Ce mois-ci, nous vous présentons Psychiatrie et spiritisme. Que peut apporter la doctrine spirite aux problèmes que rencontrent certains malades ? Quelles explications donne-t-elle ? Comment comprendre ces maladies mentales ? Voici un court exposé avec des exemples pour mieux comprendre l'action de certains Esprits sur les incarnés.
Selon le spiritisme, une des raisons de la maladie mentale peut s’expliquer selon la loi de cause à effets. La pire chose qui puisse arriver à un Esprit est la stagnation. Pour que le Moi supérieur se fasse entendre de l'être, il provoque des maladies soit physiques, soit mentales. D'une certaine façon, la maladie mentale déclarée est en soi déjà une forme de guérison. Elle survient lorsque le sujet a dévié des lois de la nature, des lois divines ; par exemple, un excès d'égocentrisme aboutit à l'isolement, au repli sur soi, aux attitudes "autistiques", le manque de foi donne des troubles existentiels, trop d'orgueil peut mener à la dépression. La première chose que nous apprend la doctrine spirite, est que les malades mentaux ne sont en aucun cas inférieur aux personnes "saines d'esprits". Dans le livre des Esprits codifié par Allan Kardec, les Esprits sont très claires à ce sujet, voici les réponses apportées par les Esprits supérieurs :
371. L'opinion selon laquelle les crétins et les idiots auraient une âme d'une nature inférieure est-elle fondée ?
" Non, ils ont une âme humaine, souvent plus intelligente que vous ne pensez, et qui souffre de l'insuffisance des moyens qu'elle a pour se communiquer, comme le muet souffre de ne pouvoir parler. "
372. Quel est le but de la Providence en créant des êtres disgraciés comme les crétins et les idiots ?
" Ce sont des Esprits en punition qui habitent des corps d'idiots. Ces Esprits souffrent de la contrainte qu'ils éprouvent et de l'impuissance où ils sont de se manifester par des organes non développés ou détraqués. "
373. Quel peut être le mérite de l'existence pour des êtres qui, comme les idiots et les crétins, ne pouvant faire ni bien ni mal, ne peuvent progresser ?
" C'est une expiation imposée à l'abus que l'on a pu faire de certaines facultés ; c'est un temps d'arrêt. "
- Un corps d'idiot peut ainsi renfermer un Esprit qui aurait animé un homme de génie dans une précédente existence ?
" Oui, le génie devient parfois un fléau quand on en abuse. "
La supériorité morale n'est pas toujours en raison de la supériorité intellectuelle, et les plus grands génies peuvent avoir beaucoup à expier ; de là souvent pour eux une existence inférieure à celle qu'ils ont déjà accomplie, et une cause de souffrances ; les entraves que l'Esprit éprouve dans ses manifestations sont pour lui comme les chaînes qui compriment les mouvements d'un homme vigoureux. On peut dire que le crétin et l'idiot sont estropiés par le cerveau, comme le boiteux l'est par les jambes, l'aveugle par les yeux.
374. L'idiot, à l'état d'Esprit, a-t-il la conscience de son état mental ?
" Oui, très souvent ; il comprend que les chaînes qui entravent son essor sont une épreuve et une expiation. "
375. Quelle est la situation de l'Esprit dans la folie ?
" L'Esprit, à l'état de liberté, reçoit directement ses impressions et exerce directement son action sur la matière ; mais, incarné, il se trouve dans des conditions toutes différentes, et dans la nécessité de ne le faire qu'à l'aide d'organes spéciaux. Qu'une partie ou l'ensemble de ces organes soit altéré, son action ou ses impressions, en ce qui concerne ces organes, sont interrompues. S'il perd les yeux, il devient aveugle ; si c'est l'ouïe, il devient sourd, etc.. Imagine maintenant que l'organe qui préside aux effets de l'intelligence et de la volonté soit partiellement ou entièrement attaqué ou modifié, il te sera facile de comprendre que l'Esprit n'ayant plus à son service que des organes incomplets ou dénaturés, il en doit résulter une perturbation dont l'Esprit, par lui-même et dans son for intérieur, a parfaite conscience, mais dont il n'est pas maître d'arrêter le cours. "
377. L'Esprit de l'aliéné se ressent-il après la mort du dérangement de ses facultés ?
" Il peut s'en ressentir quelque temps après la mort jusqu'à ce qu'il soit complètement dégagé de la matière, comme l'homme qui s'éveille se ressent quelque temps du trouble où le sommeil l'a plongé. "
Les maladies mentales peuvent être de deux natures, elles sont soient dus à une déformation du périsprit (enveloppe fluidique servant de lien entre le corps et l'esprit, appelé aussi «corps astral») soient à une subjugation. Dans les deux cas, il s'agit de moyens utilisés par la justice divine pour atteindre les Esprits ayant commis des crimes et qui essaient d'esquiver leurs responsabilités. La dette dure tant qu'elle n'est pas soldée.
