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" C'est au-dedans de soi qu'il faut regarder le dehors...
En nous penchant sur ce puits, notre esprit, nous y apercevons,
à une distance d'abîme, dans un cercle étroit, le monde immense. "
Saint Paul.
(Epître aux Corinthiens)
La conscience
La conscience est le centre de la personnalité, centre permanent, indestructible, qui persiste et se maintient à travers toutes les transformations de l'individu. La conscience est non seulement la faculté de percevoir, mais encore le sentiment que nous avons de vivre, d'agir, de penser, de vouloir. Elle est une et indivisible.
Toutefois, la conscience, dans son unité, présente, nous le savons, plusieurs plans, plusieurs aspects. Physique, elle se confond avec le sensorium, c'est-à-dire la faculté de concentrer les sensations extérieures, de les coordonner, de les définir, d'en saisir les causes et d'en déterminer les effets. Peu à peu, par le fait même de l'évolution, ces sensations se multiplient et s'affinent et la conscience intellectuelle s'éveille. Désormais, son développement n'aura plus de bornes, puisqu'elle pourra embrasser toutes les manifestations de la vie infinie. Alors écloront le sentiment et le jugement, et l'âme se percevra elle-même. Elle deviendra à la fois sujet et objet. Dans la multiplicité et la variété de ses opérations mentales, elle aura toujours conscience de ce qu'elle pense et veut.
Le moi s'affirme et grandit et la personnalité se complète par la manifestation de la conscience morale ou spirituelle. La faculté de percevoir les effets du monde sensible s'exercera sous des modes plus élevés. Elle deviendra la possibilité de ressentir les vibrations du monde moral, d'en discerner les causes et les lois.
C'est par ses sens intérieurs que l'être humain perçoit les faits et les vérités d'ordre transcendantal. Les sens physiques sont trompeurs ; ils ne distinguent que l'apparence des choses et ne seraient rien sans ce sensorium qui groupe, centralise leurs perceptions et les transmet à l'âme ; celle-ci enregistre le tout et en dégage l'effet utile. Mais au-dessous de ce sensorium de surface, il en est un autre plus caché, qui discerne les règles et les choses du monde métaphysique. C'est ce sens profond, méconnu, inutilisé par la plupart des hommes, que certains expérimentateurs ont désigné sous le nom de conscience subliminale.
De même qu'il existe en nous un organisme et un sensorium physiques qui nous mettent en rapport avec les êtres et les choses du plan matériel, de même il est un sens spirituel à l'aide duquel certains hommes pénètrent, dès maintenant, dans le domaine de la vie invisible. Après la mort, dès que le voile de la chair sera tombé, ce sens deviendra le centre unique de nos perceptions.
C'est dans l'extension et la libération croissantes de ce sens spirituel qu'est la loi de notre évolution psychique, la rénovation de l'être, le secret de son illumination intérieure et progressive. Par lui nous nous détachons du relatif et de l'illusoire, de toutes les contingences matérielles, pour nous attacher de plus en plus à l'immuable et à l'absolu.
L'âme se relie, par ses profondeurs, à la grande Ame universelle et éternelle, dont elle est comme une vibration. Cette origine, cette participation à la divine nature expliquent les besoins irrésistibles de l'esprit évolué : besoin d'infini, de justice, de lumière, besoin de sonder tous les mystères, d'étancher sa soif aux sources vives et intarissables dont il pressent l'existence, mais qu'il ne parvient pas à découvrir dans le plan de ses vies terrestres.
De là proviennent nos aspirations les plus hautes, notre désir de savoir, jamais satisfait, notre sentiment du beau et du bien ; de là les lueurs soudaines qui illuminent de temps à autre les ténèbres de l'existence, et ces pressentiments, cette prévision de l'avenir, éclairs fugitifs dans l'abîme du temps, qui luisent parfois pour certaines intelligences.
Au-dessous de la surface du moi, surface agitée par les désirs, les espérances et les craintes, est le sanctuaire où trône la Conscience intégrale, calme, paisible, sereine, le principe de la Sagesse et de la Raison, dont la plupart des hommes n'ont connaissance que par de sourdes impulsions ou par de vagues reflets entrevus.
