Qu'est ce que l'Agora ?

Vous ici trouverez les réponses aux questions des internautes, rédigées par les médiums du CSLAK.

 

Bonjour,
Connaissant le spiritisme depuis plusieurs années, j'ai lu avec intérêt et respect les livres d'Allan Kardec et les ai appréciés les uns après les autres. Cependant, une question se pose à moi et ce point reste incompris de ma part. Je pense que vous pourrez m'aider à éclaircir ce point et vous en remercie d'avance.
Bien que nous sachions qu'une fois que notre corps est mort, l'Esprit quitte celui ci, je me pose tout de même des questions concernant les incinérations. Lorsque notre corps sans vie est mis en terre, notre Esprit a tout le temps né cessaire pour se désincarner complètement, à son rythme ; mais en est-il de même lorsque le corps est brûlé ?
Que se passe-t-il si l'Esprit est encore un peu lié au corps par le périsprit et que le corps brûle ? N'étais-ce pas un peu trop brutal et rapide pour certains Esprits qui auraient besoin d'un peu plus de temps pour quitter définitivement le corps ?
Bien sur, l'Esprit ne doit ressentir aucune douleur car celle-ci est matérielle, mais l'Esprit ne ressent-il tout de même pas une certaine souffrance à voir ce corps brûler, surtout si il n'a pas pleinement conscience qu'il ne fait plus partie de ce corps ?

Bonjour,
Pour répondre à votre question, je vais reprendre un article dans la revue spirite n°46, que je vous donne ci-joint. Cet article est fort complet et répondra, je pense, à toutes vos interrogations :
« L’INCINERATION EST UNE ERREUR
Reprenons l'origine de cette pratique. Dans l'Antiquité, chez les Romains, le columbarium était un édifice creusé dans le roc ou souterrain, garni de niches destinées à recevoir les urnes funéraires contenant les cendres des corps incinérés préalablement, car les Romains avaient la coutume de brûler les cadavres. Cet usage leur venait des Grecs qu'ils avaient conquis et chez lesquels il était en pratique habituelle, principalement en Grèce primitive. Cette mesure qui froisse les sen­timents secrets de beaucoup de nos contemporains, est encore pratiquée actuellement en Inde, pays pourtant fonciè rement religieux.
Il est vrai et plus humain d'ajouter qu'aujourd'hui, « au Malabar, on ne brûle plus vivante la ou les veuves éplorées d'un rajah quelconque avec la dépouille de ce puissant seigneur terrestre mais passager ! »
Le Christianisme, protestant ou catholique, a longtemps refusé cette destruction volontaire et brutale des cadavres, parce que contraire au dogme de la résurrection de la chair contenu dans le credo ou symbole des apôtres, établi par le premier Concile de Nicée en 325 sous la présidence césarienne de l'empereur romain Constantin. Ce concile fut alors convoqué pour combattre et condamner l'Arianisme grandissant.
Pour l'Eglise romaine, la résurrection de la chair, dissociée depuis longtemps doit avoir lieu lors du jugement dernier, sans doute, à la mort cosmique de la Terre ou de notre système solaire. Mais l'Eglise ne précise pas tout cela. Ce dogme est néanmoins contestable, car il est contraire à toutes les lois physicochimiques naturelles et donc d'où peut-il provenir ? Il a été introduit d'abord chez les Hébreux par le prophète Moïse, élevé et instruit par les prêtres hiéro­phantes égyptiens.
C'est par l'embaumement du corps charnel que ces prêtres voulaient conserver toutes les matières organiques périssables y compris le sang, bien que ne circulant plus dans l'organisme après l'arrêt du coeur. Ils pensaient que l'âme, vêtement de l'esprit, revenait vivifier le corps après le jugement d'Osiris. La vie, le souffle est au service de l'âme et lorsque le souffle se retire dans l'âme, l'homme meurt croyaient-ils.
On voit donc que l'âme, le Kâ des Egyptiens, n'est autre que le corps astral des occultistes, le périsprit des spirites et des spiritualistes ; que le jugement d 'Osiris et le Jugement dernier des Chrétiens ont bien la même origine ésotérique : la continuation de la vie, au-delà de la mort, après toutefois un jugement final devant une puissance suprême.
