La galerie photo

photo-icone-4708-48

Découvrez notre centre et ses activités en images dans nos archives photographiques.

Le vidéoscope du Centre

video2-icone-5248-48

Découvrez des vidéos liées au spiritisme que nous sélectionnons pour vous chaque mois dans notre galerie vidéo.

Nous contacter

contact-icone

Vous souhaitez prendre contact avec nous ? Pour avoir des informations, n'hésitez pas et Cliquez ici

Ce mois-ci, nous vous parlons de la ferveur. Il y a beaucoup de croyants à travers le monde, toute religion confondue, mais combien d’entre eux vivent leur foi avec une réelle intensité, avec cette petite flamme interne capable de porter le croyant jusque dans les sphères supérieures ?

C’est pourtant cette intensité, cette ferveur, qui fait toute la beauté de la foi en remplissant notre quotidien au point de s’en trouver littéralement « assoiffé ». Beaucoup estiment avoir la foi mais se complaisent en fait dans la tiédeur, dans une routine confortable qui leur permet de se sentir l’esprit tranquille, la conscience en paix. Il leur manque ce « petit plus », cette flamme, cette chaleur supplémentaire, qui fait toute la différence…

Jésus a dit « Vous êtes le sel de la terre, mais si le sel devient fade avec quoi va-t-on lui rendre sa saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. » (Matthieu 5,13)

Le croyant sans ferveur est comme le sel sans saveur : il ne sert à rien, il ne produit rien, il ne donne rien de lui. Le piège, c’est qu’il ne s’en rend même pas compte, car il pense très sincèrement que sa présence régulière dans son lieu de culte, ainsi que sa prière quotidienne, sans âme, agrémentée de quelques lectures rapides et sans attention, suffisent à justifier de sa pratique de la foi.

Il est assez fréquent de voir des personnes particulièrement enthousiastes juste après une séance spirite, mais dont l’ardeur redescend aussitôt qu’elles sont rentrées chez elles. Même lorsque cet enthousiasme est plus ancré, il s’endort parfois doucement avec le temps, sans même que l’individu concerné ne s’en rende compte, voire, sans même qu’il ait la capacité de le reconnaître.

Le quotidien a ramené nonchalance et manque de courage, la sensation d’un « à quoi bon ». La situation est plus grave qu’il n’y paraît car, si on n’y prend pas garde à temps, elle peut conduire vers une facilité à commenter, à critiquer, à se plaindre, bref, à trouver toutes les « bonnes » raisons pour ne pas faire au moment où il faudrait pourtant agir.

Il n’y a pas de dépassement de soi par manque de nourriture spirituelle, alors qu’elle est là, à portée de mains, pour celui qui veut bien s’en saisir. Comment sortir de la tiédeur et trouver la ferveur manquante ? C’est ce que nous allons essayer de déchiffrer en commençant par définir et comprendre le véritable sens du mot ferveur.

Étymologie et définition

Le mot est emprunté au latin fervor, qui signifie « bouillonnement, chaleur, ardeur ». C’est donc un sentiment vif, un élan enthousiaste, passionné, qui peut pousser vers la piété, la charité, mais pas seulement. Si on parle en effet souvent de « prier avec ferveur » ou « servir Dieu avec ferveur », on notera que cette « passion ardente » peut s’appliquer aussi à des domaines non religieux, comme le confirment les expressions « se mettre à la tâche avec ferveur », « aimer avec ferveur », « parler de son art avec ferveur », ou encore « une ferveur vite refroidie ».

Il y a donc, dans la ferveur, cette idée de « fièvre passionnée », comme en amour. Or, par expérience, nous savons que la passion ne se commande pas mais s’impose à nous. Serait-il possible de la faire croître à la demande ? Après tout, Jésus nous a enseigné : « Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez à la porte et l’on vous ouvrira » (Matthieu 7:7).

Alors si elle manque toujours malgré nos appels, est-ce parce que nous manquons de ferveur pour demander la ferveur ?

