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La crèche spirite de Lyon
La crèche spirite de Lyon

Ce mois-ci, nous vous présentons la crèche spirite. La crèche spirite de Lyon a été un des premiers établissements publics, fonctionnant en France, sous le patronage du spiritisme. Elle a été fondée sous l’instigation des Esprits en 1903. Elle sera subventionnée par le gouvernement tous les ans jusqu'en 1925 et la ville de Lyon fournira gratuitement le lait jusqu'en 1914.

Où se situait-elle ?

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En arrivant sur la place de la Croix Rousse, au numéro 8, une plaque était apposée au montant d’une porte d’allée avec l’inscription : « Crèche sous la protection de Dieu et de nos Maîtres et Protecteurs Allan Kardec et Marie-Ange ». Il ne nous reste donc plus qu’à monter et à visiter, d’autant qu’un écriteau supplémentaire annonce que le public est admis.

Les locaux

L’immeuble est une maison de canuts. Au deuxième étage, la porte à droite, s’ouvre sur la crèche. De suite, s’offre au visiteur un vestibule éclairé par une fenêtre, avec une longue banquette qui fait coffre. Quelques chaises sont installées ainsi qu’un buffet sur lequel un régiment de petites bouteilles de lait stérilisé est rangé. Aux murs, il y a des images gaies, enrubannées ; partout, on note un souci de coquetterie et de propreté. Dans la pièce voisine, tout autour, à bon intervalle, se succèdent les berceaux hauts perchés, en fer laqué, garnis avec un soin particulier et d’une blancheur irréprochable. Les enfants reposent et sont changés fréquemment. Chaque berceau a son hôte. Au milieu de la salle, un petit parc à barrières contient la marmaille qui s’essaye à marcher et à franchir les étapes redoutables qui séparent les sièges minuscules. Les deux hautes fenêtres inondent de jour et d’air ce calme asile où, tous les jours, sont accueillis entre douze à quinze petits. crèche

L’asile comprend encore une cuisine sur cour où se prépare le lait nécessaire à l’alimentation de toute cette humanité en herbe. La soupente classique sert de séchoir aux innombrables linges qu’il faut sans cesse lessiver, car la nature a de fréquentes exigences chez la clientèle de la crèche.

L’organisation

La première observation qui s’impose et qui a sa portée pratique, c’est qu’on peut, avec du goût et de la simplicité, installer très confortablement une crèche dans un local plutôt restreint et qui semblait, par sa destination première, ne point devoir se prêter à un pareil service ; ici, le loyer est de 450 francs.
Les frais généraux sont dans les mêmes proportions modestes. Pour un semestre, trois dames donnant tout leur temps aux poupons, qui restent de 7 heures du matin à 7 heures du soir, se partagent 765 francs comme appointements. Le lait et les autres denrées exigent une dépense de 334 francs ; le chauffage revient à 113 francs ; l’éclairage à 76 francs ; le blanchissage à 56 francs. Somme toute, en un semestre, la dépense s’est élevée à 1.600 francs environ.

L’appel lancé en 1903 par les directrices de la crèche

En juillet 1903, un appel se faisait entendre dans les milieux spirites : « Une crèche spirite se forme ! Elle appelle tous les frères et sœurs spirites à donner leur obole à la fondation de cette œuvre qui a pour point de départ l’enfant au berceau, parce que les bienfaits du spiritisme s’étendent sur l’homme, du berceau à la tombe. Puisque sa devise est Charité ! Son principe Fraternité ! Sa force est la divine loi d’amour qui, en réglant les actes de l’homme, de son premier jour à son dernier, lui fait atteindre son but : Dieu ! Vers lequel il ne va que par l’accomplissement du devoir. Cette crèche a pour dédicace ces simples mots : « Sous la protection de Dieu et de nos Maîtres et Protecteurs Allan Kardec et Marie Ange. » Asile ouvert à l’Enfance de quinze jours à trois ans, sans distinction de culte et de nationalité.
Aujourd’hui, la crèche s’ouvre ! Nos frères de l’étranger comme ceux de la France pourront la visiter de 2 à 4 heures. Elle est située place de la Croix-Rousse, 8, au deuxième étage.
L’amour est l’inspirateur de cette œuvre ! Il fait appel à tout esprit d’amour et de jugement. Nous espérons que son appel sera entendu et que chacun voudra coopérer à l’effort qui assiéra l’oeuvre de la crèche sur des bases solides qui lui permettront d’étendre ses bienfaits. La Société spirite pour l’oeuvre de la crèche a, à la caisse d’épargne, un dépôt de 10.000 francs dont 4.545 fr. 35 constituant un fonds dit inaliénable ; 4.500 assurent approximativement le fonctionnement de la crèche pour un an à l’avance, et 954 fr. 65 pour l’année qui commence. Nous croyons ce faible succès précurseur d’un plus grand ! Nous croyons que les listes de souscription se couvriront à l’envi pour que, sur notre sol français, s’élèvent des asiles à l’enfance où, à la fois, l’enfant apprendra à aimer et à respecter son frère dans la famille et dans la société. C’est le but unique de la société spirite pour l’oeuvre de la crèche, avec celui de donner à la nation une race vigoureuse sous l’effort de soins dévoués. Nous espérons que tout homme de bonne volonté lui aidera à l’atteindre. Les adhésions et les souscriptions se reçoivent au siège social, 8 place de la Croix Rousse. »

