Ce mois-ci, nous vous présentons L’histoire du spiritisme - Les grandes figures de la Doctrine : Sir William Crookes par le Docteur Paulo Toledo Machado, avocat et président de l’Institut de Culture Spirite de Sao Paulo. Cet article est extrait de la revue « Revista ICESP » une publication de l’Institut de Culture Spirite de São Paulo. (3ème année, 4ème trimestre 2004, p.8-11)
Sir William Crookes fut un des premiers scientifiques à étudier ce qui s'appelle maintenant les plasmas. Vers la fin de sa vie, il s'intéressa avec la Society for Psychical Research à comprendre les phénomènes spirites. Son association avec la jeune médium Florence Cook causa un tort considérable à sa réputation scientifique.
Sir William Crookes, scientifique, chimique et chercheur du psychisme au XIXème siècle.
Il est né à Londres, en Angleterre le 17 juin 1832 et s’y désincarna le 4 avril 1919. Elevé selon l’esprit anglais, il a contribué à augmenter la notoriété de l’Angleterre dans le monde.
Toutefois, le nom de William Crookes est universel, une gloire surpassant les divisions territoriales ou les frontières géographiques.
Etudiant au Collège de Chimie, William Crookes devint, à l’âge de vingt ans, professeur suppléant au Collège Royal. En 1855, il obtint la chaire de Chimie de l’Université de Chester. Il découvrit en 1861 le ‘Thallium’ dont il définit rigoureusement les propriétés, ce qui suscita un peu plus tard, en 1865, de nouvelles connaissances à propos de l’or.
En 1863, Crookes fut élu membre de la Société Royale, de laquelle il reçut en 1875 une médaille d’or. Au début du XXème siècle, en 1904 plus précisément, grâce à ses recherches dans le domaine de la Physique et de la Chimie, il reçut le titre de ‘Sir’. Un après, il devint inspecteur du Département de Météorologie de l’Observatoire de Radcliffe dans la banlieue de Manchester, et dix ans plus tard il fonda le « Quartely Journal of Science ».
William Crookes orienta ses recherches concernant les phénomènes spirites vers 1869, en ayant comme assistant un médium exceptionnel : Daniel Dunglas Home. Furent aussi de ses assistants, son frère Walter, ‘Sir’ William Huggins, physicien, astronome et ex- président de la Société Royale, et Serjeant Cox, un avocat très célèbre.
En 1872, Crookes découvrit l’action répulsive des rayons lumineux, et entre 1873 et 1874, s’inquiétant déjà des phénomènes spirites, il inventa le Radiomètre. La présentation de son travail à propos du quatrième état de la matière, à la Société Royale en 1878, fut un événement scientifique de répercussion internationale ; ceci lui valut une récompense de l’Académie de Sciences de la France. Cette conquête, néanmoins, n’aurait pas été possible sans les phénomènes de matérialisation de Katie King (1870-1873).
Ces expériences furent possibles grâce à la faculté médiumnique de la jeune Florence Cook. Son observation attentive l’a poussé à vérifier dans la matière, des états spéciaux jusque-là inexplorés ; ceux-ci auraient une grande influence dans la physique moderne. Admis dans la Société Chimique de Londres, il devint une des plus grandes figures de cette institution, surtout, après son étude portant sur la nature des corps simples. Crookes fut élu ensuite président de cette même institution et consulteur de gouvernement britannique.
En 1870 fut l’année durant laquelle Crookes suscita un élan scientifique par rapport aux recherches spirites, avec Daniel Dunglas Home, Kate Fox (une des célèbres sœurs Fox), Mrs. Guppy, Mrs. Clayer, Eva Annie Fay, J.J. Morse, le Prof. Stainton Moses, William Hope, David Duguid et Florence Cook. Pendant trois ans, Crookes assista dans son laboratoire à Londres, à la matérialisation intégrale de Kate King. Il mesura, pesa et examina d’une façon méticuleuse l’Esprit, constatant la réalité tangible de l’immortalité de l’âme et le pouvoir extraordinaire de l’esprit d’utiliser la matière afin de devenir aussi réel que les incarnés. Sa recherche avec Mlle Florence Cook et « Katie King » parut si fantastique à ses contemporains qu’ils ne pouvaient pas y croire.