Tout le secret du bonheur, de la perfection est dans l'identification, dans la fusion en nous de ces deux plans ou foyers psychiques. La cause de tous nos maux, de toutes nos misères morales est dans leur opposition.
Pour en savoir plus :
Le Problème de l'être et de la destinée de Léon Denis (3e partie, ch. XXI, La Conscience. Le sens intime) Le Spiritisme, qu'en savons-nous ? de l'USFF (ch. I, La personnalité) Spiritualisme vers la lumière de Louis Serré (ch. III, Evolution - Personnalité)
La mémoire et les personnalités multiples
Les moindres détails de notre vie s'enregistrent en nous et y laissent des traces ineffaçables. Pensées, désirs, passions, actes bons ou mauvais, tout s'y fixe, tout s'y grave. Pendant le cours normal de la vie, ces souvenirs s'accumulent en couches successives et les plus récents finissent par effacer, en apparence, les plus anciens. Il semble que nous ayons oublié ces mille détails de notre existence évanouie. Cependant il suffit, dans les expériences hypnotiques, d'évoquer les temps écoulés et de replacer le sujet, par la volonté, à une époque antérieure de sa vie, dans sa jeunesse ou même à l'état d'enfance, pour que ces souvenirs reparaissent en foule. Le sujet revit son passé, non seulement avec l'état d'âme et l'association d'idées qui lui étaient particuliers à cette époque - idées parfois bien dissemblables de celles qu'il professe actuellement - avec ses goûts, ses habitudes, son langage, mais aussi en reconstituant automatiquement toute la série des phénomènes physiques contemporains de cette époque. Ceci nous amène à reconnaître qu'il y a corrélation étroite entre l'individualité psychique et l'état organique.
Etant donnés les fluctuations constantes et le renouvellement intégral du corps physique en quelques années, ce phénomène serait incompréhensible sans le rôle du périsprit, qui garde en lui, gravées dans sa substance, toutes les impressions d'autrefois. C'est lui qui fournit à l'âme la somme totale de ses états conscients, même après la destruction de la mémoire cérébrale.
Cet enregistrement automatique semble s'effectuer sous forme de groupements ou de zones, au-dedans de nous, zones correspondant à autant de périodes de notre vie. De sorte que, si la volonté, au moyen de l'auto-suggestion ou de la suggestion étrangère - ce qui est identique, puisque, la suggestion, pour être efficace, doit être acceptée par le sujet et se transformer en auto-suggestion - si la volonté, disons-nous, fait revivre un souvenir appartenant à une période quelconque de notre passé, tous les faits de conscience se rattachant à cette même période se déroulent aussitôt dans un enchaînement méthodique. M. G. Delanne a comparé ces états vibratoires aux couches concentriques observées dans la section d'un arbre et qui permettent d'en calculer le nombre d'années.
Ceci rendrait compréhensibles les variations de la personnalité dont nous avons parlé. Pour des observateurs superficiels, ces phénomènes s'expliquent par la dissociation de la conscience ; étudiés de près et analysés, ils représentent, au contraire, des aspects d'une conscience unique, correspondant à autant de phases d'une même existence. Ces aspects se révèlent dès que le sommeil est assez profond et le dégagement périsprital suffisant. Si on a pu croire aux changements de personnalités, c'est parce que les états transitoires, intermédiaires, manquent ou s'effacent.
Dans certains cas, on voit apparaître en nous un être tout différent de l'être normal, possédant non seulement des connaissances et des aptitudes plus étendues que celles de la personnalité ordinaire, mais, en outre, doué de modes de perception plus puissants et plus variés. Parfois même, dans les phénomènes de " personnalité seconde ", le caractère se modifie et diffère à tel point du caractère habituel, que des observateurs se sont crus en présence d'un autre individu.
Il faut bien faire la distinction entre ces cas et les phénomènes d'incorporations des défunts. Les médiums, à l'état de dégagement somnambulique, prêtent parfois leur organisme resté libre à des entités de l'Au-delà, à des Esprits désincarnés qui s'en servent pour communiquer avec les hommes. Mais alors, les noms, les détails, les preuves d'identités fournies par les manifestants ne permettent aucune confusion. L'individualité envahissante diffère radicalement de celle du sujet. Les cas de G. Pelham, de Robert Hyslop, de Fourcade, etc., nous démontrent que les substitutions d'Esprits ne sauraient être confondues avec les cas de double personnalité.