C'est pourquoi, après le trépas d'un pharaon ou d'un hiérophante, les Egyptiens pour garder une demeure à Kâ à l'âme ou corps astral, conservaient en salant d'abord pendant trois mois, puis en injectant ensuite des d'aromates dans le corps physique. Sans doute les Egyptiens employaient le bitume pour l'embaumement et leurs besoins médicaux ; ils remplissaient les cavités des cadavres avec de l'asphalte, ce qui explique comment les tribus nomades se sont servies de momies volées comme combustibles pendant un temps.
Toutes ces préparations avaient comme objectif d'empêcher la décomposition des cellules organiques par la momification perfectionnée, et fixaient autour du corps charnel l'élément fluidique qui aurait présidé à la dispersion des cellules physiques qui contiennent en elles-mêmes une source intime de vie, indépendante du système global organisé du corps humain lorsqu'il est lui-même animé par le double astral.
Ils allaient même plus loin, car par une cérémonie compliquée, ils évoquaient les forces astrales, tournant autour de l'étoile polaire. On pourra observer que l'entrée des pyramides est toujours tournée vers cette étoile et ils infusaient ces forces dans le double, dans le Kâ de la momie, réincarné dans cette sorte d'existence astrale.
Ils incarnaient ce double soit dans la momie elle-même, soit dans de petites statuettes de bois ou de terre cuite placées autour de la momie. Ces figurines, enrobées de fluide astral par incantation, du moins le pensaient-ils ainsi, ont donné lieu beaucoup plus tard, au moyen âge, aux pratiques de l'envoûtement, non moins aléatoires et contestables.
Donc, ces grands prêtres avaient ainsi constitué de véritables villes souterraines d'astraux vivants en pensant agir d'abord sur l'astral terrestre, en tentant de fixer pour très longtemps le pôle de la civilisation sur leur pays et retarder ensuite la réincarnation des humains, par leur science occulte contre les forces du Destin. Cela est-il possible ? Qu'y a-t-il de vrai dans cette puissance ou croyance évanouie ? Lutter contre le destin présente une impossibilité, car c'est aussi aller contre la loi divine ou loi de cause à effet pour tous les êtres quels qu'ils soient, du passé, du présent ou du futur. Empêcher des réincarnations est tout aussi absurde que d'empêcher la mort à l'heure où elle doit survenir. Sur un point, nous savons ceci : c'est que les prêtres égyptiens étaient contre l'incinération, en voulant éviter par l'embaumement et leurs pratiques magiques, le plus longtemps possible, sinon éternellement, le dégagement du double : Kâ, afin de conser­ver le pôle magnétique de la civilisation au bord du Nil, pendant plus de cinquante-cinq siècles, en empêchant les âmes d'aller s'incarner dans d'autres lieux, dans d'autres races moins évoluées pour eux. On voit avec l'avancée des idées et de la science, combien cette intention était absurde et sans aucune possibilité d'action réelle sur le principe bien établi concernant la pérégrination des âmes. C'est ce que l'on pourrait appeler « la réincarnation forcée », c'est-à-dire l'emprisonnement de l'Esprit dans un astral obtenu par fluides émanant du monde terrestre et lui-même emprisonné dans un corps arraché à la décomposition par une technique de momification.
Telle était la croyance émanant de la religion égyptienne. Avec l'avènement de la doctrine spirite, et plus tard de la métapsychique, mot inventé par le professeur Charles Richet, l'existence de l'âme fut démontrée scientifiquement par l'observation de ses possibilités d'extériorisation et ses manifestations pendant la vie et après la mort. La vérité est une chose lente à acquérir, car elle est reliée au niveau d'évolution des individus comme des masses. En fait, elle est perpétuellement en marche et rien ne pourra jamais arrêter son élan. Nous savons à notre époque, que certains cas de médiumnité permettent d'établir un fluide stérilisateur de matière organique considérée comme morte pour en empêcher la décomposition. Mais cela ne signifie pas que l'on puisse empêcher l'esprit de se dégager de son corps physique, selon un temps variable, après le décès.