Certes, certains scientifiques, qui n’ont pas le vrai « esprit scientifique », étudièrent la phénoménologie spirite en arrivant à des résultats positifs. Toutefois, ils n’eurent pas le courage de Crookes et se subordonnèrent aux convenances des préjugés sociaux. Crookes ne procéda pas de cette façon. Il n’usa pas de faux-fuyants ni n’inventa des termes ambigus : il affirma et donna des preuves… Il suffit de dire que son livre « Researches into the Phenomena of Spiritualism » - traduit en français sous le titre, « Recherches sur les Phénomènes du Spiritualisme : nouvelles expériences sur la Force Psychique » -, n’a pas encore été démenti ! En fait, ce livre, qui réunit des articles publiés dans le « Quartely Journal of Science », pourrait très bien être considéré comme un traité de science spirite ; comme bien d’autres livres.
Pendant longtemps, avec la rigueur de ceux qui pratiquent la vraie science, Crookes réalisa des expériences avec la médium Florence Cook. Les réussites ne laissent aucune place aux contestations.
William Crookes doit une grande partie de sa réputation à la matérialisation de l’esprit de Katie King.
Dans son discours de 1898 dans le congrès de l’Association Britannique, Crookes fit des références à ses recherches dans le domaine du Spiritisme : « Je n’ai rien à rectifier par rapport à ces expériences. Je maintiens mes vérifications déjà publiées, et je peux même leur ajouter beaucoup de choses. »
En 1907, il reçu le prix Nobel de Chimie et en 1910 la décoration de l’Ordre et du Mérite.
Il écrivit les œuvres suivantes
« Rapport sur le Spiritualisme du Comité Dialéctique Londonien ». Paris, Leymarie, 1903. Traduit de l’anglais « Rapport on Spiritualism of the Committee of the London Dialectical. » Londres, 1871.
« Spiritualism in the Light of the Modern Science » (« Spiritualisme à la Lumière de la Science Moderne »)
« Investigations Expérimentales sur la Force Psychique ». Paris, Librairie des Sciences Psychiques, 1877. Traduit de l’anglais « Experimental Investigations on Psychic Force ». Londres, H.Gillman, 1871. Ce livre relate les expériences réalisées avec la médium Mlle Florence Cook, qui avait 15 ans au début de ces expériences, et qui contribua avec sa médiumnité à la matérialisation des esprits de Henry Owen et Annie Owen Morgan [1] , alors connus comme John King et Katie King. Cette œuvre fut traduite en diverses langues.
« Letters » (« Lettres »). Londres, s .d. Il s’agit de la correspondance de Crookes avec la Société Royale concernant les invitations faites par Crookes à cette institution pour assister aux expériences menées par lui avec Florence Cook.
« Recherches à propos du Phénomène du Spiritualisme ». Paris, 1900. Traduit de l’anglais « Researches into the Phenomena of Spiritualism ». Londres, 1874.
« Notes sur des Recherches ». Paris, Librairie Spirite, 1874 ; traduit de l’anglais.
« Spiritualism Scientifically Examined with Proof of Evidence of a Psychic Force ». Londres, 1874.
« Nouvelles Expériences sur la Force Psychique ». Paris, 1897. Traduit de l’anglais.
« Experiences on Repulsion from Radiation Vacuum Molecular Physics ». London,1879. « Select Methods of Chemical Analyses ».
[1] John King était une entité spirituelle qui se manifestait avec l’aide de la médium Eusapia Palladino, et qui s’identifiait comme Henry Owen Morgan, un pirate qui avait été chevalier de Charles II ; il fut désigné gouverneur de la Jamaïque de 1673 à 1680. La première mention de son apparition fut faite par les frères Davenport, en 1850. D’autres médiums qui firent référence à son influence furent Mme Marshall, Mme Guppy, Mlle Georgina Houghton, Mme Friman, Mme Wried, Eglinton, Husk et Mme Bravatsky. Katie King est également une entité spirituelle qui commença à se manifester en 1871 avec l’aide de Florence Cook. Le 22 avril, Florence, dans une réunion avec sa famille, reçoit pour la première fois l’esprit de Katie King, partiellement matérialisé. Il s’agissait d’un esprit qui était vécu en Angleterre au XVII e siècle, sous le nom d’Annie Owen Morgan. Elle était la fille du pirate Morgan. Selon ses dires, elle se serait désincarnée à l’âge de vingt-quatre ans. Le plus grand intérêt qu’elle présentait était de servir aux expériences de William Crookes.