Cependant l'erreur était possible ; en effet, de même que les incorporations d'Esprits, l'intervention des personnalités secondaires est précédée d'un court sommeil. Celles-ci surgissent, le plus souvent, dans un accès de somnambulisme ou, même, à la suite d'une émotion. La période de manifestation, d'abord de faible durée, se prolonge peu à peu, se répète et se précise jusqu'à acquérir et constituer un enchaînement de souvenirs particuliers qui se distinguent de l'ensemble des souvenirs enregistrés dans la conscience normale. Ce phénomène peut être facilité ou provoqué par la suggestion hypnotique. Il est même probable que dans les cas spontanés, où n'intervient aucune volonté humaine, le phénomène est dû à la suggestion d'agents invisibles, guides et protecteurs du sujet ; ils agissent alors, comme nous le verrons, dans un but curatif, thérapeutique.
Dans le cas célèbre de Félida, étudié par le docteur Azam, les deux états de conscience ou variations de la personnalité sont nettement tranchés :
" Presque chaque jour, sans cause connue ou sous l'empire d'une émotion, elle est prise de ce qu'elle appelle sa crise ; en fait, elle rentre dans son deuxième état ; elle est assise, un ouvrage de couture à la main ; tout à coup, sans que rien puisse le faire prévoir, et après une douleur aux tempes plus violente que d'habitude, sa tête tombe sur sa poitrine, ses mains demeurent inactives et descendent inertes le long de son corps ; elle dort ou paraît dormir, mais d'un sommeil spécial, car aucun bruit, aucune excitation, pincement ou piqûre ne sauraient l'éveiller ; de plus cette sorte de sommeil est absolument subit. Il dure deux ou trois minutes ; autrefois il était beaucoup plus long.
Après ce temps, Félida s'éveille ; mais elle n'est plus dans l'état intellectuel où elle était quand elle s'est endormie. Tout paraît différent. Elle lève la tête et, ouvrant les yeux, salue en souriant les personnes qui l'entourent, comme si elle venait d'arriver ; la physionomie, triste et silencieuse auparavant, s'éclaire et respire la gaieté ; sa parole est brève, et elle continue, en fredonnant, l'ouvrage d'aiguille que, dans l'état précédent, elle avait commencé ; elle se lève, sa marche est agile, et elle se plaint à peine des mille douleurs qui, quelques instants auparavant, la faisaient souffrir ; elle vaque aux soins ordinaires du ménage, circule dans la ville, etc.. Son caractère est complètement changé : de triste elle est devenue gaie ; son imagination est plus exaltée ; pour le moindre motif elle s'émeut en tristesse ou en joie ; d'indifférente, elle est devenue sensible à l'excès.
Dans cet état, elle se souvient parfaitement de tout ce qui s'est passé dans les autres états semblables qui ont précédé, et aussi pendant sa vie normale. Dans cette vie comme dans l'autre, ses facultés intellectuelles et morales, bien que différentes, sont incontestablement entières : aucune idée délirante, aucune fausse appréciation, aucune hallucination. Félida est autre, voilà tout. On peut même dire que, dans ce deuxième état, cette condition seconde, comme l'appelle M. Azam, toutes ses facultés paraissent plus développées et plus complètes.
Cette deuxième vie, où la douleur physique ne se fait pas sentir, est de beaucoup supérieure à l'autre ; elle l'est surtout par ce fait considérable que, pendant sa durée, Félida se souvient non seulement de ce qui s'est passé pendant les accès précédents, mais aussi de toute sa vie normale, tandis que, pendant sa vie normale, elle n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé pendant ses accès. "
On voit qu'il n'y a pas là en jeu plusieurs personnalités, mais simplement plusieurs états de la même conscience. La relation persiste entre ces divers aspects de l'être psychique. Du moins, l'état second, le plus complet, n'ignore rien de ce qu'a fait le premier ; tandis que celui-ci ne connaît l'autre que par ouï-dire. Le mode d'existence n° 2 traite le n° 1 avec quelque dédain. Félida, dans l'état second, parle de la " fille bête " de la même façon dont nous parlerions nous-mêmes de l'enfant gauche, du bébé malhabile que nous fûmes jadis.
