Les médiums présentent de très nombreuses variétés dans leurs aptitudes, ce qui les rend plus ou moins propres à l’obtention de tel ou tel phénomène, de tel ou tel genre de communication. Selon ces aptitudes, on les distingue en médiums, à effets physiques, à communications intelligentes, voyants, parlants, auditifs, sensitifs, dessinateurs, polyglottes, poètes, musiciens, écrivains, etc.. On ne peut attendre d’un médium ce qui est en dehors de sa faculté. Sans la connaissance des aptitudes médianimiques, l’observateur ne peut se rendre compte de certaines difficultés, ou de certaines impossibilités qui se rencontrent dans la pratique. (Livre des Médiums, chap. XVI, n° 185).
Les médiums à effets physiques sont plus particulièrement aptes à provoquer des phénomènes matériels tels que les mouvements, les coups frappés, etc., à l’aide de tables ou autres objets ; quand ces phénomènes révèlent une pensée, ou obéissent à une volonté, ce sont des effets intelligents qui, par cela même, dénotent une cause intelligente : c’est pour les Esprits une manière de se manifester. Au moyen d’un nombre de coups de convention, on obtient des réponses par oui ou par non, ou la désignation des lettres de l’alphabet qui servent à former des mots ou des phrases. Ce moyen primitif est très long et ne se prête pas à de grands développements. Les tables parlantes furent le début de la science ; aujourd’hui qu’on possède des moyens de communication aussi rapides et aussi complets qu’entre vivants, on ne s’en sert plus guère qu’accidentellement et comme expérimentation.
De tous les moyens de communication, l’écriture est à la fois le plus simple, le plus rapide, le plus commode, et celui qui permet le plus de développements ; c’est aussi la faculté que l’on rencontre le plus fréquemment chez les médiums.
Pour obtenir l’écriture, on s’est servi, dans le principe, d’intermédiaires matériels tels que corbeilles, planchettes, etc., munies d’un crayon. (Livre des Médiums, chap. XIII, n° 152 et suivants.) Plus tard on a reconnu l’inutilité de ces accessoires et la possibilité, pour les médiums, d’écrire directement avec la main, comme dans les circonstances ordinaires.
Le médium écrit sous l’influence des Esprits qui se servent de lui comme d’un instrument ; sa main est entraînée par un mouvement involontaire que le plus souvent il ne peut maîtriser. Certains médiums n’ont aucune conscience de ce qu’ils écrivent ; d’autres en ont une conscience plus ou moins vague, quoique la pensée leur soit étrangère : c’est ce qui distingue les médiums mécaniques des médiums intuitifs ou semi-mécaniques. La science spirite explique le mode de transmission de la pensée de l’Esprit au médium, et le rôle de ce dernier dans les communications. (Livre des Médiums, chap. XV, n° 179 et suivants ; - chap. XIX, n° 223 et suivants.)
Les Esprits ne se communiquant que lorsqu’ils le veulent, ou le peuvent, ne sont au caprice de personne ; aucun médium n’a le pouvoir de les faire venir à sa volonté et contre leur gré. Ceci explique l’intermittence de la faculté chez les meilleurs médiums, et les interruptions qu’ils subissent parfois pendant plusieurs mois.
Ce serait donc à tort qu’on assimilerait la médiumnité à un talent. Le talent s’acquiert par le travail ; celui qui le possède en est toujours le maître ; le médium ne l’est jamais de sa faculté, puisqu’elle dépend d’une volonté étrangère.
Les médiums à effets physiques qui obtiennent régulièrement et à volonté la production de certains phénomènes, en admettant que ce ne soit pas le fait de la jonglerie, ont affaire à des Esprits de bas étage qui se complaisent à ces sortes d’exhibitions, et qui peut-être ont fait ce métier de leur vivant ; mais il serait absurde de penser que des Esprits tant soit peu élevés s’amusent à faire la parade.
L’obscurité nécessaire à la production de certains effets physiques prête sans doute à la suspicion, mais ne prouve rien contre la réalité. On sait qu’en chimie, il est des combinaisons qui ne peuvent s’opérer à la lumière ; que des compositions et des décompositions ont lieu sous l’action du fluide lumineux ; or, tous les phénomènes spirites sont le résultat de la combinaison des fluides propres de l’Esprit et du médium ; ces fluides étant de la matière, il n’y a rien d’étonnant à ce que, dans certains cas, le fluide lumineux soit contraire à cette combinaison.
Les communications intelligentes ont également lieu par l’action fluidique de l’Esprit sur le médium ; il faut que le fluide de ce dernier s’identifie avec celui de l’Esprit. La facilité des communications dépend du degré d’affinité qui existe entre les deux fluides. Chaque médium est ainsi plus ou moins apte à recevoir l’impression ou l’impulsion de la pensée de tel ou tel Esprit ; il peut être un bon instrument pour l’un et un mauvais pour un autre. Il en résulte que deux médiums également bien doués étant à côté l’un de l’autre, un Esprit pourra se manifester par l’un et non par l’autre.
Sans l’harmonie, qui seule peut amener l’assimilation fluidique, les communications sont impossibles, incomplètes ou fausses. Elles peuvent être fausses, parce qu’à défaut de l’Esprit désiré, il n’en manque pas d’autres prêts à saisir l’occasion de se manifester, et qui se soucient fort peu de dire la vérité.
L’assimilation fluidique est quelquefois tout à fait impossible entre certains Esprits et certains médiums ; d’autres fois, et c’est le cas le plus ordinaire, elle ne s’établit que graduellement et à la longue ; c’est ce qui explique pourquoi les Esprits qui ont l’habitude de se manifester par un médium le font avec plus de facilité, et pourquoi les premières communications attestent presque toujours une certaine gêne, et sont moins explicites.
L’assimilation fluidique est aussi nécessaire dans les communications par la typtologie que par l’écriture, attendu que, dans l’un et l’autre cas, il s’agit de la transmission de la pensée de l’Esprit, quel que soit le moyen matériel employé.
Ne pouvant imposer un médium à l’Esprit qu’on veut évoquer, il convient de lui laisser le choix de son instrument. Dans tous les cas, il est nécessaire que le médium s’identifie préalablement avec l’Esprit par le recueillement et la prière, au moins pendant quelques minutes, et même plusieurs jours d’avance si cela se peut, de manière à provoquer et à activer l’assimilation fluidique. C’est le moyen d’atténuer la difficulté.
Lorsque les conditions fluidiques ne sont pas propices à la communication directe de l’Esprit au médium, elle peut se faire par l’intermédiaire du guide spirituel de ce dernier ; dans ce cas la pensée n’arrive que de seconde main, c’est-à-dire après avoir traversé deux milieux. On comprend alors combien il importe que le médium soit bien assisté, car s’il l’est par un Esprit obsesseur, ignorant ou orgueilleux, la communication sera nécessairement altérée.
Ici les qualités personnelles du médium jouent forcément un rôle important, par la nature des Esprits qu’il attire à lui. Les médiums les plus indignes peuvent avoir de puissantes facultés, mais les plus sûrs sont ceux qui, à cette puissance, joignent les meilleures sympathies dans le monde spirituel ; or ces sympathies ne sont nullement garanties par les noms plus ou moins imposants des Esprits, ou que prennent les Esprits qui signent les communications, mais par la nature constamment bonne des communications qu’ils en reçoivent.