L’origine de la crèche

 Ambroisine Dayt

Mademoiselle Ambroisine Dayt, directrice de la crèche est médium. Elle reçut un jour de Marie-Ange, un Esprit familier proche d’Allan Kardec, l’ordre de fonder une crèche. Mais comment faire ? Où prendre l’argent ? Les Esprits ont dicté à la directrice les noms des personnes auprès desquelles il fallait adresser des sollicitations et, avec toutes les adresses indiquées, les bourses se sont ouvertes. On put tout installer, faire près de 2.000 francs de réparations et mettre en réserve, à la caisse d’Epargne, 10 000 francs. L’avenir ne présentait aucune incertitude car les Esprits ont dit : « Usez vos forces, nous les renouvellerons ». Le monde spirite suit donc avec intérêt les succès de cette crèche.
Cette création nouvelle est la réalisation pratique des enseignements du spiritisme qui a pour maxime : « Hors la Charité, point de salut ». Son but est de faire pénétrer la douce fraternité au cœur de la population par la mère et l’enfant.
« On nous voit à l’œuvre, dit le dernier compte-rendu et la bonté divine nous paie si largement de nos efforts par les joies intimes qu’elle nous donne, que nous sentons que l’amour gagnera et changera en fraternels liens les rapports qui nous unissent à la mère et à l’enfant. Les plus récalcitrants s’adoucissent ! Les petits enfants aiment à danser en rond et chanter avec leurs mamans : « Gai ! Gai ! Le soleil il fait mûrir le blé. »

Poésie adressée en l’honneur de la crèche par le poète Laurent De Faget, en juin 1907.

Mes chers enfants souriez d’aise,
A voir ici nos bienfaiteurs ;
Demandez, à Dieu qu’il leur plaise
D’être toujours vos Protecteurs.
« Papa céleste » vous écoute,
Du fond de son bleu firmament ;
Vous en connaissez tous la route,
Que vous montre chaque « maman ».

Demandez donc les belles choses
Que les enfants peuvent chérir :
Beaucoup d’amour, beaucoup de roses,
Du travail mêlé de plaisir ;

Et que la Crèche s’élargisse
Pour recevoir d’autres enfants ;
Et que notre œuvre réussisse
Au gré de nos désirs ardents !

Avec vos pères et vos mères
Et ceux, qui pensent comme nous,
Nous ferons un peuple de frères
Aux liens toujours plus forts, plus doux.

Vous l’apprendrez, chers petits êtres,
Et vous direz avec respect,
Comme nous tous : Nos trois grands maîtres
Sont : Hugo, Jésus et Kardec !

Allan Kardec fut l’interprète
Des demi-dieux, des purs Esprits :
Ecoutons le divin prophète.
Relisons souvent ses écrits.

Spirites, famille unie,
Pour mieux lutter contre le mal,
Préparons l’humaine harmonie,
Réalisons de l’idéal !

 

Le mot d’Ambroisine Dayt

« Notre reste en Caisse est bien maigre, disons-nous encore ! Mais rien n’a manqué des promesses données, des espérances mises en nos cœurs ! Nous bénissons donc Dieu en vous disant merci à vous, frères et sœurs aimés, qui soutenez la crèche d’Allan Kardec de vos dons, de vos cotisations, de vos encouragements par la parole, par la pensée, par votre bon vouloir, par vos écrits précieux ! Et, en retour de tout votre soutien, nous vous souhaitons la foi puissante et la confiance inaltérable qui font fort et joyeux en tout effort auquel on se donne.
La Paix universelle du 1er au 16 décembre 1905, adressait nos remerciements à tous nos frères connus ou inconnus qui, de leur bon vouloir, de leur parole, de leur obole ou de leurs dons ont aidé à la formation de la crèche, puis en ont assuré l’existence.
Nous les leur adressons de nouveau aujourd’hui et nous nommons tous nos frères spirites en nommant deux noms autour desquels se rangent tous ceux qui aiment « le spiritisme pour les lois de l’esprit qu’il fait connaître » et tous ceux qui s’attachent à la « recherche des lois scientifiques qui confirment les lois spirituelles ».
Nous vous avons donc nommé, vous, M. Léon Denis à qui le Spiritisme doit : Après la mort ! Spiritisme et Christianisme ! Dans l’Invisible ! Pourquoi la vie !
Ainsi nous vous avons nommé, vous, M. Gabriel Delanne à qui nous devons : Le Spiritisme devant la Science ! Le Phénomène Spirite ! L’Evolution animique ! L’Ame immortelle !
Que Dieu bénisse vos efforts ! Nous, nous les bénissons. D’autres œuvres aussi importantes sont venues sous l’instigation des esprits protecteurs de la crèche, compléter et couronner les efforts de la Société Spirite pour l’œuvre de la crèche, ces œuvres sont :
Le Journal du désincarné à l’incarné, journal gratuit.
La Salle d’Allan Kardec, 13, rue de l’Alma, pour les soins spirituels.
Le Groupe d’Allan Kardec, groupe d’études, tous les vendredis de 8 à 10 heures.
La Société de secours immédiats, (œuvre de solidarité).
L’Ecole philosophique, Instructions, tous les jours de 3 à 4 heures.
Nous formons nos vœux les plus ardents pour la prospérité de ces œuvres si utiles pour le progrès des sociétés, et, à notre tour, nous faisons appel à la générosité des personnes bienfaisantes pour le soutien de ces œuvres. »