Un exemple à suivre

Lorsqu’on réfléchit sur la ferveur, le premier modèle auquel la plupart des gens pensent est, à juste titre, le Saint curé d’Ars. En effet, qui mieux que lui peut incarner cette fièvre, cette passion qui s’emparait de lui quand il priait ? Ce fils de paysans, quasi illettré, a dû faire preuve d’une grande volonté pour devenir prêtre : jeune enfant sous le régime de la Terreur, il a ensuite dû convaincre son père, qui s’opposait à sa vocation, de le libérer du travail à la ferme, puis la guerre a retardé encore son instruction. Scolarisé très tardivement, il n’était pas doué pour les études, particulièrement en latin, et il n’avait donc pas la « capacité » de suivre les cours au séminaire qu’on le pria donc de quitter trop rapidement. Mais heureusement que l’Abbé Balley, le curé d’Écully, avait repéré en Jean-Marie Vianney cette « petite flamme », cette ferveur intense qui donnait à ses prières une toute autre puissance. C’est bien par sa ferveur qu’il a été repêché et qu’il a pu devenir prêtre à 29 ans, puis, par la suite, le saint patron de tous les curés de l’univers. Il célébrait la sainte messe avec une ferveur communicative qui l’a aidé à convertir tout un village réfractaire à la religion, puis tant d’autres gens ensuite, bien au-delà des frontières. C’est par sa ferveur qu’il continue d’être un modèle pour tous ceux qui veulent suivre un humble chemin dans la foi.

 

 Ferveur et spiritisme

Pour Léon Denis, la ferveur est l’élément essentiel qui aide à s’élever pour obtenir le secours attendu : « Élevez vos regards au-dessus de la Terre. Avec l'aide des Invisibles, de vos guides spirituels, dont les secours ne vous manqueront pas, si vous les appelez avec ferveur, avancez résolument dans le chemin de la vie[1]. »

La ferveur de celui qui est concerné, et qui est donc, de fait, sincère, authentique, peut faire toute la différence dans la qualité des prières, ce qui se conçoit très bien à la lecture du passage sur les ’’prières payées’’ dans l’Évangile selon le Spiritisme, : « On sait que les Esprits sont touchés par la ferveur de la pensée de celui qui s’intéresse à eux ; quelle peut être la ferveur de celui qui charge un tiers de prier pour lui en payant ? Quelle est la ferveur de ce tiers quand il délègue son mandat à un autre ? N’est-ce pas réduire l’efficacité de la prière à la valeur d’une monnaie courante ? »

De même, l’ouvrage Instructions pratiques sur les manifestations Spirites, d’Allan Kardec, débute par un mini dictionnaire du vocabulaire spirite, dans lequel on peut lire, à propos de la prière : « La prière ne peut détourner les décrets de la providence, mais par elle les bons Esprits peuvent venir à notre aide, soit pour nous donner la force morale qui nous manque, soit pour nous suggérer les pensées nécessaires : de là vient le soulagement que l'on éprouve quand on a prié avec ferveur. »

On le voit, la ferveur est une condition essentielle de la réussite d’une prière. Il est toutefois intéressant de noter qu’elle est souvent accolée à un autre élément essentiel permettant de la sublimer.

 [1]Léon Denis, Christianisme et Spiritisme, éditions Philman

Des associations fréquentes

 - Avec confiance

Pour Allan Kardec, la ferveur est souvent associée à la confiance qui vient la compléter efficacement. On le conçoit mieux si l’on considère l’étymologie du mot. Confiance vient du verbe latin confidere fait de cum, « avec » et de fidere, « fier ». Il signifie donc qu'on remet quelque chose de précieux à quelqu'un, en se fiant à lui et en s'abandonnant, ainsi qu’à sa bienveillance et à sa bonne foi. On peut en déduire que si la ferveur est la passion qui donne l’élan, alors la confiance est la foi qui permet de s’abandonner dans cet élan.

Dès l’introduction du Livre des Esprits, on apprend que le Spiritisme permet aux incrédules de trouver la foi et aux tièdes « un renouvellement de ferveur et de confiance ».

C’est aussi avec ferveur et confiance que nous devrions tous invoquer nos Esprits protecteurs, comme noté dans le Livre des médiums, au sujet des médiums inspirés : « On peut dire que tout le monde est médium, car il n’est personne qui n’ait ses Esprits protecteurs et familiers qui font tous leurs efforts pour suggérer à leurs protégés des pensées salutaires.