Dans leur ensemble, ces phénomènes démontrent une chose : c'est qu'au-dessous du niveau de la conscience normale, en dehors de la personnalité ordinaire, il existe en nous des plans de conscience, des couches ou zones disposées de telle sorte que, dans certaines conditions, on peut constater des alternances entre ces plans. On voit alors émerger à la surface et se manifester, pendant un temps donné, des attributs, des facultés qui appartiennent à la conscience profonde ; puis ils disparaissent bientôt, pour reprendre leur rang et replonger dans l'ombre et l'inaction.
Notre moi ordinaire, superficiel, limité par l'organisme, ne semble être qu'un fragment de notre moi total. En celui-ci est enregistré tout un monde de faits, de connaissances, de souvenirs se rattachant au long passé de l'âme. Pendant la vie normale, toutes ces réserves restent cachées, comme ensevelies sous l'enveloppe matérielle. Elles reparaissent dans l'état somnambulique. L'appel de la volonté, la suggestion les mobilise. Elles entrent en action et produisent ces phénomènes étranges que la physiologie officielle constate sans pouvoir les expliquer.
La science matérialiste a vu dans ces phénomènes ce qu'elle appelle des " désintégrations ", c'est-à-dire des altérations et des dissociations de la personnalité. Le sectionnement de la conscience paraît quelquefois si tranché, et les types qui surgissent, tellement différents du type normal, qu'on a pu se croire en présence de plusieurs consciences autonomes, alternant chez un même sujet. Nous croyons, avec Myers, qu'il n'en est rien. Il y a là simplement une variété d'états successifs, coïncidant avec la permanence du moi. La conscience est une, mais se manifeste diversement : d'une façon restreinte, dans la vie normale, tant qu'elle est limitée dans le champ de l'organisme ; plus pleine, plus étendue dans les états de dégagement ; et enfin, d'une manière totale, entière à la mort, après la séparation définitive, comme le démontrent les manifestations et les enseignements des Esprits. La scission n'est donc qu'apparente. La seule différence à faire entre les états variés de la conscience est une différence de degrés. Ces degrés peuvent être nombreux. La marge paraît considérable, par exemple, entre l'état d'incorporation et l'extériorisation complète. La personnalité n'en reste pas moins identique à travers l'enchaînement des faits de conscience qu'un lien continu relie entre eux, depuis les modifications les plus simples de l'état normal, jusqu'aux cas comportant une transformation de l'intelligence et du caractère : depuis la simple idée fixe, les rêves et les songes, jusqu'à la projection de la personnalité dans le monde spirituel, dans cet Au-delà où l'âme recouvre la plénitude de ses perceptions et de ses pouvoirs.
Nous avons vu que la mémoire est une condition presque indispensable de la personnalité, car c'est elle qui, relie l'état présent aux états passés et nous affirme que nous sommes bien le même individu qu'il y a vingt ans. La mémoire constitue l'identité, car, en même temps que persistent les sensations présentes, non effacées encore, apparaissent, évoquées par elle à l'état de souvenir, les images anciennes qui sont, sinon identiques, du moins très analogues d'un jour à l'autre. Par exemple un arbre, sensation présente, image actuelle, éveille en notre esprit une demi-douzaine, de souvenirs, qui sont presque les mêmes, alors que ce serait un autre arbre que nous verrions. De même un bateau éveillera une autre demi-douzaine de souvenirs qui seront encore les mêmes, quel que soit le bateau qui frappe votre vue. Même, par suite de l'association et de la complication des idées, nous n'aurons pas besoin de voir un bateau pour, avoir ces souvenirs; ils apparaîtront encore si nous voyons une rivière, un ruisseau, un objet quelconque rappelant ; même de très loin, l'idée de bateau.
Notre conscience est donc toujours en présence d'un certain nombre limité d'images anciennes, toujours les mêmes, à peu près ; et ces images, étant rapportées au même moi, feront la personnalité de l'individu, personnalité qui est rendue stable par la communauté des images.
