Ce mois-ci, nous vous présentons une conférence sur le thème de l'obsession qui a eu lieu le mercredi 8 juin à 20 heures au centre spirite Lyonnais Allan Kardec avec le médium Divaldo Pereira Franco.
Introduction par Gilles Fernandez, président de l’association
« Bonsoir à tous, Je voudrais déjà saluer les personnes qui sont venues assister à cette conférence : nous avons le président de l’union spirite française et francophone, Roger Perez ainsi que différents groupes spirites de la région, à savoir le groupe spirite « Gabriel Delanne » avec Monique Salvador, les représentants du groupe de Vienne « Libertés Spirituelles » ; il y a également René Catin de la salle « Jeanne d’Arc » et le groupe « Thérèse d’Avila » avec Josette. De Paris, nous avons ce soir, la présidente du centre spirite Allan Kardec, le « Cesak », Claudia Bonmartin.
Nous avons donc la joie d’accueillir ce soir Divaldo Pereira Franco qui est né au Brésil en 1927 ; je vais vous parler rapidement de sa vie afin de mieux le connaître.
Il a eu une enfance difficile, il a été gravement touché par la maladie et le décès d’une de ses sœurs et de deux de ses frères ; puis il a découvert petit à petit la doctrine spirite mais comme il était dépressif, il a voulu mettre fin à ses jours, c’est alors que sa sœur lui est apparue et lui a dit : « Ne fais pas ça, tu ne résoudras pas tes problèmes avec ce geste, ne le fais pas ».
Cette apparition fut un déclic et une révélation pour Divaldo qui alors n’a pas cessé de travailler pour la reconnaissance des valeurs du Spiritisme.
Il a été invité à la télévision, à la radio, à l’ONU, aux Etats-Unis, dans la ville de Washington et en Europe également ; il a fait des centaines de conférences. Au Brésil, des milliers de personnes viennent l’écouter et malgré tout cela, il a su rester simple et spirite et ce soir, il a accepté de venir nous parler du Spiritisme.
Divaldo est médium psychographe c’est-à-dire qu’il transmet par écrit les messages des entités spirituelles et notamment ceux de l’Esprit de Johanna de Angelis. Sous la dictée des Esprits, il a écrit plus de 250 ouvrages, dont 150 ont été publiés et vendus à plus de 4 500 000 exemplaires à travers le monde. C’est ainsi qu’il a pu participer à la construction d’écoles, de centres d’accueil pour des enfants et des adolescents.
Mais, je vais céder la parole à Divaldo et à la fin de sa conférence, vous pourrez poser des questions.
Le conférencier Divaldo Pereira Franco
« Mesdames, Messieurs,
Nos vœux de paix. Je regrette profondément de ne pas pouvoir parler la belle langue française mais je suis sûr que je me ferai comprendre par l’intermédiaire de mon interprète et aussi parce que je parle l’idiome international celui de l’Amour.
Nous vivons un moment très grave dans notre société actuelle : théologiens et psychologues, sociologues et psychiatres essayent d’interpréter le phénomène qui préoccupe toute la terre et les explications les plus variées s’offrent en réponses et pourtant le problème devient de plus en plus grave. Quelques-uns disent qu’il s’agit du stress, de l’anxiété ou du résultat des conquêtes des temps modernes, la vérité malgré tout est bien différente. Nous vivons dans une période de dépression, ce phénomène envahit toute la terre ; actuellement, cela se présente comme une épidémie. Les statistiques américaines affirment que sur 10 individus, trois sont dépressifs, trois ont déjà vécu une dépression et les autres sont des candidats à la dépression. Aux Etats-Unis, en ce moment, il y a 25 millions de dépressifs chroniques et 25 millions de dépressifs dont l’état est plus ou moins stationnaire. Depuis l’attentat de septembre 2001 et jusqu’en 2007, on estime l’arrivée de 25 millions de dépressifs en plus, mais, quelle est la raison de tout cela ?
La société est arrivée à un niveau élevé sur le plan scientifique et technologique mais elle n’a pas trouvé la paix. Nous vivons dans une époque de vitesse et d’impatience, nous avons conquis le ciel, nous avons pénétré dans les micros particules mais nous n’arrivons pas à nous connaître et nous traversons toujours des périodes d’anxiété. La peur touche toute la Terre : peur de perdre la santé, son emploi, ses amis et surtout peur de la mort. Tout cela nous conduit à cet état dépressif, cependant celui-ci n’est pas nouveau, en contemplant l’Histoire de notre humanité, le père de la médecine grecque avait déjà détecté la dépression, 400 ans avant J-C et il lui avait donné le nom de mélancolie. Elle fait donc partie de notre histoire depuis plusieurs siècles.
