! » que produit un corps tombant par terre. Le général sent le choc des membres qui, en tombant, lui heurtèrent la jambe avec une certaine violence. »
L'apparition et la disparition soudaine du personnage évoquent tant l'action d'une trappe que le lendemain, Richet procède à un examen minutieux du sol dallé de pierre ainsi que du plafond de la remise qui se trouve en dessous, sans découvrir la moindre trace de trappe. Pour apaiser les rumeurs absurdes courant sur l'existence d'un tel passage, il obtient par la suite un certificat de l'architecte. L'intérêt de ces rapports des premières manifestations est augmenté par le fait qu'à cette époque le médium obtient des matérialisations complètes qui plus tard, à l'occasion des séances qu'elle donnera à Paris, deviendront extrêmement rares.
Une curieuse expérience a lieu avec Bien Boa ; on essaie de le faire respirer dans une bouteille remplie d'eau de baryte pour voir si son souffle contient du gaz carbonique. La forme fait ce qu'on lui demande avec difficulté et le liquide montre la réaction attendue. Pendant cette expérience, on voit nettement les formes du médium et d'une jeune autochtone assise avec elle dans le cabinet. Richet rapporte un incident amusant pendant cette expérience. Quand l'eau de baryte devient blanche les participants crient « Bravo ! » Sur quoi, la forme de Bien Boa apparaît par trois fois entre les rideaux et s'incline comme un acteur au théâtre qui salue après un rappel.
Richet et Delanne ont pris de nombreuses photographies de Bien Boa que Sir Oliver Lodge décrit comme les meilleures du genre qu'il ait vues. Un trait frappant à leur sujet est qu'un bras du médium présente un aspect plat, indiquant le processus de dématérialisation partielle si bien observé avec un autre médium, Madame d'Espérance. Richet fait observer avec acuité[2] : « Je ne crains pas de dire que le vide de cette manche, loin de démontrer une fraude, établit au contraire qu'il n'y pas eu de fraude ; elle semble également parler en faveur d'une sorte de désagrégation matérielle du médium qu'elle-même est incapable de soupçonner.»

 Apport de fleurs avec Madame d'Espérance

Les études du professeur W. J. Crawford de l’université de Belfast réalisées entre 1914 et 1920, ont permis de vérifier l’existence de cet ectoplasme avec divers médiums et notamment avec Madame d'Espérance.
Elle explique : « Il me semblait pouvoir sentir des fils fins tirés hors de moi à travers les pores de ma peau. »
Cela exerça une influence importante sur les recherches du Dr Crawford, il parlait de « baguettes psychiques » et de « matière qui ressemble à des spores ».

En voici un détail :
« D'abord, on observe par terre devant le cabinet la tâche vaporeuse de quelque chose de blanc. Elle grandit ensuite progressivement, s'étendant visiblement comme si c'était un morceau de mousseline animé, se dépliant pli après pli, par terre jusqu'à mesurer un mètre sur un mètre, sur une profondeur de quelques centimètres – quinze, peut-être plus. Bientôt, elle se met à s'élever lentement au centre, ou près du centre, comme si une tête humaine se trouvait en dessous, tandis que le film vaporeux par terre se met à ressembler de plus en plus à de la mousseline tombant en plis autour de la partie qui se soulève si mystérieusement. Quand elle atteint une cinquantaine de centimètres, on dirait qu'un enfant se cache dessous, et qu'il remue les bras dans tous les sens comme s'il manipulait quelque chose dessous. Elle continue de s'élever, parfois retombant un peu pour remonter à nouveau encore plus haut, jusqu'à ce qu'elle atteigne une hauteur d'environ un mètre cinquante, où on imagine une forme en train d'arranger les plis d'une draperie autour d'elle. Bientôt, les bras s'élèvent notablement au-dessus de la tête et s'ouvrent au-dehors à travers la masse de draperie vaporeuse de l'esprit, et Yolande se tient devant nous, sans voile, gracieuse et belle, grande de près d'un mètre cinquante, avec une coiffure en forme de turban, de dessous lequel ses longs cheveux noirs tombent sur ses épaules et dans son dos... La draperie blanche, pareille à un voile, est enroulée autour d'elle par commodité ou jetée sur le tapis par terre, sur le côté jusqu'à ce qu'elle en ait à nouveau besoin. Tout cela demande de dix à quinze minutes pour s'accomplir. »