Si l’on était bien pénétré de cette vérité, on aurait plus souvent recours à l’inspiration de son ange gardien dans les moments où l’on ne sait que dire ou que faire. Qu’on l’invoque donc avec ferveur et confiance en cas de nécessité, et l’on sera le plus souvent étonné des idées qui surgiront comme par enchantement, soit que l’on ait un parti à prendre, soit que l’on ait quelque chose à composer. »

On retrouve aussi ces deux notions associées dans l’Evangile selon le Spiritisme : « l’homme vicieux et mauvais ne peut prier avec la ferveur et la confiance que donne seul le sentiment de la vraie piété. »

La confiance est encore associée à la ferveur dans la réponse à la question 660 du Livre des Esprits, demandant si la prière rend l’homme meilleur : « Oui, car celui qui prie avec ferveur et confiance est plus fort contre les tentations du mal, et Dieu lui envoie de bons Esprits pour l’assister. C’est un secours qui n’est jamais refusé quand il est demandé avec sincérité. »

 - Avec sincérité

On voit ici apparaître un nouvel élément important : la sincérité qui renvoie aux notions d’authenticité, de droiture, de pureté. La sincérité était déjà associée à la ferveur dans la réponse à la question 658 du Livre des Esprits : « La prière est agréable à Dieu quand elle est dite avec foi, ferveur et sincérité ». Et dans le Livre des Médiums, concernant les réunions spirites : « Les bons Esprits ne vont que là où on les appelle avec ferveur et sincérité. »

C’est dans l’Evangile selon le Spiritisme que l’on retrouve la prière souvent faite dans les centres spirites en début de réunion et dont le passage suivant rappellera donc certainement quelques souvenirs à nombre de nos lecteurs : « Donnez aux médiums que vous chargerez de nous transmettre vos enseignements la conscience de la sainteté du mandat qui leur est confié et de la gravité de l’acte qu’ils vont accomplir, afin qu’ils y apportent la ferveur et le recueillement nécessaires. »

Puisque le recueillement implique la notion de réunir, rassembler ce qui est dispersé, on comprend qu’il est le mot parfaitement adapté pour s’associer à la ferveur en début de réunion...

 Comment intensifier sa ferveur ?

Le modèle de ferveur qu’est le Saint Curé d’Ars conseillait : « Sans le Saint Esprit, tout est froid, aussi quand on sent que la ferveur se perd, il faut vite le prier pour Lui demander la foi et l’amour ».

Si on prie avec trop de tiédeur, Dieu saura réchauffer notre ferveur en nous mettant face à des difficultés. Nous en avons tous fait l’expérience à un moment ou à un autre de notre vie : certaines épreuves aident à faire monter la ferveur comme la montée de fièvre aide à chasser le virus. En effet, l’homme a malheureusement souvent besoin de la douleur, de l’épreuve, pour le sortir du petit confort, dans lequel il a tendance à s’installer naturellement, afin de l’obliger à aller chercher autre chose, plus fort, plus loin, plus haut, plus beau... L’épreuve est l’aiguillon qui le pousse en avant.

On en lit un exemple poignant dans le livre de Célia Diniz Vaincre la douleur de la mort où sa fille Mariana, par l’intermédiaire d’un médium, lui livre un poignant message 6 mois après sa désincarnation.

« Maman, tu n’imagines pas l’intensité de ces moments où il ne nous reste plus rien, si ce n’est implorer Jésus, le supplier de retrouver notre équilibre le plus intime.

Ah ! maman, je ne me souviens pas d’avoir prié avec tant de ferveur à ce moment fatidique. Quand la prière a dominé mon être, j’ai ressenti une certaine tranquillité intérieure. J’ai cessé d’entendre vos lamentations et mystérieusement, je me suis mise à flotter, en pensant à l’immensité des espaces infinis. »

Une saine contagion

Le grand avantage de la ferveur, c’est qu’elle est communicative. Nous l’avons bien vu dans le bel exemple du Saint Curé d’Ars qui a su, à force de détermination et de ténacité, franchir tous les obstacles et, selon son pieux désir d’enfant, « ramener de nombreuses âmes au Seigneur ».

Il suffit parfois d’une guérison qualifiée de miraculeuse pour créer les conditions propices à développer la ferveur dans certaines âmes endolories dont la foi, parfois inexistante auparavant, s’est trouvée réveillée dans les vibrations d’espoir et de joie qui règnent sur les lieux de pèlerinage favorisant ainsi les conditions propices à d’autres guérisons.

 Entre l’actualité tendue et les fêtes de fin d’années, qui doivent nous rappeler l’Amour du Christ, la période actuelle est propice à intensifier notre ferveur. Alors profitons-en et cessons d’être tièdes. Chaque jour, élevons nos pensées vers Dieu et sortons de notre routine pour réveiller la ferveur qui sommeille en nous, afin de devenir réellement acteurs de notre foi et donner enfin l’intensité manquante à nos prières dans le but de pouvoir rétablir un lien plus ardent, plus fervent, entre le Ciel et la Terre.

« Sursum Corda » (élevons les cœurs) comme on le disait chez les latins !