200 ans après, un autre père de la médecine disait que nos maladies étaient dus à quatre facteurs : la bile noire et jaune, l’eau, le sang et la flegme et que toutes les fois où l’un de ces facteurs entrait en action, la maladie s’installait. Il affirmait que l’excès de bile noire amenait l’individu à la dépression qui est l’héritière du péché d’Adam.
50 ans après, un autre père de la médecine reconnut nos troubles psychotiques. Plus en avant, 200 après J-C, on voit que la dépression s’est étendue et que le mot mélancolie a pris un autre nom.
Au 14ème siècle, durant le Moyen-Âge, la mélancolie était si répandue que l’Eglise catholique la reconnut comme un péché mortel. Il arrivait souvent que le curé et ses religieuses qui étaient pris de mélancolie, abandonnaient leur travail et finissaient par se suicider. Mais c’est après la renaissance seulement que cette mélancolie va être étudiée.
Au 17ème siècle apparaît l’œuvre de Shakespeare et pour la première fois dans la littérature anglaise le mot dépression est employé. Toute l’œuvre de Shakespeare est dépressive : Hamlet s’habille en noir, il vit au travers d’interrogations et de monologues, il ne cesse d’être tourmenté par des conflits. Lady Macbeth après avoir tué le roi, elle a toujours l’impression d’avoir les mains tachées de sang. Elle ne cesse de les laver et montre des troubles obsessionnels compulsifs.
C’est la deuxième fois dans l’Histoire que ces troubles sont mentionnées, la première fois, c’était avec Pilate qui s'était lavé les mains du sang de Jésus. Il avait toujours l’impression que ses mains étaient sales, le sang du Juste le perturbait. Quand il est revenu à Rome, il a mis fin à ses jours en se suicidant. Si l’on examine la problématique de la dépression, elle est très grave parce qu’elle atteint toute personne du plus simple au plus en vue, les intellectuels, les artistes ; nous sommes tous victimes de la dépression. Mais quelle est la cause ?
Au 18ème siècle apparaît la première étude sur le cerveau. Auparavant, la médecine pensait que le cerveau n’était pas très important, les personnes aimaient par l’organe du cœur et pensaient, réfléchissaient à l’aide de l’organe du foie. D’ailleurs, beaucoup disent : « Je t’aime de tout mon cœur » et lorsque les femmes veulent penser, elles posent leurs mains sur le foie…
Durant ce siècle, on découvre que le cerveau n’est pas qu’une masse molle mais qu’il est constitué de cellules particulières que l’on a dénommé neurones ou cellules nerveuses, elles ont des formes allongées et ont pour nom axone et on connaît leurs utilités. Un peu plus tard, en étudiant les causes de la dépression, on a découvert qu’il y avait deux types de dépression : l’une interne en relation avec le corps physique suite à l’héritage génétique, les maladies infectieuses et ses séquelles et une autre de nature plus extérieure à ce corps, les difficultés socioéconomiques, psychologiques, affectives, familiales, les traumatismes mais là s’arrêtait la connaissance de la science.
Au 19ème, à l’université de la « Salpetrière », le Docteur Jean Martin Charcot a étudié assidûment l’hystérie. Entre 1880 et 1890, cet éminent pathologiste a observé l’univers cérébral afin de mieux comprendre l’individu et c’est vers 1900 qu’un psychiatre allemand du nom d’Emil Kraepelin qui étudiait la dépression, a établi qu’il existe deux sortes de dépression : la dépression unipolaire et la bipolaire. La première se caractérise par une grande tristesse, un manque d’enthousiasme pour la vie et une profonde amertume. L’individu n’aime pas la lumière, il reste allongé, ne s’intéresse pas à sa personne et songe à mourir. La deuxième se caractérise par un changement d’état, le malade quitte cette amertume et devient presque euphorique, il commence à entendre des voix, à avoir des visions et il se considère comme supérieur puis, ensuite, il rechute et c’est à ce moment-là qu’il se suicide.
Freud avait l’habitude de dire que la dépression était la conséquence des pertes ou des séparations. Par exemple, quand on perd un objet que l’on aime, quand on perd un ami, des relations ou de l’argent, nous devenons dépressifs. Cependant si cela dure 3 ou 4 semaines, c’est normal mais si l’on dépasse cette période, cela devient pathologique et une thérapie devient nécessaire.
