« Un père, une mère, ne devraient jamais enterrer leur enfant » dit le dicton populaire, faisant référence à l'ordre naturel de la vie, car il n'y a pas de plus grande douleur que celle de perdre son fils, sa fille...
La perte d'un enfant est une douleur incommensurable et dans le spiritisme, nous cherchons des réponses pour comprendre pourquoi ces départs précoces se produisent.
Un enfant qui meurt prématurément est un esprit dont la vie a été interrompue avant l'heure prévue, mais pourquoi ?
Quand on n’a pas vécu cette épreuve, ce traumatisme, comment apporter des mots réconfortants ? Comment remonter le moral des parents ?
Chico Xavier a dit : ’’ Les esprits n'ont pas encore trouvé de mot pour définir la douleur d'une mère qui perd son enfant. ’’
En effet, le chagrin d'une mère, d’un père perdant son enfant est une souffrance si profonde qu'elle défie toute description verbale. Aucune langue humaine n'a encore la capacité de capturer pleinement l'ampleur de cette douleur. L'intensité unique de cette épreuve n’a pas de vocabulaire et aucun mot ne peut l’apaiser, sauf l’espoir, l’espoir que nous apporte le spiritisme en ayant la certitude de retrouver un jour les personnes que l’on a aimé.
Comment surmonter la perte d'un enfant et quel réconfort nous apporte le spiritisme ? Le spiritisme nous apporte la lumière pour comprendre pourquoi les enfants et les parents vivent cette épreuve et il nous soulage en nous enseignant que la mort n’est que celle du corps, et que malgré le manque physique de nos chers enfants aimés, que rien ni personne ne peut remplacer, l’esprit continue de vivre et nous nous retrouverons un jour réuni sur le plan spirituel.
Pourquoi les enfants se désincarnent prématurément ?
Nous considérons souvent la mort d'un enfant avec beaucoup de tristesse, à juste titre. Mais nous sommes encore trop peu évolués pour comprendre la mort telle qu'elle doit être comprise. Nous pensons presque toujours que ce processus naturel est une punition, un malheur ou une fin, surtout lorsque le défunt en question est un enfant.
C'est là l'un des principaux arguments utilisés dans les religions : si Dieu est si bon, pourquoi a-t-il emporté cet enfant si pur à la place du criminel ? C'est une question très légitime, et si la doctrine spirite n'existait pas, elle continuerait à nous tourmenter.
Comme l’explique Célia Diniz dans son livre « vaincre la douleur de la mort », les épreuves comme la mort prématurée ne sont pas des punitions arbitraires, mais des occasions de croissance spirituelle pour l’enfant, mais aussi pour les parents, pour ceux qui restent. Car l’épreuve est aussi pour le père et la mère qui, en tant que parents, ont pour mission d'aider cet Esprit.
La fable selon laquelle Dieu aurait emporté nos enfants parce qu'il voulait plus d'anges au ciel est un maigre remède à la blessure ouverte du deuil. Après tout, comme nous le savons déjà, c'est l'Esprit lui-même qui choisit la nature de ses épreuves et de ses expiations, et la mort prématurée ne fait pas exception.
Allan Kardec nous enseigne dans L'Évangile selon le spiritisme que : « les misères sont des effets qui ont forcément une cause et, dès lors que l'on admet l'existence d'un Dieu juste, cette cause doit également être juste. » Nos misères, nos épreuves ne sont pas le fruit du hasard, elles sont les effets d’une cause antérieure, et si on admet l’existence d’un Dieu juste, cette épreuve ne peut être injuste, car elle répond à un principe supérieur d’équilibre et de progression.
A la question 199 du Livre des Esprits, Allan Kardec interroge les esprits : « Pourquoi la vie est-elle souvent interrompue dès l’enfance ? – la durée de la vie de l'enfant peut être, pour l’esprit qui est incarné en lui, le complément d'une existence interrompue avant le terme voulu… ».
Dans la vision spirite, la durée de vie terrestre n’est qu’une étape du parcours de l’âme. Si, dans une existence passée, un Esprit est mort prématurément (par accident, maladie, ou même suicide), il n’a pas pu « aller jusqu’au bout » de son expérience terrestre, alors en revenant sur Terre sous la forme d’un enfant, il peut compléter cette expérience, même si sa vie est très courte. Ainsi, une courte incarnation n’est jamais inutile : elle répond à un besoin de l’âme.
La mort prématurée est aussi une épreuve ou une expiation pour les parents :
- elle est une épreuve, c’est-à-dire un test de foi et de résilience pour les parents : comment réagiront-ils face à cette perte ? Avec révolte ou avec confiance en Dieu ?
- ou une expiation, c’est-à-dire une conséquence d’actions passées. Les parents peuvent, dans une vie antérieure ou dans celle-ci, avoir créé des souffrances qu’ils doivent maintenant réparer à travers cette épreuve.
Cette épreuve, aussi tragique et injuste soit-elle, participe à la progression spirituelle, à la fois de l’enfant, qui accomplit son chemin, que celle des parents qui traversent une épreuve formatrice ou réparatrice.
Pour les familles, cette expérience est une occasion d'aimer et de se dépasser. C'est une épreuve profonde d'acceptation et de croissance spirituelle, dans laquelle le soutien mutuel et la foi en les retrouvailles apportent de la force.
L’auteur Célia Diniz insiste sur le fait que la mort ne met pas fin à tout. L’esprit survit, continue d’évoluer, et les liens d’amour subsistent. Le souvenir, l’espérance et la certitude deviennent des leviers de guérison intérieure.