Si, tout d'un coup, les images ordinaires, communément présentes à la conscience, se trouvent, par suite d'un état psychique quelconque, brusquement effacées, et si, d'un autre côté, d'autres images apparaissent soudain, qui, jusque-là, ne s'étaient pas présentées, à la conscience, il s'ensuit que le même moi ne se reconnaît plus, il se juge autre, c'est un nouvel état de conscience qui prend naissance, mais c'est dans la même individualité qu'il a lieu. Les somnambules offrent presque toujours ce caractère, ils ont oublié au réveil ce qui s'est passé pendant le sommeil ; mais ce qui prouve que c'est bien la même individualité qui existe, c'est que le second aspect de la personnalité, le personnage somnambulique, connaît la personne normale.
Pour que ces manifestations deviennent possibles, le périsprit doit être impressionné au préalable par un ébranlement vibratoire déterminé par la suggestion. Cet ébranlement, en accélérant le mouvement rythmique, a pour effet de rétablir le rapport entre la conscience cérébrale et la conscience profonde, rapport qui est rompu dans l'état normal, pendant la vie physique. Alors les images, les souvenirs emmagasinés dans le périsprit peuvent se ranimer et redevenir conscients. Mais, dès le réveil, le rapport cesse, le voile retombe, les souvenirs lointains s'effacent peu à peu et rentrent dans la pénombre.
Ce phénomène de la reconstitution artificielle du passé nous fait comprendre ce qui se produit après la mort, lorsque l'âme, délivrée de son corps terrestre, se retrouve en face de sa mémoire agrandie, mémoire-conscience, mémoire implacable qui conserve l'empreinte de toutes ses fautes et devient son juge et, parfois, son bourreau.
Mais, en même temps, le moi, fragmenté en couches distinctes pendant la vie d'ici-bas, se reconstitue dans sa synthèse supérieure et sa magnifique unité. Toute l'expérience acquise au cours des siècles, toutes les richesses spirituelles, fruits de l'évolution, souvent cachés ou tout au moins amortis, amoindris dans cette existence, reparaissent dans leur éclat et leur fraîcheur, pour servir de bases à de nouvelles acquisitions. Rien n'est perdu. Les couches profondes de l'être, si elles racontent les défaillances et les chutes, proclament aussi les lents, les pénibles efforts accumulés au cours des âges pour édifier cette personnalité, qui ira toujours grandissant, toujours plus riche et plus belle, dans l'épanouissement heureux de ses facultés acquises, de ses qualités, de ses vertus.
A Noter :
Notre moi ordinaire, limité par l'organisme, n'est qu'un fragment de notre moi profond. Dans les phénomènes dits de " personnalité multiples " - en faisant la distinction d'avec les phénomènes d'incorporation - il n'y a pas plusieurs personnalités, mais plusieurs états de la même conscience.
Pour en savoir plus :
Le Problème de l'être et de la destinée de Léon Denis (1e partie, ch. IV, La personnalité intégrale) Le Problème de l'être et de la destinée de Léon Denis (1e partie, ch. VIII, Etats vibratoires de l'âme. La mémoire) Le Problème de l'être et de la destinée de Léon Denis (2e partie, ch. XIV, Les vies successives. Preuves expérimentales. Rénovation de la mémoire) L'évolution animique de Gabriel Delanne (ch. IV, La mémoire et les personnalités multiples) La réincarnation de Gabriel Delanne (ch. VI, La mémoire intégrale) La réincarnation de Gabriel Delanne (ch. VII, Les expériences de rénovation de la mémoire) La personnalité humaine de Myers
Le sommeil et les rêves
Que se passe-t-il lorsque l'on dort ? Le sommeil délivre en partie l'âme du corps. Quand on dort, on est momentanément dans l'état où l'on se trouve d'une manière fixe après la mort. Les Esprits qui sont tôt dégagés de la matière à leur mort ont eu des sommeils intelligents ; ceux-là, quand ils dorment, rejoignent la société des autres êtres supérieurs à eux : ils voyagent, causent et s'instruisent avec eux.
