La galerie photo

photo-icone-4708-48

Découvrez notre centre et ses activités en images dans nos archives photographiques.

Le vidéoscope du Centre

video2-icone-5248-48

Découvrez des vidéos liées au spiritisme que nous sélectionnons pour vous chaque mois dans notre galerie vidéo.

Nous contacter

contact-icone

Vous souhaitez prendre contact avec nous ? Pour avoir des informations, n'hésitez pas et Cliquez ici

Proceedings of the S. P. R
Proceedings of the S. P. R

Ce mois-ci, nous vous proposons une expérience qui a été relaté par Lord Balfour dans le XXIXe volume des « Proceedings of the S. P. R. » et que l’on nomme l’oreille de Denys ou l’histoire d’une devinette proposée par le monde des Esprits. Elle permet par une association d’idées se rapportant à la littérature classique d’apporter une preuve indirecte, mais décisive, au sujet de sa survivance spirituelle.

Au cours d’une séance qui eut lieu le 10 janvier 1910, avec le médium Mrs. Willett, celle-ci, en conditions de transe, avait proféré la phrase : « Le lobe de l’oreille de Denys », en prononçant, avec l’accent italien, le nom de Dionysius. Cette phrase, restée alors incomprise, indique probablement que, dès 1910, le regretté Frédéric Myers, en union avec Gurney, méditait une expérience se rapportant aux études classiques ; expérience que les circonstances ne leur permirent pas de réaliser pour le moment.  Lord Balfour

Mais le 10 janvier 1914, Mrs. Willett revient, par l’écriture automatique, sur l’argument ; cette fois, le défunt communicant est un autre homme qui s’était fait apprécier par son érudition classique, le professeur Verrall, décédé en 1912. Parlant de sa femme (elle aussi professeur de langues classiques), bien qu’elle ne fût pas présente, il invite à lui demander si elle se souvient du jour où il lui a reproché son ignorance au sujet d’un thème classique qu’elle aurait dû connaître.
Or le fait était exact, et se rapportait précisément à l’incident exposé par Mrs. Willett, dont les messages médiumniques étaient transmis à Mrs. Verrall pour l’analyse des citations classiques qu’il contenait. Dans la circonstance de la phrase : « Le lobe de l’oreille de Denys », ne parvenant pas à en saisir la signification, elle s’était adressée à son mari, qui la lui avait expliquée, en s’étonnant qu’elle ignorât un épisode d’érudition classique, alors qu’elle eût dû le connaître.
Le 28 février 1914, Mrs. Willett écrivit automatiquement un autre message du décédé professeur Verrall, dans lequel on annonçait qu’il allait tenter une expérience, constituée par « une association d’idées se rapportant à la littérature classique » ; expérience dont le thème était apparu déjà dans une phrase prononcée en transe par le médium, et que le communicant se proposait de compléter, en fournissant les éléments nécessaires. Il ajouta ensuite : « L’expérience que je me propose d’effectuer est bonne, et mérite d’être tentée ». Il prévint toutefois que cette expérience se déroulerait probablement au cours d’une période de temps plutôt longue, durant laquelle sa femme, Mrs. Verrall, ne devait rien savoir de ce qui se passait ; si les autres expérimentateurs parvenaient à des conclusions personnelles pendant l’expérience, ils devaient conserver leurs découvertes chacun pour son compte, sans en faire part aux autres.
Ces instructions préventives et méticuleuses montrent avec quelles intentions sérieuses la personnalité communicante se disposait à fournir aux vivants une preuve indirecte, mais décisive, au sujet de sa survivance spirituelle ; preuve qui devait être de nature assez complexe pour triompher de l’objection éternelle sur la télépathie entre vivants.
Il se découvrit que le professeur S. H. Butcher s’était joint au docteur Verrall pour mener à bien l’importante expérience, laquelle consistait en une sorte de « devinette classique », où le choix du thème considéré devait revêtir les traits caractéristiques qui étaient spéciaux à la profonde érudition classique des décédés communicants. Dès lors, les divers thèmes de la « devinette » furent transmis en plusieurs séances, sous la forme de phrases détachées, noyées au milieu de périodes conçues en un style obscur, indéchiffrables pour les personnes étrangères à l’érudition classique. Un an et demi furent nécessaires pour les rassembler toutes.