C’est à partir de ce moment-là que la médecine a commencé à mieux comprendre le cerveau : nous sommes ce que le cerveau exécute et les neurones qu’il contient, sont la base essentielle de notre vie organique à savoir rire, parler, entendre, aimer, marcher, dormir, ainsi tout dépend de nos neurones.
Quand j’étais jeune, dans les années 1940, on disait d’une personne de 40 ans qu’elle était déjà vieille, est-ce parce que meurent tous les jours 15 000 neurones dans notre cerveau et que lorsque l’on arrive à 40 ans, on n’en a plus... Je me souviens alors que l’on disait : « Ah, je suis déjà trop vieux pour lire, je ne suis plus capable » et les messieurs se mettaient une petite casquette sur la tête, allaient jouer aux cartes, les dames faisaient du crochet, du tricot ou de la couture, tout en parlant de la vie des autres, tout cela parce qu’ils avaient perdu leurs motivations pour vivre.
La science d’alors disait que l’on possédait 5 milliards de neurones mais dans les années 50 avec l’arrivée des microscopes électroniques, on s’est aperçu que l’on possède 50 milliards de neurones et que la mort de quelques milliers par jour ne représentait rien. L’espérance de la vitalité humaine s’est allongée passant de 40 à 50, puis 55 ans. Mais une découverte importante s’est fait jour en s’apercevant que les neurones ne sont pas les éléments les plus importants mais que notre mental avait une part bien plus prépondérante. Quand le mental est actif, les neurones remplacent les manquants comme le font d’autres organes comme les reins, les poumons, les yeux, les oreilles…
Dans les années 70, la science a établie par des recherches que nous possédons 70 milliards de neurones et grâce à cela, la vitalité se prolongeait donc jusqu’à 60 ans. En 1990, elle s’aperçoit qu’en fait, nous possédons entre 70 à 100 milliards selon les individus et qu’en général, l’homme en a quelques milliards en plus que la femme qui ne lui servent pas, c’est en quelque sorte comme une réserve. Ces neurones sont similaires à des glandes et elles produisent une substance du nom de neuropeptide.
Ces années 90 s’appellent les années du cerveau car la science a découvert plus de choses en 10 ans que dans toute l’histoire de l’humanité.
On observe alors que les neurones produisent 65 neuropeptides comme par exemple, lorsque l’on a une certaine émotion, ils produisent de la sérotonine ; quand on est très ému, ils produisent de la dopamine et le manque de dopamine produit le syndrome de parkinson, la maladie qui a tué le pape Jean-Paul II. La science a donc découvert que la dépression a une cause cérébrale, il s’agit d’un trouble physiologique par le manque de noradrénaline et sérotonine car ces deux éléments là nous apportent la joie. Ainsi au lieu de dire : « Je t’aime de tout mon cœur », on pourra dire : « Je t’aime avec toutes mes sérotonines »… Cela devient fascinant et il y a à peine 5 ans que la science a découvert que nous avons la substance du bonheur. Il y a donc des gens dont le cerveau la produise en grandes quantités et c’est pour cela qu’ils sont gais et d’autres qui en ont en moindres quantités et ces personnes sont dépressives. Il s’agit d’un phénomène physiologique.
Mais en outre, la science reconnaît qu’au-delà de ces faits naturelles, il existe cependant quelque chose au-dessus du cerveau qui déclenche la production de ces substances. Certains disent qu’il s’agit du mental, d’autres la pensée, d’autres la conscience mais la science moderne l’appelle : « L’Esprit », c’est donc l’esprit qui commande le corps car le cerveau ne produit pas la pensée, la pensée est le résultat de l’Esprit. Par exemple l’individu a crée l’ordinateur mais l’ordinateur ne peut remplacer l’homme.
Ainsi par ces recherches, la science vient peu à peu à la rencontre du spiritualisme, du Spiritisme comme nous l’avait dit avec beaucoup de réflexions Allan Kardec : « Le Spiritisme marche à côté de la science mais il ne s’arrête pas là où la science s’arrête parce que la science étudie les effets et le Spiritisme étudie les causes. Le jour où la science démontrera que le Spiritisme se trompe sur un point donné, c’est aux spirites d’abandonner ce point là et de suivre la science. »
La science fait des recherches, le Spiritisme est une science qui étudie l’origine, la nature et le destin des Esprits et les relations qui existent entre le monde corporel et le monde spirituel ; c’est une science d’observation et non académique car les éléments avec lesquels il travaille ont leur propre volonté, c’est l’âme de ceux qui ont vécu sur terre et qui ne se soumettent pas à nos passions et nos caprices.