Voilà pour les Esprits élevés ; mais pour la masse des hommes qui, à la mort, doivent rester de longues heures dans le trouble, ceux-là vont, soit dans des mondes inférieurs à la terre, où d'anciennes affections les rappellent, soit chercher des plaisirs peut-être encore plus bas que ceux qu'ils ont ici ; ils vont puiser des doctrines encore plus viles, plus ignobles, plus nuisibles que celles qu'ils professent au milieu de vous.
Pendant le sommeil, l'âme peut, suivant les nécessités du moment, ou bien s'appliquer à réparer les pertes vitales causées par le labeur quotidien et à régénérer l'organisme endormi, en lui infusant les forces empruntées au monde cosmique ; ou bien, lorsque cette action réparatrice est accomplie, reprendre le cours de sa vie supérieure, planer sur la nature, exercer ses facultés de vision à distance et de pénétration des choses. Dans cet état d'activité indépendante, elle vit déjà par anticipation de la vie libre de l'esprit. Car cette vie, continuation naturelle de l'existence planétaire, qui l'attend après la mort, elle la doit préparer, non seulement par ses oeuvres terrestres, mais encore par ses occupations, à l'état de dégagement, dans le sommeil. Et c'est grâce aux reflets de la lumière d'en haut, s'étendant sur nos rêves et éclairant tout le côté occulte de la destinée, que nous pouvons entrevoir les conditions de l'être dans l'Au-delà.
Qu'est-ce que le rêve ? Le rêve est le souvenir de ce que votre Esprit a vu pendant le sommeil ; mais remarquez que vous ne rêvez pas toujours, parce que vous ne vous souvenez pas toujours de ce que vous avez vu, ou de tout ce que vous avez vu. Ce n'est pas votre âme dans tout son développement ; ce n'est souvent que le souvenir du trouble qui accompagne votre départ ou votre rentrée, auquel se joint celui de ce que vous avez fait ou de ce qui vous préoccupe dans l'état de veille ; sans cela, comment expliqueriez-vous ces rêves absurdes que font les plus savants comme les plus simples ? Les mauvais Esprits se servent aussi des rêves pour tourmenter les âmes faibles.
Tant que le dégagement de l'âme est incomplet, les sensations, les préoccupations de la veille, les souvenirs du passé se mêlent aux impressions de la nuit. Les perceptions enregistrées par le cerveau se déroulent automatiquement, dans un désordre apparent, lorsque l'attention de l'âme est distraite du corps et ne règle plus les vibrations cérébrales ; de là l'incohérence de la plupart des rêves. Mais à mesure que l'âme se dégage et s'élève, l'action des sens psychiques devient prédominante et les rêves acquièrent une lucidité, une netteté remarquables. Des échappées de plus en plus larges, de vastes perspectives s'ouvrent sur le monde spirituel, véritable domaine de l'âme et lieu de sa destinée. Dans cet état, elle peut pénétrer les choses cachées et même les pensées et les sentiments d'autres esprits.
Un lien fluidique, appelée communément corde d'argent, unit encore l'âme à l'organisme matériel et, par ce lien subtil, les impressions et les volontés de l'âme peuvent se transmettre au cerveau.
Signalons toutefois une difficulté. Plus l'âme s'éloigne du corps et pénètre dans les régions éthérées, plus faible est le lien qui les unit, plus vague le souvenir au réveil. L'âme plane bien loin dans l'immensité, et le cerveau n'enregistre plus ses sensations. Il en résulte que nous ne pouvons analyser nos rêves les plus beaux. Quelquefois, la dernière des impressions ressenties au cours de ces pérégrinations nocturnes subsiste au réveil. Et si, à ce moment, on a la précaution de la fixer fortement dans la mémoire, elle peut y rester gravée.
Enfin, il importe de mentionner une forme de rêves : Ce sont les rêves prémonitoires, ensemble d'images et de visions se rapportant à des événements futurs, et dont l'exactitude est vérifiée ultérieurement. Ils semblent indiquer que l'âme a le pouvoir de pénétrer l'avenir ou qu'il lui est dévoilé par des Intelligences supérieures.
Pour en savoir plus :
Le Problème de l'être et de la destinée de Léon Denis (1e partie, ch. V, L'âme et les différents états du sommeil) Le Livre des Esprits d'Allan Kardec (livre 2, ch. XVIII, Le sommeil et les rêves)