Ce mois-ci, nous vous présentons Les phénomènes spirites ayant entouré le curé d'Ars. Le curé d'Ars est certainement l'un des Esprits les plus évolués s'étant incarné sur Terre. Bien que son cerveau fut qualifié de "rebelle", son coeur et sa perspicacité étaient hors du commun. Il possédait quasiment tous les types de médiumnité. Nous allons présenter ici quelques passages de sa vie, ceux-là mêmes qui ont été relatés lors de son procès apostolique. Ce sujet est proposé par le Centre Spirite Allan Kardec de Nantes
C'est en 1925 que Jean-Marie Baptiste Vianney, curé d'Ars fut proclamé Saint. Nous allons montrer que le spiritisme explique les phénomènes extraordinaires de sa vie. En dehors des phénomènes proprement dits, au delà des aspects purement techniques, il représente un exemple de perfection pour chacun de nous.
Obsession
" Vers 1840, on amena au village d'Ars une pauvre femme qui offrait les apparences d'une véritable obsession : elle sautait, dansait, et parlait d'une manière extravagante. des curieux se réunirent autour d'elle, et elle se mit à raconter la vie de chacun. Or M. le curé Vianney survint. "pour toi, lui déclara cette femme, par qui s'exprimait un démon, je n'ai rien à te reprocher." Puis se ravisant : "si !... tu as pris autrefois un raisin.
- C'est vrai ; mais j'ai mis un sou pour le payer, sous le cep, dans le mur.
- Mais le propriétaire ne l'a pas eu !..."
En effet, M. Vianney raconta qu'il avait pris ce raisin un jour qu'il était obligé de se cacher à cause de la circonscription et qu'il était dévoré de soif"
Commentaire : On a la preuve ici de la réalité de l'obsession de la femme qui a accès à des informations ignorées de tous. On voit aussi la foi du curé qui se sait observé de Dieu et ne volerait pas même un grain de raisin.
Pour en savoir plus sur l'obsession, voir Allan Kardec "l'obsession".
Apports
Nous prendrons dans cette partie un extrait de la biographie du curé due à Mgr TROCHU.
Très probablement au cours de l'année 1829, la provision de blé qui se gardait alors dans le grenier du presbytère, se trouva réduite à quelques poignées éparses sur le plancher. Rien à espérer des paroissiens : la récolte, sans doute avait été mauvaise ; la charitable chatelaine était bien là mais ses revenus se ressentaient de la commune disette : Mlle d'Ars avait d'ailleurs été quêtée tant de fois !... Bref, M. Vianney pensa renvoyer une partie des orphelines.
Quelle désolation pour son coeur qui s'était attaché à ces enfants ! Pauvres petites ! elles retourneraient donc à leur misère, aux périls de l'âme et du corps ? N'espérant plus rien des hommes, le curé d'Ars tenta une expérience suprême : par l'intercession du « bon saint » qui l'avait déjà exaucé sensiblement au temps de ses études, il implora un vrai miracle. Il balaya dans un tas unique au milieu du grenier les grains dispersés sur les planches, y cacha une petite relique de saint François Régis, le thaumaturge de la Louvesc puis, ayant recommandé à ses orphelines de bien s'unir à lui pour demander à Dieu « le pain de chaque jour »,il se mit lui-même en prière et, déja tranquillisé, il attendit.
- Allez ranger le blé qui reste au grenier » dit-il à Jeanne-Marie Chanay qui survint - jeanne-Marie, étant la boulangère de la Providence, venait peut-être lui rappeler que la huche était vide. - Heureuse surprise ! la porte là-haut ne s'entrebâille qu’avec peine, et de l'étroite ouverture un flot de froment a jailli.
Jeanne-Marie redescend chez M. le Curé.
« Mais, lui dit-elle, vous avez voulu éprouver mon obéissance !... Votre grenier est plein.
- Comment, il est plein?
- Oui, il regorge. Venez voir vous-même. »
Ils y montèrent tous les deux. Et ils remarquèrent que ce blé nouveau avait une coloration différente de l'ancien
Jamais le grenier n'avait été aussi chargé. On s'étonna que la poutre maîtresse, quelque peu vermoulue ainsi que le plancher, n'eût pas cédé sous le poids. Le tas de blé était en forme de cône et couvrait toute la surface du grenier. Mgr Devie, visitant un jour ce réduit en compagnie, de M. Vianney, lui demanda à brûle pourpoint. : « Le blé montait jusque-là, n'est-ce pas ? » Et l'évêque indiquait du doigt un point assez élevé du mur.
« Non, Monseigneur, plus haut... Jusqu'ici ! »
Un peu plus tard, il s'opéra dans Ars un second prodige, qui rendit célèbre le pétrin de la Providence. La sécheresse désolait la contrée. La farine était rare et chère. Il en restait à la maison juste assez pour fournir trois pains.