Grâce aux progrès de la science, on est capable de produire en laboratoire sur un plan chimique, des substances similaires aux peptides et qui ont une action analogue à ceux-ci sur le plan physiologique. Ainsi, lorsque les individus en prennent, celles-ci ont comme action de protéger les neurones et de provoquer des neuro communications.
Le Spiritisme reconnaît que la dépression comme la schizophrénie, l’autisme et la folie en général appartiennent aussi à la matière. Pour une raison qui échappe encore à la science, la loi de la cause à effets explique bien des choses, comme le mentionne Allan Kardec. Cette loi merveilleuse explique que tout effet à une cause et par corrélation tout effet intelligent a une cause intelligente. Nous sommes ce que nous avons été et nous serons plus tard ce que nous allons faire en fonction de ce que nous faisons actuellement. Nos actes sont donc bien la cause de notre bonheur ou de notre malheur.
La folie en général est le résultat de nos expériences antérieures dans d’autres incarnations et qui provoquent des troubles dans nos cerveaux. Cela peut être la conséquence de crimes que nous avons commis et dont personne n’a eu connaissance mais le criminel, lui, savait même si la justice humaine l’a ignoré et sa conscience est marquée pour une autre vie.
Dans la question 621 du « livre des Esprits », on demande : « Où est écrite la loi de Dieu ? » et les Esprits ont répondu : « Dans la conscience. » L'homme porte donc dans sa conscience la loi de Dieu, nous pouvons l’oublier mais nous ne pouvons pas l’annuler.
Dans le problème de la folie, il y a plusieurs aspects : les troubles du comportement, les troubles dépressifs, les troubles de la peur, l’anxiété et la timidité ont une cause dans nos existences passées.
Dans sa recherche spirituelle, Allan Kardec a demandé aux Esprits supérieurs si les Esprits interviennent dans nos vies et ils ont répondu : « Beaucoup plus que nous ne pouvons l’imaginer, au point que souvent ce sont eux qui vous conduisent et vous dirigent. » Ainsi par ce contact, cela permet d’avoir des communications intéressantes ou aussi frivoles et comme notre conduite n’est pas toujours supérieure et élevée, nous rentrons donc en syntonie beaucoup plus facilement avec les Esprits peu avancés qui nous amènent vers la dépression, les troubles de la peur et parfois pire les dérangements psychotiques, la schizophrénie, les névroses et la folie…
Nous sommes devant une cause profonde et c’est donc au Spiritisme d’avoir la tâche d’orienter la science vers cette troisième cause : la loi de cause à effets où en plus d’avoir nos erreurs imprimés en nous, souvent nos victimes nous accompagnent, des esprits qui ne nous ont jamais pardonné nos crimes et qui viennent demander des comptes.
Dans son « livre des médiums », Allan Kardec nous parle de l’obsession au chapitre 23 et il la présente sous trois aspects : l’obsession simple qui ressemble à une petite névrose, la fascination ou psychose et la subjugation qui s’apparente à la schizophrénie.
Nous avons donc bien un phénomène pathologique et un phénomène spirituel. L’obsession est en ce moment une épidémie et Allan Kardec nous en parle d’ailleurs souvent au travers d’exemples où des villes entières sont infestées par de mauvais Esprits. Actuellement, nous voyons souvent dans notre monde des gens qui vivent tourmentés et l’on constate parfois qu’il suffit d’observer une personne pendant quelques secondes pour que celle-ci détourne le regard et ensuite nous agresse. On a perdu le droit de sourire et la confiance envers son prochain. Nous sommes toujours tourmentés par des idées négatives et lorsqu’une personne nous dit : « Je t’aime », on se demande toujours ce que veut la personne…
Plus d’actualités, avec la communication virtuelle et le développement de l’ordinateur, on développe une nouvelle forme de névrose. On s’attache à l’ordinateur, on étudie par son intermédiaire, on flirte et l’on découvre tout un univers de sexe avec mais l’on fuit les gens et l’on installe ainsi un état pathologique, c’est une obsession collective avec la perte de relations fraternelles. Mais pourquoi les choses se passent-elles ainsi ?