Quel est le destin des enfants après la mort ?
Tout d’abord, Allan Kardec nous rappelle que l’âme retrouve ses proches qui l’accueillent et l’aident à se réadapter à la vie spirituelle. L'enfant décédé est ensuite soutenu et accueilli dans les plans spirituels, tout comme ses parents et sa famille le sont sur le plan terrestre et, grâce à leur amour et leur compréhension, pourront transformer cette douleur en sagesse.
A la question 199 du livre des esprits, Allan Kardec interroge : « Que devient l’esprit d’un enfant qui meurt en bas âge ? – il recommence une nouvelle existence ».
Par la réincarnation, l’égalité est rétablie : chacun progresse par ses propres actes et nul n’est favorisé. La mort prématurée n’est pas une injustice, elle s’explique par la pluralité des existences, qui assure l’égalité et la justice de Dieu pour tous.
Dans le chapitre 5 de l’évangile selon le spiritisme, Bienheureux les affligés, on comprend que l’égalité devant Dieu est préservée et qu’aucun esprit n’est privé d’avenir : mourir enfant ne donne ni privilège, ni punition, mais fait simplement partie du chemin évolutif.
Dans le livre Entre ciel et terre, au chapitre 10, il est expliqué qu’il y a 3 parcours possibles après la mort d’un enfant :
1) soit la reprise immédiate en esprit adulte : pour les esprits très évolués, la désincarnation est facile et ils peuvent reprendre immédiatement leur personnalité d’adulte dans les sphères supérieures,
2) soit un retour sur Terre pour une nouvelle incarnation : les enfants morts jeunes peuvent errer un temps dans le monde spirituel avant de se réincarner. Souvent, ils reviennent dans la même famille pour continuer leur progression,
3) soit un maintien temporaire de la forme enfant dans le monde spirituel : certains esprits conservent leur apparence enfantine, mais continuent à évoluer mentalement et spirituellement. Ils apprennent, grandissent et développent leurs compétences dans des colonies spirituelles spécialisées.
Dans le livre La crise de la mort, Ernesto Bozzano relate le message médiumnique d'une femme qui a eu le malheur de perdre deux très jeunes enfants. Des années plus tard, elle retrouve à son tour la dimension spirituelle. Lors de son arrivée, elle identifie deux beaux jeunes hommes qui viennent la saluer. Leurs visages lui sont familiers, mais elle n'a aucun souvenir de les avoir rencontrés sur Terre. Mais lorsqu'ils s'approchent, elle les reconnaît : ses fils bien-aimés, devenus adultes.
Le plus important est que, quelle que soit l'option choisie par l'Esprit, il se trouvera sous la surveillance bienveillante de proches qui veilleront sur lui et le guideront au mieux. Kardec nous rappelle que l'âme retrouve dans le monde spirituel les proches qui l'y ont précédée, car ils viennent l'accueillir et l'aider à se réadapter à sa nouvelle expérience de vie.
Comment se prépare leur retour sur terre ?
Les enfants meurent avant d'atteindre la vieillesse, car leur mission actuelle sur Terre est terminée et elles doivent poursuivre leur cheminement dans le plan spirituel, puis se préparer à revenir vivre une nouvelle incarnation sur Terre où, selon leur degré d’évolution, sur une autre planète.
Au cours de la planification de la réincarnation, les enfants choisissent comme parents les esprits avec lesquels, parfois, ils ont eu un lien dans le passé.
Leon Denis a dit que « la courte vie d'un enfant peut être une épreuve pour les parents, comme pour l'esprit qui veut s'incarner. C'est en général une entrée manquée sur le théâtre de la vie, soit pour des causes physiques, soit par défaut d'adaptation entre les fluides, dans ce cas-là, la tentative d'incarnation se renouvelle peu après dans le même milieu ».
Pour la doctrine spirite, les liens familiaux ne sont pas le fruit du hasard, mais des rencontres d’esprits organisées pour favoriser le progrès moral, réparer des dettes ou renforcer des affections. Il permet à l’esprit de choisir de façon libre : il accepte un plan qui vise toujours à son amélioration morale et à ceux qui l’entourent.
Le but de cette programmation est toujours l’évolution commune et l’apprentissage de l’amour véritable.
Les finalités de cette union sont :
- d’aider les parents : l’enfant peut venir soutenir leur évolution spirituelle par l’amour,
- d’être aidé par les parents : l’enfant peut avoir besoin d’un cadre éducatif, affectif ou moral pour retrouver un équilibre,
- ou de réparer des conflits passés : parents et enfants se sont fait du tort dans d’autres vies, et la vie familiale sert à apaiser ces ressentiments.
N’oublions pas que nous vivons dans un monde d'épreuves et d'expiations et que Dieu, dans son infinie sagesse, nous donne l'opportunité de corriger nos erreurs et d'évoluer constamment.
Conclusion : La mort d'un enfant est l'un des moments les plus douloureux auxquels les familles peuvent être confrontées, soulevant des questions profondes sur la justice et la raison d'être d'un événement aussi bouleversant. Dans la doctrine spirite, nous trouvons une perspective réconfortante qui nous aide à comprendre le sens profond de ces événements.
Certains parents, dans une souffrance extrême, aveuglée par la douleur, ne peuvent accepter cette vision qu’offre le spiritisme et nous respectons leur position.