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Nous vous présentons dans cette rubrique, l’étude et l’analyse du chapitre d’un livre spirite. Ce mois-ci, nous vous proposons d’aborder « Accusations indues », tiré du livre « La bonne route », psychographié par Chico Xavier et dicté par l’esprit d’Emmanuel..

La bonne route 1ere
Vous est-il déjà arrivé d’être accusé à tort, d’être la cible de rumeurs totalement infondées ?

 

La littérature française regorgent d’expressions citant le silence comme une marque d’approbation : « qui ne dit mot consent », « le silence vaut accord », ainsi, le fait de ne pas répondre, peut être interpreté comme un consentement.

Alors, certain d’être dans notre bon droit, nous n’hésitons pas à hisser l’étendard de la Justice, et alors placé en dessous, nous nous sentons légitimes et nous rentrons en guerre face à nos accusateurs. Mais sommes-nous dans le vrai en réagissant ainsi ?

 

Écoutons le message du bienfaiteur Emmanuel :
« A l’heure à laquelle nous sommes accusés de fautes que nous n’avons pas commises et d’intentions qui n’effleurent même pas notre pensée […], ne te laisse pas aller au relâchement trompeur de l’abattement. Si tu as la conscience tranquille, prie pour ceux qui te censurent ou t’insultent et continue en gardant ton attention concentrée sur l’exécution de la tâche que le seigneur t’a confiée, car le temps est le juge silencieux de chacun. Réponds à tous en servant et en servant sans cesse. »

Par temps nuageux, quand les ombres se répandent autour de toi, convertis en travail, toute tendance à la lamentation, transforme en service, toutes paroles pour te justifier que tu souhaiterais prononcer et parle aux autres par le biais du langage inarticulé du devoir accompli avec droiture. Car en vérité, si notre cœur n’est pas en mesure d’observer clairement ceux qui nous entourent dans le monde, à chaque instant, la justice nous suit et partout Dieu nous voit ».

Dans son message, Emmanuel nous invite à ne pas céder au découragement. La foi en la vie future et en la justice de Dieu, qui ne laisse jamais le mal impuni, peut seule donner la force de supporter patiemment cette épreuve.

Une autre bienfaitrice, Joanna de Angelis, nous enseigne que répondre à une critique, c'est ne pas faire confiance à Dieu.

Emmanuel nous convit aussi à prier pour ceux qui nous censurent ou nous insultent. La prière faite pour nos offenseurs, nous invite à pardonner et à oublier les offenses en renonçant à se venger. Au-delà de cette merveilleuse vertu qu’est le pardon, elle nous permet d’en pratiquer une autre tout aussi noble, celle de la charité morale. Ne point souhaitez de mal à ses ennemis, c’est n’être charitable qu’à moitié, la vraie charité veut que nous leur souhaitons du bien, et que nous soyons heureux de ce qui leur arrive.

Pour mieux comprendre ce qu’est la charité morale, voici un extrait de l’évangile selon le spiritisme :
« Aimez donc votre prochain ; aimez-le comme vous-mêmes, car vous le savez maintenant, ce malheureux que vous repoussez est peut-être un frère, un père, un ami que vous rejetez loin de vous ; et alors quel sera votre désespoir en le reconnaissant dans le monde des Esprits ! Je souhaite que vous compreniez bien ce que peut être la charité morale, celle que chacun peut pratiquer ; celle qui ne coûte rien de matériel, et cependant celle qui est plus difficile à mettre en pratique. La charité morale consiste à se supporter les uns les autres, et c'est ce que vous faites le moins, en ce bas monde où vous êtes incarnés pour le moment. Il y a un grand mérite, croyez-moi, à savoir se taire pour laisser parler un plus sot que soi ; et c'est encore là un genre de charité. Savoir être sourd quand un mot moqueur s'échappe d'une bouche habituée à railler ; ne pas voir le sourire dédaigneux qui accueille votre entrée chez des gens qui, souvent à tort, se croient au-dessus de vous, tandis que, dans la vie spirite, la seule réelle, ils en sont quelquefois bien loin ; voilà un mérite, non pas d'humilité, mais de charité ; car ne pas remarquer les torts d'autrui, c'est la charité morale. Cependant cette charité ne doit pas empêcher l'autre ; mais pensez surtout à ne pas mépriser votre semblable ; rappelez-vous tout ce que je vous ai déjà dit : Il faut se souvenir sans cesse que, dans le pauvre rebuté, vous repoussez peut-être un Esprit qui vous a été cher, et qui se trouve momentanément dans une position inférieure à la vôtre. J'ai revu un des pauvres de votre terre que j'avais pu, par bonheur, obliger quelquefois, et qu'il m'arrive maintenant d'implorer à mon tour. Rappelez-vous que Jésus a dit que nous sommes frères, et pensez toujours à cela avant de repousser le lépreux ou le mendiant. Adieu ; pensez à ceux qui souffrent, et priez. (SOEUR ROSALIE. Paris, 1860.) »

Le bienfaiteur Emmanuel nous dit de prier, mais il met aussi en évidence l’importance de ne pas se lamenter, de ne pas rester figé et de continuer notre tâche. Travailler avec un sentiment élevé, en poursuivant un but utile et généreux, c’est encore prier. La vie de l’homme de bien est une prière continue, une communion perpétuelle avec ses semblables et avec Dieu. Il n’a plus besoin de paroles ni de formes extérieures pour exprimer sa foi : elle s’exprime par tous ses actes et toutes ses pensées.Travailler a donc le sens ici, de continuer à faire le bien, de ne pas laisser notre coeur s’endurcir et sourd sous prétexte que nous avons été blessé. Enfin, il nous appelle à ne pas répondre aux attaques. L’énergie que nous mettrions à répondre, gardons-la pour servir de plus nobles causes.