En ce 21ème siècle malgré les progrès de la science, il y a peu de place pour Dieu. On en parle mais on ne vit pas selon ses lois et dans l’esprit de la croyance. Il existe beaucoup de religions dans le monde mais très peu de personnes vivent avec l’âme riche de religiosités. Gandhi disait : «J’aime Christ mais j’ai peur des chrétiens. J’ai lu le sermon de la montagne composé de douze phrases. Jésus m’a ému. Les chrétiens lisent bien la Bible entière mais ils ne changent pas de vie. » Il avait raison.
Maintenant avec la mort du pape, nous avons vu le monde s’appesantir pendant des heures sur les commentaires de la mort du pape mais la misère est toujours là, la douleur est toujours ignorée, la haine domine les créatures humaines, la guerre ravage toujours des peuples. Où est Dieu dans tout cela ? Que faisons-nous de ses lois ?
Pour la grande majorité des individus, une croyance en Dieu est incontestable surtout pour résoudre leurs problèmes mais lorsque cela ne fonctionne pas, ils se demandent pourquoi Dieu existe et pourquoi il ne nous aide pas ! Mais Dieu n’est pas là pour résoudre nos problèmes, il a établi des lois que nous désobéissons alors nous subissons l’effet de ses lois. A partir du moment où nous sommes en accord avec les lois divines, nous pouvons résoudre tous nos problèmes. C’est pour cette raison que l’obsession peut être considérée comme une épidémie qui envahit toute la terre et aussi parce que tous nous sommes porteurs de médiumnité.
Ce sixième sens comme le dénommait Charles Richet, cette faculté de l’âme qui enveloppe le corps, cette prédisposition organique comme le disait Kardec constitue une véritable antenne qui nous lie à notre passé spirituel bon ou mauvais. Évidemment sur cette terre, il est souvent mauvais et par conséquence, nous sommes donc prédisposés aux obsessions. Elles sont souvent cruelles parce subtiles. Elles commencent souvent par une simple dépression, une grande tristesse s’installe puis de la méfiance. A la suite d’une nuit où nous avons mal dormi, un sommeil agrémenté souvent des cauchemars s’ajoute à ces phénomènes conventionnels, un sentiment de culpabilité. La personne pense qu’elle ne mérite pas d’être heureuse, puis d’autres idées pénètrent dans son mental et commencent à la perturber. Au début, il s’agit juste d’un monologue, puis un dialogue s’établit et le phénomène de l’obsession apparaît.
Cela fait 53 ans que nous avons créé au Brésil, un institut pour enfants orphelins, pour tous ceux que l’on trouve abandonné dans les rues, les poubelles ou au porte des maisons. Nous avons pu recueillir, au début, 125 enfants dans cette communauté ; aujourd’hui, elle compte plus de 3 000 enfants et y on vécut plus de 30 000 enfants.
En 1978, un de mes enfants adoptifs est venu me voir vers 11heures du soir pour me parler et il m’a dit :
- « Tonton, je suis très triste, je ne suis pas arrivé à dormir la nuit dernière, j’ai eu un cauchemar. Un être terrible me persécutait et quand il allait me tuer alors je me suis réveillé. »
A cette période-là, je me préparais pour partir en Italie et je lui dis :
- « Mon fils, pourquoi ne m’en as-tu pas parlé plus tôt dans la journée » ;
- « J’avais peur » me répondit-il.
Jusqu’à présent, c’était un adolescent normal de 16 ans, tout à fait tranquille. J’ai appelé auprès de lui, un autre fils qui était médecin et j’ai pratiqué des passes magnétiques sur le jeune homme. Au moment où j’étais en transe, j’ai vu cet Esprit qui ne cessait de lui dire : « Je vais le tuer et ne te mêle pas de ça car je vais le tuer. Il m’a tué et maintenant, je veux me venger. »
Comme j’ai l’habitude des Esprits, je continuais à pratiquer des passes et à la fin, j’ai dit : « Mon fils, cet esprit veut provoquer une obsession, il faut que tu fasses attention. Evite de dormir, n’arrête pas de travailler le plus longtemps possible. »
Le confiant aux soins du médecin, je lui demandais de le surveiller et de l’emmener chez un psychiatre si les troubles persistaient.
Le lendemain, je partais pour un voyage de plusieurs semaines. De Rome où je me trouvais, je pris des nouvelles et je sus qu’il avait été interné dans un hôpital psychiatrique. Il était dans un état épouvantable et chaque fois que je prenais des nouvelles, la situation empirait. Les médicaments ne produisaient aucun effet sur lui et comme il avait une tendance au suicide, on l’attachait sur son lit et on lui administrait des somnifères pour dormir.