Voici les thèmes essentiels extraits des messages volontairement très ténébreux, thèmes qui constituaient l’énigme à résoudre :
- L’oreille de Denys.
- La caverne de Syracuse, où l’on enfermait les prisonniers de guerre et d’état.
- L’histoire de Polyphème et d’Ulysse.
- L’histoire d’Acis et Galatée.
- Jalousie.
- Musique et le son d’instruments de musique.
- Quelque chose à chercher dans la « Poétique » d’Aristote.
- Satire.

Il s’agissait d’aller à la recherche d’un personnage secondaire et oublié de la littérature classique grecque, personnage qui n’était pas cité dans les histoire de la littérature en question, et qui devait réunir, dans sa personne, les thèmes divers énumérés plus haut, en leur conférant leur unité nécessaire.
Pendant la période que dura l’expérience, les agents spirituels avaient administré, par des doses de quelques pages à chaque fois, leurs messages indéchiffrables.
A cet égard, on lit dans ces messages des avertissements du genre suivant : « Gurney dit que pour le moment, on a administré assez de matière au médium. Plus tard, nous lui en transmettrons d’autres encore. De toute façon, il est entendu que, tant que notre effort ne sera pas parachevé, ces fragments, tels que nous les transmettons, ne doivent être communiqués à aucun autre automatiste ».
Or, de longs mois se passent entre une transmission de matériel nouveau et la suivante, comme si l’on voulait accorder aux experts, qui analysaient les messages, le temps suffisant pour les déchiffrer.
J’arrive à la solution de l’énigme, que le groupe des experts avait enfin trouvé, par la découverte du personnage obscur et oublié auquel se rapportaient tous les thèmes indiqués plus haut. Lord Balfour remarque à ce propos :
Ceux qui ne se sont pas spécialisés dans la littérature classique ne doivent certainement pas rougir en avouant ignorer le nom même de Philoxène. Celui-ci avait été cependant un poète fort estimé de son temps, bien que quelques lignes à peine de ses oeuvres soient parvenues jusqu’à nous.
Philoxène était un poète dithyrambique. Le dithyrambe était une sorte de poésie irrégulière, dans laquelle la poésie venait se combiner avec la musique ; l’instrument musical généralement employé dans ces occasions était la cithare. Philoxène était natif de l’île de Cythère ; dans la période de sa plus grande réputation, il vécut quelque temps en Sicile, à la cour de Denys, tyran de Syracuse. Mais il tomba un jour en disgrâce et fut enfermé dans la caverne-prison, qui avait été, à l’origine, creusée à même le roc dans le but d’en extraire des pierres.
(A propos de cette cave-prison, il n’est peut-être pas inutile de rappeler qu’elle porte aujourd’hui encore le nom d’ « Oreille de Denys « à cause de ses propriétés acoustiques, permettant la transmission de la voix à une distance considérable ; circonstances à l’aide de laquelle on raconte que le tyran Denys put ainsi surprendre les conversations des prisonniers).

Lord Balfour continue en disant :
Maintenant, j’arrive au cœur du mystère qui avait résisté si longtemps à toutes nos recherches. Le plus célèbre des dithyrambes de Philoxène était un petit poème intitulé : « Le Cyclope et Galatée », dont quelques vers seulement sont parvenus jusqu’à nous. C’était une sorte de pastorale dans laquelle Philoxène se moquait des amours du Cyclope avec Galatée ; il avait été écrit pour se venger de Denys (qu’il représentait par le Cyclopes). Denys était aveugle d’un œil (on sait que les cyclopes n’avaient qu’un œil unique). Tout cela s’adapte déjà avec l’un des thèmes constituant l’énigme à résoudre dans laquelle il est question d’une « Satire ».
Mais il fallait expliquer le reste ; on trouva enfin dans un très rare ouvrage d’érudition classique, qui faisait partie de la bibliothèque du défunt professeur Verrall, le paragraphe suivant, qui se rapporte au poète Philoxène :
« Son amitié avec Denys l’Ancien fut brisée d’un coup, soit à cause de son franc criticisme des tragédies que composait le tyran, soit par suite de l’amour qu’il conçut pour Galatée ; une jolie joueuse de flûte, favorite de Denys. Un jour toutefois, Philoxène fut remis en liberté et amené devant le tyran pour qu’il exprimât son avis sur des vers de Denys. Après en avoir écouté la lecture, le poète s’écria : Conduisez-moi de nouveau en prison ! » — Pendant son incarcération, il se vengea en écrivant un fameux dithyrambe portant le titre de : « Le Cyclope et Galatée », dans lequel le poète se représentait sous le personnage d’Odysseus, qui, pour se venger de Polyphème (Denys), lui enleva la nymphe Galatée, dont le Cyclope était épris ».
Et voilà enfin atteinte l’unité littéraire que l’on recherchait depuis si longtemps, consistant à combiner les divers parties de la devinette classique imaginée et transmise, aux vivants, par les décédés professeur Verrall et Butcher. Les thèmes de la devinette se trouvaient en entier dans le dithyrambe du « Cyclope » de Philoxène : Denys et l’oreille de Denys (c’est à dire la catacombe-prison de Syracuse) ; Ulysse et Polyphème (le Cyclope) ; Acis et Galatée (la maîtresse) ; Jalousie (que Philoxène provoqua chez le tyran en lui enlevant sa maîtresse), et la Satire (écrite par lui en prison pour se venger de Denys). Chacun des thèmes transmis trouve sa place dans le petit poème de Philoxène, y compris le thème de la musique, formant partie intégrante dans la récitation des dithyrambes.  Aristote
Restait à trouver le passage d’Aristote, pouvant se combiner avec tout le reste. Or, on a découvert dans la « Poétique » d’Aristote deux passage s’adaptant également au cas ; dans l’un, il était question de la poésie dithyrambique en général ; dans l’autre on citait spécialement le « cyclope » de Philoxène comme un exemple de poème satirique.