Efforçons-nous de chercher l’origine de ce qui nous pousse à riposter, ce à quoi cela fait écho en nous et alors nous trouverons presque toujours à la source l’orgueil, c’est elle qui porte l'homme à rendre la pareille, ou à se justifier, car notre amour-propre a été blessé. Comme disait Gandhi, « Oeil pour oeil et le monde finira aveugle », ainsi même, si nos paroles n’ont point l’exaltation de la vengeance, abstenons-nous de répondre afin de ne pas alimenter cette spirale.

Pour citer à nouveau Joanna de Angelis, elle dira : « A toute attaque, le silence est une leçon d'un courage méconnu ».

La prière nous aidera à mettre en pratique ces précieux conseils. Toutefois, rester impassible face aux railleries ou provocations, peut être bien difficile à l’instant T. Alors comment réussir à s’abstenir de répondre ?

Voici une merveilleuse anecdote tirée du livre « Chico Xavier, l’homme et le médium » écrit par Mickael Ponsardin :
« À Pedro Léopoldo, les facultés médiumniques de Chico commencent à faire l’objet de commérages et de médisances. Bien que prenant la peine de donner des explications et de répondre aux questions le concernant, Chico demeure incompris. Chaque jour qui passe, il se décourage davantage. Alors qu’il fait ses prières du soir, sa mère apparaît :
- Mon fils, pour guérir de tes inquiétudes, bois de l’eau de Paix.
Dès le lendemain, Chico se met en quête de ce médicament dans toutes les pharmacies de la ville. Il cherche en vain. Même dans la capitale, Belo horizonte, le remède demeure introuvable. Deux semaines plus tard, il fait part de son échec à l’Esprit de sa mère qui sourit :
– Il n’est pas nécessaire de courir de la sorte. Tu peux obtenir ce remède en restant chez toi. L’eau de ton pot d’eau peut devenir de l’eau de Paix. Quand quelqu’un te provoque par la parole, prends un peu d’eau potable et conserve-la dans ta bouche. Ne la recrache pas et ne l’avale pas tant que dure la tentation de répondre. Alors tu auras de l’eau de paix ».

Voilà une anecdote qui nous rappellera « concrètement », à chaque fois que nous ferons usage de l’eau de Paix, que nous avons en nous toutes les autres ressources nécessaires pour faire face à de telles situations.

Mais Alors, si le bienfaiteur nous incite à ne pas répondre et à prier pour nos offenseurs, devons nous comme il est inscrit dans la Bible, tendre l’autre joue si quelqu'un nous frappe sur la joue droite ?

La réponse se trouve dans l’évangile selon le spiritisme, chapitre 12 « Aimez vos ennemis » :
« Christ est venu qui a dit : Rendez le bien pour le mal. Il dit de plus : «Ne résistez point au mal qu'on veut vous faire ; si l'on vous frappe sur une joue, tendez l'autre.» A l'orgueilleux, cette maxime semble une lâcheté, car il ne comprend pas qu'il y ait plus de courage à supporter une insulte qu'à se venger, et cela toujours par cette cause qui fait que sa vue ne se porte pas au-delà du présent. Faut-il, cependant, prendre cette maxime à la lettre ? Non, pas plus que celle qui dit d'arracher son oeil, s'il est une occasion de scandale ; poussée dans toutes ses conséquences, ce serait condamner toute répression, même légale, et laisser le champ libre aux méchants en leur ôtant toute crainte ; si l'on n'opposait un frein à leurs agressions, bientôt tous les bons seraient leurs victimes. L'instinct même de conservation, qui est une loi de nature, dit qu'il ne faut pas tendre bénévolement le cou à l'assassin. Par ces paroles Jésus n'a donc point interdit la défense, mais condamné la vengeance. En disant de tendre une joue quand l'autre est frappée, c'est dire, sous une autre forme, qu'il ne faut pas rendre le mal pour le mal ; que l'homme doit accepter avec humilité tout ce qui tend à rabaisser son orgueil ; qu'il est plus glorieux pour lui d'être frappé que de frapper, de supporter patiemment une injustice que d'en commettre une lui-même ; qu'il vaut mieux être trompé que trompeur, être ruiné que de ruiner les autres. C'est en même temps la condamnation du duel, qui n'est autre qu'une manifestation de l'orgueil. La foi en la vie future et en la justice de Dieu, qui ne laisse jamais le mal impuni, peut seule donner la force de supporter patiemment les atteintes portées à nos intérêts et à notre amour-propre ; c'est pourquoi nous disons sans cesse : Portez vos regards en avant ; plus vous vous élèverez par la pensée au-dessus de la vie matérielle, moins vous serez froissés par les choses de la terre. »

Ce ne sont pas les calomnies qui auront raison de notre destinée, mais plutôt le découragement.

Mes ami(e)s, gardons la richesse de cet enseignement dans nos coeurs et puissions-nous être le changement que nous voulons voir dans ce monde.