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Ce mois-ci, nous vous présentons Lorsqu’un Esprit incarné recule devant son épreuve. Marie, une petite fille de six ans est malade. Son oncle, Monsieur Caron cherche à comprendre à l'aider et à comprendre pourquoi.

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Marie est une enfant de six ans et demi. Depuis quelques temps, son état de santé se détériore.

7 mars 1872. La, rougeole se déclare. Eruption pâle et peu accentuée (lettre du 8 mars).

8 et 9 mars. Même état. Très difficile à soigner. On a toutes les peines du monde à lui faire prendre un peu de lait ou de bouillon. Très fatiguée, sans être très abattue ; la plus grande difficulté est d'arriver à la nourrir suffisamment (lettre du 9).

10 et 11 mars. Le 10 au soir, fièvre violente. La rougeole tourne en bronchite. Le 11, fièvre et accablement. On lui met un vésicatoire dans le dos, elle est extrêmement faible. Ne prend que du lait, et encore a-t-on beaucoup de peine à la décider à le boire (lettre du 12).

13 et 14 mars. La bronchite a diminué. Mais ce qui est inquiétant, c'est sa faiblesse, jointe à sa répulsion pour tous les aliments. Elle ne veut plus voir le bouillon, et refuse souvent le lait d'ânesse. On a grand-peine â lui en faire boire quelques gorgées. Le 13, on est parvenu à lui faire boire un peu d'eau panée dans de la tisane de lichen. Le 14, elle a bu une tasse de thé dans lequel on avait délayé la moitié d'un jaune d'oeuf. Vers le soir elle a bu encore une demi-tasse. Elle boit un peu de tisane, et boirait volontiers de l'eau claire. Mais elle repousse tout ce qui est aliment. Si cela continue, elle s'épuisera complétement (lettre du 14).

15 et 16 mars. Elle va de plus en plus mal. Le 15, elle a une crise de vomissements, depuis elle n'a voulu prendre que quelques cuillerées d'eau seulement, qui provoquaient des efforts. Son estomac ne peut rien supporter. Ses parents perdent toute espé­rance. Le 16, elle est dans un état de somnolence presque constant, mais elle a toutes ses idées. Ce jour-là, elle a bu une cuillerée à café de lait (lettre du 16).

Le 17 mars à la réception de la lettre du 16, qui lui donnait ces fâcheuses nouvelles, l'oncle de la petite malade, spirite et médium, répondit au père (pour l'engager à essayer de l'homéopathie, ce à quoi il ne se décida pas de suite), une lettre qui lui fut dictée par un Esprit.
Il réfléchit ensuite aux particularités de la vie de sa nièce, et de sa maladie actuelle. Elle était d'un caractère difficile et énergique. Constamment elle refusait de manger, en santé comme en maladie, ce que l'on attribuait à une affection de l'estomac. On en était à se demander comment elle avait pu vivre six ans, en prenant si peu de nourriture. Ce refus d'aliments paraissait devenir encore plus énergique dans cette dernière maladie. L'oncle de la malade pensa donc que sa nièce était peut-être un Esprit qui cherchait à fuir une épreuve pénible, parce qu'il ne se sentait pas le courage de l'aborder avec la résignation nécessaire. Il consulta son guide, qui lui répondit : « Tu ne te trompes pas beaucoup, et peut-être pourrais-tu lui être utile en priant pour elle, non pas pour sa guérison, mais pour l'augmentation de sa force morale. Ta prière pourrait l'encourager, et si ce que tu supposes est vrai, pourrait lui donner la force de renoncer à son parti pris. Dans tous les cas, c'est la seule chose que tu puisses faire pour elle. »

Ce jour-là même, dimanche 17 mars, l'oncle de la malade com­mença de prier pour elle, vers les onze heures du matin, et conti­nua de le faire deux ou trois fois chaque jour, mêlant à sa prière les exhortations et les raisonnements qui lui parurent les plus propres à déterminer cet Esprit à renoncer à son dessein, si effectivement ses prévisions étaient fondées.

17, 18, 19 et 20 mars. Toujours état des plus précaires. Samedi soir 16, sa mère lui a fait avaler quelques gouttes de lait, en profitant de l'état de torpeur où elle était par moments.
Le dimanche 17 mars et le lundi, elle a consenti à boire quelques cuillerées à café de lait. Le mercredi 19, elle en a bu la valeur de trois demi-cuillerées à bouche. Son estomac a eu l'air de se réveiller un peu. Elle a parlé de manger. Mais le soir elle a eu des quintes de toux, qui se sont renouvelées toute la nuit, et l'ont beaucoup fatiguée. Aussi, le 20, elle était moins bien ; sa toux l'a fait reculer (lettre du 20 mars).

21 et 22 mars. L'amélioration signalée les jours précédents paraît ne pas se soutenir. La petite malade prend si peu d'aliments qu'elle ne peut pas surmonter le mal. Elle s'affaiblit de plus en plus. Tâches noirâtres sur la peau (lettre du 22 mars).

23, 24 et 26 mars. Le 23, apparition de nouvelles taches noirâtres. Mais par contre, elle s'est mise à manger et à digérer. Elle ne veut plus ni lait ni bouillon, mais elle mange du blanc de poulet bien imbibé de jus. On est plutôt obligé de la modérer que de la pousser. Elle crie la faim dès qu'il y a deux heures qu'elle n'a mangé. Le 23, on a appelé un médecin homéopathe (lettre du 25 mars).