Nous étions dans un grand embarras à cause de nos enfants, raconte jeanne-marie Chanay. Catherine et moi, nous pensâmes que, si M. le Curé le demandait au bon Dieu, il obtiendrait que notre reste de farine donnât une fournée. Nous allâmes le trouver pour lui exposer notre ennui. « Il faut pétrir » nous dit-il. Je me mis à l'oeuvre, non sans une certaine appréhension. Je versai d'abord très peu d'eau et de farine dans le pétrin, mais je vis que ma farine demeurait bien trop épaisse. J'ajoutai de l'eau puis de la farine, sans épuiser ma petite provision.
Et le pétrin se trouva plein de pâte comme les jours, où l'on y mettait un grand sac. On a fait dix gros pains, pesant chacun de 20 à 22 livres, et l'on a rempli le four comme à l' ordinaire, au grand étonnement de toutes celles qui en furent les témoins.
Nous racontâmes à M. le Curé ce qui s'était passé, et il nous répondit : « Le bon Dieu est bien bon ! Il a soin de ses pauvres »
Commentaire : Il a été étudié dans les séances spirites ce phénomène des apports. Le blé ou la farine ont été prélevés dans un endroit où ils étaient en abondance. Un Esprit les a dématérialisé, transporté puis rematérialisé. G. Delanne, dans "le spiritisme et la science", donne l'interprétation théorique de tels phénomènes. Vous trouverez également dans "images spirites" la photographie d'un volubilis apporté puis repris au cours d'une séance spirite.
Clairvoyance
Le curé accompagné d'un petit groupe rejoint pour la première fois sa paroisse d'Ars. " Bientôt l'humble groupe dévala la pente qui mène à Fontblin.
De là M.Vianney découvrit " quelques chaumières éparses autour d'un epauvre petite chapelle".
En apercevant, grises dans la nuit tombante, ces maisons basses ouvertes de chaume :" Que c'est petit ! " songea t-il et il ajouta, mû par un pressentiment surnaturel : " Cette paroisse ne pourra contenir tous ceux qui plus tard y viendront.
Alors il s'agenouilla de nouveau et invoqua l'Ange gardien de la paroisse. Sa première visite fut pour l'église."
Commentaire : le curé d'Ars est très souvent inspiré. On constate aussi sa croyance aux anges gardiens. Nous verrons aussi que le curé d'Ars croit aux anges gardiens attribués à chaque personne. le spiritisme n'affirme pas autre chose avec la notion de "guide".
Lorsque le guide insuffle des pensées et qu'il n'est pas écouté, il s'éloigne. Lorsqu'une personne persiste dans tout ce qui ne lui sert pas à progresser, il s'éloigne.
Autre exemple, les paroles du curé : " Les personnes qui entrent dans un bal laissent leur ange gardien à la porte, et c'est un démon qui le remplace, en sorte qu'il y a bientôt dans la salle autant de démons que de danseurs".
Commentaire : Le curé parle de la sensualité inhérente aux danses des bals. Les Esprits des classes inférieures qu'il appelle "démons" profitent de l'absence du guide pour pousser les personnes dans le mal.
Troisième exemple : "Un dimanche de Juillet, les blés coupés depuis peu jonchaient encore la terre. A l'heure de la grand messe, un vent violent se lève, poussant de l'horizon des nuages gros de menace. Ne faut-il pas courir aux gerbes ?
M. le Curé ne se prononce pas tout d'abord mais, à l'heure du prône, il promet aux bons chrétiens qui l'écoutent qu'ils auront du beau temps, et plus qu'il n'en faut, pour recueillir le froment en péril.
L'orage passa sur Ars sans éclater, et ce dimanche fut suivi de quinze jours de soleil et d'azur."
" Au temps où des dizaines de milliers de personnes se pressaient à la confesse d'Ars chaque année, le saint curé se trouvait pris jusqu'à 20 heures dans la journée. Cet afflux générait des files d'attente de plusieurs jours. Parfois des cas urgents survenaient et M. Vianney était informé par son ange gardien ou par l'ange gardien de la personne que la confession était urgente. Ainsi on le voyait parfois courir vers une personne en particulier parmi une foule immense"
"Ses confessions étaient prisées car il parlait avec les anges gardiens des personnes. Ainsi les réponses qu'il donnaient étaient toujours pertinentes. Il connaissait les pêchés de chacun ainsi que leurs pensées intimes"
Apparitions
" Mes frères, si vous saviez ce qui s'est passé dans cette chapelle, vous n'oseriez pas y entrer... Je ne vous en dis pas davantage ..."
Il répéta cela plusieurs fois, comme s'il en avait l'Esprit tout rempli...
Commentaire : le curé voyait des Esprits sans que la plupart du temps les autres les voient. Il est arrivé cependant que Dieu permisse à une autre personne de voir l'apparition, c'est le cas d'Etiennette Durié qui surprit le saint en extase devant la sainte vierge le 8 mai 1840.