Les travaux du Dr Durville l'ont amené à expérimenter par passes magnétiques une main momifiée qui lui servait de presse-papier. Le corps humain vivant peut, dans certaines circonstances, émettre des radiations analogues à l'action stérilisante des rayons x ou des émanations gamma du radium, selon cet infatigable chercheur que fut le Dr Durville. Les résultats des travaux du Dr Durville l'amenèrent à déclarer : «Il nous paraît plus conforme aux lois de la nature, de laisser le corps se désagréger lentement et retourner à la terre, dans le temps et suivant les rythmes que les lois éternelles ont fixés. Ce sont des mystères que la volonté de l'homme ne peut aborder, mais laisser s'accomplir en toute confiance, puisque ce sont des choses naturelles.» Ne devons-nous pas retourner en poussière, plus ou moins rapidement ?
Yvon Leloup, plus connu sous le nom de Sédir, était également un chercheur sur le mystère de l'homme qui se désincarna en 1926, il disait : « Tout ayant une cause et un effet, n'étouffez donc pas le plus petit germe de vie restant encore dans les cellules non désintégrées, de crainte de briser une plante divine. Nous ne devons pas spolier les molécules terrestres qui attendent leur évolution, leurs vibrations des cellules organiques en décomposition. »
Charles Lancelin dans son ouvrage La vie posthume écrit : « Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, aux derniers moments d'un moribond, malgré l'apparition de spasmes convulsifs, le corps astral du patient , à ce moment psychologique et par suite sa sensibilité, est extériorisée, le sujet n'a plus conscience de ce qu'il éprouve ; le phénomène que l'on constate alors ne constitue que la lutte finale d'un organisme déjà délaissé par ses principes supérieurs (causal et mental) et voulant accomplir instinctivement les actes normaux de la vie. A fortiori diront les partisans de l'incinération, il doit en être de même, après la mort complète, lorsque les principes supérieurs de l'être humain se sont complètement dégagés avec le départ du périsprit, leur véhicule astral. Nous ne voyons donc pas bien, ajoutait-il, la terreur que peuvent éprouver les occultistes et les spirites, en pensant à la douleur, à la souffrance que pourrait éprouver leur corps éthérique ou fluide vital, lors de la crémation des cellules organiques, physiques, non encore complètement dissociées, n'ayant pas perdu toute vitalité, puisque le périsprit est dégagé. A l'appui de cette argumentation, il cite l'incinération de l'apôtre du Spiritisme scientifique Gabriel Delanne, pour lequel nous n'avons trouvé aucune lettre ni testament notifiant son désir d'être incinéré. Même sa fille adoptive n'en avait jamais entendu parlé. Ce que nous savons, c'est que l'Esprit de notre cher aîné s'est communiqué (lors d'une communication spirite reçue par notre frère Louis Serré) sur ce sujet en nous narrant les souffrances qu'il avait éprouvées lors de son incinération. Il nous recommandait d'éviter ce genre de pratique par ses paroles : «Je réponds à la question concernant la destruction de mon corps physique par le feu. Je n'étais pas suffisamment au courant des inconvénients d'un tel procédé sur la libération du corps spirituel et j'en ai souffert pendant un temps toujours trop long. Je suis tout à fait opposé à ce véritable sacrifice humain. Ceux qui le pratiquent sont des ignorants et ne réalisent pas le mal qu'ils provoquent. Sois assuré que ce que tu as supposé est encore faible par rapport à ce qui se passe. Je suis ton frère et le frère de tous ceux qui se sacrifient pour le Spiritisme. »
Le corps éthérique est relié aux cellules organiques du corps physique par le cordon ombilical fluidique dénommé aussi « corde d'argent » par sa brillance spéciale confirmée par une multitude de médiums voyants. Ce corps éthérique, selon les circonstances, peut être impressionné par la destruction brutale (par le feu) des cellules organiques se résolvant rapidement en acide carbonique (si la combustion crématoire est rapide et complète) et en oxyde de carbone principalement. Ce qui est négligé, c'est la connaissance de ce que les cellules organiques sont des éléments spirituels à l'état embryonnaire, appelés monades et qui ont également un périsprit approprié. Le dégagement du périsprit de ces organismes est beaucoup plus lent que chez les humains, il leur faut le temps de la décomposition naturelle du corps qu'elles ont habité, pour retourner dans le fluide vital cosmique.