La lettre du 25 mars, qui donnait ces nouvelles déjà moins mau­vaises, parvint à l'oncle de la petite fille le 26 au matin. Ce même jour 26, à 5 heures du soir, après avoir consulté son guide, il évo­qua l'Esprit de la malade, pensant que son état faciliterait son dé­gagement momentané. Il obtint la communication suivante qui pa­raît confirmer ses prévisions :
« 26 mars, quatre heures trois quarts après-midi. Merci, mon oncle, de vos bons soins. Ils sont inutiles désormais, car je ne suis plus désespérée. Vous m'avez ouvert les yeux, et convaincue que je courais à ma perte. J'allais faillir gravement, presque avant d'être entrée dans la vie. C'est la vérité, je voulais me rejeter dans l'erraticité, ayant une répulsion invincible pour la nature de l'épreuve qui m'a été imposée, non pas comme expiation, car j'ai fini ma peine, mais comme réhabilitation. Je dois supporter ici-bas ce que j'ai fait souffrir à d'autres, et plutôt que de m'y soumettre (je l'avais accepté pourtant), je voulais me laisser mourir de faim. Il y a longtemps que je poursuis ce projet, et je l'aurais enfin mis à exécution, grâce à la maladie, si de bons Esprits ne vous avaient averti et poussé à prier pour moi.
Dieu a permis que mes yeux s'ouvrissent à temps, et je comprends maintenant où se trouve mon véritable intérêt. Il est d'ailleurs trop tard pour reculer, et je ne m'apercevais pas que j'allais commettre un suicide, dont j'aurais été sévèrement et longuement punie dans l'erraticité. Je compte sur la promesse que vous m'avez faite de m'aider dans mes épreuves. Vous le pourrez, puisque vous l'avez pu. J'étais décidée. Je poursuivais mon projet avec une résolution et une énergie aveugles. Pendant mon sommeil, j'agissais fluidiquement sur mon corps pour le désorganiser, et pendant la veille, je refusais toute nourriture, quand j'en avais la force. Heureusement que Dieu, dans sa bonté, a voulu que plus d'une fois la nature fût la plus forte, afin de me laisser le temps de réfléchir et de m'amender.
Oui, j'espère vivre, maintenant, et je fais autant d'efforts dans ce sens que j'en ai fait pour mourir. J'ai aussi peur d'une nouvelle punition dans l'erraticité, que j'avais peur d'une épreuve jugée nécessaire. Je veux, comme vous le dites, liquider mon passé, et m'ouvrir une voie libre vers l'avenir. Tant pis pour mon orgueil. Aussi j'espère que bientôt vous apprendrez ma convalescence. Priez, je vous le demande, pour seconder mes nouveaux efforts, et, si je succombe, priez plus que jamais et évoquez­moi.» D. Marie.

26, 27 et 28 mars. Marie continue, à manger avec appétit. Depuis trois jours elle fait huit repas dans les vingt-quatre heures. Les tâches noirâtres paraissent s'effacer. Encore un peu de fièvre par moments et un peu d'albuminurie (lettre du 28).

Le médium reçut ensuite de son guide l'instruction suivante : « Rien ne te prouve que la communication reçue soit de ta nièce. Mais cependant, il y a dans tout ce qui est arrivé depuis quelque temps certaines coïncidences, qui, si elles se produisent jusqu'au bout, pourraient peut-être te donner une certitude. Une autre confirmation de l'action que tu as pu exercer sur sa guérison, sera la sympathie plus grande qu'elle te manifestera peut-être à l'avenir. Si tout cela se confirme pour toi, tu trouveras dans ces faits les éléments d'une étude intéressante pour le spiritisme. Lorsqu'après un peu de mieux, Marie a été plus mal, le 21 et le 22 mars, c'était une rechute involontaire, sa résolution était déjà prise ; mais lorsqu'elle vivait de sa vie de relation, elle l'oubliait dans les premiers moments, et continuait ses mauvais errements. Du reste cela n'a duré que peu de jours. Elle comprend bien sa position maintenant, et voit que son orgueil avait imaginé un remède pire que le mal. Aussi je crois qu'elle persistera jusqu'au bout dans sa nouvelle résolution et avec l'énergie qu'elle met à tout ce qu'elle entreprend. Tu as raison de croire que ce n'est pas l'énergie de la volonté qui lui manque. »

Quelle est la conclusion dernière à tirer de tous ces faits et documents ?

Evidemment on ne peut arriver à une certitude complète mais seulement à une probabilité plus ou moins grande. Un incrédule ne verrait dans tout cela que des coïncidences plus ou moins bizarres ; un spirite doit y voir autre chose. Il sait qu'il n'y a aucune impossibilité à ce qu'un Esprit, qui accepte, en s'incarnant, une épreuve pénible, en ait après coup des regrets, et qu'il cherche à fuir l'épreuve en se rejetant dans l'erraticité. Il peut, à l'état de dégagement, pendant le sommeil de son corps, former des résolutions énergiques, qu'il met ensuite à exécution au réveil, presque inconsciemment s'il est encore en bas âge. Il peut de plus agir sur son corps fluidiquement, pendant ces mêmes moments de dégagement, pour chercher à le détruire, ou à le désorganiser. Il n'y a donc rien d'impossible à ce que tel ait été le cas de la jeune Marie, et j'ajoute que la possibilité une fois admise, on doit, en face des circonstances et coïncidences relevées au commencement de cette note, conclure à la probabilité.

Caron.
Tiré de la revue spirite de 1872