Quarante jours plus tard, je rentrais au Brésil, mon fils médecin me certifia qu’il était dans un piteux état et que le psychiatre considérait qu’il n’y avait plus d’espoir. Je commençais à prier mais ce jour-là, on avait une réunion médiumnique.
Pour ceux qui ne connaissent pas comment se déroule une réunion médiumnique, il s’agit d’une réunion expérimentale où se produisent des phénomènes prouvant l’immortalité de l’âme. Toutes nos séances médiumniques sont enregistrées afin de faire ensuite une relecture et les recoupements nécessaires à l’étude des communications reçues pour éviter les fraudes et les mensonges.
Durant cette réunion, par mon intermédiaire, un Esprit s’est manifesté et mon cousin, Nelson l’a raisonné et a entrepris une psychothérapie spirite. L’Esprit s’exprimait ainsi :
- « J’ai besoin de le tuer ce gamin car il m’a tué. J’habitais dans la villa C…. En 19.., j’étais marié et j’avais un enfant. Lui et ma femme se sont mis d’accord pour m’assassiner, pour hériter de mes biens. Elle m’a donné une potion pour dormir et durant mon sommeil, avec le traversin, elle m’a étouffé pendant que mon fils me tenait. Je suis mort mais je continue à vivre, je ne savais pas que la vie continuait. J’ai tellement souffert, j’avais des sensations de souffrance qui n’en finissaient pas. Je ne sais pas combien de temps cela a duré. Puis un jour, j’ai enfin pris conscience de mon état et je suis retourné auprès de ma maison mais là, les gens que je ne connaissais pas habitaient ma maison, ils n’étaient pas de ma famille. Des êtres comme moi que j’ai rencontrés, m’ont dit que j’étais mort, que j’avais été assassiné par ma femme et son fils, qu’ils avaient tout vendu et qu’ils avaient changé de ville aussi que je devais me venger mais je n’y arrivais pas. Cinquante ans se sont passés et puis je me suis senti attirer par ce jeune, comme s’il était un aimant et moi un morceau de métal, je ne savais pas pourquoi. Quant ce jeune garçon s’allongeait pour dormir et qu’il quittait son corps, j’ai vu qu’il s’agissait de mon fils. Je me suis rendu compte que je pouvais pénétrer dans son corps mais quand il s’en est aperçu, il a pris peur et il est revenu en courant dans son corps. Mes amis m’ont dit :
- « tue-le, ne le laisse pas dormir, il va avoir une dépression à cause de la fatigue et tu lui inspires par exemple qu’il se jette par le fenêtre. » Et bien voilà, c’est ce que je suis en train de faire. »
Mon cousin inspiré par un esprit supérieur a commencé à discuter avec lui afin de lui montrer qu’il n’avait pas ce droit, que les lois divines seules dirigent les actes de chacun, que dans ce destin-là, il était la victime mais il ne pouvait pas commettre le même crime. L’esprit a répondu :
- « Vous voulez protéger ce jeune homme.
- Non, pour nous il n’y a pas de différence entre des Esprits incarnés et des Esprits désincarnés, nous souhaitons le bonheur de tous. Aujourd’hui, cet Esprit est incarné, si toi, tu le tues et après… il va vivre encore et toi tu vas revenir ; laisse-le tranquille, vois, il vit dans une maison de charité car il est orphelin. Je ne connais pas son histoire mais il est comme mon fils et toi, maintenant, tu es comme mon frère.
- Mais, je ne crois personne.
- Alors, mon frère, je te conseille de rester ici, c’est une maison de Jésus, où règne la fraternité. On y pratique la charité, regarde notre vie, vois comme nous vivons et tu dois réfléchir. »
- « Je vais rester ici une semaine et au cours de la prochaine réunion, je viendrais te parler. »
La réunion se termine et nous méditons ce message fort étrange. Une semaine plus tard, l’Esprit est revenu :
- « Moi, je suis convaincu, ce que vous faites ici est le bien sans intérêt. Mais, si moi, je l’abandonne, est-ce que Dieu va le châtier ?
- Dieu ne punit pas, il aime, il rééduque mais ne n’inquiète pas, ce jeune homme va payer sa dette selon sa conscience.
