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Esprits turbulents
Esprits turbulents

Ce mois-ci, nous vous présentons Un récit d’Esprits turbulents. Un capitaine d'artillerie qui joue aux cartes avec quatre hommes qui disparaissent au bout de la dernière partie, voilà qui est étonnant et pourtant...

 Jeu de cartes

Un de mes parents, capitaine d'artillerie de la marine, âgé de trente-deux ans, ne connaissant pas le spiritisme, a eu, vendredi dernier, à neuf heures du soir, seul dans sa maison, le bras violemment tiré. Comme il ne dormait pas, il se dressa sur son séant, alluma sa lampe, regarda partout et n'aperçut rien. Fort intrigué, il se recoucha dans la même position et sa main fut encore brusquement secouée ; furieux, il se lève, parcourt sa chambre, ne voit rien encore, n'y comprend rien, se remet au lit et s'endort. Le lendemain, samedi 19, il se couche à son heure ordinaire et maudit les femmes qui causaient dans la maison voisine et l'empêchaient de s'endormir. Neuf heures et demie sonnent, sa chambre se remplit de clarté ; il voit un homme au pied de son lit qui lui dit :
- Capitaine, j'ai quatre de mes amis en bas, voudriez-vous faire une partie ?
- Très volontiers, répond M. Aussenac, croyant à une facétie de ses camarades, mais vous ne réussirez pas à me donner la peur, je me lève.
- Passez-donc votre pantalon, répond l'inconnu.
Tous deux descendent l'escalier et se trouvent dans une salle à manger, près de la table où reposaient des verres et deux bouteilles de limonade dont une était vide. Il y avait aussi quatre individus vêtus absolument comme le premier ; large pantalon de drap marron clair avec une bande plus foncée ; une espèce de justaucorps brun ; chapeau feutre brun à plumes ; gants très longs, garnis de rabats. Le même geste de la part des inconnus enlève les gants et les pose sur la table ; un seul individu cause, c'est le premier ; il sort des dés et des cornets et propose la partie.
- Mais, fait observer mon cousin, je ne connais que les cartes et ne puis jouer aux dés.
- Nous possédons aussi des cartes, lui fut-il répondu, mais nous ne connaissons pas le jeu actuel.
- Je vais vous apprendre le baccarat.
- Très bien, je mets vingt mille francs.
- L'enjeu est fort.
- Bah ! dit l'inconnu, vous pourrez payer.
M. Aussenac gagne la première partie et possède jusqu'à cinquante mille francs, somme déposée en billets de banque. A la dernière partie, il perd vingt mille francs, et le singulier joueur lui dit :
- C'est assez, je vous dois trente mille francs ; je ne puis vous laisser cet argent, car il est factice mais d'ici à la fin du mois, dans n'importe quelle maison de jeu, allez jouer et vous gagnerez ; vous n'avez pas besoin d'argent, vous trouverez là quelqu'un qui vous en offrira ; mais surtout ne jouez jamais après minuit, si vous voulez toujours avoir la chance ; suivez mon conseil. Quoique vous ne soyez point gentilhomme, nous avons bien voulu jouer avec vous ; vos manières et vos façons nous plaisent. Vraiment, vous avez du courage ; de vous nous n'attendions pas tant que cela, vous avez joué avec des Esprits. »
Les cinq personnages disparurent aussitôt, et la clarté qui illuminait la salle s'éclipsa de même ; M. Aussenac dut chercher à tâtons pour trouver la porte et aller se promener dans son jardin. Le lendemain, les verres et la bouteille de limonade vide étaient encore placés sur la cheminée.
Quand mon parent est venu, tout soucieux, me raconter ses aventures de la nuit, je l'ai vivement engagé à résister à la tentation suggérée par ces Esprits légers car depuis, il est en communication constante avec ses persécuteurs ; ils lui apparaissent juchés sur des arbres ; ils s'asseyent près de lui, au café, dans son appartement, enfin ils lui écrivent des lettres dans lesquelles sa fin prochaine est annoncée ainsi que leurs liens dans une vie antérieure.
Les menaces ne l'intimident pas plus que les promesses ; il résiste tant bien que mal, aidé par les prières car il reconnait leur efficacité. De ces cinq Esprits joueurs, dans la nuit du 18 au 19 juillet, un seul a pris la parole, les quatre autres étant demeurés silencieux et, l'obsession ayant un peu perdu son caractère violent, les muets n'apparurent plus : celui qui disait avoir été le pastre de bignans, avait vécu au siècle dernier avec M. A., enrôlé dans la même compagnie de mousquetaires, ayant assisté ensemble à plusieurs combats, dont les échappées furent mises sous ses yeux ; l'étendard fleurdelisé y était déployé. Les six amis, écrivit ledit pastre, s'étaient adonnés à une passion funeste, qui avait causé leur fin tragique ; depuis, ils se voyaient dans la même situation.
Dû peut-être aux prières qui commencent à converger, M..A. n'a plus d'apparitions, mais en revanche, toutes les nuits il entendit se promener sur sa tête, alors qu'au-dessus de sa chambre se trouve un grenier vide et inoccupé ; les portes de son bureau, quelque soin que son ordonnance et lui prennent de les fermer à double tour, sont constamment trouvées ouvertes le lendemain, le pêne laissé en dehors.
Les quatre Esprits qui obsèdent mon parent sont sans doute de la catégorie des Esprits stationnaires, qui, en raison de leur infériorité morale, et par suite d'expiations ordonnées, sont rivés à la chaîne même qu'ils se sont forgés de leur vivant. L'heure de la délivrance, du progrès, sonne enfin pour eux, et mon parent, par affinité périspritale, ou pour cause antérieure, est le principal instrument choisi pour faciliter cette conversion. Il doit s'estimer heureux, d'y avoir résisté afin de ne pas perdre l'acquit de ses efforts.

Texte tiré de la revue spirite