On comprendra par ce résumé du cas très intéressant de « correspondance croisée » qu’imaginèrent dans l’Au-delà, deux éminents psychistes décédés, cette manière de prouver par des faits la survivance de leur mémoire terrestre, et partant leur survivance personnelle, en surmontant cette terrible objection de la télépathie entre vivants. Pour atteindre ce but, rien n’a été oublié ; d’où les méandres entortillés des périodes amphigouriques dans lesquelles les esprits communicants ont entouré leur pensée, afin de dissiper tout doute sur la possibilité d’interférences télépathiques entre vivants dans l’expérience imaginée.
Ce qui est non moins remarquable, c’est la circonstance des personnalités communicantes qui suivent avec un vif intérêt, presque avec anxiété, la compréhension graduelle de l’énigme classique qui avait été transmise ; il en résulte que, de temps en temps, on lit, dans les messages, des questions comme les suivantes ; « La satire à laquelle on a fait allusion a-t-elle été identifiée ? — Ou bien : « Suivez le fil conducteur. Ne vous avons-nous pas dit de faire attention au mot : Caverne ? » — Ou bien encore : « L’incident auquel il a été fait allusion me semble assez clair ; il me semble que vous devriez l’identifier ». — Et dans une autre circonstance : « Essayez encore… Gurney dit que, lorsque vous aurez identifié cette dernière allusion classique, il désire en être aussitôt informé ». Et lorsque Lord Balfour annonce à la personnalité communicante : « Mon cher Gurney, je m’empresse de vous annoncer que toutes vos allusions classiques transmises à Mrs. Verrall ont été identifiées », l’esprit de Gurney, se réjouissant, répond : « Ah ! fort bien ! Enfin ! ».
Tout cela contribue à conférer à l’ensemble si complexe de ces faits une empreinte de naturel et de vérité, de manière à compléter, dans chaque détail secondaire, l’admirable preuve d’identification spirite fournie sous une forme si nouvelle, si ingénieuse, si laborieuse, si irréfutable.

Lord Balfour analyse d’une manière minutieuse toutes les hypothèses que l’on pourrait imaginer pour expliquer, d’une manière naturelle, le cas exposé. Après en avoir démontré l’insuffisance, il conclut en ces termes :
« Si ces conclusions étaient acceptées, la seule alternative qui resterait serait de reconnaître que les messages obtenus proviennent d’une ou plusieurs intelligences désincarnées. Naturellement, même en accueillant cette conclusion, cela ne signifierait pas encore que les communications obtenues provenaient réellement des esprits désincarnés que nous avons connus, en leur vivant, sous les noms des professeurs Verrall et Butcher. Néanmoins, il est manifeste que tous ceux qui seraient parvenus à la conclusion que les messages médiumniques proviennent d’intelligences désincarnées, ne devraient pas soulever des difficultés spéciales pour admettre que les personnalité communicantes étaient réellement les esprits des défunts en question, comme ils l’affirmaient avec insistance. On ne pourrait rester sur la négative relativement à ce seul point, sans paraître s’inquiéter d’un moustique après avoir avalé un chameau. »