Esprits frappeurs
Nous empruntons ici encore le récit des aventures du curé à Mgr Trochu :
" On est arrivé à ce temps de labeur surhumain où l'abbé Vianney passait la grande partie de ses journées au confessionnal. Or, déjà exténué quand venait le soir, il ne se couchait qu'après avoir lu quelques pages de la Vie des saints. C’ était l'heure aussi dont il profitait pour s'infliger, à des intervalles assez rapprochés, de sanglantes disciplines... Cela fait, étendu sur sa mince paillasse, il cherchait le sommeil. Enfin, il allait s'assoupir. Soudain, il sursautait, tiré de son repos par des cris, des appels lugubres, des coups formidables. On eût dit qu'un marteau de forgeron brisait les portes de la cure. Et aussitôt, sans qu'un loquet remuât, le Curé d'Ars s'apercevait avec horreur que le démon était près de lui. « je ne le prie pas d'entrer, disait M. Vianney, moitié riant, moitié ennuyé, mais il entre tout de même ! »
L'Esprit du mal demeurait invisible sa présence n'en était pas moins sensible. Il culbutait les chaises, secouait les gros meubles de la chambre. Il criait d'une voix terrifiante : Vianney, Viaitney ...Mangeur de truffes !... Ah tu n'es pas mort encore !... je l'aurai bien ! » Ou, poussant des cris de bête - il imitait les grognements d'un ours, les hurlements d'un chien - il s'élançait sur les rideaux du lit qu'il secouait avec fureur.
D'autres fois, a conté le Frère Athanase d'après les récits de Catherine Lassagne et ses propres souvenirs, le démon imitait le bruit d'un marteau qui aurait enfoncé des clous dans le plancher ou relié un tonneau avec des cercles de fer ; il battait du tambour sur la table, sur la cheminée et sur le pot à eau... Ou bien il chantait d'une voix aigre, et M. le Curé nous disait ensuite en s'en moquant: « Le grappin a une bien vilaine voix !
« M. Vianney a senti plusieurs fois comme une main qui lui aurait passé sur la figure ou comme des rats qui lui auraient couru sur le corps. Une nuit, il a entendu le bruit d'un essaim d'abeilles ; il s'est levé, a allumé sa chandelle ; il allait ouvrir sa croisée pour les chasser, mais il ne vit rien.
Une autre fois, le grappin essaya de le jeter à bas de son lit en tirant sa paillasse. Plus effrayé, M. Vianney se signa, et le démon le laissa tranquille.
« Un soir, il était couché depuis un instant, quand tout à coup, il lui sembla que son lit, cependant si dur, devenait extrêmement doux et qu'il s'y enfonçait comme dans un duvet. En même temps une voix ironique répétait : « Ha, ha !... Allons, allons ! » et « d'autres paroles dérisoires pour le porter à la sensualité M. Vianney, apeuré, fit le signe de la croix, et ce fut fini »
Inventif en ses gamineries lugubres, l'Esprit des ténèbres semblait se multiplier ou errer par toute la cure. Dans la chambre, un vol hideux de chauves-souris frôlait les solives, s'accrochait aux rideaux du lit. Dans le grenier, c'était, des heures entières, le piétinement continu, exaspérant, d'un troupeau de moutons ; au-dessous de la chambre, dans la salle à manger, les ruades d'un cheval qui se serait enlevé jusqu'au plafond pour. retomber des quatre fers sur le carrelage.
Commentaire : on retrouve là toutes les caractéristiques des Esprits les moins évolués. Ceux-ci se manifestent souvent par des actions matérielles. On constate ici que la prière permet de les arrêter.
Divers
" Tous les ans, Mlle des Garets d'Ars avait l'habitude d'offrir à M le Curé pour la fête de Saint Jean-Baptiste un bouquet de lis, de simples lis.
Une année, elle ne put come à l'ordinaire s'acquitter dès la veille de cet hommage. ; elle le fit le jour même à la sacristie.
M. Vianney prit le bouquet, en admira la fraicheur et l'arrangement, puis le déposa sur la fenêtre, qui est en plein midi, où le soleil ardent de cette saison devait le flétrir en quelques heures.
Au bout de huit jours, les lis avaient encore tout leur éclat et tout leur parfum".
Commentaire : les différents auteurs ont déja noté ce genre de faits pour certains médium. On trouve également la trace de ces phénomènes chez les fakirs hindous. Il s'agit d'une émanation, d'une fuite de fluide vital du médium apparemment organisée par un Esprit. Chacun appréciera la valeur symbolique de la conservation du bouquet de lis.
Les phénomènes sont si nombreux qu'on ne peut pas tous les détailler sans écrire un ouvrage entier.
Le saint curé est entré en lévitation plusieurs fois, il vit des rayons de lumières "matérialisant" les prières, on observa une auréole, un anneau mystique sur sa tête. Il fit aussi plusieurs fois acte de guérison.