Qui était Eraste ?

Eraste de Corinthe (saint chrétien), disciple et collaborateur de Saint-Paul, a apporté sa contribution aux « livres des esprits » ainsi qu'à « l’évangile selon le spiritisme ».

Eraste était trésorier de la ville de Corinthe en Grèce, homme influent et riche, il deviendra en l’an 52 partisan de Paul de Tarse et s’investira dans la propagation du christianisme. Il se désincarnera vers la fin du 1er siècle.

C’est donc lors du banquet offert à Allan Kardec, à Lyon, ce 19 septembre 1861, que fut lu le message d’Eraste (précédemment reçu par les mediums Parisiens) a une assemblée composée de différents groupes spirites Lyonnais ; message faisant référence aux martyres Lyonnais sous domination Romaine. Il est a noté que l’esprit Emmanuel dans l’ouvrage « Avé Christ », psychographié par Chico Xavier, en donne des indications confirmant le message d’Eraste. En voici donc un extrait.

" Ce n'est pas sans émotion bien douce que je viens m'entretenir avec vous, chers spirites du groupe lyonnais, dans un milieu comme le vôtre ou tous les rangs sont confondus, ou toutes les conditions sociales se donnent la main, je me sens plein de tendresse et de sympathie et je suis heureux de pouvoir vous annoncer que nous tous qui sommes les esprits initiateurs du spiritisme en France, assisterons avec une joie bien vive à votre fraternelle agape, auquel nous avons été conviés par Jean et Irénée, vos guides spirituels éminents.

Ah ! Ces agapes réveillent dans mon cœur le souvenir de celles où nous nous réunissions tous, il y a 1800 ans, lorsque nous combattions contre les mœurs dissolues du paganisme romain et que nous commentions déjà les enseignements et les paraboles du Fils de l'Homme, mort pour la propagation de l'idée sainte sur l'arbre d’infamie ! Si le Très Haut, mes amis, par un effet de sa miséricorde infinie, permettait que le souvenir du passé pu rayonner un instant dans vos mémoires engourdies, vous vous rappelleriez cette époque illustrée par les saint martyrs de la Pléiade lyonnaise : Sanctus, Alexandre, Attal, Episode, la douce et courageuse Blandine, Irénée le vaillant évêque, auquel beaucoup d'entre vous formaient alors le cortège, en applaudissant à leur héroïsme et en chantant les louanges du Seigneur ; vous vous souviendrez aussi que plusieurs d'entre eux qui m'écoutent ont arrosé de leur sang la terre lyonnaise, cette terre féconde qu'Eucher et Grégoire de Tours ont appelé la patrie des martyrs.

Je ne vous les nommerai pas ; mais vous pouvez considérer ceux qui remplissent auprès de vos groupes une mission, un apostolat, comme ayant déjà été martyrs de la propagation de l'idée égalitaire, enseignée du haut du Golgotha par notre Christ bien-aimé ! Aujourd'hui, chers disciples, celui qui fut sacré par Saint-Paul viens vous dire que votre mission est toujours la même, car le paganisme romain, toujours debout, toujours vivace, enlace encore le monde, comme le lierre enlace le chêne. Vous devez donc répandre parmi vos malheureux frères, esclaves de leurs passions ou des passions des autres, la sainte et consolante doctrine que mes amis et moi sommes venus vous révéler par nos médiums dans tous les pays.

Néanmoins, constatons que les temps ont progressé ; que les mœurs ne sont plus les mêmes et que l'humanité a grandi ; car aujourd'hui, si vous étiez en butte à la persécution, elle n'émanerait plus d'un pouvoir tyrannique et jaloux, comme autant de la primitive Église, mais des intérêts coalisés contre l'idée et contre vous, les apôtres de l'idée.

A Jean, à Irénée, à Blandine, ainsi qu'à tous vos esprits protecteurs, ils incombent la tâche de vous prémunir dorénavant contre les faux prophètes de l’erraticité. Le Grand Esprit émancipateur qui préside à nos travaux sous l'œil du Tout-Puissant y pourvoira, vous pouvez m'en croire. Quant à moi, bien que je sois plus particulièrement attaché au groupe parisien, je viendrai quelquefois m'entretenir avec vous et je suivrai toujours avec intérêt vos travaux particuliers. Nous attendons beaucoup de la province lyonnaise, et nous savons que vous ne manquerez ni les uns, ni les autres à vos missions respectives. Rappelez-vous que le christianisme, apporté par les légions césariennes, jeta, il y a bientôt 2000 ans, les premières semences de la rénovation chrétienne à Vienne et à Lyon, d'où elle se propagèrent rapidement dans la Gaule du Nord.

Aujourd'hui, le progrès doit s'accomplir dans un rayonnement nouveau, c'est-à-dire du Nord au Midi. A l'œuvre donc ! Lyonnais, il faut que la vérité triomphe, et ce n'est pas sans une légitime impatience que nous attendons l'heure ou retentira la trompette d'argent qui nous annoncera votre premier combat et votre première victoire. Maintenant laissez-moi vous remercier du recueillement avec lequel vous m'avez écouté et du sympathique accueil que vous nous avez fait.

Que Dieu tout-puissant, notre maître à tous, vous accorde Sa bienveillance et répande sur vous et sur son serviteur très humble les trésors de sa miséricorde infinie !

Adieu ! Lyonnais, je vous bénis ! Éraste ".

Source : revue spirite 3ème trimestre 2022.