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La réalité Post-Mortem
La réalité Post-Mortem

Ce mois-ci, nous vous présentons un ouvrage de Cesare Lombroso La réalité post-mortem : les phénomènes spirites et leur interprétation Il vient d'être traduit par les Editions Fantaisium dont nous saluons le travail.

Un matérialiste convaincu

César lombrosoLe psychiatre et criminologue italien, Cesare Lombroso est connu pour ses théories sur le criminel-né. Selon lui, certaines caractéristiques physiologiques et anatomiques permettraient de reconnaître un criminel et donc de le confondre avant qu’il ne commette l’irréparable. Ce savant réputé, directeur de l’hôpital psychiatrique de Pesaro puis professeur à l’Université de Turin et co-fondateur de l’école de criminologie, était un matérialiste avéré, particulièrement hostile au spiritisme qu’il combattait ardemment.
Aussi, la surprise fut grande lorsqu’à la fin de sa vie, l’auteur de L’Homme criminel ou de L'anthropologie criminelle et ses récents progrès (entre autres), eut le courage de reconnaître son erreur en devenant un fervent défenseur de la cause spirite. Il consacra ses derniers ouvrages à l’étude de phénomènes spirites. Il écrivit La réalité post-mortem, en 1908, puis Hypnotisme et Spiritisme en 1909, année de son décès. Mais seul le dernier titre fut traduit et donc connu du public français dès 1910.
Pour le premier, paru sous le titre original After death – What ?, il fallut attendre l’année 2020 pour que les Éditions Fantaisium, nous permettent enfin de découvrir, plus de 110 ans après sa parution originale, ce nouvel opus spirite sous le titre La réalité Post-Mortem, les phénomènes spirites et leur interprétation.
François Montmirel, dont nous avons déjà apprécié les traductions à la lecture inédite du livre l’Éveil Spirite d’Arthur Conan Doyle, a ici encore réussi à rendre la lecture fluide alors que certains termes physico-anatomiques auraient largement pu alourdir le texte...

Son ouvrage

Il a certainement fallu du courage à Cesare Lombroso pour qu’il avoue dès l’introduction de son premier chapitre sur les phénomènes hypnotiques : « S’il y a jamais eu un individu dans le monde opposé au spiritisme du fait de son éducation scientifique – et, je peux dire, du fait de son instinct -, je suis celui-là. Dans la quête infatigable de toute ma vie, j’ai défendu la thèse selon laquelle chaque force est une propriété de la matière, et l’âme une émanation du cerveau. Pendant des années et des années, nous avons ri de l’idée que les tables de salle à manger et les chaises pourraient avoir une âme ! »
Mais son amour de la vérité par la vérification des faits, le poussera dès 1882 à s’intéresser, en tant que neurologue, à « certains phénomènes psychiques très singuliers sans qu’une explication scientifique ni d’un autre ordre n’avait été trouvée, si ce n’est qu’ils se sont produits chez des individus hystériques ou hypnotisés. »
Lombroso analyse les sujets sous un angle anthropologique, agrémentant les portraits de détails anatomiques qui ont été les marqueurs de son œuvre. Il rend compte d’expériences de transmission de pensée, qu’elles soient réalisées en laboratoire ou vécues spontanément lors d’épreuves la plupart du temps. Il enchaîne avec les prémonitions qu’il attribue plus particulièrement aux hystériques et aux épileptiques.
C’est au chapitre 2 qu’il aborde les phénomènes spirites en nous faisant part des expériences auxquelles il a participé avec la médium Eusapia Paladino, à Milan en 1892. Lévitations de la médium elle-même, lévitations de tables, déplacements d’objets, touchers invisibles, empreintes spontanées ou sculptures médiumniques, sons d’instruments de musique, apports de fleurs, apparitions et matérialisations spectrales… les phénomènes qu’Eusapia provoquait étaient nombreux et variés, parfois en présence d’autres grands noms de la science comme Camille Flammarion, Charles Richet ou Alexandre Aksakof qui les relatent aussi dans leurs ouvrages respectifs.
Le chapitre 3 devient un peu plus technique avec les explications des instruments scientifiques chargés de mesurer les phénomènes avec la plus grande précision possible. Lombroso étudie ensuite cliniquement Eusapia Paladino au chapitre 4, afin de voir si un détail anatomique ou physiologique pourrait justifier ses grandes capacités médiumniques. Il fait le parallèle avec d’autres grands médiums comme Hélène Smith, Mme Piper, Mme d’Espérance ou D.D. Home, par exemple, ce qui l’amène à décrire différents types de médiumnité : les médiums guérisseurs, les médiums peintres, les médiums parlants ou encore les médiums musiciens. Puis il termine par un dernier sous-chapitre relatif à l’action des médiums sur le milieu ambiant qui permettrait d’agir sur la matière dans un autre espace-temps.
Les médiums et magiciens dans les tribus sauvages du monde entier sont étudiés au chapitre 5 qui se révèle ainsi très instructif car riche d’informations et d’anecdotes inédites et variées. La forte influence du médium sur les résultats donne l’occasion d’analyser, au chapitre 6, les limitations de leurs pouvoirs.
Puis on entre dans le passionnant chapitre relatif aux fantômes et apparitions des morts avec, entre autres, les matérialisations de Katie King, par l’intermédiaire de la médium Florence Cook, celles de Yolanda avec Mme d’Espérance, ou celles d’Eleanora par l’intermédiaire de Carmen Domingues, ou encore celles d’Estelle Livermore avec Katie Fox, et bien d’autres fantômes moins connus, comme les défunts familiaux des expérimentateurs scientifiques eux-mêmes.
L’auteur nous fait ensuite voyager dans le temps et l’espace en examinant les croyances dans les esprits des morts chez les sauvages et chez les peuples antiques. L’ethnologue s’incline devant l’universalité de la croyance qui amène à communiquer avec l’au-delà, même dans les peuplades les plus reculées, dans tous les continents et ce, depuis la nuit des temps.
Puis Lombroso s’intéresse à l’identité des fantômes, révélant ainsi d’autres nombreuses anecdotes sur diverses apparitions et il poursuit avec les fantômes des vivants, ou phénomènes de bilocation, évoquant par exemple l’intéressant cas d’Émilie Sage dont le double apparaissait régulièrement dans le pensionnat où elle travaillait, de manière bien involontaire, sans même qu’elle soit en transe ou endormie.
On voit ensuite, au chapitre 11, que certains fantômes apparaissent uniquement sur la pellicule de l’appareil photo, pendant que d’autres laissent des empreintes qui se retrouvent moulées et donc étonnamment concrètes.
Lorsqu’il s’agit de fantômes on pense rapidement aux maisons hantées qui sont le sujet du chapitre suivant. Dans ce domaine, Lombroso distingue deux grands groupes : les phénomènes qui se produisent pendant un temps limité et presque toujours en présence d’un médium et les phénomènes permanents qui semblent exclure toute participation médiumnique. La presse se fait souvent l’écho des phénomènes de hantise et parfois, cela se termine même au tribunal, obligeant d’ailleurs le juriste Dalloz à se pencher sur le sujet : « La question a été discutée en résumé pour savoir si l’apparition de formes spectrales dans un logement habité constitue ou non un défaut dont le bailleur peut être tenu pour responsable par le locataire. La majorité des auteurs sur le sujet répondent par l’affirmative et, par conséquent, ont enseigné que le locataire avait le droit d’exiger la cassure du contrat de bail. »
Puis, Lombroso aborde les trucs ou supercheries qui peuvent éventuellement être utilisés par les médiums lorsqu’ils sentent leurs capacités diminuer, ce qui se produit couramment, surtout sous la pression. Il admet ici les fraudes dont même sa médium fétiche Eusapia fut accusée.
Mais cela ne peut suffire à expliquer la multitude des phénomènes observés. La télépathie et l’inconscient peuvent également engendrer d’autres phénomènes animiques tout aussi captivants. On termine avec l’intéressante étude sur la biologie des Esprits : matière, poids, force, constantes médicales, ou possibilités d’action, tout est analysé sous l’angle scientifique du docteur Lombroso.