Dans le cas de la déformation périspritale, chaque maladie, quelle que soit son nom est le résultat d'une action négative faite par nous et enregistrée dans notre esprit. Nos mauvaises actions façonnent notre périsprit qui donne sa forme au nouveau corps physique favorisant ainsi de futures maladies. Notre corps physique est programmé selon nos besoins personnels pour expier nos fautes d'où ses déficiences, ses limites et handicaps.
Des cas semblables sont illustrés par des extraits tirés du livre de Divaldo Pereira Franco, intitulé "Sauvée de la folie", dicté par l'Esprit Manoel Philomeno de Miranda. Cette histoire vraie traite de la folie d'une jeune fille causée par un Esprit désincarné et qui sera aidée par un groupe spirite.
1er cas
"Cette femme, appelée Eudoxia, a été étiquetée comme un cas de schizophrène irréversible. Actuellement elle est dans une phase connue sous le nom d'hébéphrénie. La raison de sa maladie mentale a ses sources dans des centres de force situés dans le corps astral où les mécanismes cérébraux de la raison et de la personnalité montrent des faiblesses. Mais les causes qui ont déterminé ces faiblesses proviennent d'une vie antérieure où elle a essayé de tromper les lois divines par une vie folle et inutile. Ces pressions ont endommagé les centres mentaux qui correspondent au raisonnement et à l'équilibre de la personnalité, désorganisant le nœud astral responsable de son état physique actuel et déterminant le stade de son déséquilibre mental (...)
Dans une vie antérieure, au 19ème siècle, elle était une grande propriétaire terrienne dans une ville importante de l'état de Rio de Janeiro. Mariée à un homme bon et honnête, elle était, elle, une personne difficile et irascible. Fatigué de son attitude, son mari proposa une séparation tout à fait acceptable. Immédiatement, elle pensa qu'elle avait été remplacée par une autre femme qu'elle supposait être une de ses servantes. Silencieusement et de sang froid, elle complota un crime odieux : elle empoisonna son mari qui ne se doutait de rien et plus tard, fit la même chose avec la servante. En raison de son statut social, personne ne l'a suspecta et le crime resta impuni. Cependant elle savait et la pire punition d'un crime est la présence persistante d'un sentiment de culpabilité inscrit dans la conscience du criminel. Pendant que le corps physique est en pleine forme, le sentiment de culpabilité reste enfoui dans l'esprit conscient. Mais à mesure que les liens qui retiennent l'esprit au corps commencent à se dissoudre, les souvenirs remontent des profondeurs du temps et créent un complexe de culpabilité ; celui-ci développent une sorte de monomanie qui le fixe et aggrave la responsabilité.
En mourant, cette femme emporta ses drames non résolus dans le monde des Esprits. Son mari - victime - lui avait déjà pardonné, mais pas la jeune servante. En la rencontrant dans les royaumes obscurs du monde des Esprits, la servante la garda en son pouvoir pendant longtemps. Et maintenant, de retour dans une incarnation, Eudoxia porte dans sa nouvelle vie, les marques indélébiles de ses crimes, aggravés par les tortures subies dans les sphères les plus basses.
Ses tourments ont endommagé les centres de sa conscience et sont à l'origine de sa maladie actuelle. A l'âge de 30 ans, âge auquel elle avait commis les crimes dans le passé, le nœud s'est ouvert et la maladie s'est manifestée mais déjà depuis son adolescence, elle avait montré certains signes de déséquilibre".
Les troubles psychosomatiques se trouvent chez la jeune fille elle-même, fixés dans ses zones physiologiques par la culpabilité et extériorisés sous forme de maladies.
Dans certains cas, il se peut que le malade puisse voir ses "agresseurs" ; il y a une harmonisation entre son esprit avec celui de ses pertubateurs.
Dans le cas d'une subjugation, l'obsesseur n'a pas pardonné à l'Esprit des fautes commises envers lui dans une vie antérieure et décide de le poursuivre et de se venger, même si ce dernier s'est incarné à nouveau. Les obsessions trouvent toujours racine dans les vies précédentes du malade. L'obsesseur malgré le mal qu'il prodigue ne doit pas être vu comme un esprit démoniaque, il est en fait l'Esprit qui souffre le plus, aveuglé par la haine et le désir de vengeance, on ne peut soigner la personne qu'en aidant son obsesseur à pardonner et à retrouver la paix.