 Apparition du fantôme

Le Dr W.J. Crawford explique que l'ectoplasme est une substance qui peut se manifester de nombreuses façons avec des propriétés variables ; il en parle dans trois ouvrages The Reality of Psychic Phenomena en 1917, Experiments in Psychical Science en 1919 et The Psychic Structures at the Goligher Circle en 1921.
Il démontre que les lévitations de la table, les coups frappés sur le plancher de la pièce et les mouvements d'objets dans la salle de séance sont dus à l'action de «baguettes psychiques » ou, comme il les a baptisées dans son dernier ouvrage, des « structures psychiques » qui émanent du corps du médium. Quand la table est soulevée du sol, ces « baguettes» opèrent de deux façons. Si la table est légère, la baguette, ou structure, ne touche pas le sol mais joue le rôle d'un « cantilever solidement fixé au corps du médium à une extrémité et qui s'accroche sous la surface ou aux pieds de la table par l'extrémité laissée libre ». Dans le cas d'une table lourde, au lieu de prendre appui sur le médium la force s'exerce sur le sol et forme une sorte de levier entre la table en lévitation et le médium. Placé sur une balance, le médium voit son poids augmenter lorsque la table se soulève.
Le Dr Crawford propose aussi cette intéressante hypothèse sur les processus en oeuvre dans la formation d'ectoplasme dans un cercle. Il faut comprendre que par « opérateurs » il veut parler des esprits opérateurs qui contrôlent les phénomènes :
« Les opérateurs agissent sur le cerveau des participants et donc ainsi sur leur système nerveux. De petites particules, il peut même s'agir de molécules, sont chassées du système nerveux hors du corps des participants par les poignets, les mains, les doigts ou d'autres parties. Ces petites particules, désormais libres, sont chargées d'une quantité considérable d'énergie latente, énergie qui peut réagir au contact de tout système nerveux humain. Ce flux de particules chargées d'énergie circule autour du cercle des participants, sans doute en partie sur la périphérie de leurs corps. Le flux, par une augmentation progressive de la part des participants, atteint le médium avec un haut degré de « tension », le charge d'énergie, reçoit de celui-ci un nouvel accroissement, retraverse le cercle, et ainsi de suite. Finalement, lorsque la « tension » est suffisamment forte, le processus circulatoire cesse et les particules chargées d'énergie se rassemblent sur, ou s'attachent au système nerveux du médium, qui acquiert de ce fait une réserve dans laquelle il pourra puiser. Les opérateurs disposent maintenant d'une quantité suffisante de l'énergie qui convient, c'est-à-dire une énergie nerveuse, et ils peuvent agir sur le corps du médium qui est fait de telle façon que la matière brute de son corps peut, au moyen de la tension nerveuse à laquelle il est soumis, être effectivement et temporairement détachée de son état ordinaire et être projetée dans la salle de séance[3]. »

 Formation d'ectoplasme

Ces nouvelles connaissances précises sont utiles car elles nous donnent une explication rationnelle de ces coups frappés qui ont été parmi les premiers phénomènes à attirer l'attention. Il serait prématuré de dire qu'on ne peut les produire que d'une seule manière mais on peut au moins affirmer que leur méthode ordinaire de production consiste en l'extension d'une baguette d'ectoplasme, visible ou non, qui vient percuter quelque objet solide. Il est probable que ces baguettes sont des conducteurs de force plutôt qu'elles ne sont fortes en elles-mêmes, tout comme un petit fil de cuivre peut transporter la décharge électrique qui va désintégrer un cuirassé. Dans l'une des admirables expérimentations de Crawford, quand ce dernier découvre que les baguettes proviennent de la poitrine de son médium, il imprègne son corsage d'un liquide rouge puis demande que les coups soient frappés contre le mur d'en face. On constate que le mur est semé de points rouges, les saillies ectoplasmiques ayant emporté chacune un peu de la couleur de la blouse qu'elles ont traversée. De la même manière, les mouvements de table, dans le cas où ils sont authentiques, semblent dus à une accumulation d'ectoplasme sur la surface, recueilli auprès des divers participants et utilisé ensuite par l'intelligence directrice. Crawford conjecturait que les extrusions devaient souvent posséder des suceurs ou des pinces à leur extrémité afin de pouvoir saisir ou soulever, et l'auteur rassembla en conséquence plusieurs photographies de ces formations qui montrent nettement un profil en dent de scie tout au bout qui remplirait une telle fonction.

Il y a certaines autres propriétés des excroissances ectoplasmiques qu'il faudrait noter. Non seulement la lumière exerce un effet destructeur sur elles, sauf si elles y sont progressivement acclimatées ou encore si elles sont spécialement préparées auparavant par les contrôleurs, mais la conséquence d'un éclair soudain est de faire rentrer brutalement la structure dans le médium avec la force d'un bandage élastique qui claque. Cela n'est en aucun cas une affirmation fausse destinée à protéger le médium de toute surprise mais c'est un fait bien réel vérifié par maints observateurs. Toute intervention sur l'ectoplasme, sauf si sa production frauduleuse est avérée, doit être fortement déconseillée et une puissante traction sur la trompette, ou tout autre objet soutenu par la baguette ectoplasmique est presque aussi dangereuse que l'exhibition d'une lumière. L'auteur garde en mémoire un cas où un participant peu averti se saisit de la trompette qui flottait devant lui et la retira du cercle. Cela se produisit dans le silence mais le médium se plaignit néanmoins d'une douleur à ceux qui l'entouraient et resta prostré pendant quelques jours. Un autre médium exhiba une cicatrice qui courait de la poitrine à l'épaule provoquée par la détente de la baguette ectoplasmique au moment où quelque apprenti dénonciateur avait allumé une torche électrique. Quand l'ectoplasme se replie vers une surface muqueuse il peut s'ensuivre une grave hémorragie, dont plusieurs cas sont venus à l'attention de l'auteur. Dans un cas précis, celui de Susanna Harris, à Melbourne, le médium a dû garder le lit une semaine après une expérience de ce type.

Conan Doyle

 

[1] Annales de la science psychique, vol. II, p. 273.

[2] Annales de la science psychique, vol. II, p. 238.

[3]The Reality of Psychic Phenomena, p. 243.