Les récits ou compte rendus d’expériences

De par sa formation et son expérience, Lombroso ajoute aux portraits réalisés de nombreux détails anatomiques auxquels d’autres ne porteraient pas la plus petite attention. Par sa dimension ethnologique et son érudition, il nous ouvre aussi tout un monde habituellement inconnu qui nous aide à réaliser combien le paranormal est entré dans la culture de tous les peuples et ce depuis des temps très anciens.
L’ouvrage est, en outre, enrichit de nombreux schémas, dessins et photos qui permettent plus encore d’appréhender avec clarté les différents domaines observés et analysés suivant un ordre logique, sur la base d’un raisonnement construit.
Les récits ou compte rendus d’expériences ou de phénomènes spontanés, qu’ils soient connus ou inédits, ne manquent pas dans cet ouvrage. Quitte à vous en faire découvrir un extrait, nous avons choisi le passage le plus marquant dans la vie spirite de Lombroso et qui fera taire ses plus grands doutes : c’est celui où il raconte la première apparition du fantôme de sa mère lors d’une séance avec Eusapia Paladino. Il relate cet épisode émotionnellement marquant au chapitre 2 et s’y réfère encore dans divers passages de l’ouvrage.
« J’ai moi-même eu l’occasion d’examiner une apparition similaire à Gênes en 1903. la médium (Eusapia) paraissait en partie saoule, de sorte que j’ai pensé que rien n’allait se passer pour nous. A ma demande, avant l’ouverture de la séance, on lui a demandé de faire bouger un encrier en verre, et elle a répondu, avec son phrasé vulgaire habituel : « Et pourquoi vous limiter obstinément à de telles bagatelles ? Voir votre mère. Vous devriez penser à ça. »
Poussé par cette promesse, une demi-heure après la fin de la séance, j’ai été saisi d’un désir très vif de voir la médium la tenir (la promesse). La table s’est saisie aussitôt de ma pensée par ses mouvements inhabituels de signes de haut en bas ; et peu de temps après (nous étions alors dans la pénombre avec lumière rouge), j’ai vu se détacher du rideau une silhouette assez courte comme celle de ma mère , voilée, qui a fait le tour complet de la table jusqu’à venir à moi, et me murmurer des mots entendus par beaucoup, mais pas par moi, qui suis un peu malentendant. Je n’étais plus tout à fait sur terre, et j’ai prié intérieurement avec émotion pour qu’elle répète ses mots. Elle l’a fait en disant : « Cesar, fio mio ! » (mots bien connus car tirés du langage du psychique et des expérimentateurs) et, enlevant le voile de son visage pour un moment, elle m’a donné un baiser.
Depuis, l’ombre de ma mère (hélas ! Vraiment trop d’ombre) est réapparue au moins vingt fois au cours des séances d’Eusapia. La médium était en transe ; mais sa forme était enveloppée dans le rideau du cabinet psychique, sa tête apparaissant à peine alors qu’elle disait « mon fils, mon trésor » embrassant ma tête et mes lèvres avec ses lèvres qui me semblaient sèches et ligneuses comme sa langue. »