2ème cas
"L'histoire d'Esther est triste, dans une incarnation précédente, elle et son père furent associés dans des crimes graves. Maintenant, bien qu'elles soient dans un contexte différent, elle souffre des conséquences de ses actes passées(...) En fait, sous l'influence d’une entité obsédante, le corps astral d'Esther est obligé de quitter son corps physique, bien que rattaché à lui par la corde d'argent. Devenant chaque jour plus faible elle tombe dans des évanouissements successifs, son esprit chassé de son corps physique, la laissant en projection astrale constante. Dans cette situation, elle voit son obsesseur face à face, il la menace alors grossièrement et l'emmène dans des endroits où demeurent des Esprits inférieurs hideux (...). La folie qui se développe comme conséquence de l'obsession devient souvent irréversible en raison de la pression magnétique constante exercée sur le mental de la victime. Sous la contrainte de telles forces destructrices, le déséquilibre s'installe et atteint la stabilité nerveuse, le métabolisme et même le corps physique par la désorganisation des cellules détériorées."
Au brésil, où il y a près de 16 millions de spirites déclarés, le spiritisme a trouvé un terrain propice à son développement et ceci a permis d'introduire des pratiques spirituelles dans des hôpitaux privés et notamment des hôpitaux psychiatriques. Parmi d'autres, l'hôpital André Luiz à Belo Horizonte est exemplaire au Brésil pour les soins donnés aux malades mentaux et dans l'accompagnement spirituel. L'hôpital reçoit près de 200 malades et des soins sont dispensés par des psychiatres, des généralistes, des psychologues, des psychomotriciens, des thérapeutes, mais aussi des médecins homéopathes.
Ce centre compte 80 spirites bénévoles de la fédération spirite de Belo Horizonte.
Le travail consiste en :
• Une prière tous les matins à 9h au centre de consultation,
• Une prière tous les soirs à 18h par haut parleur pour tout l'hôpital,
• Des réunions d'évangélisation avec des passes et distribution d’eau magnétisée,
• Des réunions d'accompagnement spirituel pour les familles,
• Des séances de désobsession,
• Des visites dans les chambres des malades chroniques,
• Des séances de captation pour recevoir des informations sur les vies antérieures des patients.
Les malades mentaux et les familles sont libres d'accepter ou de refuser cette assistance qui est à leur disposition tous les jours et tout au long de la journée.
La doctrine spirite permet d'élargir la compréhension de l'inconscient. Selon André Luiz, médecin spirite du début du XXème siècle et qui après sa désincanation est l'un des Esprits qui s'est communiqué à travers le médium Chico Xavier, il y a trois formes d'inconscients :
• L'inconscient archaique qui se situe au niveau du cervelet et correspond à notre vie végétative.
• L'insconscient ancien est enregistré au niveau du thalamus et de l'hypothalamus et contient la mémoire de nos vies antérieures.
• L'inconscient actuel est enregistré au niveau du cortex et contient la mémoire de toute l'incarnation actuelle.
Cette conscience de soi côtoie l'appareil de l'inconscient qui regroupe toutes les pulsions que le sujet ne maîtrise pas et qui le guide.
Depuis 50 ans, il y a un consensus global et généralisé pour accueillir, soigner, tous les troubles psychiatriques partout en France avec la même qualité. Par contre, nous n'avons pas l'approche spirituelle qu'apporte la doctrine spirite, ce qui fait qu'il nous manque un maillon dans les possibilités de traitements.
Au brésil, les spirites ont la chance que la doctrine soit répandue et reconnue. Les hôpitaux spirites ont les mêmes contraintes légales que tous les autres hôpitaux avec les mêmes contrôles du ministère de la santé. Ils sont dans la légalité lorsqu'ils pratiquent l'assistance spirituelle.
Dans l'étiologie des maladies mentales, beaucoup de symptômes sont interprétés correctement par la psychiatrie moderne, mais cette noble science ne prête encore pas assez d'attention aux problèmes spirituels de l'homme. Une approche spirituelle du problème donnerait assez d'explications pour considérer l'obsession ou l'imperfection du périsprit comme une des causes de la folie. Les psychiatres pénétreraient alors dans les réalités de l'âme incarnée ce qui leur donnerait une meilleure compréhension des différents processus mentaux concernés et de leurs racines dans l'Esprit, le vrai soi qui s'efforce d'avancer sur la longue route du développement personnel.