Si beaucoup d'êtres en dehors des spirites, comme des spiritualistes croyant à l'immortalité de l'âme, conservent instinctivement l'effroi de se faire incinérer, ce n'est pas à cause d'une habitude héréditaire ou d'un simple atavisme ancestral, mais d'une manière subconsciente par l'effet d'un sentiment de conservation plus profond. Nous sommes persuadés et la grande majorité des hommes, que l'inhumation est préférable à l'incinération, car dans le cosmos, tout doit évoluer pour retourner à l'Etre suprême d'où tout émane : matière, force, Esprit. C'est la grande loi de l'évolution éternelle. Chaque esprit incarné, chaque individualité humaine puisqu'elle doit régir un jour comme agent de la divinité une partie de la nature, reçoit entre autres travaux, la tâche de faire évoluer une portion déterminée de la matière terrestre, en lui faisant connaître par l'expérience, le monde vibratoire humain de la vie, c'est-à-dire l'énergie vitale. A chaque incarnation, l'homme, par son système de canaux et de nerfs, reçoit une partie de la masse totale de la matière terrestre qui lui est attribuée dès l'origine pour s'incorporer à son individualité et qui doit retourner à la terre, affinée par le travail propre de la vitalité humaine.
Le corps doit donc reposer là où le demandent les répartitions occultes de la matière (Sédir). Si nous brûlons le cadavre, outre que la libération des élé­ments psychiques est brutale, elle peut faire souffrir le double, relié au corps éthérique non alors dissocié. Une énorme quantité de particules déjà spiritualisées, reçoivent une dispersion brutale et celles du sol, où devait avoir lieu l'inhumation attendent en vain le travail qu'elles escomptaient et se trouvent frustrées d'une évolution légitime, celle qui devait leur communiquer la vitalité humaine des cellules organiques du cadavre non encore décomposé. Il y a entrave à l'activité naturelle, à la loi secrète de la nature, à la grande loi universelle de l'évolution éternelle.
« Lorsque l'Esprit doit s'incarner dans un corps humain en voie de formation, un lien fluidique qui n'est autre qu'une expansion de son périsprit, le rattache au germe vers lequel il est attiré par une force irrésistible (affinité) dès le moment de la conception. A mesure que le germe se développe, le lien se resserre ; sous l'influence du principe vital matériel du germe, le périsprit, qui possède certaines propriétés de la matière, s'unit, molécule à molécule, avec le corps qui se forme : d'où l'on peut dire que l'Esprit, par l'intermédiaire de son périsprit, prend en quelque sorte racine dans ce germe, comme une plante dans la terre. Quand le germe est entièrement développé, l'union est complète, et alors il naît à la vie extérieure.
Par un effet contraire, cette union du périsprit et de la matière charnelle, qui était accomplie sous l'influence du principe vital du germe, quand ce principe cesse d'agir par suite de la désorganisation du corps, l'union, qui n'était maintenue que par une force agissante, cesse quand cette force cesse d'agir ; alors le périsprit se dégage, molécule à molécule, comme s'il s'était uni, et l'Esprit est rendu à la liberté. Ainsi, ce n'est pas le départ de l'Esprit qui cause la mort du corps, mais la mort du corps qui cause le départ de l'Esprit.
Dès l'instant qu'après la mort, l'intégrité de l'Esprit est entière, que ses facultés acquièrent même une plus grande pénétration, tandis que le principe de vie est éteint dans le corps, c'est la preuve évidente que le principe vital et le principe spirituel sont deux choses distinctes. »
Voilà pourquoi nous disons que la sépulture dans la terre, la décomposition lente du corps charnel doit être préférée en esprit clairvoyant, à l'acte destructif, trop brutal et rapide de la crémation qui annihile la divine vibration de la matière organique. Il faut donc rendre à la terre ce qui appartient à la terre. Cela n'empêche pas l'âme évoluée de s'élever vers les sphères célestes où règnent la lumière et la vérité, en franchissant par ses hautes vibrations, la couche fluidique qui entoure et protège la terre comme la cage isolante de Faraday.
L'illustre Chateaubriand écrivait dans son oeuvre Le Génie du Christianisme : « Nous respectons les cendres de nos ancêtres parce qu'une voix nous dit que tout n'est pas éteint en eut Et c'est cette voix qui consacre le culte funèbre chez tous les peuples de la Terre : tous sont également persuadés que le sommeil n'est pas durable même au tombeau et que la mort n'est qu'une transfiguration glorieuse. »