- Je vais donc m’en aller, je vais le laisser, ne plus le déranger ainsi que sa mère mais un jour, je reviendrais. »
A la fin de la réunion, nous étions tous surpris de cette attitude ainsi que des propos au sujet de la mère. Le lendemain, le directeur de l’hôpital psychiatrique me téléphone me demandant de venir voir mon fils qui avait retrouvé la raison. Je m’y suis rendu et je l’ai trouvé très affaibli. Il m’a demandé pourquoi il était là, il ne se souvenait de rien ! Presque 50 jours de folie, alors je lui ai expliqué :
- « Tu te souviens du rêve que tu as eu et bien depuis tu vis dans un rêve permanent où l’on cherche à te tuer.
- Oui, un monstre veut me tuer, ramène-moi à la maison, je ne veux pas rester. »
Je ne pouvais le faire sans l’autorisation du psychiatre, nous avons donc attendu sa visite. C’était un psychiatre matérialiste sans aucune connaissance sur le monde spirituel, je lui ai expliqué que j’étais responsable de ce jeune et que compte tenu de l’amélioration de sa santé, je voulais le ramener à la maison. Le psychiatre m’a répondu :
- « Il a des troubles psychologiques avec une tendance à la schizophrénie ; s’il quitte ce lieu, il va vouloir se suicider. »
Je lui ai répondu qu’il n’avait pas à s’inquiéter et qu’en tant que responsable devant la loi, je pouvais donc signer un document lui permettant de sortir de l’hôpital et de le libérer ainsi de ses responsabilités. Le psychiatre m’a alors demandé :
- « Comment savez-vous qu’il est en train de guérir ? »
Je lui répondis que j’en avais la certitude et que pour l’instant, il était seulement affaibli. Avec un sourire entendu, le psychiatre a rétorqué :
- « Vous êtes médecin pour pouvoir affirmer cela ?
- Non, je suis seulement médium.
- Quoi, médium, mais qu’est-ce que c’est que cela ?
- Je vois les Esprits, je les entends, je parle avec les Esprits…
- Ah, bon, vous êtes un autre schizophrène.
- Non, pas du tout.
- Monsieur Franco, écoutez-moi, je suis psychiatre depuis déjà 30 ans et tous les gens qui se mêlent de ces choses, deviennent fous.
- Ecoutez, docteur, je suis spirite depuis plus de 35 ans et beaucoup de personnes qui ne trouvent pas de guérisons à l’hôpital, trouvent souvent des solutions dans nos centres.
- Vous voulez donc me dire que ce jeune homme a une maladie qui relève des choses spirites.
- Pas du tout, sa maladie est simplement une obsession spirituelle et que le spiritisme s’occupe de raisonner les mauvais Esprits qui créent ces obsessions. Dans le cas présent, nous nous sommes occupés de l’esprit obsesseur et celui-ci a promis d’abandonner sa victime, donc il est guéri.
- Vous êtes plus fou que lui. -
Malgré cela, il va partir avec moi. »
Nous poursuivîmes notre discussion puis il accepta son départ mais il déclara que si ce jeune homme ne se suicidait pas d’ici deux semaines, il déchirerait son diplôme. De mon côté, je l’invitais à la remise des diplômes de chef d’entreprise que mon fils devait passer.
Je le ramenais à la maison. Son organisme physique était très affaibli, nous lui fîmes des passes. Son état s’améliora et il n’eu plus aucune manifestation.
Un mois plus tard est arrivé chez nous, une dame qui voulait me parler. Lorsque je la regardais, j’ai eu un choc et elle me dit :
- « Monsieur Divaldo, je suis en train de chercher un fils, est-ce qu’il vit ici ? »
- Comment s’appelait-il ?
- Je ne sais pas, j’étais une malade mentale, cela fait déjà 21 ans. A l’hôpital, j’ai été violé par un schizophrène, mon fils est né puis, il est parti dans un orphelinat. Cela fait un mois que je me réveille de ce cauchemar, je vais bien, je suis guérie. L’infirmière était étonnée, le médecin aussi mais comme mon état s’est améliorée, je pu quitter l’établissement. Maintenant, je n’ai plus personne, tout le monde m’a abandonné. Une infirmière m’a dit de chercher mon fils qu’il est dans un orphelinat. Depuis je les visite tous, je viens d’en faire deux et voici le troisième, est-ce que mon fils est là ?
- Que sais-tu au sujet de ton fils ?
- Rien, je ne m’en souviens absolument pas.
- Nous allons tout d’abord manger et dans l’après-midi, j’appellerai les jeunes qui sont dans la maison et tu verras si tu trouves ton fils parmi eux.
