Ce mois-ci, nous vous présentons une biographie d'une grande dame Analia Franco. Pour beaucoup de français, c'est une inconnue et elle le restera. Pour les spirites français, certains la connaissent par le biais de leurs lectures. Allons à sa rencontre...
A la fin du 19ème siècle, le Brésil accueille le spiritisme avec intérêt. De grandes figures, comme le docteur Bezerra de Menezes travaille activement à sa diffusion. Dans le domaine de l'éducation, une jeune femme, Anália Franco, s'illustre par l'ouverture de dizaines d'écoles maternelles ou primaires. Son nom reste celui de la première femme spirite brésilienne qui donne au mouvement un rôle social et culturel fort, sans mettre en avant son aspect religieux.
Qui est Analia Franco ?
Elle est née dans l’état de Rio de Janeiro dans la ville de Resende en 1856. Elève brillante, elle est tout d’abord institutrice puis devient, en 1875, professeur. Elle épouse Francisco Antonia Bastos, un homme politique influent.
A cette époque, l’esclavage existe encore au Brésil, il ne sera aboli qu’en 1888. Beaucoup d’enfants d’esclaves sont abandonnés et se retrouvent sans instruction soit à la rue ou dans des institutions religieuses. Touchée par cette misère sociale, Analia cherche à ouvrir une école maternelle pour accueillir ces enfants sans instruction.
Un début difficile
Avec l’aide son mari, Analia ouvre sa première école maternelle à Sao Paulo, Casa maternal, pour recevoir des enfants abandonnés qu’ils soient noirs ou blancs dans un local loué auprès d’un riche fermier. La promiscuité des races étant interdite à l’époque, cette initiative fait scandale aussi bien chez les catholiques que chez les esclavagistes.
Le temps, l’évolution des mentalités et le vote de la loi contre l’esclavage permet au travail que réalise Analia de porter ces fruits. En 1898, elle publie un journal, Álbum das Meninas, dans lequel elle écrit des articles sur l’éducation. Elle ouvre deux collègues gratuits pour filles et garçons toujours à Sao Paulo.
Extensions
Soutenue par de nombreuses amies, elle fonde un institut de formation, Associação Feminina Beneficente e Instrutiva, en 1901. A partir de 1902, elle inaugure de nombreuses écoles maternelles et écoles primaires, soit 37 établissements aussi bien dans la capitale qu'à l'extérieur.
En 1911, elle acquiert un grand terrain de 75 hectares avec une vieille ferme. Elle fondera la Colônia Regeneradora D. Romualdo où l’on donnera des formations aux jeunes femmes ainsi qu’aux jeunes hommes
Ses ouvrages
Analia Franco publie de nombreuses brochures et dépliants concernant les cours enseignés dans les écoles ainsi que des traités afin que les enseignants trouvent les moyens de développer les facultés affectives et morales des enfants. Elle publie également des romans ainsi que des pièces de théâtre.
Une femme exemplaire
Pour sa mission sur terre, Analia aura fondé 71 écoles, un centre de formation, 23 foyers pour les orphelins, 2 auberges d’accueil. Elle aura créé un orchestre, des groupes musicaux et théâtraux, ainsi que ces centres sociaux pour diverses activités de couture ou de fabrication dans 24 villes.
Elle se désincarne en 1919. Avec son mari, elle avait le projet de fonder une nouvelle institution à Rio de Janeiro, ce qu’il fera après sa mort, elle s’appellera Asilo Anália Franco.