- Mais je ne sais pas comment il est.
- Tu vas le découvrir, attends. »
Vers 5 heures du soir, j’appelais les jeunes gens qui avaient entre 15 et 19 ans, ils étaient onze et elle devait découvrir parmi eux son fils.
- « Je ne sais pas.
- Regarde-les bien un par un. »
J’avais mis le garçon dans un coin plus éloigné et comme elle le regardait, comme il la regardait, ils devinrent très pâles, il y avait beaucoup d’émotions. Puis, le jeune homme est venu vers moi en me demandant :
- « Qui est cette femme, tonton ?
- Je ne sais pas.
- Mais tonton, elle est ma mère, je rêve d’elle, c’est ma mère, que faut-il faire ?
- Je ne sais pas. »
Puis, ils se sont rapprochés, ils se sont embrassés et il lui a dit : « Ma mère, maman… » puis ils se sont mis à pleurer et moi aussi. Alors j’ai demandé à la jeune femme :
- Celui-ci est bien ton fils ?
- Oui, c’est de lui que je rêve, je rêve que nous sommes en train de tuer un monstre et puis il a disparu. »
Nous lui avons trouvé une petite maison près de l’orphelinat afin qu’elle vienne tous les dimanche rendre visite à son fils.
La vie s’est poursuivie, à 22 ans, il a obtenu son diplôme universitaire, nous sommes allés voir le psychiatre pour l’inviter à la remise des diplômes mais il n’a pas déchiré son diplôme. Quelques mois plus tard, mon fils habitait chez sa mère. Deux ans après, il s’est marié et deux ans plus tard, sa femme était enceinte. Il est venu me voir et il m’a dit :
- « Je n’aime pas mon fils, je suis sûr que c’est mon ennemi. »
- « Mais toi, tu es spirite alors il va falloir que tu l’aimes, ton fils. »
Je savais bien qu’il s’agissait de l’Esprit de son ancien père, il était donc revenu comme petit-fils de sa femme qui l’avait assassinée et fils de son fils qui avait accepté de commettre pareil acte. Ainsi sont les lois divines.
Quand l’enfant a fêté ses quatre ans, il fréquentait notre école maternelle et un jour, il m’appelle : « Grand-père ! » Je me suis avancé, je lui ai fait un câlin puis il est devenu très pâle et m’a demandé :
- « Tu te souviens de la nuit où je parlais par l’intermédiaire de ta bouche et je te disais que j’allais revenir »
- Quand ?
- La nuit, la soirée… Je suis revenu, je te dis que je suis revenu mais maintenant c’est pour aimer.
- L’amour, mon petit, est le médicament qui résout tous les problèmes.
Puis, il s’est endormi dans mes bras. Actuellement, il a 18 ans, mon fils a 42 ans, sa mère a 62 et ils n’ont plus jamais eu de problèmes d’obsessions.
L’obsession se présente de nombreuses fois comme un trouble psychiatrique mais pour le distinguer de l’intervention spirituelle, cela est très difficile. Dans « L’évangile selon le Spiritisme » à la fin de l’ouvrage, dans les trois dernières phrases, Allan Kardec dit : « Quand l’obsession est très prolongée, le cerveau devient malade et l’assistance médicale est nécessaire ainsi que les passes magnétiques pour combattre les effets. » Cela veut dire qu’il n’y a pas de maladie comme le dit l’organisation mondiale de la santé mais il y a des malades. C’est l’esprit endetté qui revient par l’intermédiaire de cette loi de cause à effet pour payer ses engagements, imprimant dans son corps ce besoin. Il va s’incarner dans la famille où il a besoin d’être pour évoluer et trouver les liens qui le rattachent aux ennemis du passé. Que faire ?
Appliquer une thérapie médicale car le spiritisme ne combat pas la médecine et pratiquer en même temps, la thérapie spirite. Allan Kardec recommande la prière, la patience, l’action de la charité et lorsque la personne a la possibilité de fréquenter des réunions médiumniques, elle doit éduquer sa médiumnité au service du bien avec l’aide des guides spirituels qui ramènent les esprits obsesseurs à la raison.
Demandons donc pardon par l’intermédiaire de l’amour et de l’union avec Dieu, par l’intermédiaire de Jésus afin de retrouver la paix et la santé intégrale. Trouvez une harmonie psychique grâce à un bon comportement émotionnel dans un corps sain, ainsi nous serons en paix.